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Les Cahiers de l'Égaré
Articles récents

¡Ay MADRE mía! Luisa Gaillard Sanchez

7 Janvier 2025 , Rédigé par grossel Publié dans #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #théâtre, #spectacles, #écriture, #épitaphier

¡Ay MADRE mía! Luisa Gaillard Sanchez
Luisa Gaillard Sanchez
 
¡Ay MADRE mía!

théâtre documentaire

96 pages, format 13,5 X 20,5, PVP 12 €

ISBN 978-2-35502-152-7
distribution par Soleils,
3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
0145488462
 
Vas-y Lola raconte ton histoire ! Prends la parole ! Raconte toi !
Le ministère de l’Intérieur d’Espagne ouvre ses archives 80 ans après.
Ton nom y figure parmi des centaines de milliers d’autres noms de condamnés à se taire dans des geôles fascistes. Tu as survécu. Beaucoup cherchent encore des traces de leurs êtres chers. Les fosses sont ouvertes pour récupérer les os et les lambeaux de l’histoire.
Prends la parole Lola ! Celle d’une jeune femme et d’une mère ordinaire, qui rêvait simplement de dignité et de liberté !
Une petite histoire dans la grande histoire du 20e siècle. De la musique, des chansons, de la danse. Une tragi-comédie.

 

création les 25 et 26 janvier 2025 à L'Atelier Privas Ardèche / deux collages réalisés par Luisa Sanchez Gaillard / Collage décembre 2024 (papier, acrylique, aquarelle, coton hydrophile) par Luisa Gaillard Sanchez ...On raconte que c'est l'Espagne qui va réussir à envoyer son premier homme dans la lune il suffit de mettre à califourchon, un curé, une bonne sœur, un militaire..un cura una monja un militar... inspiré d'un extrait de Ay madre mìa - Les Cahiers de l'Égaré - paru le 19 décembre 2024
création les 25 et 26 janvier 2025 à L'Atelier Privas Ardèche / deux collages réalisés par Luisa Sanchez Gaillard / Collage décembre 2024 (papier, acrylique, aquarelle, coton hydrophile) par Luisa Gaillard Sanchez ...On raconte que c'est l'Espagne qui va réussir à envoyer son premier homme dans la lune il suffit de mettre à califourchon, un curé, une bonne sœur, un militaire..un cura una monja un militar... inspiré d'un extrait de Ay madre mìa - Les Cahiers de l'Égaré - paru le 19 décembre 2024
création les 25 et 26 janvier 2025 à L'Atelier Privas Ardèche / deux collages réalisés par Luisa Sanchez Gaillard / Collage décembre 2024 (papier, acrylique, aquarelle, coton hydrophile) par Luisa Gaillard Sanchez ...On raconte que c'est l'Espagne qui va réussir à envoyer son premier homme dans la lune il suffit de mettre à califourchon, un curé, une bonne sœur, un militaire..un cura una monja un militar... inspiré d'un extrait de Ay madre mìa - Les Cahiers de l'Égaré - paru le 19 décembre 2024
création les 25 et 26 janvier 2025 à L'Atelier Privas Ardèche / deux collages réalisés par Luisa Sanchez Gaillard / Collage décembre 2024 (papier, acrylique, aquarelle, coton hydrophile) par Luisa Gaillard Sanchez ...On raconte que c'est l'Espagne qui va réussir à envoyer son premier homme dans la lune il suffit de mettre à califourchon, un curé, une bonne sœur, un militaire..un cura una monja un militar... inspiré d'un extrait de Ay madre mìa - Les Cahiers de l'Égaré - paru le 19 décembre 2024

création les 25 et 26 janvier 2025 à L'Atelier Privas Ardèche / deux collages réalisés par Luisa Sanchez Gaillard / Collage décembre 2024 (papier, acrylique, aquarelle, coton hydrophile) par Luisa Gaillard Sanchez ...On raconte que c'est l'Espagne qui va réussir à envoyer son premier homme dans la lune il suffit de mettre à califourchon, un curé, une bonne sœur, un militaire..un cura una monja un militar... inspiré d'un extrait de Ay madre mìa - Les Cahiers de l'Égaré - paru le 19 décembre 2024

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No return / François Carrassan-Bernard Plossu

4 Novembre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #écriture, #photo

No return / François Carrassan-Bernard Plossu
séance-dédicace du dimanche 22 décembre à la librairie Charlemagne, à Hyères
No return, François Carrassan, photos Bernard Plossu
Photo de Raphaêl DUPOUY, Conseiller Culturel du Lavandou /
Livre présenté par JEAN-MARC REOL, Historien, Critique d'art, ancien directeur de la Villa Arson et de l'Ecole Supérieure d'Art de TPM...
"C'est un petit exercice à l'épreuve du réel. Car les horreurs de l'existence ne font pas forcément de l'existence une horreur. Et la joie de vivre qui s'y éprouve n'en dépend pas. C'est que le bonheur est d'un autre ordre que les données matérielles qui frappent nos vies : la mort, la misère, l'ignorance. En cela il n'est pas raisonnable et ne résulte d'aucun calcul. Ni ne se cueille dans aucun pré. On ne saurait mieux le dire que Nicolas de Chamfort : "Le bonheur n'est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous, et impossible de le trouver ailleurs."
François Carrassan
 
anecdote, pendant cette signature, Bernard Plossu fut accompagné par le consul du Mexique à Marseille; j'interrogeai donc le consul sur ce qu'il pensait des conséquences possibles de l'arrivée de Trump au pouvoir, en particulier en matière commerciale
- "l'état américain est en train de tout verrouiller, la marge de manoeuvre de Trump sera quasi-nulle et s'il met en place ses droits douaniers, Mexique et Canada feront de même"
- vous attendiez-vous à cette victoire ?
- "il fallait être européiste, atlantiste pour croire que ce serait Kamala Harris, ou que ça se jouerait serré; c'est le vote des gilets jaunes américains qui a amené Trump très confortablement au pouvoir"
- seront-ils déçus puisque la politique c'est l'art des promesses non tenues ?
- "america first, c'est son slogan, ce sera sa politique, celle des USA, encore 1° puissance mondiale, une politique pragmatique
article paru dans Var-Matin du mardi 19 novembre 2024, un questions-réponses où s'entend la pensée de François Carrassan
article paru dans Var-Matin du mardi 19 novembre 2024, un questions-réponses où s'entend la pensée de François Carrassan
article paru dans Var-Matin du mardi 19 novembre 2024, un questions-réponses où s'entend la pensée de François Carrassan

article paru dans Var-Matin du mardi 19 novembre 2024, un questions-réponses où s'entend la pensée de François Carrassan

VAR-MATIN, Hyères, mardi 19 novembre 2024
« Le pari de la lucidité et de la joie de vivre malgré tout »
Adjoint à la culture et figure incontournable des municipalités hyéroises,
François Carrassan publie un nouvel ouvrage de réflexions intitulé No Return.
Q - Nourri de réflexions sur la dissolution des droits de l’homme dans les droits de l'État, le poids d’une cravate ou le drame intime de Marilyn Monroe, quelle est l’idée qui porte votre dernier ouvrage ?
R - No Return est un petit exercice à l'épreuve du réel avec quelques variations sur ce qu'on peut en dire et voir. En se gardant de toute illusion. Une manière d'illustrer la formule de Shakespeare : « La vie est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien ». On peut éprouver cela à tous les étages du monde. Ainsi, dans No Return, déjà au niveau de la cravate qui pend au cou de l'homme. Plus encore avec Marilyn Monroe dont le talent d'actrice, fragile et subtil, n'a pu résister au courant fatal de sa brève existence. Jusqu'aux droits de l'homme dont l’objectif déclaré, en 1789, était de faire « le bonheur de tous » quand ils vont être la façade qui dissimule la monstruosité naturelle de l’Etat.
Q - Votre regard sur l'existence parait désespéré mais sans sombrer dans la tristesse. Comment définir un tel désespoir ?
R - Depuis Homère jusqu’à Cioran, en passant par Pascal, un même tableau : l'être humain en proie à la mort. Promis à la poussière : la condition de son existence. Cela ne saurait être nié sauf dérangement mental, fréquent sur terre. Mais le propre du réel étant d’être sans remèdes, le constat est sans espoir. Reste le bonheur de vivre en connaissance de cause. Un bonheur inséparable de l'acceptation du réel. Nicolas de Chamfort en a dit l’essentiel : « Le bonheur n'est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous, il est impossible de le trouver ailleurs. »
Q - Avec ce désespoir en tête, qu'est-ce qui vous pousse à tenir un rôle dans la cité depuis trois décennies. Et à écrire ?
R - Il y a ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. La condition humaine ne dépend pas de nous et elle est désespérante. Face à cela, la culture fait le pari de la lucidité et de la joie de vivre malgré tout. C’est la vie avec la pensée, les arts et l'histoire, en partage. Comme dit Michel Butor, « c'est chanter au bord des gouffres ». Mais enfin, trente ans dans ce rôle à Hyères, est-ce bien raisonnable ? Une durée qui tient peut-être à ce que, n'étant pas un homme politique, je suis resté indifférent au pouvoir.
Q - Pourquoi avoir choisi de ponctuer vos pages de photos de Bernard Plossu, décrit comme le « photographe de la banalité » ?
R - On le dit « photographe d'une banalité revendiquée », dans le sens où il est un photographe du réel auquel sa photographie, c'est tout son art, parvient à ne rien ajouter. Pas banal ! Ici les photos n'illustrent pas le texte et le texte ne les commente pas. Mais elles et lui entrent en résonance, par sympathie comme en musique. Sur ce thème de l'écoulement sans retour. Des photos sans calcul ni recherche d'effet. Le ton juste. Rien que ce qui est, dans son étrangeté d’être.
PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C.
No futur Editions Les cahiers de l'égaré, 15 euros.
François Carassan proposera une séance de dédicaces à la librairie Charlemagne d'Hyères, le 22 décembre (10 H -12 H 30)
No return / François Carrassan-Bernard Plossu
François Carrassan et Bernard Plossu

Bernard Plossu a reçu en 1988 le Grand Prix National de la Photographie.

François Carrassan est depuis 1995 le maire-adjoint à la culture de la ville d’Hyères.

No return

145 pages, 34 photos, format 13,5 X 20,5, PVP 15 €

ISBN 978-2-35502-151-0
 
distribution par Soleils,
3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
0145488462

 

 

trois signatures sont prévues à Hyères,

une à la librairie Charlemagne, avant Noël 2024

l'autre à la librairie Olbia, en janvier 2025

puis à la Fête du Livre d'Hyères en mai 2025

 

 

allez savoir pourquoi, les 3 auteurs que j'ai présentés selon la procédure officielle le 20 juin 2024 pour la Fête du Livre du Var des 22-23-24 novembre 2024 (Alain Cadéo, François Carrassan, Lucien Forno) n'ont pas été retenus par le fonctionnaire en charge des candidatures ; aucune explication n'a été donnée = arbitraire le plus absolu dans le secret d'un bureau du côté des Lices ;

l'an dernier, ça avait déjà été le cas ; ça s'appelle du blacklistage ; j'avais écrit au président Jean-Louis Masson, une lettre personnelle qui ne lui a jamais été remise = pétaudière ;

j'ai fait intervenir le maire du Revest, il y a quelques jours, auprès du directeur de cabinet = sans effet

maison de William Shakespeare Stratford-upon-Avon, 2014, photo de Bernard Plossu accompagnant le chapitre III de François Carrassan, Le monde en scène

maison de William Shakespeare Stratford-upon-Avon, 2014, photo de Bernard Plossu accompagnant le chapitre III de François Carrassan, Le monde en scène

Les horreurs de l’existence ne font pas forcément de l’existence une horreur. Mais on ne saurait s’aviser pour se rendre heureux de n’y point penser. Ou se voiler d’un bandeau d’illusion pour s’empêcher de les voir. Une façon de parler, quand elles crèvent les yeux. Comme sur les photos sans effet de Plossu. Et dans un instant de lucidité on s’étonne de rester joyeux malgré tout. Avec le souvenir de la parole de Clément Rosset, quand on s’inquiétait du cours des choses : rassurez-vous, tout va mal.

François Carrassan

Bologne 2021, Bernard Plossu, une des sept photos accompagnant le chapitre VI de François Ccarrassan, Pas vu pas pris

Bologne 2021, Bernard Plossu, une des sept photos accompagnant le chapitre VI de François Ccarrassan, Pas vu pas pris

Table

  1. I  L’habit des droits de l’homme ....................  7

  2. II  un manchot sur la banquise ..................... 43

  3. III  Le monde en scène ...............................  55

  4. IV  La rivière sans retour................................ 67

  5. V  La chute des corps ....................................83

  6. VI  Pas vu pas pris ....................................... 93

  7. VII  Quand la terre claquera dans l’espace.......117

deux des quatre photos de Bernard Plossu accompagnant le chapitre IV de François Carrassan, La rivière sans retour, Arizona 1978, Fontainebleau 2013
deux des quatre photos de Bernard Plossu accompagnant le chapitre IV de François Carrassan, La rivière sans retour, Arizona 1978, Fontainebleau 2013

deux des quatre photos de Bernard Plossu accompagnant le chapitre IV de François Carrassan, La rivière sans retour, Arizona 1978, Fontainebleau 2013

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Il y a quelque chose encore, devant / Alain Cadéo

30 Septembre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FIN DE PARTIES, #cahiers de l'égaré, #pour toujours, #écriture

Il existe un tunnel obscur dans la lumière infinie,
On le nomme "temps".
Lorsqu'un être humain entre dans ce tunnel,
On appelle cela "naître".
Lorsqu'un être humain marche dans ce tunnel,
On appelle cela "vivre".
Lorsqu'un être humain sort de ce tunnel,
On appelle cela "mourir".
Considérer que vivre se réduit à évoluer dans le tunnel obscur,
Cela s'appelle "illusion".
Percer des trous dans le tunnel obscur,
Cela s'appelle "science".
Savoir que la lumière est autour du tunnel,
Cela s'appelle "foi".
Voir la lumière dans le tunnel obscur,
Cela s'appelle "amour".
Voir la lumière à travers le tunnel obscur,
Cela s'appelle "sagesse".
Eclairer le tunnel obscur de sa propre lumière,
Cela s'appelle "Sainteté".
Ressentir l'unité entre le tunnel obscur et la lumière,
Cela est au delà des mots...
 
Lao Tseu
couverture du livre-hommage à Alain Cadéo / photo de couverture Willy Lefèvre / le cyprès Noé
couverture du livre-hommage à Alain Cadéo / photo de couverture Willy Lefèvre / le cyprès Noé

couverture du livre-hommage à Alain Cadéo / photo de couverture Willy Lefèvre / le cyprès Noé

Alain Cadéo
 
IL Y A QUELQUE CHOSE ENCORE, DEVANT

Je ne sais pas ce que c’est, mais nous devons y aller

82 pages, 20 photos, format 13,5 X 20,5, PVP 10 €

ISBN 978-2-35502-150-3
distribution par Soleils,
3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
0145488462

 

26 Billets estampillés Alain Cadéo

trouvés dans une sacoche de chemineau

au pied du cyprès Noé

entre Nèbre et Broussan

suivi de la légende de Saint-Martin, saint patron de Nèbre

"Je me demande bien où s’éparpilleront mes billets du matin lorsque depuis longtemps je ne serai plus là. Sans doute un rat câlin y aura fait son nid et un enfant ou deux en feront leur levain. Il y aura bien aussi quelques vieux centenaires mâchouillant leurs grumeaux qui, tout tremblants, bredouilleront trois phrases venues de leur mémoire en disant « ça, c’est y pas du Cadéo ? »"

 

le dernier mot de la main d'Alain Cadéo

le dernier mot de la main d'Alain Cadéo

table

ode à la légéreté......................................................11

Être aérien...............................................................13

(Sans titre)................................................................15

Envoûtants Purgatoires........................................... 17

désir... ................................................................... 19

Il s’agit d’habiter chaque mot... .............................. 21

Il y a loin de l’appétence à l’appétit... (2) ................ 23

dans le chambardement de nos états... ................... 25

Cargo maudit.........................................................27

Jusqu’au repos de la clairière... .................................31

Le vrai monde est ailleurs... .................................... 33

tout visionnaire est un pionnier

dans un désert de pierres..........................................35

(Sans titre 2) ............................................................ 37

Le cirque de mes mots... ......................................... 41

Naissance du langage,
envol vers une entière liberté... ............................... 45

Les acharnés dresseurs de forces invisibles...............49

Il faut savoir parler aux âmes... ................................51

tous les écrits du Monde.........................................53

Le fil ténu des mots... ..............................................55

Ma meute............................................................... 57

Petite histoire de mes Mots... (2) ............................ 59

ombre et lumière... ................................................ 61

Braise... .................................................................. 63

Recette de vie... .....................................................67

Portes closes... ........................................................69

La légende de Saint-Martin,
saint patron de Nèbre .............................................. 71

affiche de la soirée-hommage du 22 octobre 2024

affiche de la soirée-hommage du 22 octobre 2024

Soirée Alain Cadéo
Salle Pétrarque
Maison des Comoni
Le Revest-les-Eaux
22 octobre 2024, 19 H 30, entrée libre

1 - soirée en partenariat Les Cahiers de l’Égaré, Éditions La Trace, Le Pôle arts en circulation, TPM, Mairie du Revest-les-Eaux

2 - Inauguration du portrait de Pétrarque d’Ernest-Pignon Ernest au-dessus de la salle de spectacle, à plastifier et à poser avant

3 - soirée sous la responsabilité artistique de Dominique Lardenois
 

4 - dispositif
- petite estrade, 2-3 tables rondes, 4 à 6 chaises, micros, écran pour diaporama, lecteur de MP3, caméra pour captation vidéo
- dans l’allée, tables avec livres des deux éditeurs :
- Il y a quelque chose encore, devant, tirage 200 exemplaires numérotés et signés
- - Arsenic et Eczéma, M., Le ciel au ventre (Les Cahiers de l’Égaré)
- - Lettres en vie, Billets de contrebande, Mots de contrebande, 3 romans (éditions La Trace)
- dans le hall d’entrée, le pot de l’amitié

5 - lecteurs : Dominique Lardenois, Katia Ponomareva, Nadine Demange-Lardenois, François-Mouren Provensal, Michel Cadéo, Axel Mattéi, Philippe Salciccia
musicien jazz manouche Axel Mattéi : intermèdes entre textes
- captation vidéo de la soirée
- présentation de la soirée JCG suivi du mot du maire
- François, Michel, Axel et Philippe feront leur choix, dans les romans et billets, durée 30’
- Dominique, Katia et Nadine mettront en avant Arsenic et Eczéma, M., Le Ciel au ventre,  durée 30’
- diaporama de fin avec photos et mots, durée 5 à 10’ (la lettre en vie à Karim de la chambre 17 qui fut la chambre d'Alain sera dite en mp3 par Alain lui-même)

- vente de livres et pot de l’amitié

6 - affiche réalisée par les éditions La Trace

7 - article par Claude Serra, à paraître le dimanche 20 octobre si possible
information sur les panneaux lumineux, sur FB Le Revest 83 et les réseaux sociaux

 

Soirées des vendredi 25 octobre, 19 H 30 et samedi 26 octobre, 19 H 30 entrée libre,

60 places sur réservation
film En attendant, je pleure par L’Ensemble À Nouveau, durée 1 H 15

 

en attendant, je pleure, 25 et 26 octobre à 19 H 30

en attendant, je pleure, 25 et 26 octobre à 19 H 30

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Le Livre des cendres d'Emmanuelle / Les Cahiers de l'Égaré

25 Septembre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré

couverture Livre des cendres d'Emmanuelle

couverture Livre des cendres d'Emmanuelle

Livre des cendres d'Emmanuelle, édition courante parue le 7 mai 2017, restée sous le manteau jusqu'au 25 septembre 2024
Livre des cendres d'Emmanuelle, édition courante parue le 7 mai 2017, restée sous le manteau jusqu'au 25 septembre 2024

Livre des cendres d'Emmanuelle, édition courante parue le 7 mai 2017, restée sous le manteau jusqu'au 25 septembre 2024

Livre des cendres d'Emmanuelle, auteur Louis-Jacques Rollet-Andriane, co-auteur de Sauver Venise

Livre des cendres d'Emmanuelle, auteur Louis-Jacques Rollet-Andriane, co-auteur de Sauver Venise

Est paru le 7 mai 2017, au soir d'une présidentielle à la française, le Livre des cendres d'Emmanuelle, édition courante aux Cahiers de l'Égaré, édition de tête chez Le Sélénite.

ces poèmes sont restés sous le manteau, jusqu'à la sortie du film Emmanuelle d'Audrey Diwan, le 25 septembre 2024 donc pendant 7 ans

Livre des cendres d'Emmanuelle

Louis-Jacques Rollet-Andriane

64 pages, format 13,5 X 20,5, PVP 10 €

ISBN 978-2-35502-073-5
 
distribution par Soleils,
3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
0145488462

 

Note de l'éditeur de l'édition courante

En 2007, peu avant sa mort l’année suivante, Louis-Jacques Rollet-Andriane m'a confié ce Livre des cendres d’Emmanuelle. Il m'avait appris par deux lettres, deux ans après, en 2005 donc, la disparition d'Emmanuelle et je venais lui rendre visite chez lui, pour la première fois à Chantelouve d’Emmanuelle, la maison du Var qu’il habitait avec sa femme, Marayat, depuis le milieu des années 70.

Il y eut une deuxième visite. La troisième, décalée pour cause de neige, n'eut pas lieu. Quand je repris contact en avril 2008, Louis-Jacques Rollet-Andriane venait de disparaître à son tour. Pendant mes deux visites, je pus filmer Chantelouve et en particulier le faux livre contenant les cendres d'Emmanuelle, au milieu d'autres livres de l'une des bibliothèques.

J'ai édité les derniers textes d’Emmanuelle Arsan : Le sexe et la fronde, Pourquoi la jalousie est une boucle étrange, Lesbos Alpha, Lesbos Omega, Pour qu'il puisse y avoir une dernière parole, Liberté charmée et l'irremplaçable Bonheur. J'ai entretenu avec elle une longue correspondance, du 19 mars 1988 au 31 mars 2005, partiellement publiée dans Bonheur et Bonheur 2. Nous ne nous sommes jamais rencontrés et sans doute est-ce la raison de cette correspondance heureuse selon sa propre formule, « sans rien entre nous qui pèse ou qui pose ».

J'ai envoyé le tapuscrit de Louis-Jacques Rollet-Andriane à Pierre Pascual, jeune éditeur et passionné par toute Emmanuelle, en juin 2016. Nous avons décidé d’en sortir une édition conjointe en hommage à Emmanuelle Arsan, à Louis-Jacques et Marayat qui aimaient que les amours, les corps (et certainement les livres) soient libres, multiples.

Une histoire commencée avec la publication en 1959 sans nom d'auteur et sans nom d'éditeur, du roman Emmanuelle, trouve une forme d'achèvement avec la publication sans nom d'auteur et sans nom d'éditeur du Livre des cendres d'Emmanuelle, en 2017, dix ans après que son auteur me l'ait confié. Mais il va de soi que pour Pierre Pascual comme pour moi-même, l'oeuvre plurielle d'Emmanuelle Arsan continue et continuera à « faire l'amour ».

 

Jean-Claude Grosse

 

Avant-propos de l'édition de tête

 

En 2007, peu avant sa mort l’année suivante, Louis-Jacques Rollet-Andriane a confié ce Livre des cendres d’Emmanuelle à l’éditeur ami Jean-Claude Grosse qui venait lui rendre visite chez lui, à Chantelouve d’Emmanuelle, la maison du Var qu’il habitait avec sa femme, Marayat, depuis le milieu des années 70.

Jean-Claude Grosse, qui a édité les derniers textes d’Emmanuelle Arsan et entretenu avec elle une longue correspondance, m’a envoyé ce tapuscrit en juin 2016 ; nous avons décidé d’en sortir une édition conjointe en hommage à Emmanuelle Arsan, à Louis-Jacques et Marayat qui aimaient que les amours, les corps (et certainement les livres) soient libres, multiples.

Le Livre des cendres d’Emmanuelle est un vibrant hommage à Marayat qui, pendant plus de quarante ans, a illuminé la vie de Louis-Jacques, façonnant avec lui l’enfant de leur vie : Emmanuelle.

À sa mort, Louis-Jacques conservera les cendres de Marayat dans un livre. C’est ce livre « que personne n’a écrit, que nul ne lira » que Louis-Jacques décide de transformer en poèmes vivants, pour que sa femme, celle qui fut tout autant que lui « Emmanuelle », vive encore.

Ce recueil vient clore une aventure commencée en 1959 avec la publication du premier tome anonyme de celle qui portait ce prénom qui aura traversé les décennies.

Après Emmanuelle, Emmanuelle à Rome, Les enfants d’Emmanuelle, Les soleils d’Emmanuelle, le Livre des cendres d’Emmanuelle vient achever en poèmes l’histoire d’une vie ; une vie pleinement et multiplement vécue par celles qui portaient tous les visages, investissaient tous les corps : Louis-Jacques et Marayat.

Lorsqu’il y a quelques années j’ai commencé à écrire moi aussi une Emmanuelle, j’avais décidé d’adopter pour parler du couple mythique que formaient L.J. et Marayat, le féminin pluriel. J’ai découvert dans ces poèmes que Marayat utilisait elle-même ce féminin pluriel pour parler d’ « elles ».

Le futur sera féminin pluriel.

J’ai tenté de respecter tant que faire se pouvait la forme du tapuscrit original qui ne comportait pas de nom d’auteur en choisissant de n’en faire figurer aucun sur la couverture.

Le respect de cet anonymat et de tous les jeux/je qui en découlent rendra je l’espère hommage à celui qui s’écrivit pendant des décennies au travers de son Emmanuelle rêvée, et qu’une fois son incarnation terrestre disparue il ne pouvait plus investir.

Après maintes réflexions, j’ai décidé de faire coexister pour la première fois, sur la page de grand titre, le nom de Louis-Jacques avec celui d’Emmanuelle, non loin du visage esquissé de Marayat. 

Trio enfin réuni.

Pour Louis-Jacques et Marayat, le chiffre trois était le chiffre de l’amour, rien ne pouvait naître du couple fermé sur lui-même ; Emmanuelle était cet(te) autre attendu(e) invoqué(e) espéré(e), cet(te) autre qui était possiblement eux-mêmes, « elles-mêmes », simultanément ou à tour de rôle.

Je ne reviendrai pas pendant des pages et des pages sur l’identité d’Emmanuelle Arsan, je me suis expliqué sur ce choix dans la préface de La Philosophie Nue il y a quelques mois. Louis-Jacques aura le dernier mot ; Marayat, la dernière image, déjà floue, presque éteinte ; la Siamoise nue s’efface pour n’être plus que toutes les femmes, Emmanuelle, rien de moins.

Que l’auteur ait remis ces poèmes en personne à celui qui serait susceptible de les éditer prouve qu’il acceptait enfin que son nom soit accolé à une « œuvre emmanuelle » (même si tristement amputée de sa moitié), et qu’il espérait que cette œuvre soit partagée.

C’est aujourd’hui chose faite, dix ans après, dans cet écrin couleur de cendres.

 

 

Pierre Pascual

 

 

Livre des cendres d'Emmanuelle, auteur Louis-Jacques Rollet-Andriane, co-auteur de Sauver Venise

Livre des cendres d'Emmanuelle, auteur Louis-Jacques Rollet-Andriane, co-auteur de Sauver Venise

en édition numérique, l'ouvrage Sauver Venise (410 pages) paru en 1969 en Italie, en 1971 en France sous l'égide de l'Unesco, rapport rédigé par Louis-Jacques Rollet-Andriane et Michel Conil Lacoste, préfacé par René Maheu, directeur général de l'Unesco à l'époque
"II est l’oeuvre de deux fonctionnaires du Secrétariat de l’UNESCO, M. Louis-Jacques Rollet-Andriane et M. Michel Conil Lacoste, à qui je désire exprimer ma reconnaissance pour le zèle et le soin qu’ils ont apportés à l’accomplissement de leur tâche. Le lecteur appréciera, j’en suis sûr, comment ils ont su allier la lucidité et l’honnêteté de l’intelligence à la sensibilité esthétique et l’enthousiasme du coeur. Il n’en faut pas moins pour saisir et exposer le problème du salut de Venise."

https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000092069


pour mémoire, Louis-Jacques Rollet-Andriane fut le mari de Marayat et l'auteur à 4 mains du roman mythique Emmanuelle sous le nom d'Emmanuelle Arsan; il me confia en mai 2007 le manuscrit Le livre des cendres d'Emmanuelle, recueil de poèmes écrits après le départ de Marayat, le 6 juillet 2005, édité dix ans après le cadeau, le 7 mai 2017
Emmanuelle Arsan avait reçu mon recueil Parole d'aimant(e) inspiré par une jeune fille - et nous avons eu une correspondance heureuse qui dura du 19 mars 1988 au 31 mars 2005, éditée en partie dans 2 livres Bonheur et Bonheur 2


sauver Venise de la montée des eaux dont parle fortement mon texte Duel des rives publié dans Envies de Méditerranée, sauver la mémoire de Louis-Jacques, sauver l'âme d'Emmanuelle (Marayat utilisait le féminin pluriel pour parler d’ « elles ». Le futur sera féminin pluriel.), revisiter le souvenir d'un amour, autant de gestes inscrivant dans le passé qui ne s'efface pas, l'éternité de ces secondes Bleu Giotto

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Le ciel au ventre lu par l'éditeur

12 Juillet 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FIN DE PARTIES, #cahiers de l'égaré, #notes de lecture, #pour toujours, #écriture

 livres livrés à domicile fixe ! attention aux petites choses, fleurs de catalpa !!! roses, immortelles, au choix ! autant en emportera le vent
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Le ciel au ventre
Alain Cadéo
1° janvier 1951 - 12 juin 2024
Les Cahiers de l’Égaré

ISBN 978-2-35502-149-7
Achevé d’imprimer, le 25 juillet 2024
Pour les 34 ans de Ludovic

13,5 X 20,5
220 pages, PVP 17 €

Lancement officiel de ce récit,
le 22 octobre 2024, 19 H 30
lors de la soirée-hommage à Alain Cadéo,
salle Pétrarque, maison des Comoni, Le Revest-les-Eaux

entrée libre

diffusion-distribution-référencement par Soleils

3 rue Jean Dollfus, 75018, Paris, 0145488462

Récit de l’éditeur : connaissant l’état de gravité du cancer d’Alain Cadéo, j’ai tout fait pour que la maquette soit livrée à l’imprimeur le lundi 27 mai, que le BAT papier arrive si possible à temps.

Ce fut le cas. Il arriva le mardi 4 juin. Et quand j’ai vu Alain, le mercredi 5 juin, aux soins palliatifs à l’hôpital de La Seyne, il avait le livre sur les genoux. Il apprécia l’objet, l’ivoire du papier, le rendu sépia des photos, la lisibilité.
Il a été inhumé le 17 juin avec le BAT sur son plastron.
 
Le livre est sorti des presses de l’imprimerie CLIP, le jeudi 4 juillet, livré à Évenos, le vendredi 5 juillet.
Je n’ai reçu mes exemplaires que le lundi 8 juillet à midi.
J’ai fait une lecture minutieuse du livre entre lundi après-midi et mercredi soir.

Je voudrais ici faire un retour de lecteur heureux et bousculé.

En 4° de couverture, en tant qu’éditeur, j’ai écrit :
Il y a longtemps, Alain Cadéo accompagna à voix haute et en mots couchés sur le papier, le voyage utérin du foetus offert par la Vie. Le ciel au ventre fut le titre fabuleux de ce récit.
Le mot fabuleux est employé une fois par Alain, page 159.

Nos échanges dans les dernières semaines avaient porté essentiellement sur ce que nous considérions comme l’essentiel.

correction du 14 juillet : remplacer l’essence par l’existence
nos échanges avaient porté existence-ciel-tellement sur ce que nous considérions comme l’existence-ciel.

À nos âges, c’est quoi la vie, la mort, la naissance, le passage, l’éternité, le mystère, le miracle.

correction du 13 juillet : remplacer les noms qui figent, essentialisent par des verbes qui sont action, mouvement, énergie

à nos âges, c'est quoi vivre, mourir, naître, passer, éterniser, s'éterniser, mystérer, miraculer

Pages 79-80,
lors d’une visite au gynécologue, un médecin juif, bon connaisseur du Talmud, le futur père raconte que le foetus pour lequel et si possible avec lequel, il tente d’entrer en relation, en connivence, lui a envoyé ce mot soy yo per je suis le père. C’est ce mot qui, un matin, s’est imposé, le lundi 5 février 1994.
Le gynécologue lui raconte ce que raconte le Talmud : Le foetus est  porteur du savoir infini, de la divine connaissance  mais un ange au moment de la naissance fait disparaître cette connaissance en lui donnant un coup sur la lèvre supérieure, d’où la fossette que nous portons tous.
Mais le gynéco de retomber sur la terre de Galilée avec l’ocytocine, hormone provoquant les contractions, la lactation et une amnésie chez le nouveau-né.

Plus de trente ans après, Alain a sans doute eu le temps de creuser cette piste, qu’une naissance n’est

peut-être pas que le résultat biologique d’une rencontre entre spermatozoïde et ovule et d’une gestation médicalement suivie
mais peut-être une incarnation voulue par une âme éternelle

dans ce corps-ci d’où un spermatozoïde et un ovule d’où telle femme et tel homme d’où faisant l’amour d’où Venise, une chambre miteuse en sous-sol d'un hôtel pas cher,
dans bien d’autres corps avant,

dans bien d’autres corps après.

Pas question ici de convaincre quiconque de quoi que ce soit.

Seulement se dire à soi (pas aux autres) quel récit on choisit, quel récit on écrit pour vivre sa vie, pour être dans la Vie.

En fait, Alain dans Le ciel au ventre reste dans le registre scientifique, biologique, génétique et médical. Tout le parcours médical est respecté, échographies, amniosynthèse, césarienne. M. et Alain sont de futurs parents désireux de connaître le sexe de l’enfant, de savoir s’il sera normal, s’il ne faudra pas envisager un avortement au cas où. Désir d’enfant et angoisses.


Là où Alain nous foudroie, c’est dans ses descriptions cosmiques, mythologiques de l’aventure utérine du foetus. Matières, énergies, couleurs, vibrations sont convoqués.
On trouve, même s’il n’est pas nommé, toute la phénoménologie, la métapoétique de Gaston Bachelard, les 4 éléments des alchimistes, l’eau et les rêves, la terre et les rêveries de la volonté, la terre et les rêveries du repos, l’air et les songes, la psychanalyse du feu.
Volcans, glaciers, fonds marins, puits, cyprès, clairière, La Correntille, sont les domaines où vagabonde l’imagination du futur père et où s’active l’homme qui ne se ménage pas.  
Voilà une écriture qui prend le large, qui respire, qui nous invite à lever la tête.
Très grande attention aux petites choses, un vol d’hirondelles, une floraison de coquelicots.
Sons, odeurs, saveurs, postures, tout sert à vivre, par amour de la vie, notre réponse de gratitude à la Vie qui nous aime.

Par contraste, Alain est sans pitié avec le monde des « écrivains », de l’art, de la communication, avec les débilités divertissantes qui nous éloignent de la réalité.

«  Tout est  beaucoup plus tragique que je ne pouvais l’imaginer. Tout est beaucoup plus rude que je ne pouvais le concevoir. Tout est beaucoup plus beau que je pourrai jamais l’écrire. » (fin du livre)

Samedi 19 mai (1994) :
« Je rêve de toi toutes les nuits. Et je te vois à tous les âges. Moi te donnant à manger dans mes bras de madone virile, toi penché sur mon lit de vieillard, posant ta main sur mon front achevé, sur mes paupières encore chaudes, pleines et prêtes à basculer dans une délicieuse profondeur. » page 185
J’ai assisté, bouleversé, à cette scène le 28 mai 2024.


Le titre du livre hommage à Alain Cadéo pourrait être :
Il y a quelque chose encore, devant, je ne sais pas ce que c’est, mais nous devons y aller. Page 45

À Corps Ça Vit, le 12 juillet 2024, 30 jours après

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Le ciel au ventre Alain Cadéo

5 Juillet 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FIN DE PARTIES, #cahiers de l'égaré, #pour toujours, #écriture

il y a quelque chose encore, devant

il y a quelque chose encore, devant

Soirée Alain Cadéo
Salle Pétrarque
Maison des Comoni
Le Revest-les-Eaux
22 octobre 2024, 19 H 30, entrée libre
soirée en partenariat Les Cahiers de l’Égaré, Éditions La Trace, Le Pôle arts en circulation, Mairie du Revest-les-Eaux, TPM
 
Dominique Lardenois et Katia P. mettront en avant un extrait de M., un extrait du Ciel au ventre, un extrait d'Arsenic et Eczéma
Michel Cadéo et François Mouren-Provensal feront leur propre choix dans les romans publiés par Editions La Trace
 
un livre sera édité pour la soirée avec 25 billets inédits et des photos prises à Evenos par Martine Cadéo
du lieu pour méditer, écrire, entendre, aimer, voyager
du lieu pour méditer, écrire, entendre, aimer, voyager

du lieu pour méditer, écrire, entendre, aimer, voyager

livres livrés à Evenos, chez Alain et Martine Cadéo, le 5 juillet 2024
livres livrés à Evenos, chez Alain et Martine Cadéo, le 5 juillet 2024

livres livrés à Evenos, chez Alain et Martine Cadéo, le 5 juillet 2024

Le ciel au ventre
Alain Cadéo
ISBN 978-2-35502-149-7
13,5 X 20,5
220 pages
PVP 17 €
distribution
Soleils, 3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
01 45 48 84 62
 
On peut toujours reprendre et corriger un texte écrit il y a trente ans. Mais je ne l’ai pas fait. Je ne suis pas coquet. Je ne maquille pas ce que j’étais et n’ai jamais aimé les tricheries, péché mignon des petits marquis. Se repoudrer n’est pas mon fort. Le temps est le seul juge avec qui il n’y a pas d’arrangements possibles. Et c’est très bien ainsi.
Alain Cadéo Évenos, le 15 mai 2024
 
 
Illustration de couverture : Ludovic Cadéo
Quatrième de couverture : Échographie de Ludovic Cadéo, 5 mois
Page 127 : Stanislas, laque sur bois, Michel Cadéo
Lettre-préface d'André Chouraqui du 29 juin 1993
lettre-préface d'André Chouraqui / écho de Ludo / Alain et Ludo / Stanislas par Michel Cadéo
lettre-préface d'André Chouraqui / écho de Ludo / Alain et Ludo / Stanislas par Michel Cadéo
lettre-préface d'André Chouraqui / écho de Ludo / Alain et Ludo / Stanislas par Michel Cadéo
lettre-préface d'André Chouraqui / écho de Ludo / Alain et Ludo / Stanislas par Michel Cadéo

lettre-préface d'André Chouraqui / écho de Ludo / Alain et Ludo / Stanislas par Michel Cadéo

Mardi 24 juillet

23 heures.

tu arrives demain matin. J’ai rêvé pendant neuf mois d’un être que je ne connais pas et d’un seul coup on m’annonce sa venue imminente. Il faut que je reste calme.

Je vous ai conduits Liouma et toi à la clinique. ta mère était toute excitée, la joie, l’appréhension. Je sais qu’elle n’a jamais cessé de te parler, de te nommer, de te raconter ce qui allait se passer. Quelquefois je la surprenais en train de se masser le ventre doucement comme pour te caresser.

Cette nuit il pleut, une pluie fine qui ne durera pas. Je suis revenu à la Correntille. Michel m’attendait, il avait préparé un repas. Nous sommes seuls tous les deux, les enfants sont en vacances.

Il est là, il a toujours été là lorsqu’il le fallait. C’est plus fort que moi, je vais toutes les dix minutes le voir dans son atelier, nous bavardons au milieu du parfum des couleurs, au milieu de cette odeur de térébenthine qui est un exquis levain. Orson Welles aimait peindre, il prétendait que se réveiller le matin dans les indispensables effluves d’un atelier, voir un tableau qui l’attendait sur le chevalet, était un véritable délice, la seule chose lui donnant envie de se lever. Il ajoutait : « Je suis un expérimentateur... je ne m’intéresse pas aux œuvres d’art, vous savez, à la postérité, à la renommée, seulement au plaisir de l’expérimentation elle-même.

... Je suis profondément cynique envers mon travail et envers la plupart des œuvres que je vois dans le monde : mais je ne suis pas cynique envers l’acte de travailler sur un matériau. »

Je cite cette phrase parce qu’elle reflète parfaitement la joie de mon frère lorsqu’il se prépare à peindre. Il enfile un pyjama rayé plein de trous et couvert de taches, sort ses palettes, choisit ses brosses, ses pinceaux, plonge les mains dans la grande boîte en bois où se trouvent les tubes de couleurs, débouche des bouteilles, prépare des vernis, fabrique des cocktails dans de vieux pots de confiture, ajuste un spot, tend une toile, racle un panneau, va d’un point à un autre jusqu’à ce qu’il ait rassemblé tous les ingrédients dont il aura besoin.

Ineffable jouissance suivie de la confrontation, le fameux «acte», celui-là seul compte, quête qui nous envole, nous jette et nous balance dans un plaisir incalculable.

Le résultat importe peu parce qu’il n’est jamais stable. Sa diffusion est de plus en plus accessoire parce qu’il y a de moins en moins de «Partage» puissant, mais une multitude de colons «intelligentissimes» lançant un butin de pacotille et rassasiant un peuple de singes nourris aux cacahuètes synthétiques.

Celui qui écrit connaît lui aussi un bonheur similaire, papiers, crayons, stylos, machines ont des odeurs particulières. Les dictionnaires sont ouverts sur des senteurs de beurre, de nuöc mam, de santal, de foutre ou d’épidermes.

Les phrases s’accrochent ou se décrochent. Il y a celles qui tiennent, greffes instantanées, les plus rares, et celles qui tombent en poussière, qui pourrissent, se fanent en quelques heures.

Il y a de brusques aimantations, splendides attirances ou de terribles répulsions, rejets sournois comme des lunes vides et puis il y a l’attente, nos chiens d’arrêt, frémissants, tremblant de renifler le gibier proche mais guettant le signal pour foncer sur la proie. ainsi tout monte et tout vacille. tout apparaît et disparaît. Dans la région de l’ombre nous ne vivons que pour l’éclair, pour l’étincelle reconquise, pour ce bond en avant aussi voluptueux qu’une fulgurante accéléra- tion, vertige ascensionnel, submergés par un amour inhumain, une émotion à s’en claquer les ventricules.

C’est une drogue dure, on en meurt, de plaisir ou de manque. C’est aussi un travail d’ajusteur, de graveur, de sculpteur, orfèvrerie sauvage, aucun miracle, mais une assiduité de tous les jours. Le père Bach déclarait avec simplicité : «J’ai beaucoup travaillé, quiconque s’appliquera autant pourra faire ce que je fais. »

À ce sujet Michel a inscrit sur un des murs de son atelier deux phrases de Léonard de vinci : « toi, ô Dieu, tu vends tous les biens aux hommes au prix de l’effort. » Et dessous : « Il y a une certaine espèce de peintres qui, par leur manque d’étude, se plaignent de vivre sans la beauté d’or et d’azur. »

tu vois, il n’y a peut-être que dix mots qui m’enchantent dans les pages que je viens d’écrire. Dix mots qui resteront pour moi des formules sacrées, dix mots contenant tout et ne signifiant rien pour ceux qui les liraient isolément.

Dix mots formant à eux seuls un passage nouveau entre plusieurs mondes. Je n’ai connu que cette joie, celle de déterrer quelques haches de guerre afin de débroussailler un coin de ciel, et tout cela à seule fin d’être imprégné du vertige infini de ta naissance.

Merci à toi. Demain tu seras dans mes bras. Demain tu commenceras à reconnaître.

Sache qu’en dépit de tout j’ai vécu, j’ai transmis, j’ai connu, j’ai croisé, j’ai aimé, engendré. tout est beaucoup plus tragique que je ne pouvais l’imaginer, tout est beaucoup plus rude que je ne pouvais le concevoir, tout est beaucoup plus beau que je ne pourrai jamais l’écrire.

Ludo est né le 25 juillet
Ludo est né le 25 juillet
Ludo est né le 25 juillet
Ludo est né le 25 juillet

Ludo est né le 25 juillet

Le ventre de ma mère

C’est mon premier domicile.

Il était tout arrondi.
Bien souvent je m’imagine.

Ce que je pouvais bien être...

Les pieds sur ton cœur, maman

Les genoux, tout contre ton foie

Les mains crispées au canal

Qui aboutissaient à ton ventre.

Le dos tordu en spirale
Les oreilles pleines les yeux vides

tout recroquevillé, tendu
La tête presque hors de ton corps.

Mon crâne à ton orifice

Je jouis de ta santé
De la chaleur de ton sang

Des étreintes de papa.

Bien souvent un feu hybride

Électrisait mes ténèbres
un choc au crâne me détendait

Et je ruais sur ton cœur.

Le grand muscle de ton vagin
Se resserrait alors durement
Je me laissais douloureusement faire

Et tu m’inondais de ton sang.

Mon front est encore bosselé

De ces bourrades de mon père

Pourquoi faut-il se laisser faire

ainsi à moitié étranglé.

Si j’avais pu ouvrir la bouche

Je t’aurais mordu
Si j’avais pu déjà parler

J’aurais dit :

Merde, je ne veux pas vivre !

Blaise Cendrars,

au cœur du monde.

Poésies complètes, 1924-1929

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Tangages Danielle Vioux

5 Juillet 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #théâtre

Tangages Danielle Vioux
Tangages
Danielle Vioux
ISBN 978-2-35502-148-0
176 pages
13,5 X 20,5
PVP 15 €
distribution
Soleils, 3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
01 45 48 84 62
 
Ce texte à la particularité d’être écrit à peu près en temps réel, et d’être inspiré par des événements réels devenus ici matériau de fiction.
Acte 1 : 2011 Dans la glu de l’inactive mélasse.
Une dizaine de personnages des deux côtés de la Méditerranée vivent les conséquences d’un attentat côté Afrique, dans une ville et un pays imaginaire dont le nom est formé avec les initiales de plusieurs : TSEMLA. Cet événement les rassemble, crée des liens. Ils évoluent dans leur vie, leur pensée, leurs amours, à partir de ce choc, de ce traumatisme. Pendant ce temps des révoltes éclatent ici et là dans ces pays du sud et sont porteuses d’espoir. Le textecomporte, comme dans les actes suivants, des dialogues, des monologues et la présence régulière d’un chœur qui ponctue et commente.
Acte 2 : 2016 Dans la forêt des froides ombres
Cinq ans plus tard, les personnages sont rejoints par d’autres. La peur monte tandis que des attentats se produisent cette fois de ce côté-ci de la Méditerranée. Des migrants tentent de passer les montagnes ou la mer. Par ailleurs on entend des voix aux tonalités racistes encore feutrées qui commencent à parler de la nécessité d’un gouvernement à poigne. Pendant ce temps, nos personnages tentent de s’organiser et de lutter par le social,
l’éducation, la création. Certains ont quitté le continent africain pour l’Europe. Ils s’obstinent à garder l’espoir malgré les menaces. Et bien sûr, malgré tout, la vie continue, histoires d’amour, histoires du quotidien.
Acte 3 : 2020-22 : Dans les bulles des confins précaires
Cette fois c’est de pandémie qu’il s’agit pour nos personnages, d’isolement et de rencontres, de virtuel et de réel. De leur déception devant un monde d’après qui ressemble beaucoup à celui d’avant. De leur tristesse, malgré les petits bonheurs du quotidien, devant un gâchis social et politique qui a désagrégé les liens humains tandis que les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres encore. Comment lutter, résister, créer du commun ? Comment sonner l’alarme devant les catastrophes annoncées ? Celle du climat dont les responsables semblent peu préoccupés ? Celle de la destruction progressive de la démocratie ?
En conclusion : Trois états du monde, partiels et subjectifs, à travers une dizaine de personnages unis par un évènement tragique... Mais ce que ce texte tente de raconter c’est le désir de vie, le courage du quotidien, les trajets au ras du sol des petites fourmis qui tentent de sauver ce qui peut l’être. Pas de réponses toutes faites. Juste des questionnements, des hésitations, et de l’espoir.
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Alain Cadéo

17 Juin 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FIN DE PARTIES, #pour toujours, #écriture, #épitaphier, #cahiers de l'égaré

Le mardi 22 octobre 2024, soirée-hommage à Alain Cadéo, à la maison des Comoni au Revest-les-Eaux, à partir de 19 H 30, avec Les éditions La Trace, Les Cahiers de l'Égaré, le soutien de la municipalité et LE PÔLE - Arts en circulation

Alain Cadéo
Alain Cadéo
Alain Cadéo
Alain Cadéo
être Personne = être traversé par la Présence

être Personne = être traversé par la Présence

Billets estampillés Alain Cadéo
trouvés dans une sacoche de chemineau
au pied d’un olivier
entre Nèbre et Broussan


Ode traversé par la Présence=  la légéreté…

Je suis heureux de vous écrire et même si parfois je n’ai pas grand chose à dire, le simple fait de voir défiler vos visages m’incite à relancer ma quête de clochard d’étoiles. J’en ai pêché des perles, les strass de mes lubies, pierres de lune, des colliers de cristaux. Et le soir je dormais, confiant comme un enfant, la tête sur mon sac rempli de reflets scintillants. J’étais sûr qu’au matin tout deviendrait planètes d’or, un bout de ciel, constellations, le tout en mouvement, spirales de mes rêves, objets de mon esprit.
S'il est facile de mesurer le poids de la matière, le plomb et le béton, l’acier et la ferraille et les tonnes de pierres arrachées à la terre au nom du vieux progrès, la beauté quant à elle n’est qu’un souffle passager. Elle ne pèse rien, s’envole comme plume, ne laissant dans nos cœurs qu’une trace impalpable bien difficile à quantifier. La laideur a son poids, on peut s’en glorifier, vanter à tour de bras les ignobles splendeurs de la modernité. La beauté fait front bas, discrète et fugitive... et ne pèse que dans les musées. J’en ai trop dit ou pas assez. Chimères je vous aime, vous dont le souffle tiède nous caresse et demeure caché. Ce n’est pas tant le réel que j’abhorre, il a des points bien attachants, c’est ce qu’en font les Hommes, enfants stupides et arrogants.
Alors merci à vous mes petits frères de lumière d’être porteurs de ces mystères qui nous effleurent et ne font que passer. Vous êtes les gardiens de mondes invisibles et n’avez pas besoin de preuves pour vous permettre de voler. De nous ne restera sans doute qu’un songe éveillé… Mais ne l’oubliez pas, les rêves sont matrices de l'absolue Réalité.
Billet du 27 février 2024

Être aérien...

N’être plus rien c’est quelque chose. Être aérien, c’est moins que rien, diront en se gaussant les pieds de plomb. Et pourtant, c’est là, que de tout l’espace tu disposes. Le corps est l’ancre, le lest, la cage de ton âme. Nul ne te demande de t’en débarrasser, mais ne lui accorde que l’importance qu’il mérite... et surtout laisse l’esprit le plus souvent s’en échapper. Ce n’est pas fuir que s’élever, c’est voir de haut ce qui est trop près. C’est oublier ce qu’on était, quitter les lourdes fièvres de la peur et concevoir en un éclair ce cœur universel qui pulse et bat vers l’au-delà.
Si la Terre appartient aux Hommes, c’est à eux qu’il revient d’oser apercevoir, sans logique ni preuve, d’où ils viennent, où ils vont... et libres, à l’intuition, comme à tâtons, de se laisser guider par des cascades de lumière. Que puis-je vous dire de plus ? Rien, si ce n’est, légers, de sillonner le ciel comme un vol d’hirondelles.
Billet du 23 février 2024

(Aucun objet)

Avons-nous vraiment un destin particulier à accomplir ou est-ce encore la nécessité de concevoir une raison à notre présence sur Terre ? Peu nous importe au-fond. Le "chaque jour suffit sa peine" est délicieux mantra pour ceux et celles offrant tout le meilleur d’eux-mêmes et ce malgré leurs désarrois. Car enfin que vaut-il mieux, un laisser-faire pleurnicheur, languissant, soumis aux aléas, ou une active et pertinente présence face à mille tracas ? Être entièrement, sans restrictions, le plus proche de soi-même en donnant tout ce qui est en nous, ou ergoter, douter, se replier, s’épargner à un point tel que l’on se ratatine avec le sentiment aigri et rance de n’être jamais allé jusqu’au-bout ?
Billet du 3 novembre 2023


Envoûtants Purgatoires...

Tant que j’aurai un brin de vie, je frapperai aux portes des secrets. C’est ma fonction bélier d'irréductible égaré. Si personne ne m’ouvre, j’enjamberai les douves, ferai cent fois le tour des hautes murailles de cette silencieuse forteresse, sans la moindre lueur et comme inhabitée. Faut-il être bête, têtu, halluciné, pour s’obstiner ainsi au pied d’un fantôme de pierres noyé dans les brouillards de la pensée.
Je songe ici aux inquiétantes encres, aux lavis tourmentés du vieil Hugo, aux dessins d’un Piranese, les horreurs de Goya, aux aquarelles de William Blake, aux paysages chancelants de Soutine, aux carnavals d’Ensor, au débit insensé de Lautréamont et d’Artaud, ou aux cieux gris et déformés du Greco. Ce sont visages déchirés, fondus, hallucinés, corps déjetés, tours en ruines, donjons à l’abandon, anges noirs aux ailes démesurées, débris de citadelles, visions d’êtres ébranlés, ni d’ici ni d’ailleurs, tournant, errant sans fin au-dessus de mondes disloqués. Ils cherchent tous l’issue dorée d’un cauchemar, ce purgatoire des blessés, l’enfer et la rançon des visionnaires. Bien entendu ce dernier mot est à l’affiche des expos, titres de livres etc… Mais ça, c’est le coup d’œil des badauds. Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’à errer dans ce Pandémonium, on y laisse sa peau.
Tant que j’aurai un brin de vie, je frapperai pourtant aux portes des secrets. Nous attendrons avec patience que se dissipent les ténèbres, échos de nos terreurs. Il y aura bien l’instant où se déchirent les nuages et où s’effondrent nos mirages, laissant enfin passer la très pure Lumière d’un autre Monde révélé.
2° billet du 3 novembre 2023


Désir…

Le désir, quel que soit son objet, profane ou sacré, est un fruit rouge et rare, délicieux, faisant valser les Mondes. Braise du Corps autant que de l’Esprit, puissant énergétique, il désintègre l’interdit et nous laisse entrevoir la toute puissance du souffle, de la houle des âmes voguant allègrement et sans fatigue sur des distances infinies, vers je ne sais quelle île ayant un goût de paradis.
Le désir est vecteur, étrave, figure de proue, soc soulevant les champs et les vagues patiemment assoupis autour de nénuphars, larges nappes phosphorescentes qui sont en mer comme sur terre, lucioles ou plancton, nos seuls guides et nos aimants bleutés.
Retrouver le désir, croyez-moi, quel que soit son objet, profane ou sacré, c’est retrouver la voie de quelque chose à accomplir se situant entre l'ensorcelant inatteignable et un parfait qu’on porte en soi… devant... au confluent des fleuves et d’un grand Océan brassant sans fin l’énigme de nos Vies.
Quoi qu’il en soit, quoi que l’on fasse, sans ces épices chauffant les nerfs, fouettant l’esprit et décuplant nos forces pour tendre vers un pétillant inconnu, il n’y a rien qu’un étang mort, la dépouille d’une âme flottant dans le formol.
Billet du 6 septembre 2023

.
Il s'agit d'habiter chaque mot...


Car enfin il s’agit d’habiter chaque mot, de le vivre, pour que l’écho qui nous revient soit le plus proche de sa source.
Je suis souvent frappé par le langage et le vocabulaire guerrier qu’adoptent les malades atteints d’un cancer. « Se battre, lutter pied à pied, gagner, tenir, résister, l’emporter, lui faire la peau, massacrer, écrabouiller, expulser… »  et tant d’autres…
Je souhaiterais qu’avec la même ardeur et "en pleine santé" nous utilisions les mêmes mots contre l’ennemi larvé qui sommeille en nous-mêmes et dont nous tolérons tous les assauts contre ceux qui nous entourent sous l’infâme prétexte qu’il est le gardien enragé de notre pauvre et ridicule territoire.
La vraie bonté (ou la béatitude), n’est-elle pas l’absolu renoncement à toute idée préconçue, comme un oubli de ce que nous croyons être, afin d’atteindre le délicieux vertige d’un permanent partage et d’un amour illimité? Mais quel chemin! Il n’est pas simple d’effacer sa lourdeur, ses réactions, le nœud coulant de nos hérédités. Disparaître en étant là, est un exercice quotidien de sublime acrobate glissant sur ce fil invisible entre la Terre et les Cieux.
Billet du 21 octobre 2023


Il y a loin de l'appétence à l'appétit...(2)

Que pourrais-je bien aujourd’hui vous concocter ? Poulet fermier farci avec sauce aux oignons et beaux raisins de Corinthe sur un lit de tomates confites ? Daube et polenta avec cèpes joufflus ramassés le jour même ? Bisque de homard, sa rouille et ses fines tranches de pain grillé ? Paella de Valencia avec le safran d’or qui embaume le tout ? Ou ma spécialité, bouillabaisse aux sept poissons de mers, d’océans, de lacs et de ciels mélangés ? Ce n’est pas que je sois cuisinier et n’ayant plus de goût je n’aime que l’image qui apparaît, tout l’olfactif qui s’en dégage, senteurs d’une tenace mémoire attachée aux bienfaits de la Terre. J’ai des envies explosives, des fringales de plats défilant dans ma tête que je serais incapable de manger. Il y a loin de l’appétence à l’appétit. Créativité en cuisine équivaut à une page ou un tableau, partitions, symphonie de nos désirs les plus secrets, le tout mené de main de maître par des êtres hautement inspirés. Le feu, la braise, les vapeurs, l’odeur des pains de campagne sur leur lit de farine et de cendre, les fumets, les parfums mélangés de pommes, grappes d’oranges et de gros raisins blancs, fruits rouges, herbes sauvages, gousses d’ail et d’oignons grimpent acides sous les voûtes d’une ancienne cuisine où pendent saucissons, jambons, grives, cailles, faisans , tandis que d'autres fricassées, volailles et gigots crépitent doucement sur leurs tournebroches dans une immense cheminée. Légumes, fruits, le céleri mon préféré, trônent en pyramides lumineuses dans leurs paniers de paille devant le fenestron de l’arrière cuisine. Rêves d’un Grandgousier qu’un bol de soupe rassasie, qu’une lichette de fromage de brebis nourrit. Je suis l’ascète d’un songe inaccompli. Et oui décidément, il y a loin de l’appétence à l’appétit.
J’aurais tant voulu vous offrir le sel de la vie, une main dans la terre, l’autre jonglant avec les signes du zodiaque, les astres et l’infini. L’esprit a des envies qu’il ne peut assouvir. Vous satisferez-vous de mes menus imaginaires ? Il y a ainsi dans la nature des animaux mythiques dont les Hommes parlent à mi-voix, qu’ils ont surpris au clair de lune et n’ont jamais revus. Quant à ceux d’entre nous qui reviennent d’une béatitude céleste, aveugles, irradiés, balbutiant d’incompréhensibles phrases, ils titubent extatiques et sont gâteux prophètes, juste bons à crever gueule ouverte, sur une informulable réponse qui les fait saliver dans un asile d’aliénés.
Billet du 19 mai 2024


Dans le chambardement de nos états…

Je ne veux plus de dates, de rendez-vous ni de projets. Le jour qui vient me satisfait. Assis, couché en chien de fusil comme un moribond avec au ventre un soleil noir, traînant ma maigre carcasse sur un chemin bordé de jonquilles et de cistes, râleur, joyeux, geignard, peinant à me tenir bien droit, moi qui si longtemps me suis pris pour une antenne, je rêve encore pourtant de tenir le Monde entre mes bras. La nuit, je prends une lanterne pour un nuage qui ne bouge pas et une seule étoile m’en fait une douzaine. C’est le miracle de la multiplication du beau pays de cataracte où chaque femme est reine de Saba.
Tout malade est un fainéant forçat qui s’abandonne aux lois de la fragmentation. Le corps, miroir brisé, tire à hue et à dia et attrape au hasard ce qu’autrefois il ne percevait pas. La douleur vous affûte et vous laisse pantois. Et l’esprit dans sa chute s’agrippe aux pâquerettes, une main, un regard, ce trois fois rien de vie qui ne vous lâche pas. C’est bougrement intéressant ces petits pas… sur des sentiers où rien n’est droit.      
Billet du 6 avril 2024

 

être Personne = être traversé par la Présence

être Personne = être traversé par la Présence

Cargo maudit...

Les mots sont les noyaux d’une substance volatile, invisible, qu’on appelle Pensée. Ils s’incrustent, se griffent, se greffent, se gravent sur les dalles de pierre, les stèles, le bois, le fer, le béton, le papyrus et le papier ou de petits billets pliés en quatre entre deux pierres usées. Traces de nos humeurs, de nos amours, foudre et éclairs de nos idées, de nos pulsions, de nos révélations. Tout l’essentiel de l’Homme est ainsi dans des cryptes, des chapelles, des ruines, des bureaux d’écoliers, des prisons, des casernes ou même au Colisée. J’oubliais les très vieux arbres, les tunnels, les blockhaus, les trains et les bateaux abandonnés.
Je me souviens d’un cargo tout rouillé, échoué, déchiré, menaçant, sur une immense plage de l’Atlantique. Tout était gris, c’était marée montante et la coque grinçait sous les coups de boutoir d’énormes rouleaux s’acharnant à tirer le monstre de son froid cimetière de sable. Une chaîne pendait, frappant à intervalles réguliers le tribord éventré. J’eus une terrible envie malgré le temps et une sorte de frayeur de m’accrocher à cette chaîne et de grimper à bord. Souple et léger, malgré mes craintes, je fus très vite à la hauteur de la béante blessure ayant causé la mort du vieux cargo et me retrouvai au niveau des cabines de matelots. Tout avait été pillé. C’était comme un énorme poisson éviscéré. Plus de portes, de hublots, boiseries d’acajou, cuivres, zinc, couchettes, rampes, lavabos, tout avait été emporté... et une odeur affreuse montait des cales du bateau. Avec un mal au cœur de tous les diables, dû au gite et à ces nauséabondes effluves de mazout et de putréfaction, je m’empressai comme je pus, avec la tête qui tournait et une horrible nausée, de regagner le pont et le poste de pilotage. Les vents et l’océan se déchainaient et j’eus même parfois l’impression que la coque, vibrant de tout son acier glacé, se dégageait de son nid de sable et regagnait le large où l’attendaient d’immenses pieuvres aux yeux dorés.
Ici, dans cette sorte de sanctuaire d’où partaient les ordres et les manœuvres, étrangement, rien paraissait n’avoir été touché. Barre, boussole, radio, jumelles, appareils détraqués, cartes et compas, tout était là, intact, comme à jamais figé. Un chapelet se balançait
entre une Vierge et un collier de dents de requins. Mais le plus étonnant c’étaient de curieux signes, écriture inconnue faite à la peinture rouge, ponctuée de mains noires et couvrant les parois de ce poste de commandement. Sortilèges, menaces, envoûtement, dernière histoire du vieux vaisseau maudit? Je ne saurai jamais. Mais je compris que l’écriture, quelle qu’en soit la teneur, l’idiome, le message, avait un effet protecteur. C’est comme une barrière infranchissable, cercle de feu vivant, décourageant les pilleurs, flibustiers des épaves et de ces lieux interdits ou sacrés où des Hommes ont gravé leurs terreurs et leurs peurs, leurs croyances, leurs désirs inavouables, leur amour, leur ferveur. La Pensée qui se nomme, se lit et se dessine, nul ne peut l’effacer. Elle vous poursuit, vous hante, c’est comme un couperet. Gare à celui qui a voulu la voler, l’effacer, négligeant sa portée. Vestige de nos ombres, figée, pourtant toujours aussi présente que la radioactivité, Pompéienne, elle témoigne d’un instant ayant rejoint l’éternité.  
Billet du 21 mai 2024      


Jusqu'au repos de la clairière...

Vous remarquerez peut-être que ces billets, qu’ils soient le fruit d’une pensée, d’une anecdote, d’une soudaine révélation ou simple évocation d’un souvenir très cher, finissent par posséder une sorte de structure pouvant être l’objet d’un monstrueux roman en permanence inachevé. Roman dont l’écriture elle-même serait le personnage énigmatique, masqué, fuyant toujours devant.
Courir après cet animal changeant de forme à chaque instant fut ma joie et jamais un tourment. Et aujourd’hui, là, je voulais la remercier cette écriture, d’avoir été présente, sans faillir, tout le long de ma vie. Elle fut mon dragon, mon lion, ma belette, mon petit « cheval blanc ». Elle fut aussi ma symphonie, mon menuet, ma chansonnette. Je l’ai suivie comme un enfant, fasciné par ses couleurs, ses voltiges, ses ruades, ses merveilleux emballements et n’ai jamais douté qu’elle me menait, tout en jouant à m'égarer, vers la claire lisière où sommeillent les vibrations secrètes du VERBE... devant qui, tous les mots, humblement, s’agenouillent et se taisent.
Billet du 4 décembre 2023

Le vrai Monde est ailleurs...

Je ne sais pas vous, moi j’ai toujours senti ce qui était de trop. Rire forcé, moue à peine esquissée, deux trois mots, le sourire limace accompagnant le faux, bref, tout décalage entre le vrai, le juste et la dérangeante mascarade de ceux qui en catimini dévoilent, laissent filtrer leurs désirs, leur mépris, leur indifférence, leurs buts inavoués. Cela me valut bien des joies et des déboires de renifler tout en amont, la ciguë, le poison des intentions cachées. Agacé, je partais tout de go, carré, botté, haut les cœurs, vagabond d’un ailleurs, bienheureux de retrouver l’air frais de la sincérité et le moelleux de la bonté. Spontané, sans calculs, l’univers s’offre à toi, il te suffit de regarder.  
Si notre entrée dans le beau monde dépend de notre entière soumission, mes sorties intempestives de trublion avaient un air de fête aux lampions au milieu du vrai Monde qui pète de santé. Flâner sans but sur Terre, sous le soleil et les étoiles d’Hommes libres et fourmillants de vie, fut un bonheur qui valait mille fois les douceâtres faveurs des vieilles peaux et des jeunes momies grimaçantes dans leurs hôtels particuliers. Et les portes bleu-roi aux marteaux étincelants se refermaient en claquant sur mes fuites d’ado n’ayant passion que du printemps.
Billet du 5 avril 2024

Merci Alain
Comme je te l’ai déjà dit, la bonté, la légèreté peuvent se vivre sans l’opposition aux tueurs mous des désirs, rêves mais il m’a fallu attendre 80 ans pour accéder à cette évidence.
Aujourd’hui, je n’ai aucun (des fois, je dois faire un effort) ennemi ou adversaire. Je suis dans le non-jugement, le non-agir (ça mériterait développement mais je n’ai à convaincre personne).
Rien de ce qui est humain ne m’est étranger (Térence)
Qui se connait connaît aussi les autres car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition ? (Montaigne) JCG


Tout visionnaire est un pionnier dans un désert de pierres…

Rien n’est effrayant, tout est consternant, stupéfiant et à la fois fascinant. La manière dont l’Homme évolue, bien que certains prétendront qu’il est toujours le même, procède de deux facteurs déterminants. Le premier, qui est le plus scrupuleusement étudié, mettra en avant des causes environnementales, quête de domination, conflits inévitables, stratégies économiques, territoriales, progrès scientifiques, technologiques, une avancée rapide, inéluctable mais bien souvent linéaire.
Le second, qui échappe à une grande majorité, est comme une silencieuse et invisible poussée vers une pensée métaphysique universelle conduisant l’humanité vers le point le plus haut de sa véritable et seule destinée qui est d’accomplir un programme caché.
Plus nous serrons de près ce que nous pensons être stricte et unique réalité, plus nous nous éloignons de notre véritable finalité qui est de tendre collectivement, sans même le savoir et malgré des parcours parfois bien douloureux, vers une lumineuse réponse : notre vraie raison d’exister. Ce que nous prenons pour absurde n’est que notre propre surdité. Ce que nous prétendons ne pas voir n’est que notre cécité. Alors oui, « Heureux celui qui croit sans avoir vu » et bienheureux celui qui pressent, ressent ces ondes vibratoires faisant chavirer la matière et nous ouvrant tout l’horizon. À ce point culminant de la pensée, l’univers nous habite, puissant, fragile, délicat, aussi parfait qu’une humble fleur des champs. Et là, partout et à la fois tout à côté, se répand une colossale sérénité d’où la pesanteur, les douleurs, le Temps se sont absentés.
Angélisme, naïveté, folie douce, argument de grenouille de bénitier, rassurante hypothèse pour convertis de la première ou de la dernière heure ? Peu importe la manière dont nous serons traités. Tout visionnaire est un pionnier dans un désert de pierres. Ce qu’il éprouve le fait rire et trembler. Et pourtant il ne peut s’empêcher d’aller là où personne ne va. Il n’a rien d’un prêcheur, convaincre il ne sait pas, le doute est sa croix. Ce quelque chose qui l’appelle, peut-être n’existe pas. Il sera d’ailleurs le premier à se méfier des faux prophètes, à ignorer tous les commerces des pseudos-inspirés, à fuir les chapelles et les endoctrinés. Il sera donc très seul ne se fiant qu’à l’intuition, un jour oui un jour non, folle boussole ne le laissant jamais en paix. L’inquiétude est son lot et l’abandon son seul repos. Mais qu’est-ce donc qui l’oblige à poursuivre ce voyage sans fin ? C’est d’avoir aperçu, un jour ou une nuit, peut-être tout petit, l’immensité d’un ciel déversant ses mystères dans la coupe en cristal de sa nouvelle vie.  
Billet du 17 mars 2024


(Aucun objet)

Si le Monde est entre les mains de foutriquets, il appartient à chacun d’entre nous, d’une manière ou d’une autre, de leur laisser voracement bâfrer le gras, l’épais et le visible, pour s’emparer et protéger de puissantes racines souterraines et cachées d’où jailliront les plus beaux arbres et l’entière santé d’un univers absolument réconcilié avec des Hommes neufs, n’ayant d’autre objectif que de privilégier bonté, beauté, douceur, le tout sous le lin blanc d’une parfaite humilité. Y croire est suffisant, c’est la magie des grands sorciers du Verbe et du chant. On ne les voit pas, on ne les connait pas, c’est vous, c’est moi, mais toutes choses les entendent.
Billet du 8 mars 2024

 

Le cirque de mes mots…

Aucun mot n’est fondamentalement inutile, démodé ou idiot. C’est la manière dont il est entouré qui le rend glacial, terne, sans intérêt, autrement dit qui l’annihile et qui souvent le tue. Ainsi j’essaie toujours de rassembler mon petit peuple familier au cœur d’une clairière où aucun ne se sent étranger. J’appelle ça mon cirque. C’est le seul nom que j’ai trouvé collant le mieux à ma manière très intuitive de fonctionner, de fusionner avec cette tribu sauvage cherchant abri et bonne compagnie. Je n’utilise jamais la force. C’est foin à volonté et le bon goût de la luzerne, poignée de myosotis, deux chardons, boutons d’or et un soupçon de mandragore, marmites de tripailles, pommes en quantité, toute la moelle des consonnes, le petit gras de l’alphabet. Je les laisse venir. Les auges sont remplies, de l’eau à volonté. Il faut les voir rappliquer de tous les côtés! Ils sont de toutes les espèces. Reptiles, amphibiens, rampants, insectes, gros et petits animaux à plumes et à poils, bêtes mythiques, fauves, arbres, roches, fleurs et tout un peuple de nuages, d’astres, de constellations, mille sons et couleurs se déployant au rythme de leur brassage, de leurs accouplements souvent inattendus. Terre, mers, ciels, montagnes, plaines, le doux regard aussi de très rares humains croisés, stupéfaits de voir passer la horde affamée de ces indésirés. C'est là que les mots dansent, jonglent, font des sauts périlleux, s’acoquinent en figures exaltant leur sens premier, deviennent acrobates sans filets, aventuriers, filles de l’air et trapézistes, célestes voyageurs épris de liberté.
On dit à juste titre que chaque écrivain possède son lexique. Et les plus grands d’entre eux ferraillent avec un bataillon fidèle mais restreint de mots très forts mais admirablement entrelacés leur permettant d’exprimer les plus belles nuances de l'âme. Trois cents mots pour Racine ! Cent de plus peut-être pour Corneille… Après c’est affaire de rythme, de cadences du cœur, métronome des nerfs, du sang et des artères. Autrement dit tout est affaire de souplesse et d'ondes musicales. Et ceux et celles qui savent faire chanter et danser les mots sont des sorciers de pleine lune. Bons à brûler…

Moi, c’est plutôt Freaks ou la monstrueuse parade des noms bien tarabiscotés, des adjectifs vêtus de leurs vieux costumes de lumière, des verbes rutilants qui roulent sous la langue, un carnaval que plus personne n’utilise ou que personne ne comprend. Mais je ne m’en plains pas, car ma tribu jamais ne m'a quitté. Je les vois même défiler, comme en rêve, lorsque les yeux fermés je me repose. Et le soir venu je m’en vais avec mon cirque et ses lampions, dans des bruits de chariots et tous les grincements de mes hallucinations, hennissements, barrissements, rugissements, le flamenco des écuyères et leurs éclats de rires, le tout sans cages ni aucune sorte d’enfermement. La nuit, mes virgules et mes points se plantent où ils veulent. Personne ne rechigne. Tout le monde est partant pour un bon feu de camp dont les brindilles étincellent et grimpent en pétaradant vers la grande ourse ou les nuages de Magellan... jusqu’au soleil levant. Repus et reposés, là tous s’alignent en paix et je n’ai plus qu’à recopier leurs quatre volontés. Ce sont mes vrais amis, car ce qu’ils me confient est en principe intraduisible. Je ne peux même pas appeler ça de la poésie. C’est le substrat ou l’essence même d’un drôle de paradis.  
Billet du 4 décembre 2023

 

Naissance du langage, envol vers une entière liberté…

« Tu dis et fais n’importe quoi ! On dirait vraiment mon pauvre Alain, que tu le fais exprès ! » Cette phrase gentiment expédiée par mon père lorsque j’étais adolescent, avait le chic pour me braquer. Mais il avait raison. Jamais au bon endroit, jamais au bon moment. Mais certaines causes pour moi valaient sacré seing blanc. Même gosse déjà, au collège ou ailleurs, les seuls qui m’attiraient étaient les mal aimés. Les morveux, les croûteux, pleurnichards, souffre-douleurs, rougeauds ou blanquignoux, maigres et gros, mal fringués, pas de goûters, pas d’amitiés, tout juste bons à défouler les abrutis et les salauds ayant gobé comme un seul homme toutes les tares d’une bien triste humanité. Je n’étais pas bien fort, idiot venu d’ailleurs, mais tout en nerfs... et je boxais avec les mots, les poings, la tête comme un pantin pris par la danse de saint gui. Faut pas toucher à un cheveu de mes amis galeux, tordus, aux tabliers remplis de taches d'encre et aux mouchoirs gavés de sang. Et si tu prends une rouste, t’as qu’à t’enfuir comme un cabri. Heureusement je courais vite, mais l’honneur était sauf, j’avais sauvé un plus petit. Idem pour les devoirs, les leçons, les travaux. Je ne retenais bien que le parfait inutile, poème farfelu, sujet libre en français (rien que le titre m’inspirait), saut en hauteur, courses rapides, chorale, théâtre et j’écoutais sans bien comprendre les mélodies de ceux qui ont comme des buissons et des frissons de rêves qui sortent de leur bouche.
Comme on dit aujourd’hui « le factuel » non seulement m’ennuyait mais me foutait en rogne comme un os à ronger dont il ne reste rien de la moelle  sacrée. À moi les farfadets, les illusions, les épopées sur dix mètres carrés et le jeu que je préférais était de me cacher. Sous des tables, dans un grenier, un fourré, dans un arbre, sur des toits. Car enfin voir sans être vu, disparaître, (« espionner » était le terme que nous aimions mon frère et moi employer) c’était contempler en silence le monde et ses manières auxquelles jamais je n’ai ni voulu ni su participer. J’en savais plus sur les manies de mes camarades, leurs babillages, leurs querelles, leurs tics, leurs apartés, leurs coups tordus, que si j’étais resté au-milieu d’eux à ricaner, combiner, plastronner, dissimulant mille petites lâchetés dans des rictus de fiers à bras. Était-ce ainsi que se forgeait l’humanité, dans le bon vieux compost d’un mensonge perpétuellement entretenu ? Ne valait-il pas mieux s’enfuir et disparaître, devenir invisible, insaisissable et bête comme un irréductible inadapté ?

C’est le langage qui m’a sauvé. Les mots devinrent mon troupeau, de bisons, de taureaux, dont parfois la charge était telle qu’elle brisait tous les assauts. Je parlais haut et fort et ne me lassais pas de ces galops furieux aux élans prophétiques qui laissaient bouche bée les plus hargneux, les plus violents… et là enfin, bras ballants, souffle court, nous pouvions nous regarder, nous embrasser comme des frères infiniment réconciliés. J’ai calmé des tempêtes, bravé des ouragans, soulevé des montagnes, les mots étaient mes vagues ramenant des grands fonds l’électrique émotion qui fit naître les Mondes. Et oui, j’ai fait n’importe quoi… et je l’ai fait exprès. Jamais au bon endroit, jamais au bon moment, mais toujours là… pour vous, rien que pour vous… si vous avez besoin de moi.
Billet du 9 novembre 2023

 

être Personne = être traversé par la Présence

être Personne = être traversé par la Présence

Les acharnés dresseurs  de forces invisibles...

Avec le peu de force qui me reste (et je n’ai pas envie de m’étaler…) je me demande bien ce que je serais capable d’écrire sans une grande vitalité. Les mots veulent du nerf et sont assoiffés de santé. Ils aiment avoir le punch, la forme, sautiller, maigres gambettes mais musclées. Ils aiment frapper, couvrir le ring des pages avec leurs poings gantés. Ils n’aiment ni la purée ni la mollesse, ni les sous-entendus, ni les coups en douce, ni les ficelles du métier, le décorum des fastidieuses apartés.
Regardez comme les lettres sont belles, comme elles sont libres et habitées lorsque vous leur confiez toutes vos vitamines, que vous leur prodiguez des soins particuliers. Le A, le B, le C, enfin tout l’alphabet est mon cortège de pugilistes et de danseuses passant leurs vies à s’entraîner. Je suis leur coach et, croyez-moi, c’est un métier.
Mais un pet de travers, mélancolie, asthme, gravelle, migraine, tuberculose, épilepsie, hypersensibilité, coliques indomptables et je ne sais… tant la liste des maux paralysant, ralentissant, ou conduisant l’esprit à toutes sortes de fantasmagories, blocages, obscures fantaisies, est longue. Montaigne, Proust, Valéry, Gide, Maupassant, Georges Sand, Artaud, Dostoïevski… J’en oublie tant, qui en dépit de leurs tourments, ont poursuivi leur long travail de dresseurs d’ours, de boas constricteurs ou de caniches. Et je ne peux ici que citer un Louis Calaferte qui mourut quant à lui des suites d’une longue maladie, probablement un cancer des os. « Si le poète ne vit pas et ne meurt pas de son œuvre, c’est qu’elle est du registre inférieur. Écrire est un acte de vie, mais aussi le hara-kiri de la fin. » Connus ou méconnus je les admire d’avoir entre deux crises poursuivi leur dur labeur du dire et de l’écrit ou de toute autre forme sublimant la matière. Mater sa douleur, l’assouplir, la forger au gré de ses ennuis mérite qu’on souligne la puissance de l’esprit. Jusqu’au-bout, quels qu’ils soient, ils n’ont jamais cessé de m’offrir leur courage et leur ténacité. Ils ont surtout ouvert la voie à ceux et celles qui renoncent à cette joie de tenter l’impossible et de briser le cours de l’espace et du Temps. Ils tordent le cou à la douleur pour avaler jusqu’à la lie cette liqueur solaire venue d’un Ciel qui se déploie pour tout humain se procurant des ailes en donnant sans compter tout ce qu’il a... et au-delà.     
Billet du 23 novembre 2023

Il faut savoir parler aux âmes…

:C’est vrai j’ai lu, pas autant que les autres le croient, mais suffisamment pour me faire une idée de ce qui vraiment me transportait. Les mots ne sont que ça, un moyen de transport... vers des contrées mentales inexplorées, des univers que je n’aurais jamais pu imaginer, des mécanismes de pensées, réactions, passions qui me troublaient. Je lisais vite et plusieurs fois de bien mauvaises traductions de romans étrangers, me régalais d’un Flaubert, d’un Stendhal et de toutes formes de poésie et m’acharnais à décrypter sur des papiers aux odeurs rousses, quelques vieux livres en vieux français. Mais au-fond ce qui comptait pour moi c’était le substrat, non pas l’épiderme du langage, aussi délicat soit-il, mais le frisson interne, profond et durable qu’il procurait. La dynamique des mots, l’émotion qui s’en dégageait, avaient sur moi plus d’impact que le sens linéaire et purement littéraire d’une phrase accomplie. Vous l’aurez compris, j’étais lecteur brouillon et indiscipliné ne s’attachant qu’aux vagues et tourbillons émotionnels qui conduisaient mon cœur jusqu’à d’étranges sommets.

Je sortais de mes lectures groggy, halluciné, plein d’une ardeur inexplicable que seule la marche dissipait. J’étais solide et bien bâti, mais ma tête gonflée et barbouillée au jus de pampre et de groseille distillé par les mots, avait besoin de s’aérer. Là, chemin faisant, je régurgitais d’invraisemblables phrases aux arbres, aux ombres, aux chiens et aux passants, ces derniers étant les seuls à détourner la tête face à cet Iroquois ivre de lourdes et rouges liqueurs. Le sang des mots a la vie dure. Des peintures de guerre badigeonnaient mon visage. L’éclatant écarlate zébré de noir et blanc procurait aux gamins de délicieux frissons. Ils dansaient avec moi les invocations, nos rites à la pluie et à l’eau ruisselante venant battre la Terre pour fleurir notre ennui d’être les apprentis de maîtres rigoureux aux tabliers bien gris, aux yeux cernés d’usure. Oui, je lisais aussi pour apprendre à conter des histoires à mes chers tout petits. Il faut savoir parler aux âmes avant que de toucher l’esprit.
Mais parler avec et entendre « les »  Esprits c’est encore autre chose. C'est la sorcellerie des habités par d’autres Mondes, d’autres ciels, d’autres vies. Le tout fourmille sous la langue et fait de vous Polichinelle, un pantin agité gribouillant des messages pour les enfants, les inspirés, les innocents, les matadors au cœur d’argent, les chercheurs de trésors, les simples en voie de rédemption… Qui d’autre encore ? Ah oui, les affamés d’une lumière dont leur mémoire millénaire se souvient.
Billet du 27 mars 2024  


Tous les écrits du Monde…

On n’est jamais maître des mots. Ils se retiennent, nous dépassent, ne vont pas tout à fait où il faut. On bricole, rafistole, on tourne autour du pot. Il faut aussi accepter d’être leur esclave, de subir leurs outrages, leurs trahisons et de se contenter des miettes tombées de leurs tables chargées de fumantes et appétissantes victuailles qui nous passent sans arrêt sous le nez. Il faut les voir ces gueux, tordus de rires et d’ivresse avec leurs gueules de voyelles repues faisant bombance, de consonnes rougeaudes aux joues et seins bardés de gras ! Plutôt que de fouiller et de me contenter des restes, j’ai appris sans bouger, dans un silence minéral, à guetter l’animal, mi-sphinx, mi-dragon, traçant le beau chemin d’un Verbe éclatant, couvert d’écailles d'or, contenant à lui seul tous les écrits du Monde.  
Billet du 7 avril 2024

Le fil  ténu des mots…

Ma vie ne tient qu’au fil ténu des mots, timides ou fracassants, vibrants, fragiles, sincères et vivants. Ce sont les miens, les vôtres, écrits, parlés, sous-entendus, nourris à la douceur, à la colère aussi c’est bien, lorsqu’elle est nécessaire ... et au baba au rhum des cœurs. Un fil d’argent nous reliant, belles agates de vos regards aimants, compatissants, avec nos voix s’entrecroisant dans la solaire connivence. Oui, l’amitié est un travail d’orfèvre dont  chaque souffle, même le plus petit, est un outil de précision.
Ma vie ne tient qu’au fil ténu des mots, les miens, les vôtres, dont je remonte le courant, comme un saumon, l’œil rond, happant les bulles de lumière, cherchant la source et la clarté de la pure et première intention.
Je me souviens aussi de toutes vos expressions, muettes, attentionnées, hésitantes, qui valent bien tous les discours. Le corps aussi a son langage. En saisir les nuances c’est comme déchiffrer l’illisible jargon qui barbouille nos yeux et nos âmes et fait trembler nos mains, nos lèvres, submergées d’émotions.  
Billet du 15 avril 2024


Ma meute…

Et lorsque les mots viennent en meute me chercher, impatients, aboyants, gémissants, frétillants, fous de joie, je partage avec eux l’euphorie d’être embarqué sur ce traineau auquel je les attelle au beau milieu de l’Alaska de nos désirs. Le mot de tête prend sa place, les autres se chamaillent et finissent par se ranger où il faut, sans que j’ai besoin d’utiliser mon fouet. Ah le bonheur d’avoir un tel équipage ! Et nous glissons dans la poudreuse sous les branches chargées d’une neige éclatante, reflets bleus des mélèzes et le rouge des troncs griffés par l’ours et le puma. Je suis Davy Crockett et puis Tarass Boulba et les Mots sont mes ancêtres, mes pères, mes mères, mes chiens, compagnons d’évasion. Je les laisse libres d’aller où bon leur chante, me fiant à leur flair capable de dénicher sous la neige les pousses d'amarante, l’ail sauvage, les tubéreuses de Ptolémée et la musaraigne cendrée qui s’agitent sous la steppe. Et ils  m’entraînent là où personne n’a mis et ne mettra jamais les pieds. C’est tellement bon d’être brinquebalé dans un vent de printemps par tout l’instinct de ces mots animaux, souples comme des lianes, avec des regards chauds et des muscles de fer. Et non, rien de plus beau que de filer sans savoir où l’on va sur les pages glacées de nos libres toundras. Mais j’ai trop mal au ventre et je m’arrête là. La souffrance est un frein qui grignote l’esprit, ronge tous les élans. J’attends le plein soleil, blotti dans la clairière de l’oubli.
Billet du 15 mai 2024


Petite histoire de mes Mots...(2)

Les Mots ? Je leur dois tout. Ils ont forgé ma voie. Ils m’ont appris le Temps, l’espace et la patience. Ils m’ont appris à mettre un nom sur chaque situation. Aimant l’Humain de toutes mes forces convergentes, ils m’ont obligé à chercher et trouver ce que certains ne savaient dire mais qu’ils portaient au fond de leurs regards, étranges labyrinthes aux accès condamnés. Bavard baroque et rigolo, un peu voyant, j’ai ferraillé sur tout propos, me permettant de prendre d’assaut, à l’intuition, des sujets que je ne connaissais pas trop. À bras le corps et de plus haut, je renvoyais aux spécialistes, aux manitous de la pensée, des étoiles inconnues, des galaxies inexplorées ouvrant d’autres possibles agaçant leur savoir.

Enfant déjà, je trépignais pour connaître le nom de toutes choses vues, croisées ou aperçues. Mon vieil oncle, Stani, le prince, dont j’ai déjà dû vous parler, canne à pommeau d’argent, lorgnons, lavallière et cols amidonnés; moustache taillée à la perfection, gants blancs et autres attributs du début du siècle dernier, droit comme un I, avec son mètre quatre vingt dix, me tenait par la main. Il prenait plaisir à me lire les petits panneaux émaillés se trouvant au pied des grands arbres exotiques du grand parc de Bordeaux. Admiratif, je me gavais de sons particuliers et les lettres noires dansaient sous mes yeux. Je rêvais de grimper dans ces géants aux épines acérées, acacias, cèdres, séquoias, fromagers et tant d’autres encore que je ne vais pas ici énumérer. Puis nous allions sur une esplanade où étaient exposés d’énormes blocs de météorites. L’oncle commentait tout, et nous allions plus loin, tandis qu’il chantonnait, heureux, dans sa moustache blanche, cette mélodie restée pour moi longtemps énigmatique: "Chaque fleur cueillie trop tôt est une âme envolée…"  Ivre de mots, je vacillais entre le bruit de ses bottines sur le gravier des allées blanches, mille pépiements d’oiseaux et le babil de tout petits bercés dans leurs poussettes par des mères bavardes caquetant leur journée. Que de mots ai-je appris ! Et le tout résonnait comme de grands voyages d’où je revenais épuisé qui macéraient longtemps sur le divan où me couchait ma grand-mère entre coussins épais et le mol édredon couvrant mes rêves d’enfant corsaire et flibustier. Puis, comme tout le monde le sait, l’âge aidant, les mots ayant longuement macéré, ils ont valeur de pierres. C'est l’ambre ayant fini par se solidifier, contenant une mousse, un insecte, un lézard, une fleur. C’est bien le « mot » parfait réduisant, contenant à lui seul l’histoire de la Terre, de l'univers et de notre entière humanité.
Billet du 18 mai 2024

 

Labyrinthe héréditaire

Si un de mes ancêtres, un certain Ramiro Rampinelli, fut disciple de Newton, un de mes oncles petit-fils de l’empereur Iturbide fusillé à cheval après deux ans de règne, un arrière grand-père Garibaldien, un autre grand-oncle Louis Barthou, ministre assassiné en 1934, moi je ne suis qu’un arrière petit-fils, peut-être, du très sérieux Buster Keaton. Même attirance pour les  locomotives et les bateaux à roue, des amours impossibles, des décors écroulés autour de nos minces silhouettes, et le même air surpris, sous de larges paupières, lèvres fines, bouche fermée, d’appartenir au Monde sans savoir d’où je viens ni même où je m'en vais. 

Nous sommes si souvent d’étranges parenthèses, porteurs d’inachevé, baluchons contenant un puzzle en vrac et sans doute incomplet. Et j’ai de plus en plus de mal à suivre et à traîner, ce convoi de légendes. 
Pantins des chromosomes, vérités et mensonges, nous nous éparpillons dans ce grotesque effort que nous faisons tous pour nous tirer du tapioca ou des sables mouvants d’une bien lourde hérédité. Être soi, rien que soi est terrible fadaise, surtout lorsqu’on trimballe un drôle de passé. Tenez-vous bien, il y avait qui plus est concernant notre nom de famille, un adage, une vieille sentence à vous paralyser, à vous flinguer plusieurs générations. Depuis des lustres dans nos plaines lombardes on disait: « Si les Cadéo se mettaient à faire des chapeaux, les gens, les pauvres, n’auraient plus qu’à marcher têtes nues ! » Et comment voulez-vous avec ça imaginer échapper un seul instant à la vindicte ou à la rigolade populaire! 
Il ne te reste plus qu’à faire ton tour de piste dérisoire et finir comme ce bon vieux Buster avec un mégot et un train électrique, dernier salut d'un canotier fabriqué par un autre, en attendant avec le même air triste sur un quai vide et à peine éclairé, le tortillard venu d’ailleurs, partant pour l’inconnu dans un panache de fumée.


Ombre et lumière …

Éclairer, illuminer, ne pas être radin, chiche, avec toute espèce de clarté, c’est un don.
Assombrir, enténèbrer, sépiatiser, noircir, je pense ici aux lavis et encres de Victor Hugo, est un autre don : celui d’envisager le terrible passage entre vie et trépas.
Dans tous les cas, ombre et lumière cohabitent et ne font qu’un pour tout humain tendant les mains, courbant la tête, envahi de questions. Le « glébeux », Homme issu de la terre, est partagé entre un désir solaire et l’inquiétude ou le chagrin d’un mystère noyé dans les abysses et les brouillards de l’incertain. Quant à ceux, qui par chance ou malheur, ont entrevu le pic d’aurore, le gouffre sépulcral et la splendeur d’un au-delà, je les plains de tout cœur. Sismographes agités, annonciateurs d’apocalypses, entrebâillant les cieux, ce qu’ils ramènent au bout de leurs antennes c’est la mer et le feu, la sourde ivresse de la haine, et parfois le calme lumineux inhérent à  toute forme de beauté. L’inconnu est leur ombre, le secret leur sacré, le futur leur présent sans cesse en mouvement, leur lumière leur guide qui les abandonne souvent sur des plateaux de givre où règnent des spectres effrayants. Oui, je les plains, car ce qui les habite n’est pas de tout repos. Mais regardez comme d’un rien, bout de verre, mica, pierre étrange, obsidienne, silex, lapis-lazzuli, craie, goutte d’ambre, diamant brut, palette d’arc-en-ciel, trois notes et un crayon, ils en font une humble perle aux reflets iridescents.
Billet du 14 mai 2024

Braise...

Et même au fond du trou, épuisé, douloureux, humour en berne, ventre en capilotade, cerveau en steak haché, clair esprit qui se trouble, une braise respire sous un fleuve de boue.
J’ai pas dix ans, j’ai pas cent ans, j’en ai dix mille, une mémoire d’éléphant, un appétit d’oiseau, la moelle d’un taureau, tendre calcaire d’un cœur fossilisé, fulgurantes pensées qui me sauvent et m’élèvent au ciel caressant la lumière de mon corps imparfait. Car même un vieux tourteau, une pince cassée, se saisira toujours d’un petit bout sacré, sucré, salé, de baleine échouée.
Billet du 7 mai 2024


Recette de Vie…


L’ABC de la Joie, c’est voir en majuscules ce qui la constitue. Enfants, parents, amis, moineaux, chiens, chats, montagnes, mer, le sucré ou l’amer, le doux balancement d’une branche de cèdre ou la mauve tendresse du vaillant tamaris se tordant comme il peut dans les embruns salés. Parfois un rien qui vous effleure et illumine une journée. Le tout est de savoir diriger ses idées.

Moi je me fais des films avec tous ceux que j’aime, un défilé, des courts-métrages, un condensé de plein désir. Goulées de ciel, bouffées d’azur, brochettes de plaisirs, voix, regards, rires, sourires, mains, la tapenade, l’hydromel, le nectar de mon cœur. Mettez donc ce que vous voulez. Il y a les raffinés qui sirotent l’idée, les fifis-rabinés qui y touchent à peine et les voraces comme moi, capables d’engouffrer le réel, le concret, la chantilly des rêves, le savarin des célestes papilles. Alors l’image, « la belle image », comme dirait un vieil ami, cultive là, travaille là, c’est ton silo à blé, ton champ de tournesols, le verger de ton âme, sève de ton esprit.  
Billet du 6 mai 2024  


Portes closes…

L’irrépressible envie d’écrire m’a quitté. D’un coup, d’un seul, après tant d’années, le ciel me cloue le bec, me ferme la porte au nez. J’ai vraiment l’air d’un oiseau goudronné et mon chant n’est qu’un couac enroué sur les berges d’un étang pollué. Job sur son tas de fumier. Oh pas d’imprécations, pas d’anathèmes, je n’ai maudit personne ni ne me suis révolté. « Frappez et l’on vous ouvrira… » La formule est gentille, mais personne n’a précisé ni le temps qu’il faudrait pour que l’on vous ouvre, ni l’intensité avec laquelle il faut frapper. « Car quiconque demande reçoit… » Au paradis des sourds tu peux bien bramer comme un âne, nul ne te répondra. Alors j’ai fait les cent pas devant cette muraille, cherchant derrière les broussailles s’il n’y avait pas une entrée, une porte cachée par où me faufiler et quitter la grisaille. Peut-être ai-je manqué de patience ou peut-être n’ai-je pas su demander. Toujours est-il, je suis resté comme un crétin à marmonner des prières, faisant même parfois mine de m’en aller, me retournant d’un coup pour voir si mes départs déclenchaient un regret. Mais rien, ni le moindre grincement, ni le moindre bruit de clefs, ni même une petite voix me disant: « Pardonnez-moi, mais je dormais… » Rien que les ricanements de mes mots se roulant par terre en voyant ma gueule déconfite de ténébreux s’en retournant bredouille sur le sentier abrupt des illusions amères et des chimères envolées.
Billet du 2 mars 2024

- Où vas-tu Alain Cadéo ?

- Eh ben vers tout là haut, au-bout de mes 40 ans d’écriture, au-bout de mes 22 romans, récits, pièces de théâtre, au-bout de mes billets de contrebande, là où un soleil sans fin verse sa Lumière, dans un potlatch d’éternité, sous la branche argentée d’un olivier sacré.

Alain Cadéo
Alain Cadéo
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Georges Perpès (1953-2024) / Orphéon Légende

21 Mai 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #EAT (Écrivains Associés du Théâtre), #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #collection théâtre de la jeunesse, #pour toujours, #spectacles, #théâtre, #écriture, #FIN DE PARTIES, #épitaphier

Georges à l'occasion du vernissage de l'exposition sur le centenaire de la naissance d'Armand Gatti le 26 janvier 2024, à la BAG, La Seyne-Sur-Mer / Crédit photo : Gautier Gentieu. / Françoise Trompette à Cuers
Georges à l'occasion du vernissage de l'exposition sur le centenaire de la naissance d'Armand Gatti le 26 janvier 2024, à la BAG, La Seyne-Sur-Mer / Crédit photo : Gautier Gentieu. / Françoise Trompette à Cuers

Georges à l'occasion du vernissage de l'exposition sur le centenaire de la naissance d'Armand Gatti le 26 janvier 2024, à la BAG, La Seyne-Sur-Mer / Crédit photo : Gautier Gentieu. / Françoise Trompette à Cuers

samedi 18 mai, à 17 H 47, je reçois ce SMS, sans doute un envoi groupé

En ce 18 mai, au Zénith, une colonne du temps a cédé, un coin de ciel s'est retiré avec Georges.

Le grand théâtre pour une fois ne livrera pas la suite.

Rêvons ! Dialoguons !

Traversons le temps à multiples voix.

Cyrille E. m'avait appris la nouvelle de son hospitalisation pour séquelles d'AVC, le 14 avril, après avoir vu en famille MEMM, au mauvais endroit au mauvais moment, au Pôle Cirque à La Seyne-sur-mer.
Le 18 avril, Katia P. et moi, nous sommes allés au CHU Pasteur à Nice, voir Georges. Nous avons passé 3 H 1/2 avec lui. Il nous a appris qu'une biopsie au cerveau avait décelé une tumeur de niveau IV. Son frère Gilles n'était pas là ce soir-là. Katia a ensuite appelé régulièrement Georges ou Gilles et m'a alerté de l'imminence de son décès, dès le jeudi 16 mai. 

Je publie cet article, seulement ce mardi 21 mai, à la demande de Gilles, le frère de Georges que je ne connais pas encore.

 

Robert Empain, Pèlerin à l’écoute. Huile sur papier. 14 x 40 cm. 1993

Robert Empain, Pèlerin à l’écoute. Huile sur papier. 14 x 40 cm. 1993

sur ma page FB en date du 19 avril

18 avril 2024, Nice
gros orage et grêle pendant le trajet, 8°
visite de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice, 2 H 15
pour la messe des morts ce samedi 20 avril, le nom de Vitya P. sera évoqué (nous l'avons demandé)
deux icônes m'ont particulièrement intéressé
désolé, pas de photos, je ne prends plus de photos
curieux, j'ai demandé s'il y avait des icônes de Maria Magdalena
il y en a 2, une à l'intérieur, confondue avec une des filles du tsar assassiné et une à l'extérieur au-dessus d'une des portes condamnées
lapin noir, lapin blanc
puis hôpital Pasteur, 3 H 1/2 avec G.P., particulièrement intenses et comme souvent, c'est au moment de partir que le moment le plus intime se livre, on est resté 1/2 de plus
à la maison à 1 H du matin
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avant de visiter la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, ce 18 avril, en pensant à Vitya P., comédien et gendre, décédé le 4 février 2024, à 50 ans et onze jours, d'un cancer généralisé
(Katia et Vitya ont joué dans plusieurs spectacles de la compagnie Orphéon à Cuers)
et de rendre visite à un ami G.P. à l'hôpital Pasteur, CHU de Nice
un texte qui distingue le touriste, le randonneur et le pèlerin, figures archétypales du voyageur
(toute vie est voyage, chemin de vie,
choisissons-nous, subissons-nous ?)
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Récits d'un pèlerin à la recherche de la prière
plus connu sous le titre Récits d'un pèlerin russe est paru en 1884, écrit par un auteur anonyme, un des chefs-d’œuvre spirituels de l'orthodoxie russe.
Initiation à la prière du coeur, la philocalie.
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Voyager comme le pèlerin russe
"L’invocation continuelle du nom de Jésus-Christ rythme le pas du pèlerin russe, se colle au mouvement de son souffle…
La prière et la méditation sont des instruments précieux pour nous garder centrés et orientés. Car on peut marcher et voyager en étant complètement distrait, agréablement d`ailleurs, par toutes les merveilles du monde. La prière nous permet d’être reliés à la source de notre être et de toutes ces beautés. Je me souviens toujours de ce dialogue dans Zorba le Grec, du grand écrivain grec Nikos Kazantzákis : « Pourquoi as-tu les yeux fermés ? Regarde comme c’est beau, grand, magnifique…- Toi tu regardes les choses que Dieu a faites, et moi je regarde Celui qui les a créées. »
La prière, c’est ce qui nous permet de voir les deux. Je regarde ce qui est et je bénis Celui qui fait être tout ce qui est. Je vois le visible et l’invisible. C’est exactement l’expérience du pèlerin russe. Quand il contemple le monde transfiguré, il perçoit les choses telles qu’elles sont : la lumière au tréfonds de la matière, l’Être au cœur des êtres, le Réel au centre des réalités, Dieu présent avec ses énergies.
A ce moment là nous ne consommons pas seulement le paysage que nous traversons C’est le paysage qui nous traverse dans une expérience d’unité…
Il vient à nous même si nous ne l’attendrons pas. Mais encore faut-il l’accueillir donc s’y ouvrir. C’est pour cela que le grand commandement adressé au pèlerin – comme à toute l’humanité -, c’est shema : écoute ! Avec tes pieds, tes yeux, tout ton corps. Écoute et entends la Vie la grande Vie qui marche vers toi et en toi.
L’écoute espace où tout ce qui est peut arriver sans que rien ne sort fixé ni retenu. À cet égard l’abandon est encore plus important que l’attention. Car quand on fait trop attention à tout ce que l’on voit, on n’avance plus. Cela ne veut pas dire qu’il faille marcher sans attention. Au contraire il faut garder les yeux grands ouverts, mais sans fixation. En marchant notre être s’ouvre, les portes de la perception se nettoient. Le paysage vient à nous et nous y entrons. Nous devenons le paysage car il s’est installé en nous. Nous ne sommes plus séparés de l’univers.
Cette expérience d’unité nous est donnée dans des moments de grâce qui ne durent pas. Car très vite, le moulin du mental redémarre. L’ancrage durable de l’être dans la paix et la plénitude suppose une ascèse, du temps, une certaine lenteur… C’est précisément le problème du touriste : il veut tout, tout de suite, sans effort. Il prend des raccourcis car il n’a pas de temps à perdre.
Combien de temps faut-il marcher avant que l’esprit se calme ? Le temps effectivement est très important. Il faut du temps pour s’ouvrir, écouter l’Eternel entrer dans l’au-delà du temps. Pour atteindre le sommet d une montagne on peut soit l’escalader à pied soit prendre un téléphérique. Dans ce dernier cas, on arrive au sommet et on a un flash magnifique. Mais ce que l’on voit, en réalité, est très différent de ce que peut voir celui qui est monté pas à pas. Car la marche a nettoyé ses yeux, l’effort de l’ascension a approfondi son souffle, le temps a creusé en lui l’écoute et la vision.
Le voyage, en ce sens, est aussi un apprentissage de nos limites et de l’humilité. Nicolas Bouvier écrit : "Privé de son cadre habituel, dépouillé de ses habitudes comme d’un volumineux emballage le voyageur se trouve ramené à de plus humbles proportions".
Humanité et humilité sont deux mots qui proviennent de la même racine l’humus. Si le voyage bien compris est ultimement la voie d’accès au ciel qui est en nous, il est aussi l’apprentissage que nous sommes de la terre dans tous les sens du mot. L’énergie du chemin nous vient de l’Esprit quand nous nous ouvrons à lui, mais aussi de la terre, notre terre mère. Le voyage et la marche peuvent nous apprendre mais en route on fait l’expérience de la finitude.
L’infini du Réel souverain ne peut pas se déployer sans l’humilité. C’est quand l’ego s’efface que tout enfin est là. L’ouverture de notre être à plus grand que lui est essentielle et le voyage a justement pour sens de la susciter. Il s’agit de découvrir, cet espace, l’"ouvert" que nous sommes. Pour y parvenir et demeurer dans cette ouverture la voie la plus simple est d’admirer et d’aimer. L amour est un trésor qui augmente à mesure qu’on le dépense. C’est le "second souffle" qui parfois nous est donné au cœur même de l’épuisement et qui nous permet d’atteindre le sommet de la montagne."
Jean-Yves Leloup / « La Chair et le Souffle »
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Novalis : “le chemin mystérieux va vers l’intérieur”.
L’essence du voyage est la quête de notre être profond. Cela suppose d’être orienté…
 
Georges à l'occasion du vernissage de l'exposition sur le centenaire de la naissance d'Armand Gatti le 26 janvier 2024, à la BAG, La Seyne-Sur-Mer / Crédit photo : Gautier Gentieu.

Georges à l'occasion du vernissage de l'exposition sur le centenaire de la naissance d'Armand Gatti le 26 janvier 2024, à la BAG, La Seyne-Sur-Mer / Crédit photo : Gautier Gentieu.

sur FB, Bibliothèque de théâtre Armand Gatti, dimanche 19 mai à 14 H 32
C’est avec une immense tristesse, que nous venons vous annoncer que Georges Perpes, s’en est allé rejoindre Françoise Trompette avec qui il a fondé, il y a près de 25 ans, la bibliothèque de théâtre Armand Gatti.
Auteur, musicien, comédien, metteur en rue, fervent défenseur des autrices, des auteurs, et du théâtre jeune public, artiste de rue qui n’a jamais joué dans son propre théâtre, passionné par toutes les écritures, il a été un guide pour beaucoup d’entre nous. D’une immense culture théâtrale, son érudition était précieuse et rare. Chose aussi rare, il était un grand homme de transmission, en ayant à la fois une connaissance aigüe de l’Histoire et une acceptation de son devenir. Militant courageux dans les moments difficiles d’Orphéon théâtre intérieur, il a fait preuve d’une ténacité sans faille. Homme de conviction, il a lutté toute sa vie pour la liberté d’expression et contre la censure.
En septembre 2019, à La Seyne-sur-Mer, à l’occasion de « La Grande Fête », il nous confiait les clefs de la bibliothèque pour continuer d’écrire son histoire, jusqu’à ce matin du 18 mai, il était en chemin avec nous. Discrètement à nos côtés, il a su nous transmettre sa passion, nous accorder sa confiance pour poursuivre et développer son œuvre.
Dans son sillage, nous poursuivons avec humilité et détermination le travail qu’il a initié avec les autrices, auteurs, éditrices, éditeurs, lectrices, lecteurs, enseignantes, enseignants, élèves, compagnies amateurs et professionnelles, artistes de rue, avec le soutien des partenaires et institutions qui font vivre la bibliothèque et en ont fait un haut lieu de défense des écritures contemporaines, des arts de la rue et de l’éducation artistique et culturelle.
Nous nous associons au chagrin de Gilles (son frère), Christine et leurs enfants dans cette douloureuse épreuve.
Cyrille Elslander et Hélène Megy.
 
26 janvier 2024 les 100 ans de Gatti à la Maison de la poésie à Paris avec Sylvia Bergé, le balayeur Auguste Reinier Gatti (son père) /  ce sont les balayeurs qui font naître le jour (Armand Gatti) / affiche des 100 ans Ernest-Pignon Ernest / photos Isabelle Forno, présente à cette inauguration
26 janvier 2024 les 100 ans de Gatti à la Maison de la poésie à Paris avec Sylvia Bergé, le balayeur Auguste Reinier Gatti (son père) /  ce sont les balayeurs qui font naître le jour (Armand Gatti) / affiche des 100 ans Ernest-Pignon Ernest / photos Isabelle Forno, présente à cette inauguration
26 janvier 2024 les 100 ans de Gatti à la Maison de la poésie à Paris avec Sylvia Bergé, le balayeur Auguste Reinier Gatti (son père) /  ce sont les balayeurs qui font naître le jour (Armand Gatti) / affiche des 100 ans Ernest-Pignon Ernest / photos Isabelle Forno, présente à cette inauguration
26 janvier 2024 les 100 ans de Gatti à la Maison de la poésie à Paris avec Sylvia Bergé, le balayeur Auguste Reinier Gatti (son père) /  ce sont les balayeurs qui font naître le jour (Armand Gatti) / affiche des 100 ans Ernest-Pignon Ernest / photos Isabelle Forno, présente à cette inauguration

26 janvier 2024 les 100 ans de Gatti à la Maison de la poésie à Paris avec Sylvia Bergé, le balayeur Auguste Reinier Gatti (son père) / ce sont les balayeurs qui font naître le jour (Armand Gatti) / affiche des 100 ans Ernest-Pignon Ernest / photos Isabelle Forno, présente à cette inauguration

Photo réalisée par Trasphalt T.P (Jean-Louis Masson & Véronique Sicsic) le samedi 1er juin 2013, 5, place Martel Esprit, La Seyne-sur-Mer pour l'inauguration de l'exposition organisée par la bibliothèque de théâtre Armand Gatti " Les Cahiers de l'Égaré ont 25 ans : 25 pages pour 25 auteurs "

Photo réalisée par Trasphalt T.P (Jean-Louis Masson & Véronique Sicsic) le samedi 1er juin 2013, 5, place Martel Esprit, La Seyne-sur-Mer pour l'inauguration de l'exposition organisée par la bibliothèque de théâtre Armand Gatti " Les Cahiers de l'Égaré ont 25 ans : 25 pages pour 25 auteurs "

une collaboration, un partenariat qui dureront tant que Les Cahiers de l'Égaré existeront / Georges avait entrepris un travail de recherche sur les créations de la pièce Toulon 1942 de Jean-Richard Bloch mais il n'a pas eu le temps de m'en communiquuer les résultats
une collaboration, un partenariat qui dureront tant que Les Cahiers de l'Égaré existeront / Georges avait entrepris un travail de recherche sur les créations de la pièce Toulon 1942 de Jean-Richard Bloch mais il n'a pas eu le temps de m'en communiquuer les résultats
une collaboration, un partenariat qui dureront tant que Les Cahiers de l'Égaré existeront / Georges avait entrepris un travail de recherche sur les créations de la pièce Toulon 1942 de Jean-Richard Bloch mais il n'a pas eu le temps de m'en communiquuer les résultats
une collaboration, un partenariat qui dureront tant que Les Cahiers de l'Égaré existeront / Georges avait entrepris un travail de recherche sur les créations de la pièce Toulon 1942 de Jean-Richard Bloch mais il n'a pas eu le temps de m'en communiquuer les résultats

une collaboration, un partenariat qui dureront tant que Les Cahiers de l'Égaré existeront / Georges avait entrepris un travail de recherche sur les créations de la pièce Toulon 1942 de Jean-Richard Bloch mais il n'a pas eu le temps de m'en communiquuer les résultats

le bocal agité varois s'est déroulé entre Le Revest et Cuers en 2002 / Pour Refuge B, créé par Orphéon Théâtre intérieur / Mon Bosphore à moi (version bilingue) consacré à Michel Pacha vu par un dramaturge turc, texte lu à la villa Tamaris Pacha par Philip Segura, Philippe Pasquini et Georges Perpès / Georges en 2000 à Cuers
le bocal agité varois s'est déroulé entre Le Revest et Cuers en 2002 / Pour Refuge B, créé par Orphéon Théâtre intérieur / Mon Bosphore à moi (version bilingue) consacré à Michel Pacha vu par un dramaturge turc, texte lu à la villa Tamaris Pacha par Philip Segura, Philippe Pasquini et Georges Perpès / Georges en 2000 à Cuers
le bocal agité varois s'est déroulé entre Le Revest et Cuers en 2002 / Pour Refuge B, créé par Orphéon Théâtre intérieur / Mon Bosphore à moi (version bilingue) consacré à Michel Pacha vu par un dramaturge turc, texte lu à la villa Tamaris Pacha par Philip Segura, Philippe Pasquini et Georges Perpès / Georges en 2000 à Cuers
le bocal agité varois s'est déroulé entre Le Revest et Cuers en 2002 / Pour Refuge B, créé par Orphéon Théâtre intérieur / Mon Bosphore à moi (version bilingue) consacré à Michel Pacha vu par un dramaturge turc, texte lu à la villa Tamaris Pacha par Philip Segura, Philippe Pasquini et Georges Perpès / Georges en 2000 à Cuers

le bocal agité varois s'est déroulé entre Le Revest et Cuers en 2002 / Pour Refuge B, créé par Orphéon Théâtre intérieur / Mon Bosphore à moi (version bilingue) consacré à Michel Pacha vu par un dramaturge turc, texte lu à la villa Tamaris Pacha par Philip Segura, Philippe Pasquini et Georges Perpès / Georges en 2000 à Cuers

J. P.   Publié le 20/05/2024 à 18:50, mis à jour le 20/05/2024 à 18:50

Georges Perpes est décédé. Né à Toulon en 1953, il fut comédien, auteur, metteur en scène et musicien. Avec son épouse Françoise Trompette, disparue en 2012, il a consacré une grande partie de sa vie à faire rayonner le théâtre dans l’aire toulonnaise et au-delà, avec la volonté de le rendre accessible au plus grand nombre.

De Cuers à La Seyne

En 1979, il crée puis dirige l’association Orphéon, dont les objectifs deviendront rapidement "la défense et la promotion des mots, du livre, de la lecture et des écritures du théâtre".

Celle-ci accouchera en 1982 d’une compagnie professionnelle de théâtre de rue, baptisée "Orphéon théâtre intérieur"; puis, en 2000, naîtra le théâtre de l’Abattoir, à Cuers, dont la compagnie assurera la programmation jusqu’en 2008, ainsi que la bibliothèque Armand-Gatti également tournée exclusivement vers le spectacle vivant. Mais des désaccords avec la municipalité conduisent l’association à quitter Cuers, qui est alors accueillie à La Seyne, ville à laquelle Georges Perpes est particulièrement attaché et où son père est né.

C’est ici dans le centre-ville, au 5, place Martel-Esprit, que s’installera en 2011 la bibliothèque Armand-Gatti, dont il s’occupera jusqu’en 2018. Le lieu est aujourd’hui riche d’un fond exceptionnel de plus de 14.000 textes, reçoit régulièrement des scolaires et accueille en résidence d’écriture des auteurs de théâtre, de spectacles de rue, de cirque…

 

Au cours d’une vie bien remplie, Georges Perpes fut aussi, entre autres, crieur de rue.

Contre la censure

Il imagina un système de dépôt de livres de théâtre en accès libre dans les boulangeries de communes rurales ("boulangeries-bibliothèques"); lança, en 2004, l’Observatoire de la censure, qui décerne chaque année le Prix Tartuffe à un écrivain ou artiste victime de la censure, ou à un livre qui défend la liberté d’expression...

En juin 2008, sa femme et lui ont reçu le prix des Cent livres - Emmanuelle-Marie qui "récompense un engagement fort et soutenu en direction de l'écriture dramatique contemporaine".

Sa disparition a suscité de nombreux hommages sur les réseaux sociaux, parmi lesquels celui d’Eric Marro, ancien adjoint à la culture de La Seyne (2014-2020), qui salue "un passeur d'émotions qui, transcendant les luttes pour en faire de l'art, savait stimuler la création et la liberté".

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Bahie et Papou Correspondance / Germaine et Patricia Raccah

20 Mai 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #lettre, #poésie, #écriture

Germaine et Patricia Raccah Bahie et Papou Correspondance, paru le 8 mai 2024

Germaine et Patricia Raccah Bahie et Papou Correspondance, paru le 8 mai 2024


Germaine et Patricia Raccah
 
Bahie et Papou
Correspondance
Mai 2022, Juillet 2023
 
13,5 X 20,5, 138 pages, 7 illustrations par les deux soeurs
ISBN 978-2-35502-147-3
PVP 15 €
 
disponible sur commande en librairie et sur les plateformes
distribution par Soleils,
3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
0145488462

 

 

 

La 4° de couverture présente clairement l’enjeu

Le dialogue entre deux sœurs est-il possible lorsque la schizophrénie vient brouiller les pistes en opposant deux réalités profondément divergentes ? L’échange de lettres entre Bahie et Papou, au-delà du lien sororal mis en évidence, relève d’un défi, celui d’une possible communication malgré le prisme déformant de la maladie.

Cette correspondance, en cela, est une sorte de battle entre deux langages faisant alterner l’ombre et la lumière, la beauté et la douleur. Les deux sœurs Bahie et Papou ont-elles réussi dans l’échange à accéder à une meilleure perception de l’autre ?

Laissons le lecteur en juger.

 

«Le bienfait dans le désarroi est presque équivalent léger ou lourd pour amoindrir une souffrance physique jusqu’au climat où transpire cette bouée de sauvetage que tu m’offres pour ne pas couler. Je suis, petite sœur, dans un profond mal-être en dépit des soins prodigués. Merci Papou de me permettre de bâtir notre lien salvateur et authentique. » Germaine Raccah

 

Retour de lecture de l’écrivain Alain Cadéo
 
"Vingt mille lieues au centre des cœurs, de la mémoire et du parfum des fleurs. Entre dragons et plantes carnivores, le noir et blanc des souvenirs, ponctuations de la douceur, nous avons aperçu le flou d’une Terre promise: votre inconnu se dévoilant."
Alain Cadéo.
 
encre de chine de Patricia
encre de chine de Patricia

encre de chine de Patricia

Bonjour Rachel,
Je viens tout juste de terminer ton ouvrage Correspondance, la préface d'Alain Cadeo m'a également émue.
Que dis-je votre ouvrage celui de Bahie et Papou.
Équilibre et alchimie, comme un pas de deux où la sororité ouvre la voie de l'écoute de nos voix intérieures. Entre lien sensible et respect des perceptions, un pan d'histoire familiale se revisite, fragilement et délicatement.
Mais surtout, surtout se tisse le chemin de l'écoute et de la compréhension poétique de l'autre et du monde qui l'entoure.
Merci pour ce partage intime au plus près des émotions.
J'ai pleinement aimé ce lien épistolaire et les images où couleurs et nature viennent tour à tour éclairer les états d'âme.
Merci pour l' immersion dans cet espace fragile qui ouvre un passage entre rêverie, réalité et perceptions multiples.
Un ouvrage que je recommande vivement.
Romy Dirsey, 16 septembre
les deux soeurs vues par Germaine
les deux soeurs vues par Germaine

les deux soeurs vues par Germaine

Je viens de terminer la lecture de « Correspondance », ouvrage de Bahie et Papou. Les auteurs m'ont adressé leur livre en service de presse non rémunéré, ce dont je les en remercie, sur la recommandation de mon ami auteur Alain CADEO qui nous a malheureusement quittés depuis... Alain avait d'ailleurs rédigé l'avant-propos de cet ouvrage, ce qui m'a beaucoup émue.
Ce livre nous dévoile une correspondance entretenue entre deux sœurs Patricia (Papou) et Germaine (Bahie), deux personnes différentes certes mais liées indéfectiblement malgré la maladie qui touche l'une d'entre elles et l'éloignement géographique qui les sépare..
Au fil des mots des auteures, nous percevons leurs émotions, leurs souffrances, leurs joies, leurs peurs, leurs espoirs, leurs angoisses.
Merci Patricia pour ce très beau livre, très bien écrit, original et fort émouvant qui aborde outre le thème ô combien douloureux qu'est la schizophrénie, l'amour, l'amitié, les liens entre soeurs.
Cet ouvrage m'a énormément touchée et je le recommande vivement aux amateurs du genre.
Joelle Marchal, 13 août
peinture de germaine
peinture de germaine

peinture de germaine

« Ma chère Bahie,
Cette correspondance est sans aucun doute la meilleure façon que nous ayons trouvée pour avancer l’une vers l’autre, et, ce faisant, pour avancer en nous-mêmes.
Et avancer, c’est tenter de comprendre l’autre, au-delà de ces mots plaqués qui, à force d’utilisation arbitraire, finissent par se vider de leur sens.
Correspondre, c’est apprendre à aimer la personne qu’on a choisie comme complice : celui ou celle qui partagera nos confidences, celui ou celle qu’on tentera de comprendre au-delà de toute communication stéréotypée.
Mais l’écriture est sournoise. Contrairement au message oral, la forme peut détourner du fond. Et le danger réside aussi dans la capacité de fixation des mots qui, une fois écrits, peuvent enfermer de façon radicale , implacable : on dit folie, on dit raison, on dit santé, on dit maladie…
Peut-on être raisonnable dans la poésie ? Le doit-on ?
La poésie est-elle folle lorsqu’elle propose une autre vision du monde ? »
Extrait de la lettre du 13 octobre 2022 adressée par Papou à sa sœur Bahie.
Une correspondance tout à fait singulière où les mots et les phrases, libérés de leur gangue conventionnelle, virevoltent comme des papillons ivres entre ombre et lumière.
Un pari où deux sœurs tentent de se rencontrer sur un pont qui sépare deux mondes, à la fois extérieurs et intérieurs.
Il faut apprendre à se laisser apprivoiser par cet échange épistolaire quelque peu décalé, à fleur de peau et de sentiments.
BAHIE ET PAPOU
CORRESPONDANCE
Aux Editions Les Cahiers de l’Égaré
Francis Denis, 30 mai
peinture de Patricia
peinture de Patricia

peinture de Patricia

AVANT-PROPOS
Faut-il être fou pour, en une seule page, prétendre résoudre un tel sujet...
L'imagination est-elle un non vécu qui sommeille, une vision du Monde propre à chacun, un à côté nécessaire à la survie d'êtres accablés par la pesanteur et la matière, ou une très ancienne mémoire que certains ont le pouvoir de réveiller ? Autrement dit un ersatz de liberté, une illusion ou l'absolue finalité d'une existence...
Vivre «sa» vie, comme on dit, n'a d'autre intérêt que de pouvoir se situer, s'identifier dans un entassement de faits soumis à une chronologie plus ou moins positive. Vivre «ses» vies me parait infiniment plus complexe car parcourir l'étendue, l'épaisseur, l'appel de ses désirs pluriels réclame une dévorante attention de chaque instant. Le simple vécu, quel qu'il soit, aussi riche soit- il, linéaire, n'aura jamais que le goût d'un vieil herbier dont on feuillette les planches remplies de plantes desséchées. Ce sera nostalgie.
Opter pour la pluralité ou une extrême acuité de perceptions accueillant tous les reflets, ondulations, prismes, ce que l'on nomme avec un peu de mépris "états d'âme", réclame une endurance particulière.
L'imaginaire qui, comme son nom l'indique, n'est que toute révélation d'images rapides et successives, stroboscopiques, implique une stabilité, un équilibre à épreuve. Ce n'est plus goutte d'eau dans un océan, mais océan dans une goutte d'eau. Et qui veut noyer sa vie dans une multitude d'impressions ? C'est pourtant bien dans les premiers et les derniers instants d'une existence que ce mélange tourbillonnant, cette avalanche de sensations, nous apparaissent. Ce sera joie terrifiante, sublime excitation, coup d'œil décisif sur l'infini des univers envahissant nos cœurs sur le point d'imploser.
Je préfère et de loin, malgré tout l'inconfort que cela génère, être dans cette impalpable, affolante et parfois douloureuse multiplicité, plutôt que de croupir dans le beurre rance, figé et satisfait, d'un quotidien tenu en laisse, millimétré.
Alain Cadéo.
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LE DIALOGUE entre deux sœurs est-il possible lorsque la schizophrénie vient brouiller les pistes en opposant deux réalités profondément divergentes ? L'échange de lettres entre Bahie et Papou, au-delà du lien sororal mis en évidence, relève d'un défi, celui d'une possible communication malgré le prisme déformant de la maladie. Cette correspondance, en cela, est une sorte de battle entre deux langages faisant alterner l'ombre et la lumière, la beauté et la douleur. Les deux sœurs Bahie et Papou ont-elles réussi dans l'échange à accéder à une meilleure perception de l'autre ? Laissons le lecteur en juger.
<<Le bienfait dans le désarroi est presque équivalent léger ou lourd pour amoindrir une souffrance physique jusqu'au climat où transpire cette bouée de sauvetage que tu m'offres pour ne pas couler. Je suis, petite sœur, dans un profond mal-être en dépit des soins prodigués. Merci Papou de me permettre de bâtir notre lien salvateur et authentique. >>
BAHIE et PAPOU
Germaine et Patricia Raccah
Éditions Les Cahiers de l'Égaré
Willy Lefèvre, 25 mai
les deux soeurs peignent
les deux soeurs peignent
les deux soeurs peignent
les deux soeurs peignent

les deux soeurs peignent

Bahie et Papou Correspondance / Germaine et Patricia Raccah
Bahie et Papou Correspondance / Germaine et Patricia Raccah
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