Concertina / Isabelle Forno
Les Cahiers de l'Egaré nous proposent ce recueil constitué de quatre-vingt-quatre poèmes et textes divers, percutants, mélancoliques ou tendres, des souvenirs glanés au fil des ans qui mêlent...
https://blogs.mediapart.fr/jacques-teissier/blog/030122/concertina-disabelle-forno
une note de lecture de Jacques Tessier sur son blog mediapart en date du 3 janvier
le livre Concertina d'Isabelle Forno et un des concertinas de Scott Taylor accompagnant Isabelle Forno
Les débuts musicaux de Scott se sont fait à la trompette en Virginie... Très vite, il se sent pousser des ailes à l'idée de voir et d'entendre différent, et s'envole loin des Etats Unis pour ...
http://www.remouleurs.com/compagnie/equipe/compagnie_scott_taylor/
Scott Taylor accompagne Yolande Moreau dans son spectacle Prévert
Panorama intérieur... " plumes d'anges
Quand je suis née, ma mère ne savait pas si je vivrais longtemps mais elle voulait laisser une trace d'elle, aussi imperceptible et définitive que l'enregistrement d'un prénom sur un registre d...
la note des plumesdanges sur Concertina en date du 29 novembre 2021
Livre livré le 17 septembre, envoyé aux abonnés vers le 20 septembre; lecture privée le 25 septembre; présent à la Fête du livre du Var les 18-19-20 novembre 2021 sur le stand de la librairie Charlemagne
Concertina d'Isabelle Forno
284 pages, format 14 X 22
ISBN 978-2-35502-128-2
PVP 18 €
Né en 1953 à Toulon (Var). Travaille à Hyères (Var). Après des études aux Beaux-Arts à Paris puis à Marseille, il exerce sa profession d'architecte à Sanary-sur-Mer. Il part durant une diz...
Après un premier livre « Travail, peurs et résistances » (Syllepse 2012), incisif et critique sur la question des risques psycho-sociaux, Isabelle Forno nous livre dans ce recueil de textes intimes, une polyphonie de sons, d’inspirations, puisée dans ce qu’elle nomme les « chemins de faîte » de ses féminités, et qui « de fait » nous propulsent, sans filet, dans son univers émotionnel et sensoriel.
Vous comprendrez vite qu’elle aime jongler avec les mots, en déjouer les ruses, en stimuler les sens.
Sa musique vive et enjouée semble s’échapper du concertina, ce petit accordéon complice des danseurs et des clowns, aux sons mordants et doux, et que l’on ne tient pas avec des sangles.
Ses mots parfois deviennent des cris, piqués au fil du barbelé, tel le concertina d’acier que l’on déroule sur les clôtures des sites sensibles, et composé de petites lames affûtées et tranchantes.
Sous des formes courtes et variées, entre récits, nouvelles et poésies, avec ses textes tout à la fois pudiques et corrosifs, tendres et amers, drôles et tragiques, cueillis au plus près du réel ou portés par l’imaginaire, Concertina vous touche en plein cœur.
CONCERTINA :
- Le concertina est un type de fil de fer barbelé.
Emblématique des clôtures de prison, et des murs d’enceinte des sites ultra-sensibles, il est composé de bandes d’acier formées de lames tranchantes, enroulées en cercles concentriques.
C’est son volume ainsi que sa densité qui définissent son niveau d’efficacité contre les actes malveillants.
Ce système de protection peut être facilement implanté et remis en place en cas de dégradation. Il ne nécessite pas de maintenance. Ses lames de rasoir « judicieusement adaptées » retardent les tentatives d’intrusion « tout en s’intégrant parfaitement dans le paysage urbain ».Informations extraites de sites de fournisseurs. Rubrique : renseignez-vous sur nos fers barbelés...
- Le concertina est un instrument de musique ressemblant à l’accordéon.
De section hexagonale, il est tenu horizontalement entre les deux mains qui, soulevant une soupape, font passer sur des lames de cuivre, la colonne d’air fournie par un soufflet.Apparu dans les orchestres de chambre, c’est un vrai orgue portatif, petit, léger et puissant.
Le concertina s’intègre parfaitement à d’autres instruments pour accompagner tout type de musique, grâce à des sons à la fois mordants et doux, qui portent loin.Surnommé le « furet en cuir », complice des danseurs et des clowns, on ne le tient pas avec des sangles.
Informations extraites de sites d’histoire de la musique et des instruments, sites d’accordéonistes.
Rubrique : une petite boîte élastique...
Lessiver, colmater, reboucher, lisser les vestiges des peines anciennes, préparer le support des jours aériens.
Courbée sur la tâche, j’élimine une ou deux épaisseurs, j’en lime les trop-pleins, j’évide les enflures, les gratte, les racle, me frotte à leurs nervures, les ponce, les tape, ramasse sur le sol leurs brisures.
Pour polir une surface, sans pour autant la mater, un ponçage à l’eau est recommandé.
Si vous employez un grain d’abrasif trop fin, le risque est celui de l’effet miroir, tellement lisse que les maux disparaissent, et que vous inhalez leur poussière corrosive.
Je fais confiance à mes mains, à mes bras, pour qu’ils dosent l’effort jusqu’à la limite de cet effacement, pour qu’ils dessinent la zone du recueillement. [...] extrait de Work shop) P 271
choisi par l'éditeur :
SALON DES SENIORS
Il faut se rendre à l’évidence, il y a un moment, les hommes : il faut oublier,
Et même pire, il faut les fuir !
Que leurs amours soient en soins palliatifs, ou en phase terminale, qu’ils soient encore, ou à nouveau, ou temporairement célibataires, ils restent fuyants, craintifs, transparents, comme si la vie les avait durablement anesthésiés, et même à leur insu presque déjà quittés.
À trop actionner la pompe à mort fine, ils ne ressentent plus rien.
À peine encore dans leurs calcifs, quelques réflexes conditionnés, après s’être baladés en loucedé dans les galeries marchandes des objets homologués :
Jeunes filles en fleurs aux vieilles ficelles, femmes fatalement lubriques, infirmières et vieilles rombières...
Adeptes du racolage poussif, aucun signe de séduction, vêtements démodés couleur de tabac vieux, mal fago- tés, un peu crades, aigris, corps avachi, ils recyclent en boucle les souvenirs de leurs heures de lustre, et leurs faits d’armes auprès des dames :
« Je tirerai bien une dernière taffe, avant de rendre mon pyjama
Donnez moi vite une femme ! N’importe laquelle fera l’affaire ! »
Pour tromper l’œil de la mort, parfois les femmes sont d’accord.
Elles arrivent un peu coquettes dans des maisons abandonnées, aux chambres fermées sur le désordre, sous la poussière des drames anciens.
Aucun espace libre.
À peine les bras d’une banquette.
Redoutant de découvrir congelés dans un coin tous les membres d’une vie tronçonnée, elles ne s’égareront pas, fuiront les pénalités, et s’en tiendront aux conventions tacites de la prestation initiale.
C’est une passe non tarifée, pour un acte peu gracieux : il faut bien que vieillesse se passe !
L’usage des corps sera triste, on n’est pas loin du dégueulasse,
« C’était sympa de vous connaître, merci de votre invitation,
mais je ne vais pas pouvoir rester... »
Concertina lu par Jacques Larrue - Les Cahiers de l'Égaré
Concertina le livre d'Isabelle Forno aux Cahiers de l'Égaré Voir la version en ligne 9.- LIVRE COMME L'AIR . Isabelle Forno la Toulonnaise, chronique sa vie en soixante-dix-huit tableaux C'est de la
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