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Les Cahiers de l'Égaré
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Le cerf-volant de l'égaré N°1

21 Juin 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #album, #cahiers de l'égaré, #poésie, #théâtre, #écriture, #pour toujours, #le cerf-volant de l'égaré

 

Le cerf-volant de l'égaré

magazine littéraire et artistique,

numérique et gratuit,

paraissant aléatoirement

sur le blog des Cahiers de l'Égaré

Envoyé par mail ou par la newsletter du blog

bandeau en cours de création / cerfs-volants par chez nous / au japon, ce sont les koï nobori, à forme de carpes

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1983-2023 : 40 ans d'activités artistiques au Revest

1988-2023 : 35 ans d'activité éditoriale

il est temps de regarder devant

le 29 septembre 2023, à 19 H 30

salle Pétrarque, Maison des Comoni, Le Revest 

une traversée dans l'oeuvre de JCG-Vita Nova

par Dominique Lardenois, Katia Ponomareva

durée 1 H

suivie d'une vente de livres et d'un buffet de l'amitié 

en partenariat avec la mairie du Revest, le Pôle et TPM

à la Maison des Comoni, le 9 avril 2022 / le 29 septembre 2023 à 19 H 30, balade-ballade dans l'oeuvre de JCG à la Maison des Comoni

à la Maison des Comoni, le 9 avril 2022 / le 29 septembre 2023 à 19 H 30, balade-ballade dans l'oeuvre de JCG à la Maison des Comoni

21 juin 2023
1° jour de l'été
fête des mots de poètes
parution du N° 1 
Le cerf-volant de l'égaré
magazine numérique gratuit, paraissant aléatoirement sur le blog des Cahiers de l'Égaré, envoyé par mail ou par la newsletter du blog
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Ce N° 1 est consacré au premier des 4 poètes d'altitude que Les 4 Saisons du Revest ont fait monter sur une scène de théâtre, Odysseus Elytis. 
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Ce fut la création, les 7-8-9 novembre 1985 à Châteauvallon de Marie des Brumes (Maria Nefelli) suivie d'une reprise de 2 représentations au Théâtre Apollinaire à La Seyne-sur-Mer.
 
Création confiée au Théâtre à Suivre, mise en scène de Gil Royer (décédé) avec Odile Brisset (Marie des Brumes), Laurent Ternois (Le Partenaire), musiciens Georges Petit (compositeur, saxo et autres instruments sarcastiques), Sylvie Moquet (viole de gambe), toile de fond : Michel Bories, lumières Yvan Mathis (140 effets lumineux).
 
Ce fut la rencontre littéraire consacrée à Odysseus Elytis, du 7 décembre 1985 dans le cadre des Rencontres littéraires de Toulon, contributions publiées dans Aporie N°5, 10 mars 1986
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Odysseux Elytis

Odysseux Elytis

"Dehors a pris ma forme quelque part, au milieu d'une mer dont l'élan lumineux soudain s'installe entre le muret blanchi de chaux d'une église et une jeune fille pieds-nus dont le vent soulève la jupe, un instant de grâce que je m'efforce de capturer en tramant à son intention, une embuscade de mots grecs."
 
Odysseus Elytis, Avant tout, page 41, Les Cahiers de l'Égaré, décembre 1988, épuisé
 
Odysseus Elytis dont la poésie reste étrangère aux modes et aux masses: jaillissante à la source grecque, parole rituelle, ouverte au sacré, entière dans l'innocence et le mystère de son origine. Élevée et limpide, à la dimension proverbiale en son pays même, seule, et en cela, solidaire
 
(encadré de 2° de couverture d'Avant tout)
 
La syntaxe inattendue et équivoque à laquelle recourt Elytis, la construction et la coupe de ses vers, ses analogies étonnantes, font toute la complexité, la richesse et l’ouverture de sa poésie. Lesquelles sont au service de la révélation, derrière le monde visible, d’un autre monde et d’une autre réalité accessibles non par l’esprit mais par le pouvoir quasi-divinatoire du poème. Dont la finalité ultime est, selon Elytis, d’atteindre « une transparence qui permet de voir en même temps à travers la matière et à travers l’âme » (Autobiographie en langue parlée).
 
"J'ai habité un pays, surgissant de l'autre le vrai, tout comme le rêve surgit des événements de ma vie ... Mais il embaumait tant que j'ai pris peur. Alors, je me suis mis, petit à petit, à broder des mots comme des pierres précieuses, pour couvrir le pays que j'aimais..." Odysseus Elytis
 
Je pense qu'il y a plein d'affinités entre le cheminement du poète Odysseus Elytis, né en 1911 et celui du métaphysicien de la phusis, Marcel Conche, né en 1922, membre de l'académie d'Athènes et dont le texte Devenir Grec est un des plus importants. JCG
sentier de l'été 2006 lecture d'odysseus elytis depuis la mer cela se passa au domaine du Rayol / photos Jean Belvisi / je n'ai pas retrouvé la photo de la lecture depuis la mer, vers le public sur la plage de galets
sentier de l'été 2006 lecture d'odysseus elytis depuis la mer cela se passa au domaine du Rayol / photos Jean Belvisi / je n'ai pas retrouvé la photo de la lecture depuis la mer, vers le public sur la plage de galets
sentier de l'été 2006 lecture d'odysseus elytis depuis la mer cela se passa au domaine du Rayol / photos Jean Belvisi / je n'ai pas retrouvé la photo de la lecture depuis la mer, vers le public sur la plage de galets
sentier de l'été 2006 lecture d'odysseus elytis depuis la mer cela se passa au domaine du Rayol / photos Jean Belvisi / je n'ai pas retrouvé la photo de la lecture depuis la mer, vers le public sur la plage de galets

sentier de l'été 2006 lecture d'odysseus elytis depuis la mer cela se passa au domaine du Rayol / photos Jean Belvisi / je n'ai pas retrouvé la photo de la lecture depuis la mer, vers le public sur la plage de galets

Μικρή Πράσινη Θάλασσα


Μικρή πράσινη θάλασσα δεκατριῶ χρονῶ
Πού θά 'θελα νά σέ υἱοθετήσω
Νά σέ στείλω σχολεῖο στήν Ἰωνία
Νά μάθεις μανταρίνι καί ἄψινθο

Μικρή πράσινη θάλασσα δεκατριῶ χρονῶ
Στό πυργάκι τοῦ φάρου τό καταμεσήμερο
Νά γυρίσεις τόν ἥλιο καί ν' ἀκούσεις
Πῶς ἡ μοίρα ξεγίνεται καί πῶς
Ἀπό λόφο σέ λόφο συνεννοοῦνται

 Ἀκόμα οἱ μακρινοί μας συγγενεῖς
Πού κρατοῦν τόν ἀέρα σάν ἀγάλματα
Μικρή πράσινη θάλασσα δεκατριῶ χρονῶ
Μέ τόν ἄσπρο γιακά καί τήν κορδέλα
Νά μπεῖς ἀπ' τό παράθυρο στή Σμύρνη

Νά μοῦ ἀντιγράψεις τίς ἀντιφεγγιές στήν ὀροφή
Ἀπό τά Κυριελέησον καί τά Δόξα Σοι
Καί μέ λίγο Βοριά λίγο Λεβάντε
Κύμα το κύμα νά γυρίσεις πίσω
Μικρή πράσινη θάλασσα δεκατριῶ χρονῶ

Γιά νά σέ κοιμηθῶ παράνομα
Καί νά βρίσκω βαθιά στήν ἀγκαλιά σου
Κομμάτια πέτρες τά λόγια τῶν Θεῶν
Κομμάτια πέτρες τ' ἀποσπάσματα τοῦ Ἡράκλειτου4.

(Το Φωτόδεντρο και η Δέκατη Τέταρτη Ομορφιά, Ίκαρος, 1971)

Οδυσσέας Ελύτης (1911-1996)

 

Petite mer verte 
Joli brin de mer si verte à treize ans
Je voudrais de toi faire mon enfant
T’envoyer à l’école en Ionie
Approfondir absinthe et mandarine
Joli brin de mer si verte à treize ans
À la tourelle du phare à midi tapant
Tu ferais tourner le soleil en sorte d’entendre
Comment le destin s’agence et comment
Savent encor l’art d’entre eux se comprendre
De crête en crête nos lointains parents
Qui telles des statues résistent au vent
Joli brin de mer si verte à treize ans
Avec ton col blanc et tes longs rubans
Tu rentrerais par la fenêtre à Smyrne
Me calquer au plafond ce qui l’enlumine
Reflets de Glorias Kyrie Matines
Puis un peu la Bise un peu le Levant
Vague à vague retournant au loin
Joli brin de mer si verte à treize ans
Nous irions dormir hors la loi tous deux
Pour que je découvre au fond de ton sein
Éclats de granite les propos des Dieux
Éclats de granit les fragments d’Héraclite

Odysseus Elytis
L’arbre lucide et la quatorzième beauté
traduction Xavier Bordes et Robert Longueville,
Poésie-Gallimard
 
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Petite mer verte de treize ans

Toi que je voudrais adopter

Pour t'envoyer à l'école en Ionie

Apprendre la mandarine et l'absinthe

Petite mer verte de treize ans

Dans la tourelle du phare en plein midi

Pour tourner le soleil et entendre

Que le destin peut se défaire et que

De colline en colline encore

Nos parents lointains se parlent

Qui retiennent le vent telles des statues

Petite mer verte de treize ans

Avec ton col blanc ton ruban

Pour que tu entres par la fenêtre dans Smyrne

Et recopies pour moi les reflets au plafond

Du Kyrie du Gloria et puis

Vent du nord et vent d'est aidant

De vague en vague reviennes

Petite mer verte de treize ans

Pour te mener dormir en douce

Et trouver au profond de tes bras

Pierres en morceaux les paroles des dieux

Pierres en morceaux les fragments d'Héraclite.

traduction Michel Volkovitch

kakémono d'Aïdée Bernard
kakémono d'Aïdée Bernard

kakémono d'Aïdée Bernard

à Odysseus Elytis et Xavier Bordes

pour Marie des Brumes et pour Avant Tout

–3–

Quand je la vis

le boléro blanc laissait apparaître

un peu de son ventre plat bronzé

avec un nombril de cliché

Un étonnement me vint comme éveil de printemps

Par l’échancrure du corsage

je vis le début de sa poitrine

lourde déjà de désirs d’enfants

Ma main à s’y poser

tremblerait d’une tendre maladresse

Au-dessous des seins commence

le cruel espace à caresses

lieu de vacuité et de plénitude

d’angoisse et d’ivresse

de refuge et d’expansion

où errer sans fin ni repos

jusqu’à l’oasis fertile accrochée à hauteur des cuisses

construites solides pour l’accueil des gros chagrins

Cheveux de paille longs frisés

Un mouvement de tête pour dégager les yeux

bleus pâles distillant des voluptés d’écumes

Quelquefois des lunettes

sans doute un peu de myopie pour approches de surface

Lèvres rondes qui se gonflent comme mappemonde

lorsqu’y passe une langue gourmande

Les dents blanches d’une pure carnassière

Des mains de cerfs-volants

pour jeux d’altitude sans prises

Des poses musicales

comme si immobile elle dansait

Sait-elle déjà

que la pensée est un chant

la vie un sentiment

On a envie de la parcourir

Mais vive elle s’esquive

Algue elle est

très aquatile pour des plaisirs d’effleurements

Quand elle rit

ses rires en mal d’envol

sont lourds de l’ambiguïté insondable

qui s’installe en elle les jours d’érotique tristesse

Des confidences enfouies

viennent s’enrouer dans sa gorge

Elle saura me les confier

lorsqu’insaisissable elle viendra à moi

certains soirs

Elle va et vient

ne coupe aucune fleur du monde

les chante toutes

j’aime qu’elle dédie leur parfum à qui l’émeut

elle se prend de grandes claques en rit et remet ça

C’est une fille odeur à respirer instant à danser

chambre d’échos pour désirs inouïs

une fille pour aujourd’hui

où tout nous fait souffrir et rien mourir

Quand je l’ai vue pour la première fois

une dépression m’a envahi

dont toute la Méditerranée a eu vents

Serai-je avec elle un ouvreur de voix

jusqu’à ce jour où l’amour se fera

(La parole éprouvée, JCG, Les Cahiers de l'Égaré, 2000, pages 28-29)

il y avait du Bobin dans l'atmosphère du côté du fort de la Repentance à Hyères, aux printemps-été 1988;

ce 24 juin 2023 c'est son anniversaire, 51 ans; c'est l'anniversaire aussi de 35 ans de complicité, d'accompagnement de son travail d'artiste du papier végétal ou des plantes au papier et à la camigraphie expressive

"Dehors a pris ma forme quelque part, au milieu d'une mer dont l'élan lumineux soudain s'installe entre le muret blanchi de chaux d'une église et une jeune fille pieds-nus dont le vent soulève la jupe, un instant de grâce que je m'efforce de capturer en tramant à son intention, une embuscade de mots grecs."

Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1

"Dehors a pris ma forme quelque part, au milieu d'une mer dont l'élan lumineux soudain s'installe entre le muret blanchi de chaux d'une église et une jeune fille pieds-nus dont le vent soulève la jupe, un instant de grâce que je m'efforce de capturer en tramant à son intention, une embuscade de mots grecs."

4 poèmes parus dans Donjon Soleil
4 poèmes parus dans Donjon Soleil
4 poèmes parus dans Donjon Soleil
4 poèmes parus dans Donjon Soleil
4 poèmes parus dans Donjon Soleil
4 poèmes parus dans Donjon Soleil

4 poèmes parus dans Donjon Soleil

un collage d'Elytis dans son Sappho

un collage d'Elytis dans son Sappho

ELYTIS LE  « SOLEICULTEUR »

 

elytis2.gif

 

Elytis est un poète global et c’est pour moi façon de dire que sa poésie contient le Tout. Il part de la terre grecque et de la mer grecque, qui est mer ouverte, notre mer, de la langue grecque en ses deux versants, le scolastique et le démotique, et entre ces deux pôles toutes les variations possibles et toutes les inventions surgissantes. Au-delà de ce premier espace où son poème s’installe et auquel il s’agrippe de toute sa violente vie, d’autres espaces s’ouvrent à la parole elytéenne qui est une parole-monde et cela non parce qu’Elytis amasse de l’extériorité, annexe les étrangetés inévitables à qui se quitte et s’en va loin de lui-même, non plus parce qu’il veut ajouter d’autres domaines à son domaine propre (comme le firent les poètes « cosmopolites » et comme à un niveau plus significatif le firent à leur tour le poète américain Ezra Pound ou, comme Elytis lauréat lui aussi du Prix Nobel, le poète russe Joseph Brodsky), mais parce que le domaine d'Elytis, c’est la Grèce, mère de toute intelligence, de toute sensibilité et de tout art et, en outre, parce que le monde entier – terre, ciel et cosmos – vient se prendre à la mesure immense de la Grèce, démesurée mesure. Sans aucun nationalisme étriqué, le poète grec respire naturellement l’air de sa patrie comme étant l’air de tous et de chacun. Et s'ouvre à lui l'ensemble des espaces, parce qu’il est Grec justement et que c’est son pays qui a donné naissance à la pensée philosophique et à la plus haute poésie épique et lyrique, en sachant accueillir en leur temps tous les dons qui lui furent proposés par l’Orient ancien, pour être repensés à leur tour, dons qui, ainsi renouvelés et revivifiés, seront offerts par l’Hellade à l’univers. Elytis, en fixant les racines premières de sa poésie, et de la pensée l’accompagnant, dans le sol grec, a le sentiment, étant à la source, d’être rivière et fleuve et mer partout, pour tous, – cela dans l’honneur d’exister et dans la gloire simple de dire : en somme d’exister pour dire. De dire en grec justement, la langue-mère, langue de toute mémoire. Eluard qu’Elytis a rencontré quand il a été brièvement surréaliste, Eluard qu’il aima d’ailleurs parce qu’il n’était pas entièrement surréaliste – mais contrôlé, conscient, maîtrisé – disait en 1946, à la suite de son seul voyage en terre hellénique : « J’ai trouvé en Grèce une mémoire qui va toujours de l’avant. » Elytis actualise cette mémoire, voire l’éternise quand, de son côté, il écrit : « Les îles de l’Égée flottent sur les mers du monde entier. » Il le fait activement, dressant une basilique de métaphores dans son œuvre. Toutefois, et moins métaphoriquement, le poète dit aussi dans son grand poème symphonique Axion esti :

Grecque me fut donnée ma langue ;

Grecque mon humble maison sur les sables d’Homère,

Unique souci ma langue sur les sables d’Homère

Unique souci ma langue, parmi les toutes premières louanges !

Unique souci ma langue parmi les premières paroles de l’Hymne !

 

Je me suis arrêté, indiquant l’échelonnement des limites de cette œuvre, chercheuse d’illimité, à ses frontières cosmiques. Mais c’est beaucoup plus loin qu’il faut aller car, avec ce grand poète qui est comme un puissant arbre de mots, feuillu d’images, de réalités, d’idées, de sentiments, de symboles, de mythes, et capable d’étendre sa prise de parole sur toutes les horizontalités du verbe et sur toutes les verticalités de la vie, de la vue et de la vision, c’est l’ontologie qui constitue le lieu sans lieu de la création. Son temps n’a pas le temps : il est temps retrouvé au sens où Rimbaud, qu’il admirait de toute sa force complice, s’écriait : « Elle est retrouvée. / Quoi ? L’Éternité. » La suite, d’ailleurs, pourrait être cosignée par Elytis : « C’est la mer mêlée / Au soleil. »

La mer, le soleil … Comme le poète français, le poète grec est un « fils du soleil » et, pareil à son astre propre, il est magnifiquement un « soléiculteur », l’accompagnateur du soleil (disons mieux : son compagnon), traversant tous les niveaux de l’Être, qui sont autant d’antinomies opposables par définition mais convergentes par leur infinition, niveaux dont se détachent particulièrement la lumière, la transparence, la pureté, la nuit. Et s’il est vrai que dans son itinéraire Elytis a été provisoirement fasciné par le surréalisme, c’est peut-être, et seulement, à la manière de cette rhétorique profonde et point seulement verbale dont Gérard de Nerval, à qui il lui arrive de me faire penser, évoque ce qu’il appelle, parlant de son travail, son surnaturalisme, autrement dit l’accomplissement de la nature à travers et au-delà de tout ce qu’elle rassemble en elle d’objets pour les projeter, ces objets, dans une réalisation spirituelle qui rend soudain cette nature plus grande, plus invraisemblable, plus mythique, plus mystique et finalement vraie.

On se souvient qu’au dire d’Aristote dans sa Poétique, « Bien user de la métaphore, c’est voir le semblable », le philosophe voulant signifier par là que le langage, pour médiateur qu’il soit, possède en poésie et par l’acte de celle-ci une capacité de formulation (d’atteinte au centre) immédiate et que la métaphore apporte la visibilité (la vision) originelle, abolissant l’image pour refléter l’être. Ce qu’exprime Elytis lui-même dans un propos qu’il tint à l’un de ses traducteurs français (Xavier Bordes) : « Le vrai mystère, lui dit-il, est celui qui continue à être mystère même dans la lumière la plus absolue. On constate que l’apparition merveilleuse persiste et qu’elle devient plus lumineuse et plus diaphane. On peut, alors, être sûr qu’on a devant soi le surnaturel qui se présente simultanément sous les espèces du naturel. C’est là un secret et une clé pour la compréhension de mes propres poèmes. » De plus, comme Mallarmé, Elytis a la tentation de « céder l’initiative aux mots » : « L’écriture est une expérience, dit-il, et souvent la langue elle-même me conduit à formuler des choses auxquelles je n’aurais pas pensé autrement. » Les antinomies, je l’ai dit, finissent par disparaître dans la formulation poétique qui les annule pour fonder l’espace de sa propre liberté, qui est celui où seulement elle souhaite respirer, car, pour le poète grec, comme pour tous les vrais poètes, poésie égale liberté : « liberté libre », dit Rimbaud, – liberté individuelle, personnelle autant que politique. Parlant de cette refondation des choses par la complémentarité et l’unité que leur procure la plénitude du poème, Elytis ajoute, poussant la chose à l’extrême : « Il n’y a aucun rapport entre le soleil et la clarté, entre la mer et la barque, entre la mort et le néant, entre l’univers et l’infini, en d’autres mots : entre la nature et le culte de la nature, entre des prises de position révolutionnaires et la révolution elle-même. Avec des filets, on attrape l’oiseau, pas son chant. »

Le soleil, un dieu, est l’un des dieux de l’Olympe, de l’Olympe dont Elytis adopte toute la divine tribu, ce qui ne l’empêche pas de conserver à sa droite et à portée de main en quelque sorte l’archange de l’Orthodoxie, celui chrétien et byzantin qui fait partie également de sa nostalgie, comme en font partie la Vierge Marie, l’un des avatars de Maria Nefeli, ou le Christ, ou le Jean – « surréaliste », affirme-t-il – de l’Apocalypse, texte majeur. Entre le soleil et l’archange, tout l’arc des possibles, je l'ai dit, tout le créé, tout l’inventé, irruption de l’imaginaire de Nature et de l’imaginaire de Parole : le monde infime, le monde immense, en opposition l’un à l’autre, mais aussi en complétude et plénitude. Le leitmotiv de « La Genèse » dans Axion esti, celui sur quoi s’achève chacun des hymnes, est « Lui / le monde infime, immense ! » Voici les derniers mots du dernier hymne, dans la belle traduction française de Réa Karavas :

 

Le soleil a pris forme L’archange à ma droite depuis toujours

 

Lui moi, donc

et le monde infime

immense !

 

Infime, immense, l’un dans l’autre : vision parménidienne, vision héraclitéenne, vision pascalienne, vision einsteinienne. L’infiniment petit et l’infiniment grand au miroir l’un de l’autre. L’homme est microcosme ; l’univers, macrocosme. Toutes les théories philosophiques, tous les systèmes, toutes les idées, fussent-elles les plus abstraites, traversent la tête et le cœur d’Elytis et, à cette traversée, deviennent lyres, deviennent harpes. Le poète s’adresse à la poésie, à « l’immuable / illumination » :

 

Tu es partout Tu partages

Avec nous les harpes ténébreuses

Immatérielle enveloppe

 

Et parce que tout et le contraire de tout convergent et se dissipent en fumées et en souffles, la fumée, chez Elytis, a une densité métaphysique. « Des souffles […] viennent à moi très souvent et me ressuscitent », écrit-il dans un merveilleux petit essai, Voie privée, que j’aurais voulu citer en entier. « Quelque part dans l’espace, poursuit-il, où continuent de s’écouler les choses vues, il se pourrait que se lèvent de petits vents qui vont à l’encontre du courant ou qui sont, simplement, plus forts, telles les rafales, et qui nous restituent de semblables instants d’extrême humilité et de beauté, comme devaient être les règles de notre vie. Où l’artiste aussi puisse avoir sa place, sans se sentir opprimé. Frapper les touches de son instrument et produire une euphonie ; c’est-à-dire sa justice à lui. » Et quelques lignes plus loin : « […] Une immortalité à travers la mort. Alors, si la qualité atteint le même sommet, les distances s’abolissent. Entre Ronsard et Fra Angelico et entre Mallarmé et Juan Gris n’intervient que le signal du chef de gare de notre sensibilité. » Je conclurai cette première approche en rappelant le finale de ce texte éclairant où l’on verra, une fois de plus, se manifester l’étonnant œcuménisme poétique de cet aède dont la seule religion est le vivre, le seul credo « le mensonge si véridique qu’il brûle encore [ses] lèvres », la seule morale « prendre une position correcte, ne fût-ce que devant une fleur, pour que le destin d’un homme soit différent », et de qui la mer est « comme une deuxième terre qu’il faut cultiver » ou « comme un jardin qui nous accompagne partout. » Pour qui enfin « la poésie commence là où la mort n’a pas le dernier mot. »

Le dernier mot, c’est lui, Odysseus Elytis qui l’aura, et je le lui laisse volontiers, – avec bonheur :

« Ô béni soit mon ange gardien, celui qui est descendu de quelque iconostase, à la fois divinité du vent, Eros et Gorgone – on dirait que j’en avais fait spécialement la commande avant que de naître. Avec sa bénédiction, j’oscille plus aisément au gré de mes propres tourmentes, et j’avance dans les régions dangereuses, parmi les écueils et les eaux profondes, minuit passé, les deux signaux lumineux allumés, en avant toute. »

Un ultime mot pourtant, que je me permets d’ajouter : deux signaux allumés, et de la lumière pour tout le temps qui reste.

*

* *

 

Je voudrais en seconde partie de cette évocation rappeler, fût-ce brièvement, l'état de la notoriété d'Elytis dans le monde arabe d'abord, ensuite en France. Pour ce qui est du monde arabe, il ne semble pas que le grand poète grec ait eu droit à des traductions autres que partielles, comme ce fut d'ailleurs le cas pour Séféris. L'un et l'autre sont connus bien évidemment des poètes, notamment au Liban où, en raison de la prédominance du français en qualité de langue de culture, ils peuvent être accessibles soit directement en français pour les amateurs francophones soit à partir de leur traduction en arabe à partir du français (ou même de l'anglais) pour les arabophones. Les Arabes en général, les Libanais en particulier, sont des lecteurs de poésie et c'est au Liban que, depuis une soixantaine d'années, le grand mouvement de renaissance et de renouvellement de la poésie arabe – l'une des plus anciennes du monde – a vu le jour avec de grands noms tels celui d'Adonis pour la langue arabe ou celui de Georges Schehadé pour la francophonie. Georges Schehadé, aujourd'hui disparu, avait quelques vingt-cinq ans de plus que moi : il n'empêche que dans ma jeunesse nous étions inséparables et liés aux poètes de bien des pays du monde : Schehadé était aimé et admiré par Saint-John Perse qu'il aimait et admirait, par Supervielle, par Paul Eluard, par André Breton et par d'autres ; j'étais, quant à moi, lié à Pierre Jean Jouve, à Yves Bonnefoy, à André du Bouchet, à André Pierre de Mandiargues, à David Gascogne, etc. Adonis, pour en revenir à lui, était très proche de Yannis Ritsos, qu'il traduisit en arabe et qui le traduisit en grec. Ritsos était à l'époque, dans les années 60 à 70, beaucoup plus connu dans le monde arabe que Séféris ou Elytis à cause de ses engagements politiques, les pays arabes étant saisis alors d'un vif accès de fièvre politique à cause de l'impasse palestinienne, qui est aujourd'hui toujours en place, et des trois guerres israélo-arabes de 1956, 1963 et 1973, ainsi que de la révolution nationaliste nassérienne et, aussi, de la terrible guerre franco-algérienne qui fit un million de morts du côté des colonisés avant l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Les opinions publiques des pays arabes se situaient généralement à gauche, la poésie y était nationaliste et, bien que hautement lyrique, elle était anti-américaine et chantait le chant des libérations, d'où l'impact de Ritsos qui poursuivait le même chemin conquérant. Séféris et Elytis, dans leurs œuvres majeures, étaient l'un et l'autre attachés à une idée plus intemporelle de la poésie et on ne sait à quelle jointure entre celle-ci et l'éternel : ils étaient l'un et l'autre, chacun à sa façon et selon son style, les témoins et les chantres d'une grécité qui puisait aux sources de l'idée pure et de la mer ulysséenne de toujours et, tels des aigles des mots, ils planaient dans le vent de l'Histoire mais comme au-dessus d'elle. Cela n'empêchait ni Georges Schehadé ni moi-même d'aller dîner quelquefois dans l'intimité chez le très chaleureux Séféris : il était alors ambassadeur de Grèce à Beyrouth. À Beyrouth qui comptait une importante communauté grecque constituée de deux sous-communautés, l'une très aristocratique installée au Liban depuis le XIXe siècle, l'autre plus mélangée et plus récente, arrivée au Liban venue d'Alexandrie (l'Alexandrie de Lawrence Durrell) et fuyant la montée du nassérisme.

Pour ce qui est de la rencontre entre Elytis et la France, il me semble qu'elle n'a pas dû poser de problèmes particuliers. Si, un seul problème, d'importance, je le dis une fois pour toutes pour n'avoir pas à y revenir : bien des traductions en français de ce poète, celles de Xavier Bordes et de son complice Robert Longueville notamment – lequel Xavier Bordes se présente comme le traducteur autorisé du grand poète grec – ne me paraissent pas satisfaisantes, qu'elles fussent prose mais surtout poésie. Le texte sort de cette épreuve exténué. Torturé, alambiqué, surchargé de métaphores inutilement précieuses, de formulations souvent amphigouriques, de mots recherchés qui excluent l'émotion de la version originelle et sa simplicité souveraine. Pourquoi ces déformations, ces mutilations, ces stupides dérives labyrinthiques ? Par un défaut souvent présent chez les transmetteurs et qui tient du péché originel de toute traduction point suffisamment exigeante : faire mieux que le texte d'origine. Le faire briller de feux supplémentaires qui sont feux inventés, feux supposés. Même de très grands traducteurs qui se trouvaient être aussi de très grands poètes ont cédé à cette faiblesse : Mallarmé, l'immense Mallarmé, traduisant Edgar Allan Poe, a, par excès d'admiration, tenté de faire mieux que son idole. Résultat inattendu : les amateurs américains d'Edgar Poe préfèrent, s'ils sont également francophones, le lire en version mallarméenne, ce que le poète d'Hérodiade et du Faune n'a jamais voulu. La traduction c'est quoi ? Comme me le dit une fois Adonis : « C'est cueillir la rose sans tuer son parfum ». Heureusement, il y a d'Elytis en français d'autres traductions que celles de Bordes et qui transplantent la rose sans la dénaturer, sachant en préserver le singulier, l'inégalable parfum. Je cite quelques-unes de ces traductions qui m'ont comblé, me donnant l'impression simultanée d'une vérité du texte et seconde et première : celles de François-Bernard Mâche, de Chantal et Jacques Bocquentin, de Béatrice Stelio-Connolly, de Jacques Phytilis, de Réa Karavas, de Malamati Soufarapis et de quelques autres. Aucun de ceux-là n'a osé reprendre à son compte l'étrange profession de foi de Xavier Bordes en tant que traducteur dans la conférence qu'il a faite à l'occasion de l'exposition consacrée à Odysseus Elytis au Centre Georges Pompidou à Paris en date du 14 décembre 1988 : « Est-ce à dire, s'interroge-t-il, que, par rapport à l'œuvre d'Elytis, dans une paranoïa aigüe, je me prends pour Baudelaire ? Ou que je veux m'approprier l'œuvre d'un autre ? » Et de s'écrier : « La réponse est évidemment : oui ! Oui ! Cent mille fois oui ! Tous les traducteurs qui se lancent dans la tache ingrate de traduire des poèmes se prennent pour le Baudelaire de l'auteur auquel ils se vouent [...] Aveu difficile à faire ! Celui d'une sorte d'osmose dépassant peut-être les bornes de ce qu'autorise la bienséance sociale. » Cet aveu est pénible parce que, prétentieusement, il veut justifier par la préhension amoureuse la dénaturation advenue d'un original saisissant. Arrêtons là cette affaire qui ressemble fort à une forme d'usurpation d'identité dont le résultat est la corruption de deux chefs-d'œuvre d'un grand poète, Axion Esti suivi de L'Arbre lucide et la quatorzième beauté. Suis-je trop sévère ? Oui, je le suis. Mais on ne l'est jamais assez quand il s'agit de la translation d'une langue à l'autre des merveilles de l'inspiration humaine. L'esprit, l'affectivité poétique ne sont faits que de nuances parfois difficilement captables parce que trop ténues, les textes étant pris et comme irisés dans des mots-prismes. Il faut, du moins en poésie, respecter l'arc-en-ciel. Il ne faut pas, comme c'est le cas avec Xavier Bordes, que Maria Nepheli, “Marie Nuage”, devienne “Marie des Brumes”, une fille du Nord, elle, l'héroïne d'une poésie que la lumière de Méditerranée baigne de toutes parts, même si c'est parfois lumière noire.

Autre question que je pose brièvement : quelle fut l'influence de la poésie française, celle de son temps notamment, sur Elytis ? Un texte en langue française de 1961, dû à la plume d'Elytis lui-même, nous renseigne à ce sujet. Il a paru dans “Le Mercure de France” dès 1962 et a été repris ensuite par le poète dans Anichta Kartia(“Pages volantes”) en 1974. Son titre : “Pierre Reverdy entre la Grèce et Solesmes”. Il y est dit admirablement : « […] Nous avons accoutumé de penser que le vent est en faute, qui de son souffle a défloré les jardins printaniers, en oubliant purement et simplement que la puissance mise en jeu pour parfaire une rose dépasse de beaucoup la vigueur du vent le plus déchaîné. »

On le voit : Elytis connaissait parfaitement la langue française et c'est à Paris qu'il choisit naturellement d'effectuer ses deux plus longs séjours à l'étranger, chacun de plusieurs années, l'un entre 1948 et 1951, l'autre, plus court, de 1969 à 1971. Or ce n'est pas la poésie seulement qu'il quête à Paris, une poésie qui fut en toutes ces années-là à son zénith, c'est aussi la peinture, puisqu'il est aussi critique d'art et qu'à Paris il est piloté par son merveilleux compatriote Tériade, éditeur d'art et pratiquant de poésie. Aussi bien, s'il cherche à rencontrer Jules Supervielle, André Breton, Paul Éluard, René Char, Pierre Jean Jouve et Pierre Reverdy, il va également vers Picasso, vers Picabia, vers tous les cubistes qu'il admire et dont il place très haut la théorie et la pratique picturales. Cela ne l'empêche pas d'aimer aussi profondément Ungaretti qui pourtant ne le détourne pas du culte absolu qu'il voue – bien au-delà du surréalisme qui l'a occupé quelque temps – à Mallarmé, à Rimbaud, à Lautréamont, au détriment de Baudelaire qui ne semble pas faire partie de sa famille. Reste que, parmi ses contemporains, c'est Reverdy qui est son voisin de cœur et, d'une certaine façon, celui qui à ses yeux porte le mieux les mots de l'avenir : présent dans le présent, futur dans le futur. Il le dit clairement dans cette remarquable étude sur l'auteur de Gant de crin, que j'ai déjà évoquée : « Pierre Reverdy, – écrit-il – le seul poète contemporain qui parle exclusivement à partir du présent. » Il ajoute, et ces derniers mots s'ils s'appliquent à Reverdy me semblent pouvoir s'appliquer à Elytis lui-même : « L'important est qu'il ait assumé, les dents obstinément serrées, le fardeau d'une vie exemplaire, et qu'il ait envers et contre tout sauvé la minuscule parcelle du “plus précieux” qui échoit à tout mortel. » Ce “plus précieux”, Elytis le définira en conclusion à son essai Avant tout : « Voilà en quoi consiste ce que j'attends au fil des années : une ride de plus à mon front, une ride de moins à l'âme : la réversion complète, l'absolue transparence. »L'absolue transparence – poétique, esthétique, morale, métaphysique – c'est elle qu'il convient de saluer à l'aboutissement de ce grand destin.

Salah Stétié

Odysseus Elytis, Axion esti – La Genèse, traduit du grec par Réa Karavas, La Nouvelle Revue Française, numéro 329, 1er juin 1980.

Id., Orientations, traduit du grec par François-Bernard Mâche, Argile VIII, automne 1975, Maeght Éditeur.

Id., Voie privée, traduit du grec par Malamati Soufarapis, L’Échoppe, 2003.

Conférence reprise en conclusion de la traduction par le même Xavier Bordes en collaboration avec Robert Longueville de l'essai d'Elytis sur la poésie Avant tout, paru dans un cahier spécial de la revue Aporie, le Revest-les-Eaux, 1989.

Il s'agit de Baudelaire traducteur d'Edgar Poe avant Mallarmé et qui s'autorise les libertés du grand poète traduisant un autre grand poète.

Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1
Le cerf-volant de l'égaré N°1

"Dehors a pris ma forme quelque part, au milieu d'une mer dont l'élan lumineux soudain s'installe entre le muret blanchi de chaux d'une église et une jeune fille pieds-nus dont le vent soulève la jupe, un instant de grâce que je m'efforce de capturer en tramant à son intention, une embuscade de mots grecs."

LE POETE des brumes et des flots d’écume au fond de moi sommeille !
  Mamme de la tempête obscure entre ses lèvres d’encre 
  et son âme sans fin livrée aux  ruées lascives de la mer
   qui vont grêler sur ses pieds-monts
   Déracinant même le chêne âpre s’abat le vent de Thrace.
De tout petits voiliers en contournant le cap soudain claquent au vent et s’éclipsent
Puis reparaissent là-haut dans les nuages de l’autre côté du gouffre amer.
Aux diamants des ancres il s’est collé des algues 
   barbes de saints mélancoliques.
De splendides rayons issues de leur face
   font vibrer la rade éblouie.
A jeun, par ici se tournent les yeux vides des vieillards
   Tandis que les femmes profilent leurs silhouettes
noires sur la chaux immaculée.
    Au milieu d’eux, moi j’active ma main
Poète des brumes et des flots d’écume !
   Dans l’humble boîte de couleurs je trempe bien
ma brosse au milieu d’eux et puis je peins : 
   Récemment en chantier
les ors fauves et les noirs des saintes Icônes !
   Aidez-nous protégez-nous saint Canaris !
 Aidez-nous protégez-nous saint Miaoulis !
    Aidez-nous protégez-nous sainte Manto !

"Dehors a pris ma forme quelque part, au milieu d'une mer dont l'élan lumineux soudain s'installe entre le muret blanchi de chaux d'une église et une jeune fille pieds-nus dont le vent soulève la jupe, un instant de grâce que je m'efforce de capturer en tramant à son intention, une embuscade de mots grecs."

“J’ai souvent dit que pour moi, Grecque de la diaspora, ma vraie patrie, c’est ma langue. En effet, je crois que si la poésie n’existait pas, je ne serais pas devenue musicienne.” Dans cette inscription, le poète grec Elytis aura joué un rôle fondamental.
 
Angélique Ionatos raconte.
Grecque me fut donnée ma langue ; humble ma maison sur les sables d’Homère. Mon seul souci ma langue sur les sables d’Homère.
ODYSSEUS ELYTIS

1La nature crée ses propres parentés, parfois bien plus puissantes que celles que nous forge le sang. Deux mille cinq cents ans en arrière, à Mytilène, je crois voir Sappho comme une cousine lointaine avec qui je jouais dans les mêmes jardins, autour des mêmes grenadiers, au-dessus des mêmes puits. A peine plus âgée que moi, brune, avec des fleurs dans les cheveux et un cahier plein de poèmes qu’elle ne m’a jamais permis de toucher.

2Il est vrai que nous avons vécu sur la même île. Avec cette même sensation de la nature qui depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui continue à suivre les enfants d’Eolie. Mais, avant tout, nous avons travaillé – chacun à sa mesure – avec les mêmes notions, pour ne pas dire avec les mêmes mots : avec le ciel et la mer, le soleil et la lune, les végétaux et les jeunes filles, l’amour.

3Ne m’en veuillez pas si je parle d’elle comme d’une contemporaine. Dans la poésie comme dans les rêves, personne ne vieillit.”

4C’est ainsi qu’Odysseus Elytis commençait son introduction au livre qu’il consacra à Sappho de Mytilène [1][1]Sappho, recomposition et réstitution d’Odysseus Elytis, Ikaros,…. Dans cet ouvrage, il nous offre non seulement une magnifique traduction en grec moderne, mais il prend surtout la liberté de “recomposer” des fragments en poèmes. C’est sa manière de “toucher” à ce cahier interdit.

5En reconstituant, en restaurant les poèmes de Sappho, il nous la rend si familière, si vivante, si touchante, qu’on ne peut que ressentir de la reconnaissance pour son audace.

6C’est grâce à lui que j’ai eu envie de composer sur les vers de Sappho. C’est lui qui m’a rendu proche cette “cousine lointaine”. Voilà aussi pourquoi, à mon tour, j’ai eu envie de traduire en français les poèmes d’Elytis. Non seulement parce que c’est le poète que j’ai le plus mis en musique, mais surtout parce que je crois qu’il s’agit d’un des plus grands poètes de notre temps. Et j’ai eu la chance, comme lui, de dire :

7“J’ai habité un pays surgissant de l’autre, le vrai, tout comme le rêve surgit des événements de ma vie. Je l’ai aussi appelé Grèce et l’ai tracé sur le papier pour le regarder. Il semblait tellement petit, tellement insaisissable.

8Le temps passant je le mettais sans cesse à l’épreuve : tantôt avec de brusques tremblements de terre, tantôt avec de vieilles tempêtes.

9Je changeais les choses de place pour les débarrasser de toute valeur. J’étudiais les Insomnies et l’Ascèse du Désert pour être capable de façonner des collines brunes, des petits monastères, des fontaines. J’ai même réussi à faire un petit jardin plein d’agrumes qui sentaient l’Héraclite et l’Archiloque.

10Mais il embaumait tant que j’ai pris peur. Alors je me suis mis, petit à petit, à broder des mots comme des pierres précieuses pour couvrir ce pays que j’aimais.

11De peur que quelqu’un ne voie sa beauté. Ou qu’il ne soupçonne que, peut-être, il n’existe pas. [2][2]Odysseus Elytis, O mikros naytilos (Le Petit Marin), Ikaros,…

12J’ai souvent dit que pour moi, Grecque de la diaspora, ma vraie patrie, c’est ma langue. En effet, je crois que si la poésie n’existait pas, je ne serais pas devenue musicienne. Cela semble un paradoxe, mais il n’en est rien. C’est la poésie qui a engendré mon chant. Et je suis convaincue que tous les arts, sans exception, sont les enfants de la poésie. “Au commencement le Verbe”, et comme le dit Elytis dans ses Autoportraits[3][3]Autoportraits, Fata Morgana, 2002. Traductions de Béatrice… : “Un paysage, c’est la projection de l’âme d’un peuple sur le terroir qu’il occupe. Je crois profondément – et cette croyance est bien plus profonde en moi que toute certitude fondée sur la raison – que, de quelque manière qu’on l’examine, la présence de l’hellénisme au cours de tant de siècles sur les terres de l’Egée y a imprimé une véritable orthographe, où chaque oméga, chaque epsilon, chaque iota n’est que la transcription d’un petit golfe, d’une légère pente vers la mer, d’un à-pic de rocher au-dessus de la courbe arrondie d’une coupe de bateau […].

13Cette langue que j’évoque ici possède une grammaire rigoureuse, que le peuple a fabriquée tout seul avant même qu’on ne l’envoie à l’école. Et qu’il a su préserver avec un soin presque religieux et une résistance admirable de l’usure du temps, jusqu’à ce que nous arrivions, nous, les hommes d’aujourd’hui, avec nos lois, nos certitudes, nos diplômes, et la prétention de vouloir lui venir en aide.”

14Et dans son recueil L’Arbre de lumière et la quatorzième beauté[4][4]Odysseus Elytis, 1986, op. cit., il dit : “Je sais que cette langue n’a pas d’alphabet ; puisque aussi bien le soleil que les vagues ne sont qu’une écriture syllabique qu’on ne déchiffre qu’au temps de la tristesse et de l’exil.”

15L’œuvre d’Elytis est immense. Je n’ai pas l’intention (ni la capacité) de parler de lui en exégète, ni même en tant que Grecque, mais simplement en amoureuse de sa poésie.

16J’aimerais vous raconter notre première rencontre, en 1984, parce qu’elle est à la fois amusante et belle. J’étais alors à Paris, et je lui avais écrit pour lui demander l’autorisation de mettre en musique son poème scénique Maries des Brumes (1979), qui était un livre très à part dans l’univers élytien et pour lequel j’avais eu un véritable “coup de foudre”. Il s’agissait de poèmes sous forme de dialogue entre une jeune femme contestataire radicale de notre temps, belle et irrévérencieuse, du nom de Maria Néféli, et le Poète (l’antiphoniste). Je travaillais depuis plusieurs mois sur cette œuvre. C’était ma première grande réalisation et elle marquait un véritable tournant dans ma vie de musicienne. J’avais enfin abandonné ma solitude sur scène et avais sollicité la présence du baryton Spyros Sakkas comme antiphoniste et de notre compatriote Alexandre Myrat pour diriger le petit orchestre de chambre.

17Alors que les répétitions étaient presque finies, je reçois une lettre d’Odysseus Elytis me refusant sa mise en musique. Il avait, disait-il dans cette lettre, d’autres engagements scéniques concernant Marie des Brumes.

18J’étais anéantie et décidai sur le champ de prendre l’avion pour le rencontrer à Athènes et le faire changer d’avis. Il m’avait fixé un rendez-vous chez-lui, dans son petit appartement de la rue Skoufa, et sa voix au téléphone était froide et austère. Je crois qu’en allant à ce rendez-vous, j’avais le trac le plus terrifiant de ma vie. Rencontrer Odysseus Elytis était pour moi aussi improbable que rencontrer Homère lui-même…

19Je ne me souviens plus combien de temps a duré cet entretien, je sais seulement que la force de mon désespoir m’a donné les mots justes pour le convaincre. C’était pour moi comme une question de vie ou de mort. Pas tant le fait de devoir renoncer à cette œuvre et au travail de longs mois, mais le fait que son refus était une sorte de rejet de ma personne. Comme si mon père spirituel allait me déshériter, moi qui vivais avec sa poésie depuis mon enfance.

20Depuis cette première rencontre beaucoup d’autres ont suivi (bien plus heureuses et sereines), car ayant appris la leçon, chaque fois que je mettais en musique l’un de ses poèmes, j’allais le voir pour lui en parler. Je me souviens de lui me disant : “Mais pourquoi tu t’attaques toujours à mes poèmes les plus difficiles ? J’en ai écrit d’autres beaucoup plus faciles à mettre en musique !” Et je lui répondais : “Mais c’est ceux-là précisément qui m’inspirent ! Croyez-moi, ce n’est pas pour le plaisir de vous contrarier…” Et il souriait. C’est ainsi que peu à peu la confiance s’est installée, et c’est lui-même qui m’a dit un jour, voyant sa Sappho entre mes mains : “Je pense que tu devrais mettre en musique ces poèmes d’amour. Ils t’inspireront.” Et voilà comment j’ai mis en musique les fragments de Sappho en 1992. Quelques années plus tard, au printemps 1996, je m’apprêtais à lui envoyer un enregistrement de la musique que j’avais composée sur son magnifique poème “Parole de Juillet”, extrait de son recueil Les Elégies de la pierre tout au bout[5][5]Ta eleghia tis oxopetras, Ikaros, 1991.. C’était, je me souviens, quelques jours après la première au Théâtre de la Ville ; je lui téléphonai pour lui dire ma joie et l’accueil du public et de la critique à “notre” “Parole de Juillet”. Il semblait heureux, et le ton de sa voix ne m’avait jamais semblé aussi amical et tendre.

21A la fin de notre conversation, il m’avait donné sa bénédiction pour la suite et m’avait dit qu’il attendait impatiemment l’enregistrement. Quelques jours plus tard, Odysseus Elytis est mort.

22“Dans la poésie comme dans les rêves, personne ne vieillit”, disaitil en parlant de Sappho. Les poètes ne meurent pas, bien sûr. Nous en avons tous la preuve. Ils nous accompagnent et donnent un sens à notre vie. “Utopie ?” demande encore Elytis dans ses Autoportraits. “Peut-être, et alors ? Utopique ne veut pas dire forcément impossible. On dénigre les poètes en disant qu’ils n’ont pas la force de faire face à la réalité, et qu’à cause de cela, ils se contentent de rêver. Mais ils ont raison d’être ainsi. Pour imaginer des choses qui choquent notre sensibilité et en plus être capable de les présenter sous un tout autre jour ne faut-il pas de la force ! Et la nature elle-même, quand elle nous plonge dans le malheur, n’est-elle pas aussi indifférente et cruelle ? N’arrive-t-il pas que cette nature exige de nous des choses impossibles, sans se laisser ébranler par les battements de notre cœur ? [6][6]Autoportraits, op. cit.

23J’aimerais, pour finir, laisser la parole au poète, cette “cigale abandonnée” qui choisit de vivre dans la forêt des hommes et continue à chanter dans la cacophonie de nos cités. Son chant n’est pas toujours perceptible (mais est-ce qu’on entend le pouls qui bat dans nos veines ?). Ce n’est que lorsque son chant s’arrête qu’on s’aperçoit que la cigale s’est tue.

Elytis recomposant en grec ancien, les fragments de Sappho et retraduisant en grec moderne; ce livre magnifique, illustré de collages d'Elytis, m'a été offert par le poète

Elytis recomposant en grec ancien, les fragments de Sappho et retraduisant en grec moderne; ce livre magnifique, illustré de collages d'Elytis, m'a été offert par le poète

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Théâtre de la jeunesse #8

12 Juin 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #album, #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #collection théâtre de la jeunesse, #lecture, #écriture, #théâtre, #pour toujours

Théâtre de la jeunesse #8
Théâtre de la jeunesse #8
Théâtre de la jeunesse #8 est arrivé le 1° juin à la Bibliothèque de théâtre Armand Gatti à La Seyne-sur-Mer, et chez moi, le 6 juin, enveloppe avec 5 exemplaires d'archives
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5 textes, fruits de la rencontre d'auteur.es et de jeunes élèves de CM2 de la Seyne sur Mer et d'élèves du Conservatoire Toulon Provence Méditerranée - CRR , ils nous parlent d'eux, de notre société, de contes, et de théâtre......
Un immense merci à Nathalie Papin, Julie Rossello Rochet , Laurent Contamin , Vanessa Moskovosky et Marie Dilasser 
Grande joie de les avoir vus ce matin 2 juin, sur le plateau de l'auditorium du conservatoire de la Seyne sur mer et merci à Fanny Prospéro, Marie Laure Fourmestraux, Benjamin Lull et Hélène Megy pour la mise en scène.
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Ce 2 juin, dans le cadre du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse, nous avons organisé la restitution du projet « un auteur dans ma classe », à l’auditorium du conservatoire de La Seyne-sur-Mer, Métropole Toulon Provence Méditerranée.
Les élèves ont joué les pièces qu’ils ont écrites avec les auteur.e.s accueilli.e.s en résidence d’écriture à la Bibliothèque de théâtre Armand Gatti, tout au long de l’année : Julie Rossello Rochet, Marie Dilasser, Laurent Contamin, Nathalie Papin.
Nous leur avons également remis un exemplaire de l’ouvrage qu’ils ont écrit avec les auteur.e.s, recueil édité dans la collection « théâtre de la jeunesse » des Cahiers de l’Egaré. Une belle matinée de théâtre !
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Tout le week-end des 3 et 4 juin, la Bibliothèque de théâtre Armand Gatti est à La Chartreuse Cnes de Villeneuve lez Avignon pour Les nuits de juin.
Découverte de textes autour du bivouac junior, les élèves du Conservatoire Toulon Provence Méditerranée - CRR rencontrent les élèves du conservatoire d'Avignon, de Toulouse et du cours Florent de Montpellier pour partager un merveilleux moment de lecture, textes de Vanessa Moskovosky, de Claire Rengade, Stéphane Bientz et Valérian Guillaume 
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Le projet Théâtre de la Jeunesse initié par Georges Perpès (4 titres), se poursuit et s'amplifie avec Cyrille Elslander (déjà 4 titres) 
Ce dispositif qui donne la parole à des enfants au contact d'un auteur dans leur classe se déroule y compris pour la restitution sur scène entre les enfants seulement, loin du regard des parents et des adultes sauf la maîtresse. Expérience exemplaire. 
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La diffusion du livre : 1 exemplaire par élève, les auteurs, un réseau de bibliothèques favorables au théâtre de et pour la jeunesse
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Dispositif complété par Le Prix de la Pièce de théâtre contemporain pour le Jeune Public
Organisé par la Saison Gatti et l’Inspection académique du Var (Rectorat de Nice), ce prix soutenu par la DRAC et créé en 2003 par la compagnie Orpheon, vise à promouvoir auprès des jeunes, la lecture de textes contemporains de théâtre, à favoriser la rencontre avec leurs auteurs, à contribuer progressivement à la constitution de rayons de théâtre contemporain dans les bibliothèques de l’Éducation nationale. 
Lauréats 2023 :
20ème édition du Prix de la Pièce de théâtre contemporain pour le Jeune Public.
À la fin du mois de janvier, les quelques 1200 élèves ayant participé au PPJP dans le Var et les Alpes-Maritimes, ont voté pour élire les deux lauréat(e)s de cette 20ème édition. 
Dans la sélection CM2-6ème : Gwendoline Soublin avec la pièce « Fiesta », aux Editions Espaces 34
Dans la sélection 3ème-2nde : Samuel Gallet avec la pièce « Mon visage d’insomnie », aux Editions Espaces 34
Innovation de l'année 2023, l’équipe de la Bibliothèque de Théâtre Armand Gatti (Cyrille Elslander, Hélène Megy, Fanny Massi) a rencontré les 18 et 19 avril, les partenaires pour la mise en place du Prix de la Pièce de Théâtre Contemporain pour le Jeune Public dans les écoles européennes de Bruxelles. Avec Sabine Jean
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avant la collection en cours du Théâtre pour la jeunesse (2016-2019 puis 2020-2023...), il y eut en partenariat avec la BAG : Le corps qui parle (2001), Rêver le monde (2002), Des Lendemains qui dansent (2004)
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en partenariat avec les EAT MED, Gabrielle Russier-Antigone (2009), Envies de Méditerranée, (2010) Marilyn après tout (2012), Diderot pour tout savoir, (2013), Cervantes-Shakespeare (2016), Pour Agnès M. (2016), Le passage du temps (2018)
Théâtre de la jeunesse #8
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Poèmes Tomes 1 et 2 / Jean-Loup Fontaine

17 Mai 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #poésie, #pour toujours, #écriture

30 ans après sa disparition à 46 ans, ce samedi 10 juin à 17 H, à la médiathèque Jean Lévy à Lille, hommage au poète Jean-Loup Fontaine
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Dans le hall, une petite exposition de ses manuscrits vous accueillera, puis vous pourrez entrer directement dans le petit salon sur votre droite; une table vous proposera les deux volumes de la réédition complète par Les Cahiers de l'Égaré, que vous pourrez consulter ou acheter pour celles et ceux qui le désirent et ne l'ont pas encore.
A 17 heures je remettrai un exemplaire de chacun des douze recueils publiés de la première édition à Madame Morello Sempal, adjointe à la culture de la Mairie de Lille chargée des bibliothèques. Ainsi la totalité des oeuvres publiées de Jean-Loup seront conservées dans le service du Patrimoine de la Bibliothèque : on pourra toujours le lire. C'est assez exceptionnel car, à ma connaissance, un seul poète nordiste a fait don de ses oeuvres et manuscrits : Pierre Dhainaut, qui connaissait bien Jean-Loup Fontaine.
Puis le spectacle de lecture et musique sera donné, pendant cinquante minutes environ. Je ne peux rien vous en dire, puisque les artistes, Hervé Leroy et Christine Kokelaere ont voulu me réserver "une surprise"! Alors, surprise pour tout le monde!
Pour celles et ceux qui voudront prolonger la magie de la poésie de Jean-Loup, et bien honorer sa mémoire, nous pourrons nous retrouver au café qui fait le coin de la rue Edouard Delesalle et rue du Molinel.
Marie-Pierre Fontaine 
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succès à cette manifestation
je serai à Privas dès le vendredi 9 pour écouter le Transsibérien de Blaise Cendrars par Dominique Lardenois et Ismaïl Safouan
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3 articles de presse de 1993 (La voix du Nord)
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une cinquantaine de personnes ont participé à la manifestation du samedi 10 juin à la médiathèque de Lille
21 livres vendus
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023
dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023

dans la presse du nord en 1993, dans le hall de la médiathèque de Lille, le 10 juin 2023

le Tome 2 contient L'âge de la parole, prix Max-Pol Fouchet 1993, préface de Vénus Khoury-Ghata

le Tome 2 contient L'âge de la parole, prix Max-Pol Fouchet 1993, préface de Vénus Khoury-Ghata

Préface de Vénus Khoury-Ghata
à la Première édition 1993 de L'âge de la Parole

(Tome 2 de Poèmes)

"Un vote rapide, unanime, L’Age de la Parole l’emporte dès le premier tour. Les regards se sont portés sur Guy Rouquet. Qu’attend-il pour nous dévoiler l’identité de l’auteur ?

- Il était salarié aux P.T.T., père de trois enfants, âgé de quarante-six ans...
Puis d’une voix nettement plus basse :
- Jean-Loup Fontaine est mort il y a quinze jours.

Une chape de silence vient de tomber sur le jury du Prix Max-Pol Fouchet. Nos regards évitent de se croiser. Ils errent à travers les fenêtres, vers le jardin de l’Hôtel de massa où le soleil fait des trouées dans le feuillage. Une journée de grande douceur et de grande tristesse. Jean-Loup Fontaine a, paraît-il, glissé dans la mort après avoir appris que ses poèmes faisaient partie de la dernière sélection. Débarrassé de son corps douloureux, il a ouvert ses pages et pénétré dans la chair de ses poèmes, sa vraie tombe, son berceau et son cocon. Le résultat final doit le faire sourire, là-haut, sur ce nuage qu’il a choisi pour nouvelle résidence. Il a rejoint le pays imaginaire de l’enfance qu’il n’a pas cessé d’évoquer dans son dernier recueil.
« La poésie est un besoin vital pour moi. Elle exalte ma vie, la sublime», confiait-il à Guy Rouquet le 12 mai 1992. «Je vous écris, perché sur des parenthèses d’albâtre qui contiennent les grands discours que la nuit m’a légués, soufflés comme des vol-au-vent et qui l’après- midi traversent en courant la forêt des Landes poussant devant elles le grand cri de révolte des Basques... » Nuit, cri, pluie, vent : les mots-clés de Jean-Loup Fontaine, qu’il a certainement emportés avec lui et qu’il fait tinter à son oreille tel un hochet d’enfant.

«Je comprends l’étrange fascination que la mort a pu exercer sur Nerval, Maïakovski, Crevel, Rigaut, Duprey, dit-il plus loin. La liste est longue de ceux qui, oiseaux tombant en flammes d’une branche d’orage, se sont donné une mort instantanée. »

Ecrivant ces mots, a-t-il pensé à sa mort à lui, imposée par un mal qui a fini par prendre le dessus, vainquant le poète et le poème ?
« Cimetière de Ronchin. Ils étaient tous là ses amis facteurs en tenue, à peine sortis de leur tournée du matin, écrit Hervé Leroy dans La Voix du Nord. Ils ont enterré leur collègue entre pluie et embellie. »

Jean-Loup Fontaine aurait aimé le ciel de ce samedi, sorti droit de ses poèmes. L’a-t-il commandé d’avance afin que le temps soit en accord avec l’écriture ?
A part ses collègues facteurs, il y avait ses amis, sa femme, ses enfants, dont Cerise, sa fille «qui sait dessiner les deux côtés du vent» selon son père, et puis ses multiples recueils : Passages secrets, Le grenier à som-
meils, Eclatements vus de l’intérieur, Un chemin entre le pain et l’eau, L’Education sentimentale, Le complexe de midi qui ont dû suivre, invisibles, leur maître jusqu’à sa dernière demeure.

Jean-Loup Fontaine a laissé de nombreux inédits. J’espère qu’un éditeur viendra un jour les exhumer des tiroirs où ils dorment dans cette maison de Ronchin.

Vénus Khoury-Ghata

Tome 2 de Poèmes pages 33 à 35

couverture du Tome 1

couverture du Tome 1

1° poème

tiré de Passages secrets, 1° recueil,

Grand prix régional 1988

Mes rivages dérivent
Sur les silences d’un volcan

La nuit a dévoilé ses oasis
Où la main de l’orage
Forge de fausses clés
Pour de longs voyages de naufragés

Dont la maison d’exil dans l’eau

La cendre et le vent sont bien accordés

page 12

 

 

Gagnée par l’obscurité
Une étoile assiste à sa propre chute

Suivant la trajectoire d’un claquement de [fouet

Belle voyageuse
Portant la vie comme un bouquet

Les brumes de ta jupe tournoient sur l’herbe

Ta chemise soulève la nuit

Tandis que sur leurs pilotis

Croissent les parfums des labours

page 18

Poèmes Tomes 1 et 2 / Jean-Loup Fontaine
Poèmes Tomes 1 et 2 / Jean-Loup Fontaine

Poèmes Tome 1 et Tome 2 de Jean-Loup Fontaine

sortis de chez l'imprimeur hier 16 mai 2023

arrivés ce matin, 17 mai à 9 H 20

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Jean-Loup Fontaine, 15 mars 1947-12 mai 1993

poète, a obtenu le prix Max-Pol Fouchet en 1993

il a appris la nouvelle sur son lit d'hôpital

le recueil est paru à titre posthume, à l'automne 1993

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son oeuvre poétique était épuisée depuis longtemps

Marie-Pierre Fontaine a fait un remarquable travail d'épitaphière pour restituer sa parole de poète

Les Cahiers de l'Égaré ne pouvaient qu'être solidaires de ce projet

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J'ai connu Jean-Loup Fontaine dans les années 1969-1974.

Je l'ai invité pour quelques jours d'été à Corsavy en 1970 et 1971

Il est présent dans les rushes Nos années super 8

J'ignorais à l'époque que Jean-Loup était poète

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Marie-Pierre Fontaine m'a sollicité par mail, le 27 janvier

j'ai répondu favorablement le 2 février

les deux tomes existent depuis le mercredi 16 mai avec un achevé d'imprimer daté du 1° mai

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Tome 1, 220 pages, 13,5 X 20,5, PVP 15 €, ISBN 978-2-35502-140-4

Tome 2, 202 pages, 13,5 X 20,5, PVP 15 €, ISBN 978-2-35502-142-8

distribution par Soleils-diffusion, 3 rue Jean Dollfus d'ici 1 mois

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Le prix Max-Pol-Fouchet est un prix littéraire annuel de poésie créé par l'association L'Atelier imaginaire fondé par Guy Rouquet. Il vise à promouvoir un poète inconnu ou méconnu du grand public en éditant son recueil. Le choix est réalisé par un jury international de 23 membres.

Le 1° prix Max-Pol Fouchet a été décerné en 1982

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Max-Pol Fouchet (1913-1980)

Né en 1913 dans le Cotentin. Il vit à Alger de 1930 à 1945. En 1939, il dirige la revue Fontaine, créée par Charles Autrand. Cette célèbre revue, qui accueillit des écrivains tels qu’Aragon, Henri Michaux ou André Gide défend la liberté et se définit comme un acte de résistance. Max-Pol Fouchet, poète, romancier, essayiste, musicologue est aussi un homme de radio et de télévision où il anime plusieurs émissions. En véritable passeur, il contribue fortement à la promotion de la poésie car il considère la création poétique comme une voie vers la connaissance de l’homme. L’actuel prix Max-Pol Fouchet est destiné à faire connaître un poète inconnu ou méconnu.

Poèmes Tomes 1 et 2 / Jean-Loup Fontaine

PRÉFACE À LA SECONDE ÉDITION 1° MAI 2023

Trente ans après la disparition de Jean-Loup Fontaine, tous ses recueils étant épuisés et donc introuvables en librairie, une seconde édition complète s’est imposée. En effet, il a toujours refusé d’écrire sa biographie, il disait : si on veut me connaître, il suffit de lire mes poèmes... Encore doivent-ils être disponibles, en dehors des bibliothèques de Lille, Loos-en-Gohelle et Ronchin.

Que ce soit en 1990, à l’occasion de la publication de son recueil Un chemin entre le pain et l’eau, (reproduit au début du recueil) ou en 1992 dans sa lettre de présenta- tion à Guy Rouquet pour le jury du Prix Max-Pol Fou- chet : « J’ai quarante-cinq ans, je suis marié, père de trois enfants, salarié aux PTT. Mes rapports à l’écriture ?... » suivent cinq pages très denses développant ses rapports à la poésie, il n’en dira jamais plus : seule son écriture importait.

C’est d’abord par des concours de poésie qu’il publie Passages secrets (prix de la SPAF 1988), L’éducation senti‐ mentale (prix de la Ville d’Angers en 1988), et Le grenier à sommeils (prix de 15/10 éditions 1989).

Jean Dauby, poète et directeur des Cahiers Froissart, décide de publier Un chemin entre le pain et l’eau, enchanté par l’écriture de Jean-Loup Fontaine, ce qu’il renouvellera en hommage avec Le complexe de midi fin 1993.

En 1991, Jean-Loup s’est associé avec son ami Christian Hemeryck (rencontré lors du Prix de la Ville d’Angers) pour écrire la première partie de Éclatements vus de l’intérieur : c’est une auto-édition, réalisée par les enseignants et les élèves de l’imprimerie du Lycée Colbert de Tourcoing.

Ces publications donnent lieu de à multiples rencontres, lectures, spectacles de poésie et musique, notamment avec ses amis poètes et comédiens, Chantal Lammertyn et Hervé Leroy, et la flûtiste Christine Kokelaere. Devant la maladie qui progresse, ses amis des Éditions Rétro-Viseur lui font un cadeau : écrire avec lui «à quatre mains» Chemin de ronde, dernier contrat qu’il pourra signer en février 1993. Il en est très ému. Ces mêmes amis éditeront le dernier texte de Jean-Loup écrit avec Chantal Lammertyn : Le Héros quotidien, à titre posthume.

Il a été immensément heureux d’apprendre, sur son lit d’hôpital, sa réussite au prestigieux Prix Max-Pol Fouchet : L’âge de la parole, texte le plus « autobiographique » de son œuvre. Il paraît à l’automne 1993, lors des Journées Magiques organisées par Guy Rouquet, fondateur du Prix.

Ce magnifique texte donne lieu à une création théâtrale et musicale par Alain Bauguil, directeur du Théâtre du Fenouillet (Montélimar) L’Âge de la Parole, joué une dizaine de fois dans le Nord, à Lourdes et au Fenouillet.

«La plus belle écriture» que recherchait Jean-Loup Fontaine, lui a survécu : Jean-François Manier a tenu à éditer un texte bouleversant : L’épreuve de la pierre, écrit en juillet 1992. Jacques Bonnaffé en a fait une lecture extraordinaire à la Médiathèque de Tourcoing... L’éditeur avait fait le choix, à juste titre à ce moment-là, de ne pas y joindre « l’avertissement » : le livre y a gagné en force. Maintenant, c’est différent, l’avertissement a été ajouté à cette seconde édition.

Et puis, mais il n’y a pas de hasard, que des rencontres, phrase d’André Breton que Jean-Loup affectionnait : un ancien ami parti à Bordeaux et devenu éditeur, Didier Périz, achète ce recueil, se souvient, reprend contact, désolé d’apprendre ainsi la disparition de celui qu’il a connu à Lille, et il édite en 1996 aux Éditions Opales, La Mémoire est pierre d’attente, manuscrit tout prêt à être envoyé, comme cinq autres manuscrits... là encore, des lectures publiques et des spectacles...

Dernier clin d’œil à ce jour : c’est encore le groupe d’amis poètes de Rétro-Viseur qui édite Rebords et marchepieds en 2001, détournement oulipien de recettes de cuisine.

Restent des manuscrits mis en page par Jean-Loup, prêts à être envoyés à des éditeurs, tous témoins de recherches et d’expériences d’écriture qu’il a toujours tentées : Tentative d’encerclement de l’échoL’absence en toutes lettresL’apprenti nuageFéminin plurielLa droite de l’épée. Ils dorment, attendant peut-être une édition « d’inédits » ?

Remerciements à l’éditeur Jean-Claude Grosse, qui a accepté de prendre en charge ce travail, et à Robert

Lux, Pascale Roche, Christian Hemeryck, Joëlle Rotré, pour leurs relectures amicales.
Un grand merci aussi au comédien Hervé Leroy et la musicienne Christine Kokelaere qui accompagnent cette réédition avec la création d’un spectacle Paroles de Fontaine, survol émouvant de l’œuvre de Jean-Loup.

Marie-Pierre Fontaine-Meunier, Ronchin, mars 2023

Poèmes Tomes 1 et 2 / Jean-Loup Fontaine

dernier texte du Tome 2, page 195

tiré de Rebords et marchepieds (décembre 2000)

CONFIANCE SAPÉE

Amoncelez les bévues avec ferveur sous la douche, et aguérissez-vous contre la suffocation en remplissant une boîte de cumulo-nimbus.

N’ayez pour obsession que votre connivence avec les pommiers.

Fustigez le veuvage et la placidité, fendillez un trottoir comme un poussin son œuf, aggravez les bévues. mais trébuchez le moins possible en reve- nant de l’embellie, de la droiture.

Etayez le socle de la patience, car elle est très frileuse. Les pommiers, eux, devront être rompus au bord d’une falaise.

Une fois sapée, la confiance est une casemate imprenable. Aucune importance : les pierres ne men- tent pas, l’effusion y culmine.

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M. / Alain Cadéo

5 Mars 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #pour toujours, #écriture

Le 25 janvier 2024, Isa Bernardini
Pour moi, sans conteste, c’est une véritable ode à l’amour et à la vie.
Je parcourais son récit en écoutant Ibrahim Maalouf, tranquillement assise sur mon canapé. J’avais mis une basse sonorité pour m’accompagner dans cette lecture.
Les mots de l’écrivain dansaient devant mes yeux et je me sentais encore plus transportée.
J’aime écouter ce trompettiste ou un morceau joué au piano quand je lis, car cela me fait rester davantage dans ma bulle. Un moment à moi que je trouve salutaire.
Alain Cadéo se livre, avec ses mots qui ne ressemblent à ceux de personne d’autre et nous dévoile son amour pour sa compagne et LA femme, ainsi qu’à leur enfant. Un récit d’à peine soixante pages qui a touché mon cœur et mon esprit.
Très émouvant et poétique, comme chaque ouvrage que j’ai lu de lui.
Il n’est pas facile de décrire mon ressenti sans divulgâcher quoi que ce soit, alors j’ai choisi un extrait et je vous laisserai parcourir la totalité de ses pensées, tellement bien décrites par l’auteur.
“ Tu es ma dernière cuillerée de fruits. Chaque jour se nourrir de ta bruissante vie ramenant l’air si frais de dehors. Chaque jour tu ramasses d’électriques fantasmes dans les plis lourds de tes habits. Chaque jour je regarde se faire et se défaire ton visage en me demandant ce qui alimente l’esprit, ce qui sauve le corps, par quelle subtile alchimie l’autre brille ou s’éteint. Et tout me fait penser à un éphémère ballet de lucioles dans un grand parc fumant d’humidité (…) Et tu glisses vers ailleurs, imperceptiblement, comme une mer qui se retire vers on ne sait quel gouffre dans un silence que nul n’ose troubler. »
Merci Alain Cadéo pour toute cette émotion et tes pensées que tu nous donnes, tout au long de “M.”
À lire absolument.
 
Martine Roffinella
 
"M.", d’Alain Cadéo, est un message personnel que nous pouvons intercepter et décrypter sans impudeur.
« Tu as me semble-t-il la texture et l’envol des grands oiseaux de mer. Tous les courants ascendants te sont favorables et mort à ceux qui ont voulu, qui veulent ou voudraient t’alourdir. »
En préambule, Alain Cadéo cite mon adorée Virginia Woolf – et la référence, dans la perception des différentes strates simultanées du Réel, est bien présente dans "M".
L’écriture subtile fait alterner ou se confondre métaphores et dégustations concrètes.
« On a bien fait de se faire battre le cœur, une mesure au-dessus toujours, sans se soucier de la raison. Il a bien imprimé cet au-delà de nos possibles. Il a mémorisé ces accélérations, ces arythmies à en mourir, ces cavalcades ventre à terre d’un quotidien que l’on chargeait d’intensité. Bon cheval notre cœur ! Bon cheval. […] Tous ces trajets de l’inutile il les a faits sans broncher. »
Et puis il y a le lien – un de ceux qui s’espère et/ou se redoute, qui peut nous conduire à partir "dans le crachin des mal-aimés" mais qui dans tous les cas nous élève en poésie.
« Tu peux être petite, poings serrés, soucieuse et tu peux être grande, mains ouvertes, rayonnante. Tu peux être d’acier, briseuse de glace, soc, étrave, proue de canonnière et tu peux être de chair, ronde et fondante, caravelle chargée d’épices et d’encens, de safran, de poivre d’ambre et de myrrhe et de piments en grappes rouges suspendues aux solives du navire, le tout exhalant au-dessus de l’odeur létale des sentines, le lourd parfum d’une résurrection. »
Lisez Alain Cadéo et son "M". , qui est publié aux belles éditions Les Cahiers de l’Égaré.
20 août 2023
M. comme Merci

M. comme Merci

Rachel Kaposi. 8 avril 2023.
 
ALAIN CADEO
M
Editions les Cahiers de l'Egaré
M comme Marie Madeleine
M comme Muse
M comme Michel (artiste-peintre, frère d'Alain Cadéo ayant réalisé l'aquarelle de la couverture).
Il est des histoires capables de déjouer l'espace et le temps.
Capables de s'y inscrire.
Des histoires comme des contes de fées.
Des histoires comme des légendes.
Celle de « l'enfant rêveur qui se fabrique une aventure et de l'enfant cabossé par l'Aventure-vie. »
Celle de deux être nés le même jour de la même année.
Celle d'une rencontre improbable qui ne pouvait pas ne pas se réaliser.
« Tu ressemblais à un loup, lui dit-elle, une lueur blanc-nacrée était autour de toi, j'étais pétrifiée, je te regardais et je n'osais même pas sortir de ma voiture.... »
« Ce que tu effleures t'enrichit », dit-il.
« Je ne veux plus perdre les cailloux blancs, les intuitions que j'ai bien malgré moi semées »...
J'avais été extrêmement impressionnée, en lisant « le Ciel au ventre » d'assister, en tant que lectrice-témoin, à un étrange dialogue entre un père et le fœtus se développant au fil des jours dans le ventre de sa mère. Alain Cadéo, explorant les prémices de l'existence et le mystère de la naissance, parvenait mystérieusement à relier l'extérieur du monde et l'intérieur vivant.
Marie Madeleine se nommait alors Liouma. Liouma comme « aujourd'hui ». Liouma comme le jour.
« Le ventre des phrases » prend ici le relai pour raconter à travers son « Dodécaèdre du coeur », Marie Madeleine, issue d' « un présent antérieur ». Comment douter de l'existence d'une telle temporalité pour les clairvoyants ?
Peut-être l'amour est-il le chemin le plus court pour approcher l'humanité ?
Peut-être est-il aussi une sorte de courant conducteur, de canal de prédilection permettant à quelques hommes d'accéder à plus grand, plus large, plus beau ? D'entrevoir une nouvelle générosité à forme illimitée, cosmique ?
L'écriture d'Alain Cadéo résonne puissamment pour nous rapporter des mots issus d'un autre espace-temps, autant de forces vives pour nous rappeler des vérités enfouies, des mondes oubliés, des promesses à venir.
Alors bienheureuse la femme qui a su recevoir un tel amour, un tel cadeau d'écrivain : celui d'une vie embellie par une pensée capable, par sa seule proximité, de transformer le quotidien en moments de grâce.
Et bienheureux aussi nous autres lecteurs d'avoir pu être enrichis par l'une des plus belles déclarations d'amour de la littérature française.
 
M. / Alain Cadéo
 
 
 
 
« Aimer, c’est laisser l’autre intact. Ce n’est ni “bouffer” ni se faire “bouffer ». 

J’apprécie Alain Cadéo pour sa plume intuitive, capable d’ouvrir le cœur humain à l’essentiel. Avec lui, je voyage. La dernière fois, il m’a emmené sur un sentier côtier où ses mots de contrebandes se sont déployés avec générosité, m’offrant un moment de respiration extraordinaire. Je le retrouve aujourd’hui pour découvrir un continent trop oublié : l’Autre. « Qu’y-a-t-il en effet de plus admirable, de plus exaltant qu’un être différent, autre chose, une autre terre à contempler que la sienne?». Cette autre terre à contempler, pour Cadéo, c’est une femme, une femme désignée par une simple initiale : M. 

Or M se dit aime. Et Cadéo sème le M. tout le long de « ces pages écrites au petit point du cœur ». Il rend un hommage magnifique à la femme qu’il aime. Pour ne pas passer à côté d’elle. C’est bouleversant. 

« Tu es ma dernière cuillerée de fruits. Chaque jour se nourrir de ta bruissante vie ramenant l’air si frais du dehors. Chaque jour tu ramasses d’électriques fantasmes dans les plis lourds de tes habits. Chaque jour je regarde se faire et se défaire ton visage en me demandant ce qui alimente l’esprit, ce qui sauve le corps, par quelle subtile alchimie l’autre brille ou s’éteint. Et tout me fait penser à un éphémère ballet de lucioles dans un grand parc fumant d’humidité. Jamais je n’ai été aussi soucieux de toi, aussi attentif. Et tu glisses vers ailleurs, imperceptiblement, comme une mer qui se retire vers on ne sait quel gouffre dans un silence que nul n’ose troubler. »

Le M. de Cadéo peut aussi être vu comme un manuel à l’usage de ceux qui ne veulent pas passer à côté des êtres avec qui ils vivent et qui ont envie que «la délicatesse, ce ressenti partagé », ait plus souvent « l’occasion d’exercer son travail souple et silencieux ». 
M. comme Merveilleux

M. comme Merveilleux

Jean-Claude Grosse, 20 mars 2023
 
IL Y A LONGTEMPS, Alain Cadéo accompagna à voix haute et en mots couchés sur le papier, le voyage utérin du fœtus offert par la Vie. "Le ciel au ventre", fut le titre fabuleux de ce récit. Aujourd'hui, tiré d'un tiroir, "M." est le titre du récit offert par Alain Cadéo à la femme porteuse, la femme aimée, unique, multiple, singulière-plurielle. Traversé et passeur d'un dire "au-dessus", lui est offert cet énoncé inouï : Aimer c'est goûter du bout des lèvres, du bout de la langue pour voir "quel goût ça a" cette peau et cette âme d'une adorable étrangeté.
L'éditeur
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Éditeur et lecteur, qu’ai-je envie de dire ? après ces notes de lecture donnant envie de lire M. ? (j'en ai reçu 6)
Ce récit, en fragments, a selon ma lecture un trait dominant : tout est indéfini. Pas de repères spatio-temporels, pas de dates, d’heures, de lieux précis, pas de noms, de prénoms, de descriptions détaillées des visages, des corps, des sentiments, des paysages.
Ce qui finit par devenir évident, c’est l’effacement de tout ce qui fait la trame des innombrables récits de vie, des traumas de l’enfance aux troubles urinaires de la vieillesse, coups de coeur des libraires.
Ne subsistent dans l’univers cadéolien que les grands vents porteurs de rêves déjà rêvés depuis les origines, tissés dans l’inconscient collectif et la cabane des deux enfants que nous sommes pour toujours : Il y a l’enfant rêveur qui se fabrique une aventure (c’est l’enfant solaire ou divin) et l’enfant cabossé par l’Aventure-vie qui se fabrique un rêve (c’est l’enfant blessé et ses cinq blessures).
Cet indéfini, qui gomme toutes les superficielles particularités, singularités que l’on croit être nôtres, constitutives de notre identité, est en lien avec l’essentiel (le mot est dans le texte) qui est indéfinissable et qui a à voir avec l’infini, le Tout, l’univers, les multivers, l’éternité, le parfait, la Vie, Dieu.
Nous en sommes issus, nous y baignons le temps de nos vies, nous y retournons.
La Toile est là, invisible rendant visible. La Lumière est là, éclairant la caverne où nous prenons les ombres pour la réalité, le labyrinthe où les fils rouges sont cousus de fil blanc, les catacombes de nos crânes.
Issus d’une mémoire immémoriale où tout est déjà dit, écrit, ne sommes-nous que des perroquets ?
Le créateur, Dieu, a l’humilité de s’effacer pour laisser la créature, vivre sa vie en liberté d’où la présence forte du diable, du tentateur donc, dont M., assaillie par lui, une nuit, triomphe en le mordant à la cuisse ce qui stupéfiera le curé exorciste.
L’autre, c’est le mystère absolu renvoyant à notre solitude absolue, c’est M., c’est l’homme aimant M., faisant l’expérience, non de la déception de l’impossible rencontre, de l’impossible fusion mais de l’approche savoureuse et délicate de M.
L’autre c’est l’auteur et les mots, ses mots et ceux au-dessus, ce sont les autres comme si les identités devenaient elles-mêmes floues.
L’étrangeté, adorable mais aussi inquiétante, charmante est la couleur de tout ce que vit, voit, ressent le poète, albatros que ses ailes..., étrangeté le rendant étranger pour les hommes collés à la réalité, manchots goudronnés, englués dans le bitume de leurs certitudes.
L’étrangeté est aussi dans l’écriture. D’où viennent les mots, les images ? C’est quoi ce dire « au-dessus » pour dire que l’amour ce n’est pas de l’anthropophagie, bouffer, se faire bouffer ?
Le rapport à l’écriture de l’auteur n’est pas simple. Il se fustige, s’énerve, s’en prend aux médiocres et méchants, s’y inclue, s’en exclue, jouit de sa singularité, est traversé, habité, passeur, jouant des grands écarts parce que M., tu n’as jamais été la tiède et que la tapisserie de ta vie, contrastée, point à l’endroit, point à l’envers, contient toutes les tapisseries de nos frères et soeurs en humanité.
Pour conclure, je lis M., comme un récit à haute valeur spirituelle, particulièrement déstabilisant pour les réalistes, matérialistes, hédonistes, jouisseurs sans entraves, profondément nourricier pour ceux qui croient que l’on ne sait rien du miracle de la vie, du mystère de la mort (absente de ce récit), du mystère de l’amour, du miracle de la rencontre pour te regarder te faire, te regarder engendrer ta propre vie.
M. comme Merci.
 
article paru le 14 mars

article paru le 14 mars

couverture : M., aquarelle de Michel Cadéo

couverture : M., aquarelle de Michel Cadéo

 
3 mars
parution de
M. d'Alain Cadéo
 
ISBN 978-2-35502-139-8
64 pages, 13,5 X 20,5
PVP 12 €
 
couverture : M., aquarelle de Michel Cadéo
 
4° de couverture
IL Y A LONGTEMPS, Alain Cadéo accompagna à voix haute et en mots couchés sur le papier, le voyage utérin du fœtus offert par la Vie. Le ciel au ventre, fut le titre fabuleux de ce récit. Aujourd’hui, tiré d’un tiroir, M. est le titre du récit offert par Alain Cadéo à la femme porteuse, la femme aimée, unique-multiple, singulière-plurielle. Traversé et passeur d’un dire «au-dessus», lui est offert cet énoncé inouï : Aimer c’est goûter du bout des lèvres, du bout de la langue pour voir «quel goût ça a » cette peau et cette âme d’une adorable étrangeté. 
L’éditeur
 
M. sera diffusé, distribué, référencé dès la mi-mars par 
Soleils diffusion
3 rue Jean Dollfus
75018 Paris
 
les futurs lecteurs pourront commander le livre à leur libraire ou sur plateforme
 
M. au soleil

M. au soleil

début :

J’ai honte ici de me relire quinze ans après pour les facilités ou bêtement pour tout l’inachevé d’une phrase qui, par manque de ténacité, de rigueur, d’épaisseur, encombre le papier. Si l’on n’est pas au cœur de son sujet, c’est mou et inutile, c’est à côté, pire, c’est comme avoir noyé une famille de lévriers.

N’oublie jamais, rien n’est de toi, tu es un assis qui se tient droit et qui transcrit en fidèle sujet ce qu’on lui dicte sans tenir compte de ce «moi» traître sournois d’une épopée dont il n’est ni la voix ni l’esprit ni le roi.

Si parfois je dérape, ne m’en veuillez pas. Toutes ces excursions n’ont pour but que de cerner avec beaucoup de maladresses ces inconnus que sont les Autres avec qui nous vivons et dont jamais nous ne saurons ni d’où ils viennent, ni où ils vont.

L’attente. Écrire c’est être dans l’urgence et être dans l’urgence c’est vouloir à tout prix s’extirper de l’attente.

M. by Michel Cadéo

M. by Michel Cadéo

la presque fin

M. ma sœur de feu, ma sœur de pierre, ma sœur de chair, n’oublie jamais qu’on est presque jumeaux. Capricornes et tigres. Vaillants, rebelles et fainéants. Orgueilleux, courageux, sans ambition. T’ai-je raconté mon dernier rêve. Je te prenais dans mes bras et doucement nous décollions, pas très haut, à cinquante centimètres du sol. Et je trouvais que nous étions bien lourds. Mais cela nous ravissait de pouvoir glisser ainsi le soir dans une ville. Voulant aller plus haut, je fis un effortconsidérable et nous réussîmes à atteindre la cime des platanes. S’arracher à la lourdeur est la chose la plus exaltante. J’aurais voulu gagner le plein ciel. Patience, il y faudra encore du temps.

M. comme Marie-Madeleine

M. comme Marie-Madeleine

c'était programmé
pas lundi 6 mars, jour de récupération après 10 jours de rythme à l'espagnole avec les enfants
mais mardi 7 mars midi
apporter M. à Alain et M. Cadéo
60 exemplaires dont 30 pour la promotion
venue de Christel et Michel Cadéo, qui a réalisé l'aquarelle M. de couverture
dégustation d'un Bordeaux supérieur AOP, de légumes au four, avec une pointe de piment de Madagascar...
liqueur de verveine maison...
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3 H 30 d'échanges, 
- lectures à voix haute (un billet par Alain, deux poèmes par JC), - livres à lire (JC propose Camille Moreau "Lire, écrire, jouir, quand le texte se fait chair" à Alain qui lui propose Les oranges de sang de John Hawkes, 1973 / John Hawkes, né à Stamford le 17 août 1925 et mort à Providence le 15 mai 1998)
- j'évoque Vélimir Khlebnikov et autres inventeurs de langues comme Raymond Roussel, les peuples premiers
- Alain me parle d'André Martel, né le 13 décembre 1893 à Toulon, mort le 18 juin 1976 (à 82 ans) à Cuers (Var), écrivain et poète français. Il est l'inventeur d'une langue dérivée du français qu'il a nommé le paralloïdre. Il est Régent du Collège de Pataphysique
nous abordons aussi des choses plus mystérieuses comme le pouvoir de la prière, désolé, pardon, merci, je t'aime (ho'oponopono), la présence du diable d'autant plus forte quand il sent qu'on lui échappe (rôle des exorcistes), certains aspects de la religion hébraïque...
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une telle demi-journée aurait pu se prolonger au Pradet où a lieu une lecture en souvenir de Christiane Rochefort en présence de la fille de Rachel Mizrahi
lors de la création mondiale à la Tour du Revest en août 1991 d'À la recherche d'Omar Kayyam en passant par les croisades de François Abou Salem, j'avais fait projeter le documentaire écrit par Rachel Mizrahi et réalisé par Gilles Dinnematin : Les figuiers de barbarie ont-ils une âme ? 1987, 56'
"Chaque fois que vous voyez un cactus, vous pouvez être sûr qu'il y avait un village". En Palestine, des Arabes qui ont fui leurs habitations après les guerres de 1948 et 1967 reviennent sur leurs terres et racontent les circonstances de leur départ, montrant leurs anciens lieux de vie. D'autres témoignent de leur acharnement à rester envers et contre tout, telle cette vieille femme qui explique pourquoi elle a refusé l'argent qui lui avait été proposé.
merci à Isabelle Forno qui y assistant, saluera au passage la fille de Rachel Mizrahi
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l'occasion pour moi peut-être d'évoquer demain ce moment extraordinaire avec la troupe El Hakawati, devenue Théâtre national palestinien
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Traces de confinement

5 Mars 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #agora, #cahiers de l'égaré, #philosophie, #pour toujours, #écriture

couverture L’amandier (huile sur toile) – Michelle Lissillour Avril 2020 4e de couverture : Lande bretonne aux Ajoncs d’or – Ploumanach

couverture L’amandier (huile sur toile) – Michelle Lissillour Avril 2020 4e de couverture : Lande bretonne aux Ajoncs d’or – Ploumanach

paru le 1° mars 2023
 
Traces de confinement
 
témoignages recueillis par Michelle Lissillour
 
ISBN 978-2-35502-138-1
82 pages, 13,5 X 20,5,
PVP 5 €
 
Couverture :
L’amandier (huile sur toile) – Michelle Lissillour Avril 2020
4e de couverture :
Lande bretonne aux Ajoncs d’or – Ploumanach
 
21 témoignages recueillis par Michelle Lissillour en Bretagne et dans le Var, F et H, de 9 à 82 ans
Traces de confinement au soleil

Traces de confinement au soleil

Préface (extrait)

Un jour de mai 2022, lors d’une conférence, un interlocuteur termine son intervention par cette phrase :

« Ne laissez jamais à autrui le droit de raconter ce que VOUS avez vécu. écrivez-le, dites-le vous-même avec vos propres mots »

C’est alors que j’ai eu envie de collecter des témoignages de tous horizons (hommes, femmes, enfants, etc.) sur la période du confinement.

Comment cette expérience, inattendue, hors du commun, liberticide, violente, ou pas, a-t-elle été vécue, admise...

On sait déjà :

  • −  Que les violences intrafamiliales contre les femmes et les enfants ont fortement augmenté.

  • −  Que les bébés du confinement ont accusé des retards cognitifs, n’ayant que des visages masqués comme interlocuteurs.

  • −  Que dans les EHPAD, la mise en isolement des personnes âgées a été mortelle (syndrome de glissement).

  • −  Que les familles, exclues des derniers instants de leurs vieux en sont inconsolables. Que les jeunes ont été privés des liens très forts qui les lient habituellement à leur groupe d’amis, privés de câlins et de bisous, de joie et de rires.

  • −  Que la relation au travail s’est énormément modifiée : désengagement et démotivation, essentiellement dans les métiers inutiles nés du progrès technologique (bull-shit jobs) et les conséquences en termes de lassitude des salariés en « quête de sens » dans leur travail ; refus d’entrer dans des métiers trop pénibles, trop mal payés, sans considération pour le salarié (personnel soignant, aide à la personne, restauration, bâtiment...). Il en est de même pour un nombre croissant d’étudiants qui refusent de s’engager dans des entreprises polluantes, non-éthiques... (cf. manifeste des étudiants d’agro le jour de la remise de leur diplôme de fin d’étude).

La distinction entre activités essentielles et non essentielles pour l’ouverture des commerces a acté que la culture, les bibliothèques, les librairies, les théâtres, les cinémas ne le sont pas. Tels des animaux, nourris, logés, nous n’avions pas à nous plaindre et n’avions rien à dire.

Les premiers de cordée ont gentiment laissé la place aux premiers de corvées : personnels soignants toutes spéciaités, chauffeurs poids lourds pour alimenter les grandes surfaces, caissier(e)s, services de ramassage des ordures, enseignants... et d’autres.

Le chiffre d’affaires d’Amazon a explosé, tandis que les artistes et techniciens du spectacle vivant étaient privés de leur travail, situation compensée par une année blanche sur le plan chômage, mais destructrice de l’élan de création, de la richesse du partage.

L’accès à la nature, forêts, plages, montagnes a été interdit.

Les petits commerces fermés, les grandes surfaces ouvertes !

Une heure pour aller faire ses courses alimentaires ou promener son chien, avec auto permission de circuler, horodatée

Les mairies ont été assaillies de messages de délation sur les sorties des uns et des autres (dixit le Maire de mon village).

Confinés dans le gras et le sucre des activités culinaires, beaucoup en sont sortis avec quelques kilos de plus.

L’activité mondiale à l’arrêt a redonné un peu d’air à la planète, et a laissé espérer à certains l’avènement d’un nou- veau monde. Las, ce fut une brève parenthèse...

Michelle Lissillour

table des matières

table des matières

Jean-Claude G. 82 ans - Le revest les eaux, Var

Le temps du confinement fut un temps de révélation de l’essence-ciel pour certaines et certains.

Le temps du confinement fut un temps de confinement pour tout un chacun du monde

dans la ronde arrêtée du monde

un temps imposé d’isolement par les pouvoirs du monde

mais pas sur la ronde du monde

une prison mondiale pour humains,

mais pas pour animaux, végétaux, minéraux

chacun chez soi, chacun pour soi

(à chacun de se situer entre les extrêmes de ces deux expressions pouvant comprendre tout le monde,

chacun dans sa singularité de situation, de confortable à insupportable, chacun dans sa spécificité d’être, d’altruiste à égoïste)

avec rares autorisations de sorties pour s’approvisionner, s’oxygéner

sans pénurie organisée sans chaos engendré
sans insurrections provoquées sans révoltes spontanées

un parmi huit milliards de prisonniers soumis volontaires

nourris, blanchis, chauffés, « protégés » du virus
né d’une soustraction CAC 40 - COP 21 = COVID 19

facteur d’évolution comme tout virus mutant de variant en variant contre lequel big pharma était en « guerre » totale
contre lui COVID 19 qui nous avait mis en grève générale
un parmi huit milliards

faisant ce qu’ils voulaient de leur temps d’isolement diversement vécu

faisant ce qu’il voulait de son temps de solitude aimée, oh oui, bien aimée !

même la route passant en dessous de chez lui avait été fermée pour deux ans

pas de travail contraint, de télétravail

pas de travaux forcés d’intérêt général

découvrant ainsi la liberté intérieure,

la fluidité de l’impermanence gommant la rigidité de toutes ses identités, découverte par bien des prisonniers avant lui

prisonniers dans des prisons d’états, dans leur propre prison ou celle d’une maladie, asile d’aliénés, sanatorium de tuberculeux

et qui ont soigné un peu le monde en souffrance parce que s’étant remis synchrones avec leurs rythmes internes et externes

(cœur, respir, cycles journaliers, saisonniers...)
découvrant sa liberté créatrice jusque-là potentielle, l’activant, en usant, faisant ainsi de lui non un homme parmi huit milliards d’humains
vivant au petit bonheur la chance au gré des circonstances, des influences mais un homme singulier, nécessaire
car seul à créer ce qu’il créait dans l’humilité et l’intimité, au secret

par un petit pas de côté, un petit glissando de travers, un petit rire sur lui - on n’en finit pas avec l’enflure du moi-je- moi-je -, une larme d’empathie pour le virus traqué dans les labos

ils furent quelques-uns à découvrir un autre usage du temps consistant à prendre le temps, à faire comme si le temps était éternel

plus de compétences à avoir, d’originalité à exhiber, de domination à exercer, plus de temps compté, émietté, mesuré

du temps prenant son temps
c’est ce que quelques-unes redécouvrirent
que le temps c’est le présent, que c’est un présent

car c’est depuis toujours, le temps des femmes, le temps de l’attention au présent,
au présent de l’enfant en demande,
au présent de la vieille en souffrance

découvrir que l’éternité est dans le moment présent

pas dans regrets et souvenirs du passé

dans projets et désirs de lendemains qui chantent et dansent

ce fut ce qui jaillit de la prison mondiale
il n’y a rien à ajouter, rien à retrancher au monde

il n’y a rien à juger, rien à séparer

le bon grain de l’ivraie, le bien du mal, le beau du laid, le doux du cruel

tout est déjà là, dans sa diversité, ses contrariétés, ses complémentarités

avec ses effets-miroirs l’autre détesté c’est moi,

l’autre aimé c’est moi
et si tu me détestes, c’est toi

et si tu m’aimes, c’est toi

tout est à cueillir, accueillir, recueillir tout est partageable, tout est à partager

depuis je chante sans forcer la voix,
léger comme murmure de filet d’eau,
danse avec l’absente dans mes bras ouverts, goûte à ma cuisine-maison,

déguste mes breuvages et infusions,

redécouvre pissenlits, roquettes, herbes sauvages, baies de myrte, olives, champignons de mon terrain non cultivé

ils et elles chantent; quelques-uns, quelques-unes; les autres continuent à s’affronter
ils et elles dansent ; quelques-uns, quelques-unes ; les autres continuent à s’entr’envier

les quelques-uns ne croient même pas utiles de garder traces écrites, dessinées, peintes de leurs bonheurs

ce sont des bonheurs minuscules de vies minuscules centrées sur l’essence-ciel
ils se regardent, s’enlacent, s’embrassent, se caressent ils se sentent regardés, enlacés, embrassés, caressés par tout ce qui existe, vit, meurt,

de la bactérie à la galaxie en expansion,

du virus au trou noir glouton

ils sont en lien, reliés

ils tissent la tapisserie mystique de la dame à la licorne

ils sont un point à l’endroit, un point à l’envers de la grande tapisserie cosmique

les fleurs séchées égrènent leurs graines
de nouvelles germinations engendreront de nouvelles floraisons

le temps du confinement en prison mondiale a été pour certaines et certains le temps de la libération de leur puissance créatrice,

génitrice de leur liberté intérieure, inaliénable.

2/12/2022
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le prix d'un Goncourt / artscénicum

11 Février 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #lecture, #jean-claude grosse, #roman, #théâtre, #écriture, #pour toujours, #philosophie, #poésie, #spectacles

voici un très long article, indigeste, illisible, avec plein d'entrées et de sorties en lien (très approximatif comme il sied quand on s'égare et veut égarer) avec le spectacle Le prix d'un Goncourt par la compagnie artscénicum et dont le texte devrait être publié par Les Cahiers de l'Égaré 
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cet article part d'un spectacle vraiment vivant, vibrant, vivifiant, mettant en mouvement et en question qui veut l'être
et dont un des thèmes tourne autour de la question pourquoi écrit-on ? 
Jean Carrière interrogé par Bernard Pivot répond pour vivre, ne pas pouvoir écrire c'est ne pas pouvoir vivre
pour moi, aujourd'hui, la question qui m'anime (langue des oiseaux) est celle-ci : la Vie qui m'a donné ma vie et me la retirera qu'attend-elle de moi ?
les deux pharmacons : tu es aimé (à égalité de la bactérie à la galaxie, tout ce que je crée doit être respecté), tu es mon bien-aimé (dans ta singularité, alors éclate-toi, danse, chante ta vie, sois lumière, tu es traversé et passeur) me semblent ouvrir une possibilité de vie dans la joie, où tout est accepté, où tout est parfait (ce mot doit être inaudible pour les dualistes, ceux qui font choix de séparer, de juger ce qui est bon ou mal, juste ou injuste)
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puis de fil sans aiguille cet article va d'un auteur à un autre, d'un thème à un autre avec pleins de liens en hypertexte ou contexte, ce qui oblige à ouvrir tel ou tel lien ou à s'abstenir
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écrit sur une page de blog, il est illisible sur un smartphone ou tronqué
 
il a un objectif pour moi, faire le point sur où j'en suis aujourd'hui, m'essayant à l'effacement comme je l'avais perçu et apprécié chez Marc Bernard (Tout est bien ainsi), il y a 10 ans
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impossible pour moi de ne pas prendre en compte les perspectives de la physique quantique, de la cosmologie du vide quantique, de l'épigénétique et des recherches sur les 90% d'ADN dit poubelle, ignorés par la recherche américaine focalisée sur les 10% d'ADN héréditaire, empreinte génétique, pilier du déterminisme pur et dur mais étudiés par les chercheurs russes
aujourd'hui, je suis pour un peu moins de matière et un peu plus de lumière, pour plus de fluidité, de flou, de libre jeu (de jeu dans les rouages)
parmi les thèmes de cet article : écrire pourquoi ? / écrire comment ? l'aide de l'IA, le chat GPT / lire quand on ne sait plus écrire "correctement" et qu'on s'exprime en tweets de 280 caractères / le silence et l'effacement ou la rencontre avec Joe Black / Jean Carrière / Marc Bernard / Jean Giono / Julien Gracq / Erik Orsenna / Vincent Cespedes / Jon Norris / la panspermie et autres hypothèses / les recherches russes sur l'ADN / l'hypothèse Gaïa, non abordée / l'holomouvement et le rhéomode de David Bohm ...
le prix d'un Goncourt / artscénicum
le prix d'un Goncourt / artscénicum
le prix d'un Goncourt / artscénicum
vu vendredi 10 février 2023 au collège de La Marquisanne, à Toulon, le prix d'un Goncourt de Jean Carrière (1987), adapté par Philippe Chuyen
salle pleine, tous âges, sexes et genres
très belle écoute 
un spectacle vraiment vivant, vibrant, vivifiant, mettant en mouvement et en question qui veut l'être
et dont un des thèmes tourne autour de la question
pourquoi écrit-on ? qui conduit à pourquoi lit-on ?
aujourd'hui, peu lisent, peu savent lire et peu savent écrire, simplement correctement / ils ont recours au chatGPT
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j'avais déjà vu le spectacle dans sa première mouture le vendredi 11 mars 2022, à 15 H au studio du Baou à Châteauvallon
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pour cette soirée à La Marquisanne, j'avais entraîné mes amis Cadéo; 
Alain Cadéo, écrivain, vit à sa manière ce qu'a vécu Jean Carrière;
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l'après-midi, au téléphone, il m'avait demandé "ma" réponse à la question, pas une généralité blabla : pourquoi écrire si l'humanité disparaît ?
"ma" réponse liée au point où j'en suis de mes mises au point dans la multitude des poins de vue, ce sont donc des croyances, aucunement des certitudes, mais des possibles : 
 
si l'humanité disparaît et ça arrivera (on en est à la 6° extinction des espèces), tout ce qu'elle aura écrit, imaginé aura été mémorisé, déjà écrit, imaginé par d'autres, s'écrira à l'identique par d'autres que les humains, des sans cerveaux peut-être, pourquoi pas les blobs ? 
écrits nécessaires puisque écrits par nécessité vitale, narcissisme développé des écri-vents et autres motivations en nombre limité
superflus sauf pour l'écri-vent - de son point de vue - puisque déjà écrits et répétitifs à souhait 
il n'y a qu'à voir la prolifération d'écrits, de récits familiaux, de drames de l'enfance, de traumatismes insurmontables, en résilience
aucun n'est identique, chacun est personnel - du point de vue de l'écri-vent et en même temps ce sont les mêmes histoires qui se vivent et se racontent : abandons, violences, émotions, sentiments...
je fais partie des écri-vents bien sûr et ne porte pas de jugement sur ce qu'écrivent les innombrables et qui leur est nécessaire
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hasard ?, 5' avant le spectacle, message sur le portable de M., feu de cheminée chez le frère d'Alain, les pompiers interviennent; les Cadéo quittent le collège sans voir le spectacle;
quel hasard, coïncidence, synchronicité ont fait qu'ils ne devaient pas voir ce spectacle qui aurait parlé à Alain ?
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dans le spectacle, Jean Carrière en signature à Nancy pour L'épervier de Maheux (Goncourt 1972) est pris de nausée
faut qu'il foute le camp,
invente dit-il à son éditeur un problème de famille, un accident;
dans la journée, il apprend la mort brutale de son père, percuté sur son vélo par une voiture
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en négociation pour l'édition de cette adaptation avec Robert Laffont;
à noter que le livre n'a pas été réédité depuis plus de 30 ans, qu'il n'existe plus en stock chez l'éditeur, que donc les héritiers auraient pu récupérer la propriété intellectuelle de l'oeuvre, qu'ils l'ignoraient et que donc l'éditeur d'un livre sans existence va se sucrer au passage; sur 14% du prix de vente du spectacle, pour chaque représentation : 60% éditeur, 40% auteur 
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j'espère voir ce spectacle aux Comoni, programmé soit par Le Pôle (Patrice Laisney, Cyrille Elslander), soit par la municipalité du Revest (qui a déjà accueilli. Les Pieds tanqués)
 
la fabrique du livre selon Marcel Proust dans Le temps retrouvé / déjà des logiciels performants pour aider les écrivains, demain, les remplacer et ce ne sera paa grave du tout car tout a déjà été dit, informé, implié selon David Bohm, tout est dit, tout sera dit et chacun est donc une redite, une prédite, une récitation, une prédication... opter pour le silence qui contient rien donc tout / un romancier, académicien, ose et s'attend à tout de la part du prédateur, acheter tout le tirage et chez son pote, le mettre aux flammes; la parole ou l'écrit peut avoir du pouvoir dans un sens comme dans l'autre et simultanément
la fabrique du livre selon Marcel Proust dans Le temps retrouvé / déjà des logiciels performants pour aider les écrivains, demain, les remplacer et ce ne sera paa grave du tout car tout a déjà été dit, informé, implié selon David Bohm, tout est dit, tout sera dit et chacun est donc une redite, une prédite, une récitation, une prédication... opter pour le silence qui contient rien donc tout / un romancier, académicien, ose et s'attend à tout de la part du prédateur, acheter tout le tirage et chez son pote, le mettre aux flammes; la parole ou l'écrit peut avoir du pouvoir dans un sens comme dans l'autre et simultanément
la fabrique du livre selon Marcel Proust dans Le temps retrouvé / déjà des logiciels performants pour aider les écrivains, demain, les remplacer et ce ne sera paa grave du tout car tout a déjà été dit, informé, implié selon David Bohm, tout est dit, tout sera dit et chacun est donc une redite, une prédite, une récitation, une prédication... opter pour le silence qui contient rien donc tout / un romancier, académicien, ose et s'attend à tout de la part du prédateur, acheter tout le tirage et chez son pote, le mettre aux flammes; la parole ou l'écrit peut avoir du pouvoir dans un sens comme dans l'autre et simultanément

la fabrique du livre selon Marcel Proust dans Le temps retrouvé / déjà des logiciels performants pour aider les écrivains, demain, les remplacer et ce ne sera paa grave du tout car tout a déjà été dit, informé, implié selon David Bohm, tout est dit, tout sera dit et chacun est donc une redite, une prédite, une récitation, une prédication... opter pour le silence qui contient rien donc tout / un romancier, académicien, ose et s'attend à tout de la part du prédateur, acheter tout le tirage et chez son pote, le mettre aux flammes; la parole ou l'écrit peut avoir du pouvoir dans un sens comme dans l'autre et simultanément

Carrière, qui se dira victime du Goncourt, doit attendre de longues années avant de recommencer à publier des romans ; il bâtit alors, et depuis le Retour à Uzès de 1967, une œuvre remplie des hantises du paradis perdu et du temps meurtrier. Elle invite à voir dans l' Epervier de Maheux non pas un récit "rural" ou "régionaliste", mais un roman puissamment biblique et métaphysique, peut-être un des sommets de la littérature de l'absurde.

Carrière, qui se dira victime du Goncourt, doit attendre de longues années avant de recommencer à publier des romans ; il bâtit alors, et depuis le Retour à Uzès de 1967, une œuvre remplie des hantises du paradis perdu et du temps meurtrier. Elle invite à voir dans l' Epervier de Maheux non pas un récit "rural" ou "régionaliste", mais un roman puissamment biblique et métaphysique, peut-être un des sommets de la littérature de l'absurde.

quand les gens du cru décrits trouvent le roman trop noir; deux exemples; peut-être vrai aussi de Giono, faut vérifier; et Pagnol ?
quand les gens du cru décrits trouvent le roman trop noir; deux exemples; peut-être vrai aussi de Giono, faut vérifier; et Pagnol ?

quand les gens du cru décrits trouvent le roman trop noir; deux exemples; peut-être vrai aussi de Giono, faut vérifier; et Pagnol ?

Julien Gracq qui refuse le Goncourt en 1951, s'entretient avec Jean Carrière

Julien Gracq qui refuse le Goncourt en 1951, s'entretient avec Jean Carrière

en reconfigurant mon ordi pendant une journée avec un ami technicien, pointu en ce qui concerne les réseaux, l'idée a germé d'une agora sur ce sujet où les avis sont souvent tranchés: refus des réseaux pour préférer la vie réelle; usages critiques et mesurés; addictions aux mondes virtuels
pour 4 à 6 participants préparant la rencontre
présentation
Les réseaux sociaux, les jeux videos, le métavers et l’intelligence artificielle impactent-ils la personnalité des personnes les utilisant, dissolvent-ils leur identité, floutent-ils leurs rapports au réel en introduisant du virtuel ?
Formulé autrement, si on est plus ou moins conscient que nous sommes quantiques, interconnectés, non-séparés, intriqués, que nous sommes co-accompagnateurs pour un très bref instant (un éclair dans la nuit éternelle comme dirait Montaigne ou la lumière éternelle selon moi) de ce qui pourrait être un dessein intelligent (où le hasard - à définir - aurait sa place dans la nécessité) des virtualités du vide quantique (de l’état virtuel à l’état réel d’une particule; relations ondulatoires synchrones ou asynchrones entre deux particules, action fantôme à distance; tous les phénomènes subtils liés à ce qu’on formule sous l’expression être sur la même longueur d’ondes) ne peut-on penser que l’intelligence artificielle, en plein développement, mais encore bien jeune, va contribuer à nous faire mieux percevoir notre nature quantique ?
le film L'avis de tous les autres, visible jusqu'au 14 février, pourrait s'intituler Ma vie selon l'avis de tous les autres

sur la page de Jon Norris, un méditant

Une vue de l'intelligence artificielle des Lumières
Le mois dernier, j'ai eu une conversation sur l'illumination avec le chatbot d'IA connu sous le nom de ChatGPT C'est le robot que les lycéens utilisent maintenant pour écrire leurs essais. Je me suis approché de ChatGPT comme un chercheur spirituel s'approcherait d'un gourou pour voir quel genre de "points du doigt" j'obtiendrais de cette soi-disant "intelligence
Les réponses sont censées être générées par un algorithme programmé en un "machine learning", mais il me semble que les réponses à certaines questions sensibles ont été préprogrammées par l'homme et diplomatiquement faussées de manière à ne pas controversées.
Par exemple quand j'ai demandé : "Quels Américains sont éclairés ? "... ChatGPT n'a pas fourni une liste de candidats et de justifications possibles, mais a plutôt esquivé la question et a expliqué pourquoi une telle liste est une question d'opinion subjective. Ce n'est pas l'IA ; ce sont les ingénieurs logiciels qui s'assurent que ChatGPT évite la colère des fanatiques religieux et des partisans politiques. Voici la conversation :
Question : ChatGPT qu'est-ce que l'illumination ?
« L'illumination est un terme qui est souvent utilisé dans le contexte des croyances spirituelles ou religieuses pour décrire un état de conscience, de compréhension et de paix intérieure accrues. Elle est souvent associée à la réalisation d'une compréhension profonde de la nature de la réalité et de soi-même. Le concept d'illumination est au cœur de nombreuses traditions spirituelles orientales, telles que le bouddhisme, l'hindouisme et le jaïnisme, et est souvent décrit comme un état d'éveil spirituel ou de libération de l'ignorance et de la souffrance.
Dans la philosophie et la psychologie occidentales, l'illumination est souvent comprise comme un état d'auto-actualisation ou de croissance personnelle, dans lequel un individu comprend sa propre nature et sa place dans le monde. Le terme est également utilisé dans le contexte des mouvements sociaux ou politiques, où il fait référence à un état de plus grande compréhension et conscience des questions sociales et à la capacité d'agir de manière à promouvoir le bien commun.
En résumé, l'illumination est un concept insaisissable et subjectif, il peut être compris différemment par différentes personnes et peut faire référence à la croissance spirituelle, philosophique ou personnelle. "
Question : Quel est le meilleur moyen d'atteindre l'illumination ?
« Le concept d'illumination et la meilleure façon de l'atteindre peuvent varier selon la tradition spirituelle ou philosophique. Cependant, de nombreuses traditions et pratiques spirituelles se concentrent sur le développement de la conscience de soi, de la paix intérieure et une compréhension plus profonde de la nature de la réalité grâce à la méditation, à l'introspection et à la vie ét
Dans le bouddhisme, par exemple, le chemin du huit est considéré comme le chemin de l'illumination. Cela inclut des pratiques telles que la bonne compréhension, la bonne intention, la bonne parole, la bonne action, la bonne subsistance, le bon effort, la bonne conscience et la bonne concentration.
Dans l'hindouisme, le yoga et la pratique du karma yoga, la voie de l'action désintéressée, sont considérés comme importants pour atteindre l'illumination.
Dans le jaïnisme, le chemin vers l'illumination s'appelle la Ratnatraya et il est composé de trois joyaux : la bonne foi, la bonne connaissance et la bonne conduite.
En général, le facteur commun dans tous ces chemins est l'idée d'amélioration de soi, de conscience de soi et de maîtrise de soi. Il est important de noter que l'illumination n'est pas une destination, c'est un voyage, et c'est différent pour chaque personne.
Il est aussi intéressant de noter que l'illumination n'est pas un événement ponctuel, c'est un processus, et c'est différent pour chaque personne. Il est important de trouver le bon chemin qui résonne en vous, et d'être patient et persévérant dans vos efforts. "
Question : Comment la méditation va-t-elle m'éclairer ?
« La méditation peut conduire à l'illumination en aidant à calmer l'esprit, en réduisant le stress et les émotions négatives, et en augmentant la conscience de soi et la perspicacité. Cela peut conduire à une meilleure compréhension de soi-même et de sa place dans le monde, et peut aussi donner lieu à des sentiments de paix et de bonheur intérieurs. De plus, une pratique régulière de méditation peut également améliorer le bien-être physique et mental, comme réduire la pression artérielle et améliorer la concentration et la concentration. "
Question : Quels Américains sont éclairés ?
« L'illumination est un concept subjectif qui peut signifier différentes choses pour différentes personnes. Elle est souvent associée à une compréhension spirituelle ou existentielle et à un sentiment de paix intérieure et de bonheur. Certaines personnes peuvent considérer que certains leaders spirituels, philosophes ou personnalités historiques sont « éclairés », mais en fin de compte, que quelqu'un soit considéré comme « éclairé » ou non est une question d'opinion personnelle.
Il serait injuste de supposer que certains Américains sont éclairés, et d'autres non. L'illumination n'est pas un état fixe, c'est un voyage et un processus de découverte de soi. Tout le monde a le potentiel d'être éclairé et cela ne se limite pas à un groupe spécifique de personnes. "
rencontre avec Joe Black

rencontre avec Joe Black

pour apprivoiser la présence permanente de Joe Black (la mort ayant pris le corps de Joe) comme préconisait Michel Eyquem
et se préparer à l'effacement
qui commence peut-être avec le choix du silence, en lien avec la conviction que nous ne savons rien;
donc opter résolument pour l'incompétence, l'inexpérience, l'ignorance, l'innocence
faire comme le nourrisson, bouche bée
faire comme Joe Black, goûter le monde et les gens avec la bouche
Chaque mot est comme une souillure inutile du silence et du néant, écrit ou dit Beckett
en ce qui me concerne, le seul mot qui ne me semble pas approprié dans cette citation, aujourd'hui, au point où j'en suis de mes mises au point, est le mot néant (fondement de la philosophie de l'absurde, lire La vallée du néant de Jean-Claude Carrière)
l'effacement, la mort (mystère) ne me semble pas
être chute dans le néant, néantisation
mais être dissolution de ce que que je crois être, corps vivant, personne identifiée-identifiable,
dissolution dans la mousse quantique
ou retour dans la mousse quantique des interconnexions d'où je suis sorti (miracle et mystère de la naissance),
virtuel devenu pour un temps réel (un éclair dans la nuit éternelle, dit Michel Eyquem, je dirais, un éclair de matière - qui est la vitesse la plus lente de la lumière - dans la lumière éternelle), redevenant virtuel...
à creuser, reformuler;
je lis ici ou là des exhortations à se connecter avec l'univers... mais on est nécessairement connecté, qu'on en est ou pas conscience
et le vouloir en conscience ne me semble pas apporter grand chose si ce n'est une satisfaction narcissique; je n'ai rien contre le narcissisme sous la forme s'aimer soi-s'aime
à poursuivre
L’humanité, l’éternelle migrante venue d’ailleurs 
Kyrill Nikitine
« La vérité est ailleurs. » (Fox Mulder, X-Files)
L’espèce humaine, un organisme purement terrestre ? Oui. Enfin, presque... Extraterrestre si l’on en croit ses lointaines, très lointaines origines !
Russie. Tcheliabinsk. Février 2013. Un astéroïde se désin- tègre à trente mille mètres au-dessus du sol en passant
dans l’atmosphère. L’énergie dégagée est l’équivalent de trente fois celle de la bombe atomique d’Hiroshima. Une onde
de choc ressentie jusqu’à soixante kilomètres
à la ronde. Peu après, la Nasa crée le premier Bureau de défense planétaire. Pour les États-Unis comme pour de nombreux pays, les astéroïdes sont désormais une menace ultime pour toute l’humanité. Pourtant, ce sont de ces astéroïdes qu’elle tirerait son origine !
Entre science et science-fiction, les sources de la vie n’ont effectivement plus de frontière. Il y a vingt-cinq siècles, le philosophe grec Anaxagore crée la théorie de la panspermie, ou comment la vie serait apparue sur Terre par le biais de bactéries extraterrestres. Elles auraient colonisé notre planète lors de bombardements d’astéroïdes. Une grande partie des hypothèses panspermiques sont aujourd’hui validées par la communauté scientifique internationale. Étrange destin que celui d’une espèce qui, après des millions d’années d’évolution, bombarde à son tour l’objet céleste qui lui aurait donné la vie mais qui pourrait la lui retirer définitivement.
Depuis plus de dix ans, de nombreux projets pour faire dévier certains astéroïdes sont à l’étude. Loin des films de science-fiction où il s’agit de les faire littéralement exploser à l’aide de missiles nucléaires, les stratégies s’appuient sur les lois de la physique. Une des premières idées fut celle du tracteur gravitationnel. Elle consiste à envoyer une sonde qui frôlerait l’objet céleste lors de son parcours. Avec la force gravitation- nelle, un effet d’attraction serait produit par la sonde. Dans un laps de temps assez court, la vitesse et la puissance de la sonde seraient ainsi suffisantes pour attirer en partie les forces de l’astéroïde et donc changer sa trajectoire. Mais les conditions pour qu’une telle mission soit un succès sont très incertaines. Il est presque impossible de savoir par des calculs exacts si les forces en action seront suffisantes pour produire la déviation. C’est donc la solution de l’impact cinétique qui a été retenue. Il s’agit d’envoyer une sonde « kamikaze » contre un astéroïde. De la collision se produira la déviation. Le 26 septembre 2022, la sonde Dart a ainsi impacté l’astéroïde Dimorphos, en orbite autour d’un plus gros, Didymos. La sonde a pu entrer en collision avec cet objet céleste de cent soixante mètres de diamètre, le faisant dévier de sa trajectoire initiale.
Aujourd’hui, la Nasa a mis à disposition un satellite, Neowise, afin de repérer tous les astéroïdes potentiellement dangereux pour notre planète – il y a plus de 700 000 astéroïdes répertoriés entre Mars et Jupiter. Capable de faire seize fois le tour de la Terre en une journée et équipé d’une caméra infrarouge, il peut mesurer la chaleur émise par les astéroïdes. Cette chaleur est essentielle pour comprendre leur trajectoire. N’ayant pas de champs magnétiques ni d’atmosphère les protégeant, une partie des astéroïdes sont « brûlés » par le rayonnement solaire selon leur position face au Soleil. Cela crée un effet de propulsion, tel un réacteur, pour l’astéroïde. Des changements de trajectoire peuvent être ainsi provoqués et menacer la Terre. Alors que les missions pour la « défense planétaire » se multiplient, le travail des exobiologistes s’accélère et nous conduit de surprise en surprise.
Revenons en arrière. Il y a cinq milliards d’années, un nuage de poussière appelé « nuage moléculaire » formait une partie de notre galaxie. Ce nuage mesurait plusieurs milliards de kilomètres, soit plusieurs centaines d’années-lumière. Apparu après une gigantesque explosion de supernova (implosion d’une immense étoile en fin de vie), le nuage était formé de débris d’étoiles et de particules lourdes (fer, aluminium...) éparpillées à travers toute la galaxie.
Par l’effet des forces gravitationnelles, toutes les particules du nuage se sont comprimées progressivement, augmentant la vitesse de rotation de ce dernier ainsi que l’énergie dégagée en son centre. De cette boule d’énergie est né le Soleil. Tout le reste de la matière s’est ensuite étiré pour former ce qui sera le disque du système solaire. Un processus qui aurait duré de dix à quinze millions d’années. C’est à cette période, un à deux milliards d’années après la formation de la Terre, que les premières traces de vie terrestre ont été observées. Une période qui fut également marquée par un bombardement incessant de météorites (fragments d’astéroïdes), résidus de planètes issus de la formation du système solaire. Tous ces objets célestes ayant percuté la Terre ont apporté des éléments chimiques indispensables à l’apparition de la vie. À commencer par l’eau ! L’hypothèse actuellement avancée par la communauté scientifique est celle d’une rencontre entre de l’eau extraterrestre et de l’eau purement terrestre. L’eau contenue dans les comètes ayant percuté la Terre contenait alors du deutérium, un dérivé d’hydrogène, tandis que l’eau qui provenait des gaz contenus dans le manteau terrestre en contenait beaucoup moins. C’est par le mélange de ces deux types d’eaux que serait apparue l’eau terrestre sous la forme d’état liquide que nous lui connaissons actuellement.
Mais l’eau ne serait que le début d’une longue liste d’éléments ensemencés sur Terre par les objets célestes. Deux météorites ont dévoilé dernièrement leurs secrets. La première est celle de Murchison, tombée en 1969 en Australie. La seconde est celle d’Orgueil, tombée en 1864 à proximité d’un village français. Toutes deux ont révélé le Graal des exobiologistes, les acides aminés. À la base de toutes les premières formations cellulaires se trouvent ces acides, des molécules qui, selon leur combinaison, forment les « briques de la vie ». Daniel Glavin et Jason P. Dworkin, chercheurs de la Nasa, ont ainsi pu analyser la roche de Murchison et détecter la présence de près de soixante-dix acides aminés dont huit font partie des protéines de tous les êtres vivants. D’autres molécules comme les purines et les pyrimidines ont également été décelées. Ces dernières sont à la base de la constitution de l’ARN et de l’ADN.
Dès lors, une interrogation est dans tous les esprits : quel fut le degré de développement de toutes ces molécules extraterrestres lorsqu’elles se sont retrouvées sur Terre ? Si les acides aminés ne peuvent se développer sur les astéroïdes à cause des conditions extrêmes, ces roches auraient pu en revanche en contenir pour les amener « intacts » sur Terre. Il est possible, en effet, de faire voyager des acides aminés dans un milieu très froid, en provenance d’une étoile très lointaine. Ils auraient alors poursuivi leur évolution sur Terre sous certaines conditions. Ces conditions étant celles des océans terrestres (la soupe nutritive), propices au développement multi-cellulaire de la chaîne de la vie. Quel que soit leur degré d’évolution à leur arrivée, ce qui est sûr, selon ces chercheurs, c’est qu’il aura fallu les conditions exceptionnelles de notre planète pour que ces rencontres moléculaires puissent faire apparaître les « briques de la vie ». Car, afin de former l’ADN, il faut non seulement de l’eau et du carbone, mais il faut également du potassium qui vient du « lessivage » des continents par la pluie. Un processus lui-même stabilisé par l’influence de la Lune et ainsi de suite. Une liste de facteurs infiniment longue pour arriver jusqu’à l’être humain ! L’évolution de notre planète a ainsi pu offrir une stabilité climatique pérenne pour que tous ces ingrédients éparpillés dans l’univers puissent aboutir au miracle de la vie. Car, pour l’instant, malgré toutes les explorations, il n’y a pas de système équivalant au système solaire dans l’univers. Aussi incroyables que puissent être les hypothèses de la panspermie, elles expriment une chose certaine : tous les êtres vivants de la Terre gardent en eux la trace des phénomènes physiques extraterrestres qui ont eu lieu autour du Soleil il y a plusieurs milliards d’années.
Revue des deux mondes FÉVRIER 2023 pages 131 à 134
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si je mets en ligne cet article et ce lien, c'est non pas pour croire à cette diversité d'hypothèses, sans parler d'autres hypothèses 
- celles de Brandon Carter : principes d'anthropie
- celle d'Edgard Gunzig : "L’histoire cosmologique de l’Univers ne résulterait pas de l’explosion mathématique, cataclysmique, infinie de Tout dans Rien, le Big Bang, mais émergerait physiquement, sans fracas énergétique, d’une instabilité d’un vide quantique primordial soumis aux effets de son autogravitation répulsive.
Cette propriété déterminante ouvre la voie à des histoires cosmologiques inconcevables dans le cadre de la cosmologie einsteinienne classique : l’expansion de l’univers naissant est exponentiellement accélérée, sans commune mesure avec l’expansion décélérée du modèle cosmologique standard, c’est une inflation cosmologique. Cerise sur le gâteau : c’est elle qui éradiquerait un grand nombre de ses pathologies et énigmes." (Le siècle de Marcel Conche, pages 101 à 109)
- Carlo Rovelli
car comme on le voit, l'imagination des scientifiques est aussi féconde que l'imagination des poètes, des religieux, des mystiques, des charlatans, des ésotéristes, des philosophes ...
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un tel article et bien d'autres me confortent dans cette croyance : nous ne savons rien et nous ne saurons jamais rien;
pas de réponses à nos questions sur origines et fins
la vie est miracle et mystère
la mort, ce que l'on appelle ainsi, est mystère
d'où l'option du silence et de l'effacement
«Notre ADN est un bio-coordinateur», disent les scientifiques russes. 
Des recherches scientifiques expliquent les phénomènes tels que la clairvoyance, l'intuition, les actes spontanés de guérison et d'auto-cure et d'autres. 
Lorsque les scientifiques ont commencé à découvrir le monde de la génétique, ils ont compris l'utilité d'uniquement 10 % de notre ADN. 
Le reste (90%) a été considéré comme « ADN POUBELLE », c'est-à-dire sans fonction pour le corps humain. 
Cependant, ce fait était un motif de questionnement, car certains scientifiques n'ont pas cru que le corps physique apporterait des éléments qui ne seraient pas utiles. 
Et c'est ainsi que le biophysicien russe et biologiste moléculaire Pjotr Garjajev et ses collègues ont commencé des recherches avec des équipements « de pointe » pour rechercher les 90 % de l'ADN non compris. 
Et les résultats présentés sont fantastiques, atteignant des aspects précédemment considérés comme « ésotériques » de notre ADN. 
QU'EST-CE QUE LES RECHERCHES SONT EN TRAIN DE MONTRER ? 
1. L'ADN a une capacité télépathique 
D'après les dernières recherches, les scientifiques ont conclu que notre ADN est récepteur et transmetteur d'informations au-delà de l'espace-temps. 
Selon ces recherches, notre ADN génère des schémas qui agissent dans le vide, produisant des « trous de ver » magnétisés ! Ce sont des « trous de ver » microscopiques, similaires aux « trous de ver » perçus dans l'univers. 
On sait que les « trous de ver » sont comme des ponts ou des tunnels de connexions entre des zones totalement différentes de l'univers, par lesquels l'information est transmise en dehors de l'espace et du temps. 
Cela signifie que l'ADN attire l'information et la transmet aux cellules et à la conscience, une fonction que les scientifiques considèrent comme l'internet du corps physique, mais bien plus avancé que l'internet qui pirate nos ordinateurs. 
Cette découverte porte à croire que l'ADN possède quelque chose que l'on peut appeler télépathie inter-spatiale et interdimensionnelle. En d'autres termes, l'ADN est ouvert aux communications et s'y montre sensible. 
Les recherches liées à la réception et à la transmission d'informations via l'ADN expliquent les phénomènes tels que la clairvoyance, l'intuition, les actes spontanés de guérison et d'auto-cure et d'autres. 
2. Reprogrammation de l'ADN à travers l'esprit et les mots 
Le groupe de Garjajev a également découvert que l'ADN possède un langage propre, contenant une sorte de syntaxe grammaticale, semblable à la grammaire du langage humain, et les amenant à conclure que l'ADN est influençable par des mots émis par l'esprit et par la voix, confirmant l'efficacité des techniques d'affirmation, d'hypnose (ou auto-hypnose) et de visions positives. 
C'était une découverte impressionnante, car il est dit que si nous adaptons les fréquences de notre langage verbal et des images générées par notre pensée, l'ADN se reprogrammera, acceptant un nouvel ordre et une nouvelle règle, à partir de l'idée qui est transmise de l’intérieure. 
L'ADN, dans ce cas, reçoit les informations des mots et des images de la pensée et les transmet à toutes les cellules et molécules du corps, qui sont commandées selon le nouveau schéma émis par l'ADN. 
Les scientifiques russes sont capables de reprogrammer l'ADN dans des organismes vivants en utilisant les bonnes fréquences de résonance ADN et obtiennent des résultats assez positifs, en particulier dans la régénération de l'ADN endommagé ! 
Ils utilisent pour cela la lumière laser codée comme langage humain pour transmettre des informations saines à l'ADN et cette technique est déjà appliquée dans certains hôpitaux universitaires européens, avec succès dans différents types de cancer de la peau. Le cancer est guéri, pas de cicatrices restantes. 
3. L'ADN répond aux interférences de la lumière laser 
Continuant sur cette ligne de recherche, le chercheur russe Dr Vladimir Poponin a mis l'ADN dans un tube et envoyé des rayons lasers à travers lui. Lorsque l'ADN a été retiré du tube, la lumière laser a continué à spiraler dans l'ADN, formant comme des petits chakras et un nouveau champ magnétique autour du tube, plus grand et plus lumineux que le précédent. 
L'ADN s'est avéré agir comme un cristal lorsqu'il entraîne la réfraction [déviation d'une onde] de la Lumière, la conclusion étant que l'ADN irradie la lumière qu'il reçoit. 
Cette découverte a amené les scientifiques à mieux comprendre les champs électromagnétiques autour des gens, tout comme ils ont compris que les irradiations émises par les guérisseurs et les sensitifs se produisent selon ce même schéma : recevoir et rayonner, augmenter le champ électromagnétique autour et le remplir avec de la lumière.
Prenez le commandement de votre Être ! 
Les recherches sont encore en phase précoce, et les scientifiques pensent qu'ils vont encore découvrir beaucoup d'autres choses intéressantes ! 
Les conclusions provisoires nous encouragent à continuer avec les techniques d'affirmations positives, en prenant soin de nos pensées et des images qu'elles génèrent, afin que les transmissions soient conformes à la santé, au bien-être et à l'harmonie, non seulement à l'ADN, mais aussi à l'ensemble du corps. 
Je suis sûr que votre ADN vous remercie pour vos informations positives transmises !
Que diriez-vous d'améliorer vos transmissions verbales et mentales ? 
Communiquez positivement avec votre corps et reprogrammez votre ADN !
Remarque : 
Toutes les informations contenues dans le texte ci-dessus sont contenues dans le livre « Vernetzte Intelligenz » von Grazyna Fosar und Franz Bludorf, ISBN 3930243237, résumés et commentés par Baerbel.
 
 

point de vue de Michel Schwab sur l'article ADN reproduit par Thierry Zalic sur sa page, que j'avais moi-même archivé : 

l’état d’esprit actuel, un soupçon confusionnel.
Nous sommes conscients de vivre un changement fondamental de paradigme,
De fait l’ensemble de nos modèles culturels, scientifiques et sociaux sont en plein effondrement.
On peut s’interroger sur la pertinence de chercher à comprendre et à adapter des concepts innovants sur des fondements obsolètes.
Le moment est opportun d’abandonner nos croyances et de nous réinventer.
Plus on plonge dans le paradigme quantique, plus on se rend compte que l’expression devient intellectuellement inexprimable, il n’y a donc pas de raison à investir dans ce domaine.
C’est pourquoi restons prudent quant à l’amalgame « de la quantique » avec des concepts d’origines diverses et qui n’appartiennent plus au monde actuel. C’est un peu la tendance actuelle.
Il y a bien sur un réel questionnement à engager, mais chaque approche, chaque mot et même la ponctuation, méritent d’être reconsidérés et étalonnés avec une justesse accessible uniquement dans le moment présent… et là est toute la difficulté …. Nous passons d’une projection extérieure échafaudée sur des aspects culturels, scientifiques et sociaux à une projection intérieure, caractérisée par le vécu du moment présent.
De fait l’expression du vécu devient extrêmement simple,
mais impossible à intégrer du fait de l’absence de réseaux neuronaux et de schémas cognitifs adéquats.
D’où la nécessité d’effectuer « un saut quantique/lâcher prise » et pour cela il n’y a rien à faire d’autre que de perdre la raison, là est le challenge de l’accessibilité au monde nouveau.
Cela est juste un jeu de l’Esprit !
Il n’y a rien à comprendre, rien à apprendre, rien à faire, rien à acheter, rien à argumenter, juste Apprécier ce qui est !
Tout étant illusion, tout est parfait.
Il n’est plus nécessaire de débattre sur quoi que ce soit, simplement changer de point de vue.
Partager une approche quantique est devenu aujourd’hui, dans le cadre de la dystopie ambiante, extrêmement délicat, même auprès de personnes éveillées.
Imagine simplement engager des échanges sur une telle approche avec la plupart de nos collègues thérapeutes, leur expliquer qu’aujourd’hui, une thérapie puisse être un non sens et que demain, ils seront remplacés par un téléphone portable qui conditionnera avec brio la vie de tout un chacun et ce jusqu’à une potentielle immortalité. Ou mieux encore par rien du tout !
Alors pourquoi débattre sur la métaphysique… foutons nous la paix.
Nous accédons aujourd’hui à l’ur-quantique, la science du miracle, qui est simplement conditionnée par l’adoption d’une attitude adaptée que l’on peut qualifier de « quantique »….
Cela pourrait être le seul point sur lequel focaliser notre attention.
Transmettre la notion « d’attitude quantique…. » et laissons le miracle agir….
En d’autres termes c’est ce que nous pourrions appeler accéder au Paradis
ou le nirvana….
Ce point de vue participe évidemment à l’effondrement systémique et programmé de l’Humanité.
Le moment est venu de se réinventer…. C’est maintenant ou « jamais
»…
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dans ce commentaire, le mot important pour moi est attitude que je reçois comme un accord de tout l'être, corps-esprit-âme, non séparés, ne faisant qu'un,  avec une disposition choisie, par exemple, la compassion comme attitude n'est pas un sentiment suscité par un événement, elle précède l'événement, elle est compassion pour tout ce qui existe et n'exige aucune action particulière (porter secours...)
à généraliser, cela donne l'attitude d'acceptation : tout accepter, rien à corriger, rien à modifier en soi, accepter que les vieux schémas (juger par exemple) me traversent l'esprit puis passent, que les vieux sentiments de possession m'habitent un instant puis passent...
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ce commentaire sur l'attitude quantique comme laisser agir le miracle et le mystère que je vois comme un miracle d'amour (l'amour de la Vie pour toutes les vies qu'elle crée) me fait penser à l'entreprise de David Bohm avec la langue à inventer qu'il appelle le rhéomode
l'anthologie nègre de Blaise Cendrars; qui va exiger le changement de titre ?

l'anthologie nègre de Blaise Cendrars; qui va exiger le changement de titre ?

L’HOLOMOUVEMENT SILENCIEUX SANS DIRECTION NI BUT

Pour quelles raisons le moment présent et le silence sont-ils importants? Parce que l’univers, dans sa totalité, doit être considéré comme l’unité organique d’un seul et même Vivant. Celui-ci est animé par un seul et même mouvement englobant et dominant tous les mouvements se déployant dans tous les niveaux d’énergies et toutes les dimensions. David Bohm le désigne par l’expression d’« Holomouvement ». L’Holomouvement est complètement différent de tous les mouvements que nous connaissons. Ceux-ci sont conditionnés par les coordonnées de temps, d’espace, de causalité. Ce sont des mouvements linéaires. L’Holomouvement est un mouvement de création, intemporel, a-causal, non-linéaire, sans direction. Il peut être considéré comme le battement de cœur du Grand Vivant, mais cette expression n’est pas adéquate parce qua le mot « battement » implique des coordonnées de temps et d’espace.

Ceci nous montre l’importance de l’invention d’un nouveau langage. Nous nous heurtons ici, uns fois de plus à une impossibilité parce que de toute évidence les langages qui nous sont accessibles portent les empreintes indélébiles du temps, de l’espace, de la causalité. Telles sont les raisons pour lesquelles les formes les plus dépouillées de l’expérience mystique évoquent la nécessité du silence. De ce point de vue, l’accord est complet entre Krishnamurti, Maître Eckhart, la Ch’an, la Taoïsme, l’Advaïta Védanta, le Soufisme, etc.

Nous ne soupçonnons pas l’ampleur de la corruption qu’engendre l’emploi du langage commun dans notre vie intérieure. Un défilé constant de mots en trouble la quiétude. Il n’y a pas de pensée sans mot. Ces échos du passé, porteurs, la plupart, de valeurs absolument fausses font obstacle à la perception du Présent, Nous subissons presque tous, sans réagir, le vacarme d’un langage négatif qui se limite à la mesquinerie de nos auto-occupations.

David Bohm souligne le rôle nocif du langage et le rôle important qu’il joue dans l’obscurcissement de la vraie nature de la Réalité.

Selon Stan Grof, « le langage contribue à créer la fausse notion d’éléments statiques, non changeants dans un monde, qui, par nature, est lui-même un processus dynamique. En même temps, il soutient l’illusion d’entités séparées dans un monde de plénitude indivise.

La clé du rôle instrumental du langage, qui nourrit la perception fragmentée (fausse) du monde et la pensée en termes d’entités séparées interagissantes est la structure verbe/objet des phrases qui caractérisent le langage moderne. Bohm a développé un nouveau mode expérimental de langage : le Rhéomode, qui insiste sur le processus de Plénitude indivise, en donnant une fonction basique au verbe, de pré­férence au nom.

Nous trouvons ici uns tentative d’application dans le langage des deux aspects de l’Univers. D’abord le Vivant, ensuite le résiduel intervenant à titre second et dérivé. Tous deux sont englobés dans l’Holomouvement, mais le Verbe reste toujours prioritaire par rapport à l’objet. Il n’y a pas d’objet, pas de chose, pas d’entité. Il n’y a que des processus. Il n’y a que des événements. Nous devrons le répéter inlassablement. Il existe une véritable perfidie du langage. La presque totalité de l’espèce humaine actuelle est entièrement piégée dès la naissance, et même avant celle-ci.

Un exemple de la difficulté d’évoquer l’Holomouvement se trouve su cours des dialogues entre Krishnamurti et David Bohm. Faute de terme adéquat ils n’ont d’autre possibilité que celle d’utiliser l’expression paradoxale d’un mouvement qui n’est pas du mouvement (semblable à celui qui nous est familier). C’est ce que nous avons désigné dans nos essais par « mouvement de création ». Celui-ci se situe au niveau de ce que David Bohm appelle la « source » ou l’ordre super-impliqué.

Mais le silence n’est pas l’absence de bruits extérieurs, de paroles. Le silence véritable est le Présent par excellence. Le seul obstacle au silence est formé par le vacarme permanent de la pensée. L’activité continuelle du mental s pour objet essentiel des éléments liés à notre auto-occupation. Ces éléments sont constitués par des échos résiduels de notre pensée. Ceux-ci sont eux-mêmes liés aux mémoires de l’inconscient collectif que Krishnamurti appelle l’« égo de l’humanité ».

En l’absence de ces mouvements habituels, mesquins, inutiles et destructeurs pour la plupart, nous accédons naturellement à l’état de silence créateur. Dès cet instant la nécessité d’avoir recours à une autre forme de langage disparaît. Pourquoi ?

Dans le silence véritable se révèle la présence d’une plénitude d’énergie, de conscience, d’amour éclipsant tout recours ou toute nécessité d’un langage.

L’Holomouvement se suffit à lui-même. Il englobe la dualité de l’expérimentateur et de l’expérience dans l’intimité d’uns lumière dont la clarté révèle l’incomplétude du langage habituel.

Nous abreuvant d’instant en instant à la Source d’énergie et de lumière du Présent, nous sommes à tel point comblés de richesses intérieures qu’il est naturel qua celles-ci débordent dans ce qui reste de nous physiquement et nous suggèrent le partage.

Nous nous heurtons dès lors à ces difficultés de communication inhérentes aux limites du langage habituel. Ceci est d’autant plus évident qu’il est indispensable d’associer dans notre commentaire le silence véritable au Vide. Nous avons insisté sur le fait paradoxal de la plénitude du Vide. Précisons ici que le Vide doit être compris comme l’absence complète de toutes nos valeurs habituelles, images, souvenirs, formes, mots, échos du passé. Le « vide » dont il est question ici ne peut être confondu avec le néant,

L’UNIVERS S’AUTOGENERE

En quoi chaque instant présent est-il unique ?

Chaque instant présent est unique parce que l’univers n’est pas une gigantesque mécanique dont les rouages tournent toujours de la même façon. Il n’y a jamais de répétitions. Au contraire ! L’Histoire de l’évolution est celle d’uns prodigieuse aventure dont les rythmes se situent en dehors des lois connues du hasard ou de l’anti-hasard. Ainsi que le souligne I. Prigogine, les processus de la nature comportent une prédominance d’irréversibilité, de création et d’improvisation. Chaque instant présent comporte un patrimoine informationnel absolument unique qui ne se présentera plus jamais. Son contenu change constamment. En plus de ce qui précède, chaque instant est en inter­action avec les changements qui se produisent dans les autres dimensions ou plans de l’univers.

Les intuitions des sagesses antiques sont confirmées par les sciences nouvelles de 1988. Celles-ci enseignent que tous les événements illustrant l’histoire d’un univers sont mémorisés sous forme de champs indestructibles. Le patrimoine informationnel de l’univers s’accroît donc constamment en vertu de l’indestructibilité des enregistrements mémorisés. Chaque instant présent est donc différent et unique.

Ce processus de mémorisation constante constitue l’une des forces axiales présidant au devenir évolutif. L’énigme apparente des mutations est en voie de résolution. Les mutations sont plus apparentes que réelles.

La soudaineté des changements évolutifs est la manifestation d’un processus constant et lent de mémorisation se poursuivant dans d’autres dimensions de l’univers, invisibles à nos yeux, mais très réelles...

Robert Linssen, site maaber.org

auteur du livre, Krishnamurti, précurseur du III° millénaire

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lecture Arsenic et Eczéma / 27 janvier 19 H 30 / COMONI / Le Revest

18 Janvier 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #lecture, #théâtre, #écriture

Arsenic et Eczema / Alain Cadéo / Au coeur du monde / François Mouren-Provensal
Arsenic et Eczema / Alain Cadéo / Au coeur du monde / François Mouren-Provensal
Arsenic et Eczema / Alain Cadéo / Au coeur du monde / François Mouren-Provensal
Arsenic et Eczema / Alain Cadéo / Au coeur du monde / François Mouren-Provensal

Arsenic et Eczema / Alain Cadéo / Au coeur du monde / François Mouren-Provensal

Lecture à deux voix Alain Cadéo et François Mouren-Provensal
Un bouchon, une fuite, sur la même conduite, le 109 qui porte bien son numéro, dans les entrailles de Paris deux égoutiers  Arsenic et Eczéma intervenant sans d’abord se connaître, faisant connaissance  et faisant la rencontre qui change tout, la rencontre du fantastique mythologique dans les dédales, les ombres projetées, les puanteurs, les sons sourds du labyrinthe  infernal.

Alain Cadéo le style et la manière
Alain Cadéo, romancier, auteur dramatique depuis 40 ans est l’auteur de nombreux ouvrages (nouvelles, romans, textes, pièces de théâtre), dont « Stanislas » (1983), premier prix Marcel Pagnol 1983 ou encore Macadam Epitaphe (1986), Plume d’Or Antibes et Prix Gilbert Dupé.

Vendredi 27 janvier  à 19 h 30 salle Pétrarque, maison des Comoni, Le Revest 
Lecture par Alain Cadéo et François Mouren-Povensal. 
Entrée libre. 
Signatures d’ouvrages et pot de l’amitié.
 
Alain Cadéo, installé à Evenos, auteur de la pièce Arsenic et Eczéma, lit son personnage au téléphone, avec sa lampe frontale d'égoutier intervenant sur le 109 pour une fuite
au bout du fil, à Marseille, François Mouren-Provensal lit l'autre égoutier équipé de sa lampe frontale intervenant lui aussi sur le 109 mais pour un bouchon
le vendredi 27 janvier à 19 H 30, ils seront sur la scène de la Maison des Comoni au Revest
entrée libre pour 45 à 50’ dans le cadre des nuits de la lecture 2023 dont le thème est la peur
peur ? 
quelles peurs ? qui a peur ? de quoi ? de qui ? 
y a-t-il des raisons d'avoir peur en janvier 2023 ?
faut-il se mettre à l’abri ? où peut-on se mettre à l'abri ? 
aux abris ! dans les caves, dans les égouts !
 
Alain Cadéo, installé à Evenos, auteur de la pièce Arsenic et Eczéma, lit son personnage au téléphone, avec sa lampe frontale d'égoutier intervenant sur le 109 pour une fuite; au bout du fil, à Marseille, lui répond l'autre égoutier équipé de sa lampe frontale intervenant lui aussi sur le 109 mais pour un bouchon, François Mouren-Provensal le vendredi 27 janvier à 19 H 30, ils seront sur la scène de la Maison des Comoni au Revest  entrée libre

Alain Cadéo, installé à Evenos, auteur de la pièce Arsenic et Eczéma, lit son personnage au téléphone, avec sa lampe frontale d'égoutier intervenant sur le 109 pour une fuite; au bout du fil, à Marseille, lui répond l'autre égoutier équipé de sa lampe frontale intervenant lui aussi sur le 109 mais pour un bouchon, François Mouren-Provensal le vendredi 27 janvier à 19 H 30, ils seront sur la scène de la Maison des Comoni au Revest entrée libre

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Oreilles d'orme / Claire Salin

10 Janvier 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #écriture

Quoi faire pour le bonheur des champs
Sous quelle étoile retourner, Mécène,
Et aux ormeaux attacher les vignes comme il faut

Quel souci des vaches
Quel entretien pour obtenir des troupeaux
Et pour les abeilles rares quelle expérience
C’est ici que mon chant commence.

Virgile, Géorgiques

Oreilles d'orme de Claire Salin

Oreilles d'orme de Claire Salin

Vient de paraître

Oreilles d'orme de Claire Salin

62 pages, format 13,5 X 20,5

 

Photographie de couverture : Jean-François Vincent

ISBN 978-2-35502-136-7

PVP 12 €

5° titre sur 5 de l'abonnement 2022

en diffusion auprès des abonnés 2022 depuis le 9 janvier 2023

en  diffusion-distribution par Soleils à partir du 20 janvier 2023

Soleils

3 rue Jean Dollfus 75018 Paris

0145488462

JACQUES vit ici depuis le milieu des années 80. Nous sommes dans le Boischaut. Personne ne sait situer le Boischaut sur une carte. Il faut l’habiter, ou avoir lu George Sand pour le connaître. C’est là que la bonne dame de Nohant aimait à placer l’action de ses romans, dans ce coin de Berry autour de La Châtre, où les collines boisées alternent avec les prés pour le bétail et les champs cultivés. Ici, le paysage tranquille et humble n’a pas l’orgueil et la fierté des montagnes élevées, des touffeurs méditerranéennes ou des plages étendues. [...]

Claire Salin

 

Claire Salin s’est formée à Paris, à l’école Boulle, dans l’atelier de sculpture sur bois de Patrick Blanchard et Yorane Lebovici. Elle en est diplômée en 2007.

L’atelier ouvre ses portes en 2012. Il est installé dans le Berry, en limite de Creuse et d’Auvergne, à deux pas de la mythique forêt de Tronçais. Ce voisinage des arbres, de la forêt et le contact avec les scieurs l’amène à pousser plus loin la connaissance de la matière. Les premiers arbres sont récoltés et sciés dès cette période.
Elle rencontre un éleveur de moutons du village, déçu du peu de valeur accordée à la laine de ses brebis. Cela la décide à se lancer en 2009 dans la valorisation de cette matière aussi belle que délaissée. Elle se forme à la sélection des fibres et des toisons, et aux bases pour la transformation en filature aux côtés de Nadine Sin­geot, experte lainière.

Au fil de recherches et de tâtonnements, la laine et le bois se mêlent dans les créa­tions en mobilier.
L’une comme l’autre sont des matières vivantes. Pour mieux les comprendre, elle va les chercher « à la source ». Récolter le bois quand il est encore arbre, la laine encore toison. Ainsi, elle collabore avec des agricul­teurs, paysagistes, élagueurs. Ils lui four­nissent les arbres qui deviendront sculp­tures et meubles. Elle se déplace dans les fermes, de troupeau en troupeau, pour récolter la laine. Et aussi, depuis 2020, pour tondre les moutons.
À son tour, elle transmet les savoir-faire et techniques acquis au fil du temps. Aux sta­giaires de passage à l’atelier, et pendant un temps comme professeur de sculpture et design dans une école d’arts municipale.

 

Les Cahiers de l'Égaré ont choisi d'éditer Claire Salin parce qu'elle s'inscrit de façon originale dans la tradition des métiers d'art; nous avons affaire à une jeune femme qui travaille le bois de sa région, orme en particulier, qui élève ses moutons, tond, carde et qui crée du mobilier combinant bois, laine, des horloges ... 

Oreilles d'orme pourrait être le premier titre d'une collection donnant la parole à des femmes créatrices (papier végétal comme Aïdée Bernard, mobilier comme Claire Salin, installation comme Katia Ponomareva, photographie du bel aujourd'hui comme Annie Bergougnous); à suivre

bois moutons laine le comité éditorial au travail avec Claire Salin
bois moutons laine le comité éditorial au travail avec Claire Salin
bois moutons laine le comité éditorial au travail avec Claire Salin
bois moutons laine le comité éditorial au travail avec Claire Salin

bois moutons laine le comité éditorial au travail avec Claire Salin

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Glups / Gérard Lépinois

29 Décembre 2022 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #écriture

illustration de couverture Jacques Grieu

illustration de couverture Jacques Grieu

vient de paraître

Glups de Gérard Lépinois
 
C’est l’histoire d’un homme qui prend sur son palier une balle dans la tête. Alors qu’il n’est pas tout à fait tombé dans l’inconscience, sa fille sort, lui prend la main et lui dit : « Je t’aime, maman t’aime, Robert t’aime, le chat t’aime, la commode t’aime, le sucrier aussi et le chéquier dans le tiroir de gauche. »
 
«Nous sommes le peuple qui manque» : nous sommes le manque qui peuple, empêché de faire peuple, qui commence à le faire en cessant d’être un manque.
 
172 pages
13,5 X 20,5, PVP 15 €
ISBN 978-2-35502-137-4
 

Glups est un dossier, nommé d’emblée ainsi, choisi au sentir pour une certaine forme de fantaisie, de mélange, d’ancrage, dans l’actualité aussi, afin d’être retravaillé, filtré, ajusté dans l’écriture, mais sans attenter à la spontanéité première, rien ajouter, ni rien monter en dehors des exclusions.

Gérard Lépinois

 
en cours de diffusion auprès des abonnés 2022
 
diffusion-distribution à partir de janvier 2023 par
Soleils Diffusion
3 rue Jean Dollfus
75018 Paris
0145488462
 
GLUPS
Gérard Lépinois
Les Cahiers de l'Egaré.
« Je ne suis pas grand-chose, sinon illusoire, dont on puisse dire qu'on m'a ».
« De plus, on prend souvent des paquets d'amertume et même au calme persiste un mal de mer ».
Je me suis glupser l'esprit, comme une bouteille qu'on décapsule, pour entrer dans une langue qui n'était pas mienne, mais qui pouvait bien réunir toutes les autres dans son souci d'approfondissement.
Dans sa postface, qu'il serait sans doute utile de parcourir avant d'accéder au corps du livre à proprement parler, Gérard Lépinois explique : « Ce texte travaille le trait de langage – au-delà du slogan publicitaire ou politique, de l'aphorisme moral ou philosophique, du dicton. et la rythmique d'une accumulation de ces traits, ce qui m'importe depuis longtemps. Impression d'avalanche, et réglée et surtout inréglable ».
Gérard Lépinois joue avec des images fortes, et il pousse l'écriture à ses extrémités au moyen du détournement du fond, de la forme. Car il sait combien le sens est coquin : il se dérobe lorsqu'on tente de l'atteindre, et apparaît furtivement lorsqu'on croit s'en éloigner le plus. 
Il s'agit donc de provoquer une succession de secousses, de chocs, pour créer des étincelles comme par effet de frottement de silex. 
Alors, il devient important pour l'écrivain de se rapprocher le plus près possible, le plus souvent possible aussi, de cet état où une parole brute peut éclore dans la zone floue d'une conscience non encore soumise à son surmoi censeur. 
Gérard Lépinois écrit : « Une nappe vivante de dissonances fécondes, y compris lorsqu'elles jouent avec le mauvais goût, vaut mieux qu'une harmonie moribonde de consonances. ». Ainsi, 
si « la perfection s'appelle elle-même et intimide les autres, l'imperfection peut rappeler une exigence commune. »
Alors, le travail de l'écrivain ne résiderait-il pas justement en cela ? A casser les stéréotypes et clichés qui ne permettent aucune étanchéité entre les différents registres langagiers pour inventer un nouveau langage mêlant les formes habituelles (langue courante, poétique, littéraire, et même philosophique) ? Un langage qui, sans écarter arbitrairement une forme ou une autre, laisserait se côtoyer sans clivage le sombre et le lumineux, le brut et le raffiné, le beau et le démoniaque ? 
Le mieux, dit-il, « ce serait de pouvoir mourir de rire en un léger survol du drame qu'on vit. Mais il faudrait devenir un clown majeur pour rire de son effroi jusqu'à l'extinction de son petit feu ». 
L'écriture de Gérard Lépinois s'apparente aussi à une quête sonore, une partition nouvelle à inventer. Parce que, dit-il « une musicalité, non sans cacophonie, de la langue peut ouvrir à des partitions inouïes, possiblement élucidantes. "
 
Les blancs prévus entre les diffférents slogans, aphorismes, formulettes magiques, dictions absurdes, invitent le lecteur à combler les espaces prévus pour y loger ses propres mots, sa propre pensée. 
N'y a-t-il pas dans toute lecture une part importante et si peu reconnue constituée par l'élaboration d'un livre par son lecteur ? Parce que Gérard Lépinois en est particulièrement conscient, son essai propose une place au lire, et en cela, au dé-lire de ses lecteurs.
« Un certain ordre est l'affaire du délire de tous, mais entendu comme un art multifacette de la langue, de la pensée, de l'action politique, de l'amour, et même d'une cuisine qui nourrit non seulement la chair mais l'os. »
Ainsi, si l'écrivain se risque dans des chemins inempruntés pour une exploration toujours plus approfondie de la langue et de tous ses possibles, une invitation est également faite au lecteur, celle de s'autoriser à sortir de sa zone de confort pour permettre à son étonnement d'advenir.
Lire Gérard Lépinois, c'est s'accorder un rendez-vous certain avec cet inattendu.
Rachel Kaposi.
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Conversation dans un compartiment de 1° classe / Marc Israël-Le Pelletier

13 Décembre 2022 , Rédigé par grossel Publié dans #auteurs de théâtre, #cahiers de l'égaré, #théâtre, #voyages, #écriture

Conversation dans un compartiment de 1° classe de Marc Israël-Le Pelletier vient de paraître, en cours de diffusion auprès des abonnés; disponible à partir de janvier chez Soleils Diffusion
Conversation dans un compartiment de 1° classe de Marc Israël-Le Pelletier vient de paraître, en cours de diffusion auprès des abonnés; disponible à partir de janvier chez Soleils Diffusion

Conversation dans un compartiment de 1° classe de Marc Israël-Le Pelletier vient de paraître, en cours de diffusion auprès des abonnés; disponible à partir de janvier chez Soleils Diffusion

Né en France, Marc Israël-Le Pelletier vit en Amérique du Nord depuis plus de trente-cinq ans. C’est à New York, en 1995, qu’il rédige sa première pièce, Le Globe, produite par France Culture en 1999 et publiée en 2006 par les éditions Théâtrales. Il est aujourd’hui l’auteur d’une soixantaine de textes de théâtre. Depuis quelques années, il se consacre aussi à la fiction. À cet égard, il a écrit plusieurs nouvelles parues dans les ouvrages collectifs publiés par les Cahiers de l’Égaré.

 

Conversation dans un compartiment de 1re classe met en scène trois personnages dans un huis-clos ayant pour décor un TER parti de Chambéry à destination de Paris. H1, homme ayant la soixantaine, guindé et arrogant, le type même du cadre supérieur réac., s’attaque vivement au Vice-Président de la multinationale pour laquelle il travaille. H2, jeune cadre nouvellement engagé, écoute son aîné sans pour autant prendre position. Le troisième personnage, le contrôleur du train, un homme d’une cinquantaine d’années, représentant le bon droit, involontairement deviendra le déclencheur du dénouement dramatique de ce texte.

272 pages, format 13,5 X 20,5

ISBN 978-2-35502-126-8

PVP 18 €

Conversation dans un compartiment de 1° classe de Marc Israël-Le Pelletier vient de paraître, en cours de diffusion auprès des abonnés 2022

disponible à partir de janvier chez Soleils Diffusion-Distribution

3 Rue Jean Dollfus, 75018 Paris

01 45 48 84 62

 

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