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Les Cahiers de l'Égaré
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Fragments de l'amour / Yvon Quiniou

9 Janvier 2019 , Rédigé par grossel

2019 s'inaugure aux Cahiers de l'Égaré avec Fragments de l'amour du philosophe Yvon Quiniou

2019 s'inaugure aux Cahiers de l'Égaré avec Fragments de l'amour du philosophe Yvon Quiniou

BAT (bon à tirer) signé le jeudi 3 janvier 2019; livre arrivé le mardi 8 janvier; efficacité de l'imprimerie Corlet Numéric qui a déjà imprimé 3 Cahiers de l'Égaré depuis la liquidation de Horizon, mon éditeur historique.

Fragments de l'amour / Yvon Quiniou / Les Cahiers de l'Égaré

13,5 X 20,5, 124 pages, PVP :12 €

ISBN 978-2-35502-095-7

Présentation

« Les sentiments ne se décrivent bien que par leurs effets »

Rousseau, Les Confessions

Yvon Quiniou, philosophe auteur de nombreux livres, change ici de registre. Il se plonge dans l’évocation littéraire de son rapport à l’amour depuis son enfance. Affirmant qu’il a « toujours été amoureux », il décrit ses expériences affectives successives avec leur poésie propre, et, surtout, sa rencontre avec sa femme. Il n’hésite pas à raconter les moments forts qui s’en sont suivis, associés à des lieux que ses sentiments ont transfigurés et qui restent gravés en lui comme des photos mentales indestructibles. Mais l’amour est une chose complexe et le philosophe (ou le psychologue) réapparaît, qui en analyse les divers aspects, voire les contradictions : la séduction, l’admiration source ou effet de ce sentiment, le partage, la fusion des corps et des êtres (qui n’est pas leur confusion !), la jalousie qui lui paraît inévitable, mais aussi qui peut le mettre en danger. En filigrane, on pourra retrouver des réminiscences d’Alain Fournier, de Stendhal, de Proust ou d’Aragon, mais sans didactisme ou vaine érudition. Dans tous les cas, ces « fragments » témoignent, certes, d’une expérience intime, sans fausse pudeur, mais qui peut rejoindre celle de beaucoup d’entre nous : s’agissant de l’humain, c’est à travers le particulier qu’on risque d’atteindre l’universel.

Le « je » ici présent est largement réel, mais aussi fictif et oublieux. Car on n’échappe pas à la fiction et celle-ci est, de toute façon, porteuse de vérité. Quant à l’oubli, il fait partie de la vie et évite d’en prolonger inutilement les souffrances. Enfin, ce « je » est aussi réflexif : il entend analyser l’amour et non seulement en donner des illustrations.

La présence

 

Comment ne pas terminer par la présence puisque, sans elle, rien n’aurait lieu ? Ce qui m’y fait penser, c’est un passage des Confessions dans lequel Rousseau parle de Madame de Warens, « Maman » dans son langage, et où il dit l’inquiétude un peu folle qui était la sienne quand elle n’était pas là, dans la maison où ils vivaient tous les deux. Inquiétude un peu folle ou déraisonnable, dis-je, puisqu’on le voit se précipiter sur ses vêtements ou les draps de son lit pour y respirer son odeur comme un enfant qui cherche un substitut concret de la mère qui s’est absentée – sauf que c’est bien un jeune homme, ici, qui se comporte ainsi. Mais le plus étonnant dans son évocation, c’est la description de son état quand elle revient : ce n’est pas la fête que l’on attendrait étant donnée l’angoisse qu’il a connue auparavant, mais un sentiment d’apaisement, de quiétude tranquille, comme s’il avait retrouvé l’ordre normal des choses sans lequel il ne pouvait vivre.

Or je me reconnais pleinement dans ce double comportement où la question de la présence (et de l’absence) est en jeu, et je l’avoue sans la moindre honte. Ma femme étant d’une activité débordante et ne prenant pas toujours en compte le besoin que j’ai d’elle, combien de fois ne l’ai-je pas attendue inquiet, comme Jean-Jacques, me précipitant dans la rue tel un gosse, quand son retard était trop grand, pour tenter d’apercevoir sa silhouette dans le lointain et rentrant déçu ? Non seulement j’étais frustré et triste, mais j’étais intérieurement agité de peurs diverses, sans motifs raisonnables, et j’en devenais agressif à son égard, empli de rancœur – ce qu’on ne trouve pas chez Rousseau. Par contre et comme lui, quand elle ne rentrait pas à temps et si la rancœur avait disparu, c’était l’apaisement instantané, le plaisir d’être avec elle – avec elle devant moi, dans mon champ de perception. C’était encore plus vrai quand son absence avait duré plusieurs jours, pour un motif familial par exemple. Pour la compenser, je recourais au subterfuge de dormir dans son lit, à sa place, pour y trouver une trace de l’odeur de son corps, ou alors je prenais un des ses vêtements intimes pour le humer et faire surgir fantasmatiquement sa présence. Et là aussi, le retour ne s’accompagnait pas d’une ivresse débordante à la mesure de la frustration qui avait précédé et à laquelle j’aurais apparemment du m’attendre, mais du sentiment, fort mais paisible, d’un retour à l’harmonie quotidienne de ma vie : elle était là, je la voyais concrètement, et c’était l’essentiel.

Je la voyais, ai-je précisé. Ce point en apparence très banal et sur lequel on serait tenté de passer rapidement, est pourtant fondamental, même s’il n’est qu’implicitement présent et jamais mentionné comme tel dans toutes les séquences amoureuses que les écrivains ont pu restituer alors qu’elles sont bien faites de descriptions de l’être aimé, comme Proust évoquant le souvenir d’Albertine devant un massif d’aubépines en fleur, avec le quadrilatère de lumière qui entourait son visage – souvenir qui n’est que la reproduction d’une ancienne perception, donc d’une ancienne présence concrète. Et l’on sait aussi à quel point le choc amoureux, avec ses battements du cœur, son envoûtement, voir l’accès de timidité qu’il peut provoquer, ne se produit que dans le présent, quand nous sommes en contact physique direct avec l’autre. Or, c’est un philosophe, Aristote, qui a insisté sur cette dimension essentielle de la perception, présente donc, dans l’amour. Parlant de l’amitié fondée sur l’agrément, et qui est en réalité de l’amour (homosexuel à son époque), il indique justement que c’est « la vue de l’être aimé » qui donne du plaisir à l’amant, avec cette conséquence inévitable si une autre dimension d’ « amour-amitié » ne s’y ajoute pas : « Quand s’évanouit la fleur de l’âge, il arrive aussi que l’amour s’évanouisse ».

La présence dans l’amour, c’est donc avant tout cela : l’amour de la présence physique, charnelle, telle qu’elle se donne à voir et qu’aucun souvenir (ou, à défaut, aucune photo) ne saurait remplacer, même si, comme il m’est arrivé de l’éprouver et de l’indiquer, un souvenir peut nous revenir comme une présence réelle. Mais ce « comme » signale une différence, fût-elle infinitésimale, entre ce qui a été et ce qui est, que rien ne peut abolir, et celle-ci explique la charge de nostalgie, elle aussi inéliminable, que la mémoire, même la plus vive, comporte : « Never more ! ». Et puis, quand le souvenir paraît nous restituer fantasmatiquement le réel lui-même, n’est-ce pas à l’illusion de sa présence effective qu’il doit précisément sa force d’émotion ? Le souvenir, dans ce cas et même si nous sommes dupes de l’impression de réalité qu’il procure, est bien un éloge involontaire rendu à la présence unique du présent dans la perception.

Je n’ai pas tout dit, pourtant, de la présence indispensable à l’amour. D’abord parce qu’elle peut prendre des formes plus discrètes que celle que nous offre la vue directe des charmes de l’être aimé. Une maison habitée par celui-ci est emplie de bruits, fussent-ils légers, de déplacements furtifs, d’activités ménagères ou autres qui témoignent qu’elle n’est pas vide. Dans mon cas, il y a souvent un air de musique que ma femme joue au piano et dont la perception lointaine, à partir de mon bureau, alors même que je travaille, ne m’a jamais vraiment gêné ; il ajoute au contraire un halo de poésie à l’image que j’ai d’elle et, en se diffusant dans notre demeure, non seulement il la peuple et me fait entendre qu’elle est là, mais il contribue à l’enchanter de sa qualité propre. C’est tout cela qui vient à manquer quand celle que j’aime s’absente un peu longuement : son départ transforme ma maison en désert et, quand l’on commence à vieillir, on ne peut s’empêcher de songer au moment où le désert sera définitif (si l’autre meurt avant nous) et la solitude irréversible. Heureux ceux (ou celles) qui, vivant dans le seul présent et insouciants de la proximité de l’être aimé, sont à l’abri des tourments liés à ces anticipations !

Mais il y autre chose, qui pourrait contredire cette analyse et à quoi j’ai fait allusion à propos du bonheur. La présence est toujours celle d’un présent qui fuit et elle peut être embarrassée de préoccupations ou de soucis qui nous en distraient : dans les deux cas, n’y a-t-il pas un obstacle à la possession véritable, j’entends par là l’appropriation consciente et pleine à la fois de la présence de l’autre, de son identité et du bonheur qu’il nous procure ? La loi qui veut que le bonheur ne nous apparaisse véritablement qu’après coup, quand il a disparu et que sa présence se fait regretter, ne vaut-elle pas ici aussi ? Et les qualités de l’aimé, qui en font pour nous un objet d’amour, ne sont-elles pas plus facilement appréhendées quand il vient à manquer ou que nous y pensons à distance en nous forgeant une image idéale ou plutôt idéelle de lui, qui nous en offre une vérité à la fois synthétique et plus exacte ?

Néanmoins, même si la distance joue un rôle incontestable dans l’appropriation de la vérité d’un être humain, ce n’est pas là, pour moi, le dernier mot de la chose, qui revient au présent. Non seulement parce qu’il est, de toute façon, la condition de tout le reste, qui ne nous en fournit que des succédanés un peu dérisoires. Mais surtout, très simplement, parce que c’est au présent que j’aime, que je désire, que je suis en relation, que je partage, que je possède, et la brûlure du souvenir ou l’image heureuse de l’avenir ne saurait valoir la flamme de l’expérience actuelle. Aucune considération intellectuelle ne peut donc me consoler de son absence, de son simple espoir ou de sa disparition définitive.

Titre : Fragments de l'amour
Auteur : Yvon QUINIOU
Éditeur : Les Cahiers de l'Égaré (2019) 100 pp.
Lecteur : Marc-Mathieu MÜNCH (Professeur émérite de littérature générale et comparée)
 
    Ceux qui ont connu une soirée bienfaisante au cours de laquelle ils ont découvert, comme en filigrane, dans le tissu d’une conversation à bâtons rompus, le visage fin et la parole authentique d’un homme dont ils ont aussitôt décidé de se faire un ami me semblent prêts à goûter les Fragments de l’amour d’Yvon QUINIOU qui viennent de paraître aux Cahiers de l’Égaré.

    C’est qu’on s’y trouve plongé dans un moment précieux de réflexions, de questionnements, de confidences sur l’amour et dans une quête de ce que pourrait l’amour véritable.
    Yvon QUINIOU a l’art de créer un texte savamment construit qui, sans qu’il y paraisse, nous fait entrer dans le sujet lequel, parallèlement, entre en nous. A chaque instant on reçoit une idée, une scène, une question et l’on donne un souvenir, une réponse, une image.
    Il n’est pourtant pas facile d’écrire juste sur l’amour en partant, non pas d’un point de vue abstrait, ce qui serait académique, mais, bien mieux, d’une situation de coin du feu, un samedi soir, avec de vrais amis.
    L’humain tout l’humain, voilà le principe de l’auteur. Pour y arriver, il a choisi de faire cohabiter toutes nos facettes, le corps, le désir, la pudeur, le récit, l’expérience, la confidence, l’angoisse, l’espoir, le « je » et l’Autre, mais sans oublier, bien sûr, les moments difficiles de l’amour, les accidents et finalement la condition amoureuse elle-même, notre condition amoureuse.
    Ainsi nous est-il suggéré peu à peu quelque chose comme une sagesse-vérité de notre amoureuse nature. Si elle nous réussit, parfois, souvent et nous sauve de l’absurde, c’est dans la fusion continuée en sentiment, voire dans la présence, la pleine présence au quotidien de l’être aimé, respecté/respectant, tout au long d’un projet de longue durée…
    Mais bien sûr, tout ceci ne passe que grâce à une écriture harmonieuse, musicale, prenante, faisant penser au souffle de Proust, mais égayée parfois, par un point ou par des tirets que l’on n’attendait pas…

Du même auteur

 

Problèmes du matérialisme, Méridiens-Klincksieck, 1987.

Nietzsche ou l’impossible immoralisme, Kimé, 1993.

Figures de la déraison politique, Kimé, 1995.

Etudes matérialistes sur la morale, Kimé, 2002.

Athéisme et matérialisme aujourd’hui, Pleins Feux, 2004.

Karl Marx, Le Cavalier Bleu, 2007, 2ème éd. 2009, traduit en grec en turc.

L’ambition morale de la politique. Changer l’homme ?, L’Harmattan, 2010.

L’homme selon Marx. Pour une anthropologie matérialiste, Kimé, 2011.

Retour à Marx. Pour une société post-capitaliste, Buchet-Chastel, 2013.

Critique de la religion. Une imposture, morale, intellectuelle et politique, La Ville brûle, 2014.

L’art et la vie. L’illusion esthétique, Le Temps des Cerises, 2015.

Pour une approche critique de l’islam, H§O, 2016.

Misère de la philosophie contemporaine au regard du matérialisme. Heidegger, Husserl, Foucault, Deleuze, L’Harmattan, 2016.

Les chemins difficiles de l’émancipation. Réponse à Marcel Gauchet et quelques autres, Kimé, 2017.

Qu’il faut haïr le capitalisme. Brève déconstruction de l’idéologie néolibérale, H§O, 2018.

Nouvelles études matérialistes sur la morale, Kimé, 2018.

 

Coordonné par, Avec Marcel Conche, Les Cahiers de l’Egaré, 2011

Marcel Conche, Entretiens, Les Cahiers de l’Egaré, 2016.

 

Feuerbach, Critique de la religion, penseur de la liberté, M-Editer, 2017 .

Bertrand Russell, De quoi retrouver confiance dans la raison, M’Editer, 2818..

 

 

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Il y a 100 ans : 14-18 / Yves Gibeau/Le chemin des dames

8 Novembre 2018 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #pour toujours

Constellation de la douleur, monument inauguré en novembre 2007 à Craonne, réalisé par Christian Lapie

Constellation de la douleur, monument inauguré en novembre 2007 à Craonne, réalisé par Christian Lapie

Yves Gibeau :
«  Comment se débarrasser
de la connerie militariste ? »


J'en connais qui larmoient sans cesse, blessés qu'ils sont dans leur petit chauvinisme culturel : « Ah ! Ce n 'est pas en France qu'on ferait du cinéma politique comme en Italie ! » Ah bon ? Parce que Godard fait du cinéma à l'eau de rose ? Parce que Truffaut, Resnais et Costa-Gavras, pour ne citer qu'eux, n'ont aucun courage ? Parce que Boisset n'existe pas, peut-être ? Désolé de vous contredire, chers chatouilleux, mais l'hypertrophie du cocorico a rebours doit rendre aveugle ! Car, si vous ne le savez pas, et pour s'en tenir à son seul cas, Yves Boisset existe bien. Je l'ai rencontré parfois. Je l'ai croisé récemment. Lors d'une projection de son dernier long métrage : « Allons z'enfants ».
Encore un film coup de poing. Boisset est décidément un homme qui se choisit des « sparring-partners » bien dangereux. Un cinéaste qui ose traiter tous les sujets tabous sur lesquels l'ordre moral de la Ve République aimerait couler une chape de silence. En 1972, il a porté à l'écran l'affaire Ben Barka dans « l'Attentat ». En 1973, la guerre d'Algérie dans « R.a.s. ». En 1975, le racisme ordinaire et quotidien dans « Dupont Lajoie ». En 1976, les relations entre la pègre et la police dans « le Shérif». Aujourd'hui, avec «Allons z'enfants », il cloue l'armée au pilori. Il donne à voir un cancer de plus dont souffre la France mais dont elle ne détient pas l'exclusivité : la bêtise militaire, la bêtise dangereuse et assassine.
Des mômes, crânes rasés, tournant dans une cour de caserne comme des fauves matés dans la cage d'un cirque. Deux cents mômes claquant des galoches dans la neige et rythmant leur pas mécanique au son du refrain le plus débile qui soit : « Le pinard c'est de la vinasse... ». Ce n'est qu'un début. D'autres « gaîtés » les attendent : les coups, les brimades, les interdits, le bourrage de crâne guerrier, les ordres stupides, l'apprentissage de la soumission systématique... Cela se passe en 1936, dans une école d'enfants de troupe ; mais, cela pourrait se passer en 1981... En 1936, Simon Chalumot, placé là par un père ancien combattant et borné, fera tout pour fuir cet univers de répression et d'oppression : évasion, suicide... Il ne s'en échappera définitivement que pour aller se faire tuer au front, en 1939, en essayant de sauver un soldat allemand blessé.
           
Le film de Boisset est tiré du livre d'Yves Gibeau, « Allons z'enfants », dont la parution, au début des années cinquante, fit grand bruit. Le roman se vendit à plus de trois cent mille exemplaires. Sa lecture valut aux appelés d'Algérie qui osèrent le faire circuler quelques séjours au « trou ». Etienne Lalou fut un temps écarté de la radio pour avoir osé en parler avec chaleur. Aujourd'hui encore, il est interdit de le lire dans les casernes françaises. Boisset, lui, l'a lu alors qu'il n'avait qu'une quinzaine d'années. Il a aussitôt rêvé d'en faire un film. II a mis plus de vingt-cinq ans à réaliser son rêve. Non sans difficultés : si Yves Boisset et Jean Carmet n'avaient pas investi leurs cachets dans la production, le film n'aurait pas vu le jour. Si Boisset n'avait pas rencontré un maire socialiste (celui de Chambéry, ancien objecteur de conscience) pour lui louer des bâtiments militaires achetés par la municipalité, l'armée française n'aurait sûrement pas prêté une caserne pour les besoins du tournage d'« Allons z'enfants »... Et tous ceux qui aiment à « casser du pacifiste », comme d'autres aimaient « casser du viet ou du felhouze », se seraient frottés les mains de plaisir.
Dans le livre et dans le film, le pacifiste, l'enfant qui n'aime pas la guerre et le dit à haute voix à la face des gradés, s'appelle Simon Chalumot. Dans la vie, il s'appelait Yves Gibeau. Comme son héros, il a vécu l'école des enfants de troupe et la guerre. Seule différence : dans le livre, Chalumot meurt ; dans la vie, Yves Gibeau en a réchappé et a pu témoigner. Gibeau n'est pas seulement l'auteur d'« Allons z'enfants » (Calmann-Lévy). Il a également écrit : « le Grand Monôme », « ...Et la fête continue », « les Gros Sous », « la Ligne droite » et « La guerre, c'est la guerre ». Puis, il s'est tu, à l'aube des années soixante. Il a l'intention de s'y remettre... pour écrire sur son enfance. On saura donc bientôt ce que fut la prime jeunesse, avant qu'il n'aille croupir aux enfants de troupe, d'Yves Gibeau. Pardon, de Simon Chalumot.
           
«L'UNITE» : Un peu partout autour de vous, ici, dispersés dans votre maison de Montmorency, on trouve des objets et des affiches qui rappellent la guerre. Dans un coin, vous avez même constitué un véritable petit musée de guerre : des grenades, des fusils, des casques, des douilles, des gamelles, des boutons de capote... Bizarre, tout de même, cette fascination chez un écrivain qui a consacré l'essentiel de son œuvre à dénoncer la guerre et son bras séculier : l'armée...
YVES GIBEAU : Ce n'est pas une fascination morbide. Vous avez déjà vu des films de guerre ? Moi, j'ai vu la guerre. C'est un spectacle que je ne peux pas
oublier, qui m'habite. Je suis né en Champagne pendant la Première Guerre mondiale. J'ai même été obligé de dormir, j'avais à peu près deux ans, dans des tranchées de la bataille de la Marne. J'ai rejoint en Pologne, à la fin du conflit de 14-18, avec ma mère, mon beau-père qui était alors dans l'armée de Weygand. J'ai passé des années dans des antichambres de la guerre : les écoles d'enfants de troupe. J'ai été « rappelé » pour la Seconde Guerre mondiale. J'ai fait la « drôle de guerre ». J'ai été fait prisonnier à Malo-les-Bains, près de Dunkerque. Je suis allé en captivité. Au total, j'ai passé près de treize ans en costume de guerre. Comment voulez-vous que j'oublie ?
Il suffit d'aller à Verdun. Là, sur douze kilomètres carrés, H tombait cent mille obus par jour. Là, on a retrouvé trois cent mille cadavres. Mais, H y en a encore cent mille qui n'ont jamais été exhumés ! Alors, quand je retrouve une balle, quand je retrouve un bouton de capote, quand je regarde un casque troué, derrière chacun de ces objets c'est un être humain que je vois : un vivant qui est mort à cause de la guerre. Je ne peux pas oublier, je ne veux pas oublier les souffrances, la mort. Je ne suis pas né antimilitariste. Mais chacun des objets que je collectionne témoigne pourquoi je le suis devenu.
— On dit que votre antimilitarisme a contaminé un de vos amis qui s'appelait Boris Vian. On dit que c'est un peu à cause de vous qu'il a écrit la chanson « le Déserteur ». Est-ce exact ?
— Boris était au moins aussi antimilitariste que moi. Il avait traduit les souvenirs du général Bradley qui s'intitulaient : « Mémoires d'un soldat ». Quand il dédicaçait un exemplaire à ses amis, il rayait un mot, le remplaçait par un autre et ça devenait : « Mémoires d'un conard ». Nous étions voisins boulevard de Clichy. C'est moi qui l'avais fait venir sur le même palier alors qu'il cherchait un appartement. Il a composé, c'est vrai, une chanson qui s'appelle « Allons z'enfants », comme mon livre. Quand j'écrivais ce roman, il me demandait souvent : « Alors, où en êtes-vous, Chalumot ? ». Et je crois que c'est l'histoire de Chalumot qui lui a fait écrire « le Déserteur ».
— Seriez-vous devenu écrivain si vous n'aviez pas rencontré des gens comme Boris Vian ou Albert Camus, qui a été votre rédacteur en chef à « Combat » ?
— J'avais déjà commencé à écrire, quand j'étais aux enfants de troupe. Des poèmes. Et j'étais toujours premier en français. J'ai toujours aimé écrire. J'ai pris ce goût en lisant. J'ai eu la chance d'avoir un grand-père qui avait une bibliothèque prodigieuse. C'est là que j'ai découvert Ponson du Terrail, Marcel Allain, Louis Noir, Aristide Bruant. C'est là que j'ai pu lire « Fantomas », « les Bas-Fonds de Paris ». J'ai eu accès à d'autres auteurs, à d'autres livres dans la bibliothèque de la petite école où je suis allé, dans le village d'Avaux, dans les Ardennes : Alphonse Daudet, Eugène Le Roy, Erckmann-Chatrian, « le Petit Chose », « Jacquou le Croquant », « Histoire d'un conscrit de 1813 ».
Mon beau-père était militaire. Mes parents ont déménagé trente fois. Parfois, notamment quand ils sont partis à Tombouctou, je ne les ai pas suivis. Mais, quand je vivais avec eux, l'enfant que j'étais a été très frappé par la boulimie de lecture de sa mère. Elle lisait tout et n'importe quoi, même des romans d'amour à vingt sous. Elle lisait même en mangeant. Je me souviens encore du plaisir qu'elle y prenait et qui se voyait à chaque instant sur
son visage. J'ai attrapé cette passion familiale. Et c'est elle qui m'a conduit à écrire. . — Vous vous souvenez du premier livre que vous avez lu ?
— Oui. J'avais cinq ou six ans. C'était « Han d'Islande ». Et ce qui m'avait surtout marqué, c'était les noms propres inventés par Victor Hugo, des noms compliqués avec des h et des j partout. Mais ma lecture décisive, celle qui m'a le plus impressionné, c'est « Titi le moblot », l'histoire d'un enfant de la guerre de 1870 qui s'était engagé à quatorze-quinze ans. Une histoire de guerre, déjà...
— A treize ans et demi vous vous êtes retrouvé « encaserné » à l'école militaire des Andelys, dans l'Eure. Vous avez pu continuer à y lire librement ?
— Non, évidemment. Nous n'avions accès qu'à deux collections : la Bibliothèque Verte de chez Hachette et la collection Nelson. Mais nous n'avions pas le droit de lire en classe. Et nous avions peu de temps de libre : en dehors de la classe, il y avait les leçons à apprendre et les exercices militaires à faire. Il était difficile de trouver et le temps de lire et le lieu d'isolement nécessaire. Malgré tout, je lisais en cachette. Et, chaque fois que j'allais en permission, je rapportais des bouquins, des livres de Michel Zevaco surtout. Mais je n'en rapportais pas beaucoup ; j'avais peur de me les faire piquer par les sous-off.
— Dans « Allons z'enfants », Simon Chalumot rêve d'entrer dans le monde du cinéma. C'était aussi l'espoir d'Yves Gibeau quand il était enfant de troupe ?
— Aux enfants de troupe, nous étions tous fous de cinéma. Moi, j'avais dû voir mon premier film à l'âge de cinq ans. Je rêvais de devenir metteur en scène. A sept-huit ans, alors que j'allais à l'école au Perreux, j'avais vu « le Miracle des loups » de Raymond Bernard. Dans un dépôt d'ordures, derrière l'école, j'avais retrouvé un petit morceau de pellicule qui avait dû être jeté là après une cassure. Je me souviens que je montrais ce bout de film à tout le monde... Un autre film m'avait touché; ma mère me l'avait emmené voir dans une Maison du peuple : « Titi, premier roi des gosses ». Et puis, dans le village de mon grand-père, dans le bistrot du pays, j'avais vu « Jim le harponneur », avec des effets de nuit verts, puisqu'à cette époque on teignait la pellicule... Ce qui fait que très vite je me suis mis à collectionner les journaux de cinéma et à découper les photos de cinéma. Ce qui fait que j'ai gamberge et que je me suis dit : « Un jour tu feras du cinéma. »
— Pourquoi n'en avez-vous pas fait ? Pourquoi vous êtes-vous mis à faire des livres ?
— J'aurais été incapable de mener les deux de front. Je ne me vois pas passer ' d'un livre à un scénario. Je ne suis pas un « homme de lettres » organisé qui peut se dire : « Bon, ce matin, j'écris deux pages de mon bouquin ; et, demain matin, je m'occuperai de mon scénario. » Mais j'avoue que j'ai essayé de faire du cinéma. Pour vivre et pour pénétrer le milieu, j'ai fait de la figuration. J'ai vite été écœuré par la mentalité de « fonctionnaires » des « frimants » (figurants en argot de métier). Et je me suis aperçu que ce cul-de-sac né pouvait pas mener à la mise en scène. J'ai également voulu commencer une encyclopédie du cinéma ; Henri Langlois m'a mis une chambre à disposition à la Cinémathèque, avenue de Messine ; mais le projet est tombé à l'eau...
Parallèlement, j'ai été pris dans l'engrenage des livres. Un jour, un copain m'a dit : « En captivité, tu faisais ton journal. Pourquoi tu ne ferais pas un livre sur la captivité ? » J'ai répondu : « Oui, pourquoi pas ? Je vais essayer. » C'est comme ça que j'ai écrit « le Grand Monôme ». Ce n'était pas un livre transcendant. Il était plutôt mal écrit et un peu trop influencé par Céline à grand renfort de points d'exclamation. Mais il s'est bien vendu et il m'a valu la bourse Blumenthal, que Malraux avait déjà obtenue... Puis j'en ai fait un deuxième. Et l'écriture des livres m'a emporté...
— En écrivant vos romans, vous n'avez jamais pensé au cinéma ?
           
— II y a dans mes livres, c'est exact, un côté visuel. Je ne suis pas très doué pour faire vivre les personnages de l'intérieur. Je suis plutôt fait pour les scènes dialoguées et les descriptions. Mais, je n'ai jamais pensé au cinéma en écrivant mes bouquins. Sauf pour « les Gros Sous ». Et ça ne m'a guère réussi ; puisque Lorenzi, Carné et Rouquier qui ont successivement pensé à une transposition cinématographique n'ont jamais réussi à en faire un film.
En fait, mon premier film, je viens de le faire par personne interposée : « Allons z'enfants » d'Yves Boisset.
— Le ton du film n'est-il pas un peu outrancier ? Boisset ne donne-t-il pas un visage caricatural de l'armée ?
           
— Je connais le refrain. On me dit : « Les sous-off du film ne sont pas vraiment subtils ! » Je réponds : « Vous en connaissez, vous, des sous-off subtils ? » Des caricatures vivantes, comme celles du film, il y en a plein les casernes. Je suis retourné il y a quelque temps, avec ma femme et mes deux filles, à l'école militaire de Tulle, où j'avais vécu en 1932 et 1933. Nous sommes tombés sur un sous-officier aussi bouché et caricatural que le sergent Billotet dans le film de Boisset. Aux Andelys, l'autre jour, j'ai revu un type de ma promotion, un ancien enfant de troupe : il était la suffisance même. Non, le film n'exagère en rien. L'univers militaire, c'est autre chose que le défilé des gentils petits soldats sous le soleil du 14 juillet. L'univers militaire, c'est vraiment cette bêtise ambiante.
Certes, il y a des militaires qui échappent à cette règle de la bêtise : je pense au général de la Bollardière, à l'amiral Sanguinetti. Mais, les exceptions se comptent sur les doigts de la main. Ce qui est terrifiant avec les militaires c'est qu'ils sont tellement bêtes qu'on ne peut pas discuter avec eux. Ils ont choisi un métier doublement bête qui consiste à tuer et à être commandé. C'est-à-dire qu'ils ont renoncé définitivement à être libres et à choisir. Ils ne connaissent que le garde-à-vous et la hiérarchie. Un général de brigade peut dire à un général de division : « Vous êtes un con ! » Et l'autre de claquer les talons en approuvant : « Oui, mon général ! » Où est l'humanité là-dedans ? Einstein le disait très bien : « Un militaire n 'a pas besoin de cerveau, une colonne vertébrale lui suffit. »
— Vous dites à peu près la même chose en exergue d'« Allons z'enfants »...
— Oui, je cite Lewis Mumford : « Heureusement pour l'humanité, l'armée a généralement été le refuge des esprits de troisième ordre. » A la limite, j'aurais pu ne pas écrire le livre et faire, page après page, des variations typographiques sur cette phrase, jusqu'à satiété. On va encore dire que j'exagère. On a aussi dit que Boisset exagérait avec « R.a.s. ». Pourtant, il y a bien eu, réellement, des bataillons disciplinaires dirigés par de vraies brutes sadiques. Pourtant, dans les écoles d'enfants de troupe, les brimades existent encore : des jeunes, qui y sont passés il n'y a pas si longtemps, me le racontaient l'autre jour aux Andelys. Pourtant, à Nouméa, récemment, trois soldats sont bien morts d'insolation à cause de la connerie des sous-off.
Je trouve scandaleux qu'en plus les militaires méprisent les civils. Sans les impôts payés par les civils de quoi vivraient-ils ? On berne l'opinion sur la mentalité réelle des militaires : ils ne s'engagent pas dans l'armée pour défendre la France ; ils s'engagent dans l'armée parce qu'ils ne savent rien faire d'autre et que la paye tombera tous les mois.
— Vous avez été journaliste. Pourquoi ne pas en avoir profité pour dire cela ?
— J'ai été journaliste spécialisé dans les spectacles parce que Camus a bien voulu accepter mon premier papier à « Combat ». En fait, j'aurais bien aimé être correspondant de guerre, aller au Vietnam par exemple, pour pouvoir dire ce que je pense de la guerre et de l'armée sur le terrain, sur des faits précis, autour d'événements ponctuels. Mais, je ne crois pas que j'aurais tenu le coup physiquement. Alors, je me suis contenté de dire ce que j'ai sur le cœur par le truchement du roman.
— Et, selon vous, c'est un moyen efficace ? Le cinéma n'est-il pas plus percutant ?
— Autrement dit : est-ce qu'avec un livre ou un film on peut faire quelque chose contre la connerie militariste ? Je crois que les gens qui vont voir le film de Boisset en prennent un sérieux coup ! Ils y voient comment on confisque son enfance à un gosse qui n'a rien demandé de tel, comment on l'envoie à la mort. Ils y entendent par deux fois cette phrase : « L'armée, c'est la dégoûtation de la France. » Ça les fait peut-être réfléchir, mais ça ne supprime pas l'armée ! On dit aussi que mon livre a servi à améliorer la vie des enfants de troupe, mais il n'a pas réussi à faire disparaître les écoles d'enfants de troupe. On ne peut donc pas dire qu'un livre ou un film puisse grand chose contre l'armée...
— Il n'empêche que vous persistez et signez... dans l'antimilitarisme...
           
— Absolument.. Je rêve d'un monde entièrement démilitarisé. Mais, je sais que je ne le verrai pas. Alors, je me soulage, je me libère la conscience. Je crie : « Mort aux cons ! » Tout en sachant bien que la masse reste convaincue que l'armée est un mal nécessaire. Moi, je suis convaincu du contraire. Alors, je le dis, je l'écris. Tout en me posant la question : « Mais comment se débarrasser de la connerie militariste ? »
Un jour où quelqu'un s'est écrié en sa présence : « Mort aux cons ! », de Gaulle a soupiré : « Vaste programme... »
 

Jean-Paul Liégeois
Yves Gibeau (1916-1994)

Né à Bouzy (Marne) en 1916, à 30 kilomètres de Craonne, des amours le temps d’une nuit de sa mère et d'un soldat au repos, le petit Yves sera adopté par l'adjudant-chef Gibeau. De 1929 à 1934, il est placé dans différentes écoles d’enfants de troupe. Militaire de carrière par obligation de 1934 à 1939, il est cassé du grade de brigadier-chef pour inaptitude. Enfin libéré en 1939, il est mobilisé la même année, connaît la guerre, puis la captivité et ne revient à Paris qu’en décembre 1941.
A la Libération, c’est Albert Camus qui le pousse à choisir le journalisme et il entre à « Combat » comme critique de variétés. Afin de garder du temps et l'esprit libre pour écrire, il devient correcteur de presse. La littérature lui permet ainsi d’exorciser ses souvenirs d’enfance et de se livrer à un réquisitoire implacable des milieux militaires. Rebelle, antimilitariste, Yves Gibeau s’est installé en 1979 dans un ancien presbytère, à Roucy, non loin de Craonne et de ses champs de bataille qu’il parcourait à la recherche de traces et d’objets. Veilleur, expert, historien, témoin à charge, il est aussi l’auteur des textes d’un livre de photos sur le Chemin des Dames. Collectionneur de mots et de définitions également, il a livré chaque semaine, jusqu’au jour de sa mort, le 14 octobre 1994, une grille de mots croisés à « L'Express ». Ayant souhaité être enterré dans le petit cimetière de Craonne, il repose aux côtés – disait-il – d'un soldat allemand de la « der des ders », dans la terre labourée par la folie des hommes.
 

 

Les Fantômes du chemin des dames
par Gérard Rondeau
ou
Le Presbytère d'Yves Gibeau

gibeau.jpg

« Dans cet ouvrage, le photographe Gérard Rondeau accompagne l'écrivain Yves Gibeau, aujourd'hui décédé, dans sa retraite près de ce Chemin des Dames où les soldats se sont égorgés pendant cinquante mois. Auteur d'un livre très populaire, Allons z'enfants, pacifiste convaincu, Gibeau, ancien enfant de troupe, détestait l'armée. Les lieux hantés par les combats de 14-18 le fascinaient, il ne cessait de les parcourir, comme pour comprendre la folie des hommes. Son grenier était "un dépôt de mémoire active", dit l'historien Philippe Dagen.

Ce livre est donc autant une photo-biographie de l'écrivain qu'une évocation du conflit, des champs de bataille, des villages et des champs désertés par les hommes, laissés aux soins des femmes, des monuments aux morts, des affiches de propagande belliciste. » (extrait d’un article d'Isabelle Martin, Le Temps, 1er novembre 2003)

« Un travail photographique nourri d’archives né de 15 ans d’amitié. Images d’une vie, de rencontres, d’une œuvre, du temps qui passe. Et en filigrane, toujours, le presbytère, lieu de retraite, d’histoires, de vie et de mort, ses collections, ses trésors, sa mémoire, vive et douloureuse, comme autant de portes ouvertes sur Gibeau. Mais aussi la guerre qu’on appela la Grande, ses lieux mille fois arpentés, ses croix de bois, ses paysages qui portent le poids d’une mémoire omniprésente, une guerre croisée et jamais quittée telle une quête obsessionnelle sur le chemin des Dames. Des photographies documentées et légendées, soulignées par des textes, inédits ou non, d’Yves Gibeau ou de ceux qui l’ont connu et aimé… pour un voyage dans les pas de Gibeau, dans un univers balayé par les traces de la Der des Ders. » (présentation de l’éditeur)

 

Note de grossel:

ce n'est pas un hasard si je mets en ligne ces pages sur Yves Gibeau.

Ayant moi-même été enfant de troupe à Tulle puis à Autun (de 1953 à 1959), j'ai lu Allons z'enfants, paru en 1952, sans doute en 1953 (ce n'était pas très conseillé de se faire prendre avec). Et ayant voulu rencontrer l'auteur, je finis par le rencontrer à la revue Constellation vers 1954 où il était cruciverbiste. Rencontre qui m'a marqué car l'homme était passionnant.
Comme lui, je devins anti-militariste puis révolutionnaire à partir de 1968. Jusqu'en 1980.

Quand le film d'Yves Boisset sortit en 1981, j'emmenai mes parents le voir et leur dit à la sortie que c'était ce que j'avais vécu en pire. Comment avaient-ils pu nous proposer à mon frère et à moi d'intégrer ce genre d'école ? Les enseignants y étaient bons, agrégés en général, faisant ainsi leur service. Mais les gradés étaient de sacrées brutes. Je me souviens encore du nom de 2 d'entre eux. Je ne parle pas des amitiés particulières, des bagarres, des "faire le mur de nuit", des vacances de Noël ou de Pâques passées aux arrêts de rigueur, des arrivées à Paris qui me permettaient de profiter un jour ou deux (les nuits plutôt) des rues chaudes avant de rejoindre la loge de concierge familiale...
Plus tard, je lus avec plaisir son livre: Mourir idiot (1988).
Au Chemin des Dames

 

Faut pas des grands mots
Des qui cliquettent
Au revers des discours
En métal mémoire mensonge
Maman
Dans la langue intraduisible
Entre les barbelés de ceux restés
Propres sous le verre des médaillons

Au Chemin de leurs Mânes
C’est des mots humbles
A ras de terre boue cris
Des mots en listes aussi
Interminables comme
Avant les grands départs
Diouf Bessé Faro
Dieng Diembelé Dabo
Kirisamba et Diakité
Guillaume l’Etoilé tous
Expulsés des boyaux de la guerre
En colonnes encore
Rangés en monuments

Chemin des Dames

Pas de mots assez nus pour
La patience des morts dans leur froid infini
Mais des bleuets
Comme on fleurit des tombes
Et ces longues faces aveugles
Taillées dans le bois calciné

 
11 novembre 2007   
Albertine Benedetto 
 
Les 2 derniers poilus de France

- Vendredi 26 octobre 2007 : il est un des dix derniers anciens combattants au monde à avoir connu les combats de tranchées. A 109 ans, Delfino Borroni a conservé toute sa mémoire. Avec force il raconte : son incorporation dans l'armée italienne en janvier 1917 ; la guerre de tranchées sur le haut plateau d'Asiago ; la déroute de Caporetto face aux Allemands et Austro-hongrois. Durant plus de deux heures il a accepté de nous livrer son témoignage [lien].

borroni8.jpg

- Mardi 16 octobre 2007 :  Louis de Cazenave  fête aujourd'hui ses 110 ans. Il est, avec Lazare Ponticelli, un des deux derniers anciens combattants français de la Première Guerre encore en vie. Il est également à ce jour le doyen des hommes de France.

 
decazenave.jpgLouis de CazenavePonti20.jpgLazare Ponticelli 

 
 

L'un est issu d'une famille de vieille noblesse provinciale acculée à la ruine. L'autre est un immigré italien, débarqué en région parisienne la faim au ventre, avant de faire fortune. De la vie, Louis de Cazenave et Lazare Ponticelli ont reçu plus que leur part : ils sont nés respectivement le 16 octobre et le 7 décembre 1897. Un bail de 110 ans, à travers trois siècles. Ce sont des rescapés. Ils l'étaient déjà à vingt ans, le 11 novembre 1918. L'Armistice les a trouvés vivants quand 1,5 million de leurs camarades sont morts. Le temps a poursuivi sa besogne parmi les anciens combattants de 14-18. Aujourd'hui, ils sont les deux derniers poilus français officiellement recensés.


Dans sa petite maison de Brioude (Haute-Loire), Louis de Cazenave marche voûté, plié en deux, comme il le faisait déjà en montant à l'assaut sous la mitraille. Quatre-vingt-neuf ans après l'Armistice, le dégoût de la guerre est toujours aussi fort. "Un truc absurde, inutile ! A quoi sert de massacrer des gens ? Rien ne peut le justifier, rien !", confiait-il au Monde en 2005.

La patrie, le devoir, il y a cru, au point de devancer l'appel, en janvier 1916. Il est affecté dans un bataillon de tirailleurs sénégalais : "Forcément, on ne nous mettait pas dans les coins les plus calmes…" Ses illusions s'évanouissent dans la boucherie du Chemin des Dames, en 1917. "Il faut avoir entendu les blessés entre les lignes, criblés d'éclats d'obus. Ils hurlaient, appelaient leurs mères, suppliaient qu'on les achève. Et on ne pouvait pas bouger pour aller les sortir. Les Allemands, on les retrouvait quand on allait chercher de l'eau au puits. On discutait. Ils étaient comme nous, ils en avaient assez." Louis est ensuite versé dans l'artillerie puis les transmissions jusqu'à l'Armistice. Devenu cheminot, l'homme milite dans des associations pacifistes, s'enferme dans un dégoût silencieux. Il refusera longtemps de raconter ses souvenirs, même à son fils. Dans les années 1990, il a fallu batailler ferme pour qu'il accepte la Légion d'honneur : "Certains de mes camarades n'ont même pas eu droit à une croix de bois…"

Au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), où il vit depuis 1925, Lazare Ponticelli avait, lui, choisi de raconter, encore et encore, aux journalistes ou aux écoliers. C'était devenu une sorte de longue récitation, un exercice cérébral pour lui, mais aussi un travail de mémoire pour les nouvelles générations. "Tous ces jeunes tués, on ne peut pas les oublier. Je tire sur toi, je ne te connais pas. Si seulement tu m'avais fait du mal…" Tant que ses jambes l'ont porté, Lazare Ponticelli est venu se recueillir, chaque 11 novembre, devant un monument aux morts. Aujourd'hui, il porte un regard critique sur le travail de mémoire. "On aurait dû s'en occuper quand il y avait encore des gens. Les autorités auraient dû recueillir nos souvenirs beaucoup plus tôt." Il n'est pas allé à la cérémonie de l'Arc de triomphe quand il y a été invité.


Pourtant, lui aussi y avait cru. Il avait devancé l'appel, en 1914, trichant sur son âge pour s'engager dans la Légion étrangère. "J'ai voulu défendre la France parce qu'elle m'avait donné à manger." Arrivé à 9 ans dans ce pays, avec un frère à peine plus âgé, il fut ramoneur puis crieur de journaux. "Je distribuais L'Intransigeant. Le jour où Jaurès a été assassiné, j'ai été en rupture de stock." Lazare Ponticelli participe aux combats en Argonne puis creuse les premières tranchées. Il aime raconter cette fois où un homme avait été blessé entre les lignes : "Il criait : Venez me chercher, j'ai la jambe coupée. Les brancardiers n'osaient pas sortir. J'y suis allé avec une pince. Je suis d'abord tombé sur un Allemand, le bras en bandoulière. Il m'a fait deux avec ses doigts. J'ai compris qu'il avait deux enfants. Je l'ai pris et l'ai emmené vers les lignes allemandes. Quand ils se sont mis à tirer, il leur a crié d'arrêter. Je l'ai laissé avant la tranchée. Il m'a dit : Merci. Je suis reparti en arrière, près du blessé français. Il serrait les dents. Je l'ai tiré jusqu'à la tranchée, avec sa jambe de travers. Il m'a embrassé et m'a dit : Merci pour mes quatre enfants. " Quand l'Italie entre à son tour en guerre aux côtés des Alliés, Lazare est envoyé contre son gré se battre dans son pays d'origine. Blessé au visage, il apprend l'Armistice pendant sa convalescence et revient en France en 1920. L'ancien gamin illettré monte alors une entreprise qu'il fera prospérer, avant de passer la main dans les années 1970. Le 11 novembre, Lazare Ponticelli l'a promis, il assistera, comme les années précédentes, à la cérémonie au monument aux morts du Kremlin-Bicêtre. Mais il le dit, s'il est le dernier à partir, il refuse les obsèques nationales. "Ce n'est pas juste d'attendre le dernier poilu. C'est un affront fait à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu'ils méritaient. Ils se sont battus comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant, même un petit geste, ça aurait suffi."
 
Benoît Hopquin (avec Francis Gouge) Le Monde 9/11/07

 
La chanson de Craonne

 

 

      Quand au bout d'huit jours,
Le repos terminé
Nous allons reprend' les tranchées
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personne ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civlots.
Même sans tambour, même sans trompette
On s'en va là-haut en baissant la tête !

refrain
    Adieu la vie, adieu l'amour
Adieu toutes les femmes,
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser not' peau,
Car nous sommes tous condamnés,
C'est nous les sacrifiés ...

      Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance,
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance :
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer ...
Doucement, dans l'ombre, sous la pluie qui tombe,
Nos petits chasseurs viennent chercher leur tombe.
(au refrain)

      C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire.
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose.
Au lieu d'se promener, tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défend' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autres, les pauv' purotins.
Tous les camarades sont étendus là
Pour sauver les biens de ces messieurs-là.

refrain
    Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra vot' tour, messieurs les gros,
De monter su'l'plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-là de vot'peau !

 

 

 

 

Les mutins du Chemin des Dames
toujours pas pardonnés
 
Des descendants des Poilus fusillés de 1917 rendent hommage à leurs aïeux.
Par ÉDOUARD LAUNET
samedi 30 juin 2007

C’est un bus blanc qui sillonne la campagne autour de Soissons. Qui traverse de jolis villages au centre desquels les monuments aux morts clament : «Merci à nos enfants morts pour la France.»  Qui, de champs de bataille en cimetières, ratisse une mémoire douloureuse avec à son bord une vingtaine de personnes. Tous des descendants des «fusillés de 1917».
En avril et mai 1917, après l’offensive du général Nivelle sur le Chemin des Dames, qui se solda par un massacre (110 000 morts et blessés), des Poilus ont posé les armes. Assez de boucherie. Certains d’entre eux furent alors fusillés pour l’exemple. Denis Rolland, président de la société historique de Soissons, en a recensé vingt-sept. Il a retrouvé les familles de neuf d’entre eux. Les a invitées à venir deux jours (ces vendredi et samedi) sur les lieux des mutineries et des exécutions. «Pas pour réhabiliter ces hommes, ça n’aurait pas de sens, mais pour les réintégrer dans la mémoire collective.»
Denis Rolland reprend là l’expression de Lionel Jospin qui fit scandale en 1998. Le Premier ministre était venu à Craonne honorer la mémoire des combattants du Chemin des Dames. «Certains de ces soldats, épuisés par des attaques condamnées à l’avance, plongés dans un désespoir sans fond, refusèrent d’être sacrifiés»,  avait dit Jospin, avant de souhaiter que les fusillés «réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale».  Tollé à droite. Le député RPR René Galy-Dejean donna le ton, déclarant que les propos de Lionel Jospin étaient «de nature à justifier dans l’avenir des actes de mutineries».  On en était resté là.
Victimes.  Neuf ans plus tard, pour célébrer les quatre-vingt-dix ans du Chemin des Dames, le conseil général de l’Aisne a lancé un appel à projets pour étoffer les cérémonies. Denis Rolland y a répondu avec ce projet de retour des familles. Adopté. «Nous sommes à la recherche d’un regard serein, apaisé, sur les mutineries,  explique Yves Daudigny, président (PS) du conseil général. Il ne s’agit pas de repentance ni de réhabilitation. Nous serions plutôt en faveur d’une forme de pardon de la Nation à ces hommes qui furent des victimes de la guerre.»  Vendredi, devant les familles, Yves Daudigny a souligné que, il y a quelques mois, les Britanniques, «qui ont eu aussi leurs fusillés de 14-18, leur ont accordé officiellement, par un vote du Parlement, le pardon ».
Marcel Lebouc, qui a participé à la mutinerie de Berzy-le-Sec, a été fusillé le 28 juin, à 24 ans. Son petit-fils Michel, 61 ans, est du voyage. «Mon père n’a jamais su où avait été enterré son père.»  Lui-même l’ignorait jusqu’à ce que Denis Rolland prenne contact avec lui. Michel Lebouc est venu du Vaucluse découvrir les lieux où son grand-père s’est révolté. Il ressent «comme un honneur»  d’être là.
Le caporal Pierre Lefevre, qui fut de la mutinerie de Mercin, a été fusillé le 16 juin, à 20 ans. Il repose dans le grand cimetière militaire d’Ambleny, sous une croix où est écrit : «Mort pour la France»  (c’est une erreur lors du transfert de la dépouille à Ambleny : les fusillés n’avaient le droit qu’à la mention «Décédé» ). Quatre membres de sa famille sont présents. Son petit-neveu Noël Ley dit avoir «un nœud dans l’estomac»  et déclare devant la tombe : «Je considère qu’il est innocent.»
Beaucoup des passagers du bus ont appris les circonstances de la mort de leurs aïeux par Denis Rolland, qui a consacré un livre au sujet (1). «La plupart n’étaient jamais venus ici»,  précise l’auteur. Joseph Bonniot, mutiné à Viel-Arcy, a été fusillé le 20 juin à 33 ans. Sa tombe a disparu. «C’était le cousin de mon grand-père»,   confie une dame venue d’Allemagne. «Dans notre famille, Joseph Bonniot était considéré comme une tache sur notre honneur».  Personne ne s’était préoccupé de savoir ce qui s’était vraiment passé.
La terre du Chemin des Dames est gorgée d’histoire : elle rend cinq à dix dépouilles de Poilus par an, indique Jean-Luc Pamart. Le président de l’association Soissonnais 14-18 pense qu’il reste «250 000 soldats dans la terre du coin».  Agriculteur, il sait qu’en creusant ne serait-ce que de 20 cm on tombe sur les tranchées, presque intactes. Le passé est là, tout près. «Je cultive sur des charniers.» dit-il. 
Poteau.  Vendredi, le clou fut la visite à Vingré, le «village des fusillés». Autre histoire : c’était le 4 décembre 1914. Six soldats tirés au sort étaient collés contre le poteau pour abandon de poste devant l’ennemi. Un gradé avait donné un ordre de repli, on ne l’a su qu’après. Les «six» ont été réhabilités en 1921, un monument a été érigé quatre ans plus tard. A Vingré, un certain Guy, habillé en Poilu, a lancé aux familles : «Soyez fiers de vos aïeux. Grâce à leur action contre la barbarie des généraux, ils ont sauvé les vies d’autres soldats.» 

(1) La Grève des tranchées,  Ed. Imago (2005).

 
Nos vingt ans

Gueux, qu'avions-nous jusqu'à ce jour ?
- De l'or, pas un sou !
Du sol, pas un pouce !
Notre âge nous livre l'amour,
Blond trésor et vigne aux vendanges douces !
Mais voici qu'on veut nous voler
Trois ans d'un bonheur éclos hier à peine.
Et voici qu'on veut affubler
Nos tendres vingt ans d'oripeaux de haine !

Refrain :

Les gros, les grands !... Si c'est à vous
Écus sonnants et bonne terre
Les gros, les grands !... Si c'est à vous
Vous les gardez pour vous !
Mais nos vingt ans, ils sont à nous
Et c'est notre seul bien sur terre.
Mais nos vingt ans, ils sont à nous
Nous les gardons pour nous !

Pourquoi des clairons, des tambours ?...
Le violon jase au fond des charmilles.
Les galons et les brandebourgs
Ça fait mieux autour du jupon des filles !
Notre cœur dans un cœur aimé,
Reposera mieux qu'au sein de l'histoire
Car nous nous flattons d'estimer
Une nuit d'amour plus qu'un jour de gloire.
 
Gaston Couté

 

 

 
 
 
 

Comme de nombreux écrivains, le lauréat du prix Goncourt 2013 a été «frappé» par la Grande Guerre. Mais Au revoir là-haut s'attache davantage à décrire ce que furent les mois qui ont suivi la fin du conflit.

LE FIGARO LITTÉRAIRE. -

Comment est née l'idée d' Au revoir là-haut ?


Pierre Lemaitre. - L'un des déclencheurs de mon roman a été la préface qu'Aragon a donnée à Aurélien en 1965 et dans laquelle il écrit qu'Aurélien est «avant tout une situation, un homme dans une certaine situation». À travers la figure de l'ancien combattant, Aragon dit qu'il voulait traiter l'homme qui est revenu et qui ne retrouve pas sa place dans la société dans laquelle il rentre. C'est exactement ce thème que je voulais aborder depuis longtemps.
Y a-t-il un écrivain  de la guerre 14-18 qui vous a particulièrement inspiré?
J'ai été bouleversé par Les Croix de bois, de Dorgelès (publié chez Albin ­Michel en 1919, il reçut le prix Femina, NDLR). J'ai été littéralement «scotché», c'était ma première lecture de jeune adulte. J'avais dix-sept ans et, quand je suis tombé sur ce roman, j'ai été touché par la jeunesse de ces soldats. Ils avaient mon âge, je m'y suis complètement identifié. J'ai relu le livre en 2008, je trouve que le texte a un peu vieilli, mais il reste celui qui a eu une grande influence littéraire sur moi. Les autres romans, ceux de Genevoix et Barbusse, m'ont également marqué. Et j'ai beaucoup lu les textes de l'après-guerre, notamment Le Sang noir, de Louis Guilloux… L'essai de Bruno Cabanes, La France endeuillée, qui décrypte les années de démobilisation, m'a beaucoup intéressé.

Au revoir là-haut  s'intéresse davantage  à l'après-guerre, pourquoi?
C'est vrai que le roman débute à quelques jours de la fin de la guerre. C'est cet angle mort qui m'obsédait: pas la guerre, mais la fin de la guerre. On glorifiait les morts, mais on ne savait que faire des survivants. Ce fut un moment extraordinaire d'ingratitude du pays face aux combattants revenus des tranchées. Une période de très forte précarité et une situation extrêmement douloureuse. La France de 1919 abandonne ses rescapés, ne veut pas voir ses «gueules cassées»: ils font peur. Après l'enfer qu'ils ont vécu, on les indemnise de 52 francs ou d'un manteau piteux qui ne résiste pas au premier lavage, c'était au choix l'une ou l'autre indemnité…
D'où votre intérêt pour cette arnaque aux faux monuments aux morts?
Très peu de temps après la guerre, les monuments aux morts et l'exhumation militaire des cercueils ont constitué un marché considérable. 750.000 cadavres se retrouvaient dans des cimetières improvisés et il fallait les exhumer pour qu'ils retrouvent des cercueils. 30.000 monuments ont été érigés en un temps record. L'industrie aime la guerre: avant, pendant et après! J'ai souvent pensé au mot d'Anatole France: «On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels.»
Quel est le poids de la recherche documentaire?
En fait, la documentation, par exemple sur le commerce des cadavres, est très restreinte. Je me suis inspiré d'une quinzaine de pages écrites par une historienne, Béatrix Pau-Heyriès, dans la Revue historique des armées. Je lui ai envoyé mon livre, et elle a eu la gentillesse de me répondre: «Vous avez rendu ma thèse vivante»! Pour le reste et afin de faire vivre les détails, j'ai visionné de nombreuses images sur le site de l'INA et j'ai également consulté les quotidiens de l'époque que je passais des heures et des heures à lire sur Gallica. L'INA et Gallica sont des outils fantastiques. L'aide des bibliothécaires de la BnF a été précieuse.
«Au revoir là-haut» de Pierre Lemaitre, Albin Michel,  570p., 22,50€.


 
 
 
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Les 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Bateau Lavoir

29 Octobre 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #bocals agités

les différents moments du Bateau Lavoir, franchissement de la double grille, lectures, ateliers, performances diverses, débat final
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Les 3 jours du Bateau Lavoir, 19-20-21 octobre pour 31 ans de portraits réalisés par Marc Israël-Le Pelletier, 30 ans de Cahiers de l'Égaré, avec la participation de 32 écrivains dans le livre pluriel Le Passage du Temps, furent 3 jours riches, chaleureux, inventifs, denses. Le vernissage a rassemblé une cinquantaine de personnes. Les lectures du samedi et dimanche après-midi entre 20 et 30 personnes. Les 2 performances du samedi soir, 35 personnes. Celle du dimanche soir suivie d'un débat, environ 55 participants; L'atelier de Moni Grego: 10 participants, celui de JCG, le dimanche matin, 4 participants. Merci à tous les participants. Une semaine après, je flotte encore sur un nuage, celui de l'amitié généreuse.

Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l'Égaré.

19 octobre à 19 H :

- vernissage de l'exposition Le Passage du Temps, portraits réalisés pendant 31 ans par Marc Israël-Le Pelletier, une cinquantaine de participants, des retrouvailles étonnantes

- présentation des livres pluriels des Cahiers de l'Égaré qui fêtent leurs 30 ans et du livre Une tragédie américaine, trilogie sur la peine de mort aux USA et au Japon de Marc Israël-Le Pelletier

- lecture de 8 textes du livre pluriel Le Passage du Temps

- suivi de La cohérence des vagues par Elodie Després accompagnée par Delphine Ciampi à la guitare

20 octobre :

- 10 - 12 H, atelier d'écriture sur le passage du temps, animé par Moni Grego, 10 participants

- 15 H, lecture de 12 textes du livre pluriel Le Passage du Temps, 20 à 30 auditeurs

- 19 H, 20' du spectacle Molly B. par Cécile Morel suivi d'une carte blanche à Salvatore Spada, une trentaine de "spectateurs"

21 octobre :

- 10 - 12 H, atelier d'écriture sur le passage du temps, animé par Jean-Claude Grosse, 4 participants

- 15 H, lecture de 12 textes du livre pluriel Le Passage du Temps, 20 à 30 auditeurs

- 19 H,

     - spectacle Pas moi de Samuel Beckett, par Moni Grego mise en scène par Yves Ferry

   - discussion autour de l'amour des textes de Samuel Beckett. Avec Jean-Claude Grosse, Moni Grégo, et Mickaël Sabbah qui évoquera également l'aventure du Théâtre du Temps qu'il dirige, à Paris. Une cinquantaine de participants au spectacle et au débat

Atelier de Moni Grégo « Le Passage du Temps »

Samedi 20 Octobre de 10 h à midi

 

Déroulement de l’Atelier :

- Café croissants ensemble.
- Premier exercice : Le Flash-back.
À partir de cet exercice, écrire un Vrac de mots rencontrés, entendus…

- Yves Ferry lit le texte de Léo Ferré « Avec le temps » et le texte de Woddy Allen « La vie à rebours »

- Moni Grégo lit quelques citations comme :

« Encore un instant Monsieur le bourreau. » Jeanne Du Barry favorite de Louis XV.

« Ce que je viens de dire est déjà loin de moi. » Moni Grégo, d’après :

« Le moment où je parle est déjà loin de moi. » Nicolas Boileau.

« Ô tempora, ô mores ! » Cicéron

« Ô temps suspends ton vol. » Lamartine : Le lac.

Propostion d’écrire en 10 mn

Texte I

UNE JEUNE FILLE - Il y a tant de…

UNE VIEILLE DAME - Vous avez dit « temps » ?

J. F. - J’ai dit « temps », moi ?

V. D. - J’ai entendu… heu… ce que vous venez de dire est déjà si loin… de vous… de moi…

J. F. - Loin ?

V. D. - Oui… au-delà !...

J. F. - Qu’est-ce que vous entendez par là ? Parce que, hein !… C’est… c’est… c’est confus !

V. D. - Il y a dire et dire… je pense que… je ne pense pas assez avant de l’ouvrir, vous voyez ?... le truc de sept fois sa langue…

J. F. - Non, je ne vois pas. C’est un truc d’une autre génération ça !

V. D. - Et alors ? Vous n’étiez pas née quand la Du Barry a demandé un instant de plus à son bourreau… quand…

J. F. - Mais qu’est-ce que vous me racontez là ? Vous êtes pas bien ! On parlait juste du temps, là,  devant l’arrêt du bus 67. Voilà qu’on approche de Pigalle et vous, vous me parlez de Mathusalem… Ça ne m’intéresse pas du tout !

*

Lectures des textes.

Pause.

*
- Écoute de la chanson : « Marquise » par Georges Brassens d’après Pierre Corneille.

- Lecture par Yves Ferry « Le Rien «  de Marivaux

- Lecture par Yves Ferry & Moni Grégo du dialogue : « Simone et Germaine » écrit par Moni d’après un canular de Jean-Yves Lafesse, où les personnages parlent de rien.

- Claire Ruppli et Moni Grégo disent « La môme néant » de Jean Tardieu.

Propostion d’écrire en 5 mn

Texte II

A- Fait pas beau !

B-Tu trouves ?

A- Je dis ça comme ça.

B- Je vois…

A- Ah toi, tu vois…

B-Manière de…

A- Il fait sombre ou quoi ?

B- C’est les nuages…

A- Ça me rappelle une poésie.

B- Quoi ?

A- Les nuages…

B- Quoi les nuages ?…

A- Rien. Où tu vas ?

B- Tu as dit quelque chose ?

A- Qui ?... Moi ?

B- Oui… Qui d’autre ?

A- Ben… heu… c’est juste… Suis-je sotte !

B- Mais non.

A- Si, si, y a des fois je me dis que…

B- Ah tu as bien raison. Y a des fois !...

*

Lectures des textes.

*

Propostion d’écrire en 2 mn les derniers mots de la dernière minute

avant la mort.

Texte III

Rien à dire, m’en fous !

Tout ça m’a pesé malgré tout

Même si…

Surtout pas de retour…
Et faites comme si je n’étais pas là.

Au revoir et merci.

Vive la mémoire des riens.

*

Lectures des textes.
Écoute du canular de Jean-Yves Lafesse.

Danse des couples cassés.

*

LES TEXTES, atelier de Moni Grego

I/
Il a mis ses gants blancs
Suspendu entre nuit et jour
Encore un instant se dit-il
Autour des grilles
Le soleil dans la rue commençait à percer Et toujours cette chanson douce
À l'oreille
Il s'est mis à marcher
Seul
Il a fermé les yeux
Ses mains écarquillées
Le guidaient à l'autre bout de la ville
En graffitis gigantesques
Immaculés
Ses éternels gants
Et cette chanson douce
Dans son coeur
Basquiat ...


 

II/
1- Ça va?

2- Ça va!
1-Mais ça va?
2-Ça va oui
1-Moi ça va pas!
2- Ah bon?! Oh! Ça va!
1- Non ça va pas!
2 -Assez. Ça va , quoi!
1- Rien ne va plus
2-"Ça va" c'est ce qu'on dit tout le temps! 1- Ne va pas
2- À se plaindre tout le temps

1-Va pas
2 Tout le temps
1-Pas
2- Tout le temps ça va pas 1- Oui le temps
2- qui file
1- coule
2- passe et lasse
1-s'en va
2- Le temps va
1- Ça va
2-


 

III/ La dernière minute

Encore 60 secondes Tic tac tic tac
Une dernière cigarette Un verre de champagne T'embrasser

Un coït il est encore temps The last but not least
Plus de dettes
Salut les amis

Entrez chez moi Servez-vous Tout est rangé Il était temps Stop .


 

CLAIRE RUPPLI

Vrac

Le temps va. Première consigne ; il est temps ; pas en retard, on s’assoit ; salut Yves ; coucou Moni ; la grille ouverte ; derniers pas, encore deux cents mètres ; place des Abbesses ; délicieuse promenade ; petites rues ; Montmartre ; un autre bus ; le bus ; antivol ; un poteau ; l’arrêt du bus ; vélo ; escaliers ; traverser le stade ; claquée la porte ; s’habiller ; respirer à nouveau ; fenêtres ouvertes ; se laver ; chier ; pilules ; tartines ; café. Lever ;

I - Le passage du temps

Le temps passe, il n’est pas le sage qu’on croit. Du lever au coucher, il file. Je le regarde soliloquer indifférent à mon désir qui s’envole sur mes ailes effrangées. Rosée, cueillie de l’ivresse de la veille. Je ne lave plus les rides de mon âme qui plissent ce que je suis. Il va et je le chie brusquement. Je le vois, mais le temps m’ignore. Existe-t-il seulement ? existé-je, moi l’idiot perdu dans l’éphémère de ma mémoire éperdue ?

Ii - Ce matin

Le temps, il est temps, le temps.

Lever ; café ; tartines ; pilules ; chier ; se doucher ; fenêtres ouvertes ; respirer à nouveau ; s’habiller ; la porte ; claquée ; escaliers ; vélo ; le stade ; l’arrêt du bus, un poteau ; antivol ; le bus, autre bus ; Montmartre ; petites rues ; délicieuse promenade ; place des Abbesses ; encore deux cents mètres ; derniers pas ; la grille ouverte ; coucou Moni, salut Yves ; pas en retard, on s’assoit ; il est temps ; première consigne. Le temps va.

III - Dernière minute

Encore un instant ! s’il vous plait ? encore un instant !

Ma requête est vaine, le bourreau n’entend pas, il est sourd.

J’ai encore à faire… c’est déjà fini.

 

JACQUES SÉGUEILLA

 

La dialectique du blog
  • Vous n’avez pas vu ?

    • Si bien sûr !

  • Je me disais aussi !

    • Quoi ?

  • Quoi, Quoi ?

    •  ?

  • Que vous l’aviez vu !

    • Bien entendu

  • Vous l’avez remarqué ?

    • Bien entendu et à vrai dire comme je dis souvent !

  • Vous avez eu peur ?

    • Oui, j’ai crain que !

  • Que ?

    • Enfin, vous voyez bien !

  • Bien entendu !

    • C’est comme moi, j me faisais la réflexion !

  • Oui, c’est vrai, il est encore temps !

    • Heureusement !

  • Vous avez raison, il est tard !

    • Au fait, vous avez encore de quoi !

  • De quoi ? oui bien sûr !

    • Vous me rassurez !

  • Nous sommes bien d’accord !

    • Et à part ça ?

  • Rien, alors ?

    • Alors

  • Alors à demain !

    • A demain !

Post scriptum

 

  • Ah oui, J’oubliais ! les plantes, les arroser.

  • Tu diras à la concierge, pour le courrier, pas la peine de le monter

Petit silence

  • Pour le reste du verras, à toi de jouer !

  • Bon maintenant, viens que je t’embrasse. Porte- toi bien !

Petit silence

  • Un dernier mot : merci. !

  • Je dois te dire que c’était bien, nous deux. Si, Si ! Merci !

Aussitôt

  • Ah, laisse le frigo ouvert, sinon ça pue.

  • Maintenant, il est temps, il faut que j’y aille.

  • Salut !

Petit silence, dernier sourire.

  • A bientôt !

Il ferme les yeux, l’air repu.

 

I - Elliptique

Partir,

Vite, mes clefs, la porte, le chat pisse sur le tapis

Mon chargeur, mon sac, où est ma casquette ?

Il me l'a dit 20 fois, aller, on y va !

 

Ma casquette, mes clefs, un café,

Je n'arrive pas à décoller,

Et le temps file plus vite que moi,

Lui, il n'attend pas.

 

Aller on y va ! Il me l'a dit 20 fois

« Encore un instant Monsieur le Bourreau »

J'suis pas coiffée, il me faut un café,

mais où sont mes clefs ?

 

Aller, on y va !

Le mot est lâché, il est déjà parti,

n'a pas cherché, pas eu besoin d'café,

Il file, il court, il n'attend pas

 

Alors, on y va

faut se presser, s'activer, accélérer

prendre le rythme de la trépidation avant le trépas.

Aller vite, courir...

Le temps ne peut se rattraper,

 

C'est lui qui a les clefs.

*

II - Dialogue implicite ou du néant

A : C'est vrai ce que vous dites

B : Ben oui c'est vrai

A : Dans quel monde vivons nous !

B : On marche sur la tête !

A : Des fois j'me demande

B : Ah ? Ben moi aussi !

A : C'est pas vrai ?

B : Quand même, c'est pas possible !

A : Ben voui

B : Ben voui....................... enfin bon.

A : Je dirais même mieux c'est impossible !

B : C'est comme l'autre jour là

A : Ah oui, m'en parlez pas !

B : Ben justement, je voulais vous en parler.

*

III - Dernière minute avant la mort.

Ça y est, on y est, je vais passer de l'autre côté du miroir, je vais enfin savoir.

Je vous tire ma révérence, je me retire, je me tire, pour le grand voyage,

Rejoindre Georges, Charles et les autres,

Et chanter la vie.

 

MARIE CRAPANZANO

I - LE PASSAGE DU TEMPS - Pastiches

 

La spirale du temps s'étire et ne rompt pas.

Avoir le temps d'être à l'heure, d'y trouver un accueil inattendu.

 

La spirale du temps ne déçoit pas. Elle tourbillonne, avant, pendant, après.

Elle enlace la réalité et les espoirs. Le temps est toujours là.

 

« Encore un instant Monsieur le Bourreau »

Tant que je suis vivante, je saurai attendre la fraîcheur de la minute qui vient .

 

« Le temps suspend son vol ». Mais de tous temps se rencontrent les mêmes mœurs.

Le temps est une spirale qui accorde toutes choses à son temps.

 

II - PARLER DU TEMPS - PARLER DE RIEN – Dialogue

 

  1. : Comment allez-vous aujourd'hui ? Il fait froid, vous ne trouvez pas ?
  2.  : Le temps change, c'est certain.
  3. : C'est troublant ce temps. On n'y comprend plus rien
  4.  : Et on ne prend plus le temps de rien. D'ailleurs, il faut que je me dépêche.
  5.  : Oh, on a toujours le temps. Mais c'est vrai, chaque chose en son temps.
  6. : C'est vrai, on prend tout trop au sérieux.
  7. : Bon allons, bon vent ! 

Charline : Comme dit la chanson : « V'la l'bon temps, v'la l'bon temps »

 

III - LA DERNIERE MINUTE AVANT LA MORT

 

Chronos dévore ses enfant, le sommeil définitif arrive.

Pas d'inquiétude, Je ne saurai pas que je suis morte.

Je laisse ma vie entre les mains des vivants.

A eux le souvenir, à moi l'oubli.

 

MARIE-FRANÇOISE ÈVE

I - Écrire un texte inspiré d'une citation : Michel Gendarme

 

c'était la nuit j'en suis sûr

il y avait cet élan vital

étonnant

un élan nocturne

qui donnait probablement un sens à tout cela

les adverbes sont chiants

pourquoi dis-je « probablement »

le moment où je parle

j'ai rêvé de cela

dans cet élan nocturne

où il n'y avait pas de mots

noctambules

« des mots noctambules se baladent de mon corps au tien »

noctambule, ça balade bien, ouais

et                     puis                 quand

dans la cuisine

elle m'a dit « bonjour camarade »

cet élan vital m'est retombé sur la gueule

il fallait vivre, c'est ça ?

il fallait affronter – merde, c'est le matin – déjà ? affronter ?

« camarade » !!

elle mettait de la distance, sûr

pas juste entre elle et moi, cette distance existait déjà,

nous le savions, etc... il n'y avait rien de... entre nous... ou de...

entre elle et moi

mais elle me balance ce « camarade »

je vis avec ça aujourd'hui, jusqu'ici

camarade de lutte, de vie, d'amitié, pourquoi pas d'amour ?

peut-on être un camarade d'amour ?

tu imagines

tu te mêles, corps à corps amoureux, dans le bain inaugural

de la jouissance, camarade, jouis ! jouis ! c'est un ordre !

bon

j'avais ça dans mon bol de thé.

 

II - Ecrire un texte inspiré de « Simone et Germaine », sorte de dialogue impossible, sans issue

 

1 Ben oui / mais bon

2 Moi / je sais / mais bon / ça / pas difficile

1 Mais /

2 Si /

1 Bon mais bon / ah d'accord c'est /

2 Mais … ? /

1 Mais … ? /

2 Ho mais quoi ho mais quoi ho / mais

1 Bon /

2 Oui /

1 Mais... bon /

2 Non / enfin oui mais bon / enfin ! /

1 Ah !

2 Mais bon mais bon / moi /

1 Ah ! /

2 Quoi, en plus / ça / facile /

1 Facile / ça ? / sais pas ça

2 Essaye ça / là / mais bon

1 Quoi ? / là j'essaye ça là / oui j'essaye ça / tu vois bien là ça / oui / mais bon bon / ça / j'essaye mais je / non / ça / non / ça / … / ah ! oui ! /

2 Ah ! bon bon / mais là : t'as aussi ça / aussi / alors ?

1 Quoi ?

 

 

III Ecrire un texte inspiré par notre dernière minute avant notre fin (bourreau, euthanasie...)

 

c'est toi que je regarde ô personnage entier dans ta fureur inconsciente ô toi l'innocent élu par les tiens qui furent les miens hélas et si je pouvais je te dirais alors tu liras ce sera ta peine tu garderas cette lettre tu ne la brûleras point tu ne pourras t'en séparer à jamais car si je dis que tu es Homme tu es né pour cela pour être celui témoin des morts de l'autre de tout autre sans lesquels tu ne pourrais plus vivre.

 

I -

Citron pressé. Tous les matins.

Pressée, toujours trop pressée.

Tout ça pour quoi ?

Pour courir.

Courir les rues, courir le monde, courir la vie.

« O tempora, o mores ».

L’autre jour, dans le bus, ce type bourru, apostrophant un individu qui avait arrêté de façon cavalière ce bus, en traversant la rue devant lui, afin d’y monter, obligeant le chauffeur à freiner brusquement et manquant ficher tous les passagers par terre : « Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, à courir comme ça ? Personne n’est obligé de courir. Il n ‘y a que Bernard Arnault et Pinault qui ont le droit de courir. Les autres, non. On leur fait croire qu’ils doivent courir. Quelle bande  de cons ! ».

Sidération des passagers ; mise au point rapide. « O temps, suspends ton vol ! »

Tu stoppes, un instant et, si tu n’as pas bien compris, et bien, tu recommences… A courir.

La prochaine fois, le deus ex machina t’avertira encore. Et encore. De façon de plus en plus précise. Sur la mappemonde de ton bref parcours, un jour, l’avertissement se muera en peine capitale. Capitale pour toi, bien sûr, pas pour le monde, ne te leurre pas. Et tu crieras : « Encore un instant, Monsieur le bourreau ! ».

 

II -

Zut, la voisine. Ouh lala, comment lui échapper ? Non, pas moyen ! Je vais y avoir droit… Tant pis, j’affronte. Et, même, j’anticipe.

Moi :          Bonjour Madame. Comment ça va ?

La voisine : Oh Bonjour ! Oui, ça va. Enfin, non, ça ne va pas ! Ça va pas fort !

Moi :          Ça ne va pas ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

La voisine : Rien ! Enfin tout. Tout ! Rien ne va !

Moi :          Ah bon, rien ne va ? Mais c’est terrible, ça !

La voisine : Oui, come vous dites : C’est terrible !   

Moi :          Mais… c’est grave ?

La voisine : Grave !? Grave ?! Non, c’est pas grave… Pas vraiment. Mais c’est embêtant !

Moi :          Ah oui ?

La voisine : Très embêtant !

Moi :          Ah !?

La voisine : Oui, je suis embêtée.

Moi :          Embêtée ! C’est bête, ça !

La voisine :     Oui, c’est bête ! Je suis très embêtée.

Moi :          Mais c’est affreux, ça ! J’espère que vous allez trouver une solution…

La voisine : Mais il n’y a pas de solution ! S’il y avait une solution… pensez !

Moi :          Ah, oui ! Ça oui ! Je pense bien !

 

III -

Bon, voilà. Ça y est. Déjà ? Si j’avais su… Pourquoi ne m’a-t-on rien dit ? Que c’était si simple. Que c’était si bête. Oh, et puis voilà que je recommence à vouloir bien parler… avec des verbes.  Dans les formes. A perdre du temps à mettre les formes. C’est stupide. Aller à l’essentiel. Jamais je ne suis allée à l’essentiel ! Le temps que j’ai perdu, mon Dieu, le temps que j’ai perdu ! A tergiverser, à réfléchir… A peser le pour et le contre… Pitié ! Maintenant, c’est quoi, l’essentiel ? C’est quoi, l’essentiel avant de partir ?? C’est quoi ??? Qu’est-ce que je dois f…

 

NICOLE DESJARDINS

I - Le rêve

Pendant que je me déchirais sur la pointe des châteaux ,O bourreau suspends ton vol. Que les griffes assassines violaient mon dos puis mon cul, puis mes reins. Oui, c'était quelque chose qui ne peut se dire. Un assassinat volontaire

une vague.

écoutes moi, scélérate

et je vis maintenant, de mes blessures, es exposant la nuit aux draps froissés, humides, et tropicaux. Même les cafards ,les scolopendres ne s'approchent plus. ils ont peur de moi. Ils disent (et je les entend)

"Ô tempora, ô mores"

Avec des petits cliquetis d'antennes d'acier. Jésus est revenu de sur la croix. O oui la croix. Et je ris de douleur, dans la nuit verte, sans vent, avec des petits gémissements. Et je suis seul, malgré les insectes.Tout est mort. Je me souviens de toi, salope blanchâtre, écume de fin des temps, furiosa des embruns. Vague, oui vague. Mais vaguement. J'ai vu ton œil. Puis ce fut ma fin. Les longs couteaux des roches. Les longs ciseaux. Les oiseaux de la caille.

Suis un poisson écaillé.

Je frétille mais je meurs. On me ramasse.

On me lave.

Puis on me mangera, on me coupera la tête.

Le jour de gloire est arrivé !

*

II - Parler du temps parler de rien

Hein ? Quoi!! Non.J'ai pas dit ça.

Si. Tu l'as dit hier.

Moi?

Oui toi.

Ah ben merde alors, j'me souviens plus de rien !Hier c'était Dimanche ,non?

Non, c'était pas Dimanche.

Ah bon, c'était pas Dimanche? Si c'était Dimanche !

Non, c'était pas Dimanche.

Si! Je te dis que si! T'es chiante comme la pluie !C'est ca ,chiante comme la pluie. Tu perds la tête Charles !

Moi ? Je perds la tête ? Mais de quelle tête tu parles?

De ta tête à toi. De ta tête de tous les jours

Mais je te dis que c'était Dimanche !

Non , hier c'était pas Dimanche. Parce qu'il pleuvait.

*

III - Dernière minute

"Joseph, Marie, Madeleine, et toi Dolores. Avant que je vous quittasse. J'ai pas vraiment pu vous dire, ce que je voulais vous dire. Mais, en définitive, peut importe. Vous emporterez de moi ce que vous voudrez. Moi, de toute façon, tout ça c'est derrière moi. Mais je vous en prie, ne me pleurez pas. Je n'en vaux malheureusement pas la peine. J'ai pas eu le temps nécessaire pour vous dire assez... je t'aime.

On ouvre ma porte, c'est pour moi.

Déjà ?

Étrange, tout continue...

(Baillement).

 

PIERRE-JEAN PETERS

- I -

Superposé le lit. Superposées, les filles. Superposée, la vie.
Où suis-je ?

Où ?
Ah oui !

Attention en descendant. Attention.
C’est le jour de Peter…Ô Lord… Comment ? Comment ? Comment ?
Comment commencer ?
Commencer par. Casseroles. Oui. Récurrer. Hop ! Hop ! Hop !

Dieu , y ‘avait du monde hier soir ! J’adoooooooorrre récurer les casseroles…
C’est mon acte 1er vers la solution. J’adooooooore.

…De l’or. Il me faut de l’or… On pourrait faire à manger pour Peter….Avec Or..Ornella. Or il nous faut des solutions rapides ! Allez, frotte ! frotte le problème ! Or, il nous faut de l’or…Or….dinateur. Regarder. Si un virement par hasard…

Val : Ah tu es là , homme ? Tu es réveillé aussi, déjà ?

Homme C : Oui…

V : Puis-je recharger l ‘ordinateur à plat ? Suis à vide. Et argent besoin, vite, vite.

Homme R : Ola les amis, service boulangerie ! Vous voulez quoi ?

V : Un croissant !

Homme C : Pareil !

V : Ohlala. No virement. Merdum. Il est quelle heure ?

Homme C : 9h17…

V : Aaaaaaahhhhh faut que je bouge !!

Homme C : Déjà ?

V : Oui je file à l’atelier d’écriture !

Homme C se réveille : Ah oui ?


V : Quoi ? Tu veux venir ?

Homme C : Ben …oui ?

V : Ben  oui. Mais c est là maintenant tout de suite tout de suite

Homme C / Ouah ..Vraiment tout de suite tout de suite ?

V : Ah bah zou zou là !!

Homme C : On attend pas les croissants et tout… ?

V : Bon allez j y vais ; peut être je les croise dans la rue les croissants A plus bibi ! Belle journée . Et Ornie… ? ( V regarde dans la chambre entrouverte) Bon elle dort. Ce sera une autre fois ! Bacci tutti.

Oui. Oui. Oui. Je file. Ok, ok, ok. Passer librairie pour …Arfff…C’est fermé bon… Plus tard…Aïe Aïe Aïe dépêche-toi, tu vas être en retard . Allez, galope et toi Temps ô temps, suspens ton vol !... Or, le temps c est de l’argent ! De l’art et des gens. A qui demander !! Anouch est aux abesses ! À 2 pas du  lavoir... Anouch, mon abbesse !

 

- II - Un dialogue

V : Oh…

C : Oh…

- Et euh… ?

- -Oui ?

- Je…

- Oui ?...

- Non…

- …Ben..si… ?

- Non, non….C’est…

- C’est…. ?

- Pfffft !

- Pffftt ?

- Ben oui…oui…Et toi ?

- Oh…Boh…

- Mmm…

- Bon.

- Mmmm ?

- Non, c’est…

- Oui, ben oui, pareil alors.

- Eh ouais hein..

- Mmm…

- …Aïe aïe, aïe…

- Ah ! Tu l’as dit, hein !!

- Ben oui ….Logique, hein ?

- Oui, ça !!

- …Aïe, aïe, aîe

- Aïe hein oui. Aïe…Logique.

- Pfff…

- Oh…Ben non…

- Ben oui mais…

- Oui, je sais mais quand même !

- Quand même, quand même…T’es drôle, toi !!

- Allez !!! Regarde !!! Il fait beau !!

- Ah oui, ça !!! /Oui, mais justement !

- Ca c’est vrai. Justement. Aïe.

- Oh…Désolée…

- Mmm… Ben c est pas toi, hein…

- Oui mais …quand même…

- Mmmm…

- Allez…Je te libère…Bye…

 

- III - Dernière minute.

Meurs. On part. Je le sais. Je le sens. Mmmmm…

C’est bon….de quitter.

Quitte. On est quitte, le monde. J’ai donné. J’ai pris. J’ai arraché ma vie, même.

Je suis enceinte de tous les enfants à venir.

J’aime. J’aime. Le baiser suprême.

Ô ma mort chérie, ma mort masculine qui a des couilles et du coffre, tu me fais un

effet bœuf !

Ô lieu de toutes convergences…

VALENTINE COHEN

I - Yves Ferry

Ce que je viens de dire est déjà moi… Non… Loin de moi…

Loin dans le passé ? Ou par devant ?

Je ne me souviens plus, ou vaguement, de ce que j’ai pu dire, de quels mots je me suis servi pour exprimer je ne sais quoi dont je ne me souviens plus que vaguement.

En réalité, deux choses font généralement mes sujets d’écriture ou de conversation. Le temps qui passe et l’argent que je n’ai pas. Le reste, je n’arrive pas à le dire.

Ô temps, ô mœurs, ô argent.

Et peut-être s’agissait-il de cela justement : Ce que je viens de dire est ce que j’essayais de dire (sans y arriver sans doute), et qui est donc aussi, exactement ce que je vais encore essayer de dire, avec l’espoir d’y parvenir.

Loin derrière moi, ou loin devant moi, me ramènent donc à ce même point toujours présent où je n’arrive rien dire. Les mots sont là, mais comme oubliés sur un feu avec le gaz qui continue de brûler… Tout s’éteindra de soi-même, finalement, dans une explosion, une révolution, ou du silence.

Et cette histoire, ah oui, de cou coupé… Soleil – demanda-t-il un moment encore ? - ou Du Barry, ça va me revenir… Dans un moment, dans un moment…

 

III

 

Crénom – Putain – Putasse – Merde – Merde - Merde – Bite - Cul – Poil - Troufignon - Queue – Vagin – Couilles - Couilles - Couilles – Chié – Foutre – Macon de tes morts - Culé – Culé – Enculé – Beurk – Allez vous faire foutre – Fan goule – Stronzo -La puta madre que te pario – Pute – Pute Pute – Nain – Gogues – Crénom – Crénom -

atelier du dimanche 21 octobre avec Jean-Claude Grosse

j'ai proposé comme à mon habitude, une matière, un topo de 20' sur le temps d'un point de vue métaphysique d'abord (le présent éternel), d'un point de vue scientifique ensuite, deux pistes: cosmologie, astrophysique (temps et big bang, la flèche du temps, relativité du temps et de l'espace ou physique quantique, les deux physiques n'ayant pas encore été unifiées), biologie, évolution (la mémoire comme pattern, ADN = mémoire de 4 milliards d'années d'évolution, agissante à tout instant, à notre insu, quasi-automatique, influençable par l'épigénétique)
deux consignes formelles simples: rythmer votre texte avec tic- tac; déjouer les jeux du temps avec vos propres jeux grâce à la temporalité (fabrication, par notre esprit en lien avec notre liberté, du passé, idem, invention du futur) et à la temporalisation (la vitesse du temps en lien avec l'humeur, les sentiments, les émotions de l'instant), tac tic-tique

Jean-Claude Grosse

atelier de Jean-Claude Grosse

Le conteur : 21 Octobre 2018. Paris. Bateau lavoir. Tic-tact, tic-tac, tic-tac. C’est parti. La transe s’élance. La partie commence. L’amour peut arriver…..

Elle : Bonjour, mon amour…

1000 voix diffusent et se croisent, résonnent:
-Bonjour.
-Bonjour
-Bonjour
-Bonjour

Elle : Je suis femme et je bande.

1000 voix (même jeu) : Nous sommes ta bande aimante.
Nous t’accompagnerons dans le contre-courant du jour.
A contre-contre temps
Pour allonger les pieds
Les mains
Et les vertiges
Contre tout contre toi.
T’offrirons le courant
Moi, Félectricité, je m’offrirai en toi
Moi, homme de tous les temps, étais-suis-serai ton index inducteur.
Moi-tous, je serai
Le rayon de lumière que tu chevaucherâles
Appelle-moi Einstein et grimpe, ô continue et grimpe attaque, attaque

Le conteur : et tac et tic et tac. Tic-tac.tic-tac ; Tic tac fait la graine.
Le temps est vertical.
Qui lui a soufflé à l’oreille qu’il fallait s’y hisser ?
Tic-tac et tic et tac, comme les barreaux de l’échelle. Elle.

Elle : Jacob. Abraham. Joseph. Mordechaï. Moïse.
Pourquoi cet étayage masculin à tous mes étages ?
Ô mon amour, je veux que tu m’aides à grandir jusqu’à ce prénom de Moïse en prairie.
Car jamais, au grand jamais, il ne m a paru uniquement masculin ce pré-nom.
Mon âme est double unie dans son inter rieur en expan-expansion.
So-so-Soleil de joute et de jouvence dans toutes
Les directions, je suis, fuis, ris, suis jouie.
Et ma salive est fête des temps immémoriaux.
ADN de cette main qui pense, ce cerveau qui roule une pelle àToi-Vous mon amourrrrrrrr de tout-jouir.
Ô mon Ô mon âme en or, tu me rappelles, me rappelles à l’ordre.

Le conteur : Tic-tact, tic-tac, tic-tac sur la terre.
L’échelle est dépassée.
Mes barreaux, effacés.
La prison est quittée.
Un jour d’un millénaire parmi tant d’autres surannés,
Un 21 Octobre (comment disait-on déjà ? Je ne m’en souviens pas, il faudrait revenir au barreau ; mais je ne suis sommée de rien ! De rien ?... Semé de rien ?... Elle me fait tourner la tête, la terre autour du soleil, dans la joie violente des sommets.
Revenons à nos/
Mourrrons…
Moutons, à nos mourons tic-tac, tic-tac, tic-tac, disais-je…
Je ne peux plus conter si le temps s’explose de toutes parts ! Où est mon autonomie de compteur ?! Un jour, sur la terre, j’étais payé pour ça ! Elle m’étourdit.
Peut-être, peut-être…. A ce potentiel quantique !!!
Ne suis-je donc pas le maître ?!! Non ?...Oui ?... Oh !! pardon ! Me suis trompé. Ai dû me tromper. Je suis outil, mètre , décamètre, décapsuleur d’absolu, me suis pris les pieds dans le tapis rougi de honte.
De feu mes ancêtres descendants qui ne marchent qu’au tic-tac de leur mechanical affair, âme-leurre ensevelie sous leur imaginaire en ruine.Lèvres tombées en désuétude dès l ouverture de leurs peaux-pierres…Mur de Plank..
Ohla ohla !! Que dis-je ! quelle douleur pour moi conteur de commencer commencer pas à pas pied à pied à comprendre ! Planqué ! Je et tous mes mois essaimés dans l’espace et le temps, nous sommes planqués. Nous ne pouvons nous en prendre qu’ à nous M’aiment de ne pas avoir su aimer mais à la place Tic-Tac, tic-tac nous a matraqué traqué le cerveau, étriqué le cœur au marteau-matricule ! Encule et../

Elle : Je grimpe au plus haut des cieux, au plus audacieux. Vases brisés vous êtes
Conteurs, voyez, n’ayez pas peur de vous être détruits. Vous êtes le résulta de nos errances, les conséquences de nos non-actes, de nos démissions, de nos abandons, de nos refus de courage, de nos veules sous-missions d’obtempérer devant les lois iniques poétiques, politiques, sur la Terre comme au Ciel, au singulier et au pluriel.

1000 voix : Ô toi, ADN scintillant de nous. Qui émane de qui ? L’Adonaï du dedans de la dent. De l’Adam ? Pourtant tout est dit. Partout, tout s’écrie ! Et nos oreilles nous regardent droit dans les Dieux.

Tic-tac Tic-Tac râle le conteur, non-encore mort. Le viel homme résiste à sa naissance. Je suis le double-fond du conteur . L’œil qui voit en lui. Le conteur râle. Le mot interdit tabou est prononcé. Dieux. Et voici tout le courage de l’homme, sa révolte combattive qui se dresse d’orgueil sur la place publique, soudain vocigérant à la face du monde que « Dieu n ‘existe paaaaaaaaaas ! »
Et son paaaas continue de se perdre dans chaque rayon de soleil qui le porte contre lui-même.
Car le soleil ne peut qu’aimer , porter même celui qui lui crache au visage qu’il n’a pas.
Bien sûr, qui s’y frotte, s’y brûle.
Et c’est un grand merci que les flammes dessinent dans l’obscurité de la matière noire. 4% de lumière seulement dans l’univers . Don’t forget.
Tic-tac, tic-tac. Je suis là ! Tout de même ! Tu m’oublies ! Merde alors ! ; j’ai fait ce que je devais , moi ! moi ! Je ne suis pas responsable , moi !

L’œil du conteur : disait la bête immonde qui encore continuait à mourir.

Elle : Une chose avant que tu ne meures , vieil homme te subissant toi-même. Tu as érigé, si je peux dire, le sexe sous toutes ses coutures en inversant les lois des mondes.
Dieu est à bout tandis que la pornographie n’est plus tabou ni le racisme invertébré.
Penses- y pour le dernier sursaut de ton tic-tac qui n’a qu’une tactique assassine de notre/mon âme.Ô mon amour.
Expire.
Pour qu’ensemble l’ek-tase nous inspire.
Tak.

Valentine Cohen, 21 octobre, Bateau Lavoir

 

L'eau tourne autour de la terre, tic tac, traverse les carrefours de la vie, tic tac, entre dans la lune qui nous regarde, tic tac, pénètre le ciel d'en bas, tic tac. Et voilà c'est fini. Tac tic.

Enfin, non ça recommence. Tac ! Et puis, elle court, elle court jusqu'à perdre haleine tic tic tic tac tac tic taaaccccc !! La petite goutte, pas celle du vase mais celle de l'Univers. TAC ! Vision en grand ! TIC. La terre qui tourne, tic, je virevolte, toc. Ouille, je tombe ! TAC ! L'eau me pénètre, elle est partout, toc, toc, toc. L'eau, la Vie.

La Vie n'a pas de temps. Momo joue à la marelle, Juju aux dés et Gugusse mange une glace à la vanille en ne pensant à rien. Puis, ils dansent, jouent et redansent. Plus de tic tac, ni de tac tic. Rien. La Vie.

Je les regarde, mes pensées divaguent. C'est le tic tac du passé puis le tic tac de demain. Je m'emmêle dans les pédales du temps. J'avance tic, je recule tac. Je m'absente, mélancolique. Je ne suis plus rien qu'un bille qui traverse le labyrinthe du passage du temps. Je ne suis plus la Vie.

Les enfants éclatent de rire, en sanglots et la goutte ne se pose pas de question. Ni tic tac, ni tac tic. Rien. La Vie.

Je les regarde en ne pensant à rien. Je suis bien. Passage 0 du Temps. Rien. La Vie.

Je prends un livre. Le temps s'arrête, en suspend. Passage 0 du Temps. Rien. La Vie.

Il y a 1001 façons de ne pas voir le temps passer.

Petite Voix : 1001 façons ? Arrête de compter ! Cueille le temps. Dévore le. Ne l'attend pas. Ni tic tac. Ni tac tic. Rien. La Vie.

Elisabeth Jimenez

Atelier Jean-Claude Grosse – le 21/10/2018 – Marie-Françoise EVE

 

 

TIC-TAC , L'ECOULEMENT DU TEMPS – Contrecarrer le passage du temps

 

 

Tic-Tac, il n'y a pas d'urgence,

Tic-Tac, je me love dans le Temps, le temps moelleux, soyeux, lumineux,


 

Je respire en rythme sourd, tel le ronronnement du chat,

Tic-Tac, atténué, enveloppé, fondant.


 

Tic-Tac, la spirale du temps m'envoie dans les rêves, ressort magique aux courbes infinies.

Sage Tic-Tac qui m'emmène en ballade, en musique, Tic-Tic, en couleurs, Toc-Toc.


 

Comme les gouttes d'eau qui miroitent sur la vitre, Tic-Tac, le temps passe.

Il sépare, Tic-Tac, Il rassemble, Tac-Tic, Il ressemble à toi, à nous, à tous.


 

Multitudes éclairées, à la trame enchevêtrée, au dessin effiloché.

Tic-Tac, la vie file sa corde qui brusquement cassera, Le fil à la patte bientôt cessera.


 

Qu'en deviendra-t-il de tes soucis ? Qu'en sera-t-il de tes projets ? Tic-Tac, au fond de la mare.

Tic-Tac, avec les têtards, la ronde ne s'arrête pas, Ça naît, ça gigote, ça copule.


 

Ah, l'air me manque, Tic-Tac, Je veux remplir mes poumons de l'azur impalpable mais si dense.

Respirer avec tout mon corps, mon nez, mes yeux, mes oreilles, ma peau, ma bouche, mon sexe.


 

Tic-Tac, la spirale s'enroule, devant, derrière, en haut, en bas. Tout s'enveloppe et se fond .

Tic-Tac, sans fin les images pleuvent sur la rétine des déprimés.


 

Tic-Tac, on n'en peut plus du temps qui passe. Passe-t-il vraiment le temps ?

Va savoir ! Du fond de ses rêves, on n'en voit pas la fin.


 

Et quand on la verra la fin, Tic-Tac, il sera trop tard.

C'est pourquoi ne remettons pas à demain.


 

Tic-Tac, soyons présents,Tic-Tac, vivons maintenant, Tic-Tac, savourons aujourd'hui.

La vie est une matière, Tic-Tac qui roule sans s'arrêter. Jamais la même mais toujours sans pitié.


 

Elle ne cesse de changer, Tic-Tac parfois on se sent ballotté. Faut-il faire la planche ou plonger ?

Tic-Tac, laissons nous aller, Le vent nous emmène, la terre nous retient.


 

Le soleil nous réchauffe, la nature nous nourrit, On entend même respirer les pierres.

Ti-Tac, que cela est impressionnant. Se savoir partie du temps, seul et multiple, sans début ni fin.

textes Atelier avec Jean-Claude Grosse « Le Passage du Temps » Michel Gendarme

 

Ecrire un texte rythmé par « tic-tac » ; quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

A

je ne sais pas si celui des autres me ressemble à ce point

tic-tac

je ne sais pas si ce qui me ressemble est à ce point

tic-tac

je sais que ce n'est pas le point des autres qui ressemble à

tic-tac

la limite je la sais dans la ressemblance ce commun

tic-tac

je sais que ce commun des autres est une limite

tic-tac

le commun de cette limite aux autres est un point qui

tic-tac

mais qui change de, qui change par, qui change la, le

tic-tac

parce qu'ils ont un

tic-tac

un miroir apparaît, dans la ressemblance, celle qui me rapproche

tic-tac

je vais tenter la chose extraordinaire de

tic-tac

ne pas confondre ce qui est rythmé et ce qui est rythme

tic-tac

je ne sais pas ça, oser un accord, nous le percevons

tic-tac

il y a cette flèche qui ne se brise jamais en somme

tic-tac

alors nous continuons à nous ressembler trop

tic-tac

de plus en plus trop

tic-tac

 

B

À contre-courant je prends l'écriture pour une absence. Certes il y a toujours ce début qui émerge comme une contre-façon du désir. Oui, une absence de désir, une absence de planification. Un simple remplissage. Mais c'est encore du temps si je la nomme ainsi. Non. L'écriture est alors un renversement, un à-l'envers de ce qu'il se passe. L'écriture ne passerait-elle pas ? Elle rompt l'habitude de l'instant et dans le phénomène elle n'est plus un rituel, elle s'emplit elle-même, il faudrait qu'elle tourne sur elle-même sans rapport avec ce qui doit être. Sans urgence, sans ralentissement, sans réflexe, je dois la démêler de toutes les scories du quotidien, d'ici et là. L'écriture ne devrait être que du doute, un puits sans fond, circulaire comme l'anneau du CERN où les particules n'ont ni commencement, ni fin, ni lieu du réel, ni prise sur le temps. L'écriture serait vraiment une profonde absence.

Textes Moni Grégo Atelier avec Jean-Claude Grosse « Le Passage du Temps »

 

Ecrire un texte rythmé par « tic-tac » ; quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

Oui je suis romantique, tac

Et je manque de tact, tic

Je n’ai aucune tactique, tac

Pour cibler mes attaques, tic

Je vois votre œil sceptique, tac

Vous n’êt’(es) pas au spectac’(le), tic

Mes seuls buts sont plastiques, tac

Esthétiques, des actes, tic

Pas de blablas, de tics, tac

De grimaces, d’arnaques, tic

Mais une offre mystique, tac

En beauté, en mirac’(les) tic

 

*

 

 

Quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

Le présent lui-même n’existe pas.

Voyez, vous êtes comme moi.
Je ne suis réellement personne.

Une fiction bancale que ma légende personnelle m’autorise à imaginer par la grâce scélérate d’une langue maternelle qui m’a entortillée dans ses mots, m’a fait croire au Père Noël, avec ses cadeaux frelatés d’une existence qui, bien qu’enrobée des rubans scintillants d’une soi-disant intelligence, est finalement, grandement insupportable pour cette sorte d’être que je me suis douloureusement forgé, défaisant une à une les croyances douceâtres, des héritiers, des possédants, des vainqueurs sanglants, joyeusement paisibles, baignant dans le sang bouillonnant des bêtes misérables et des gens qui n’ont rien.

différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

INSTALLATION, VIDÉO, PERFORMANCE ( triptyque débile de l'art contemporain ) pour quoi faire/? ///// si l'argent pour l'argent ( l'art pour l'art) c'est le performatif par excellence sans futur et sans passé. S'il n y a pas d'autre performatif que l'argent pour l'argent sans futur et sans passé pour faire spectacle d’éternel présent comme aboutissement ultime de la fin de l'histoire , comme aboutissement ultime de la métaphysique de l'occident et souci de soi .

Salvatore Spada

Mon retour personnel sur la carte blanche donnée à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

 

et Salvatore Spada eut carte blanche au Bateau Lavoir, le 20 octobre, c'est d'abord l'arrivée avec le caddie des objets de consommation car consommer c'est, dit le capitalisme, jouir au présent et sans entraves, objets qui vont finir déchets dans la poubelle, à savoir exposés sur une nappe dépliée, (hilarant le moment du déroulement avec ce rouleau qui, déroulé, s'enroule plusieurs fois, résistant aux vouloir et pouvoir du maestro; c'est l'exposition d'art contemporain la plus must, la plus ouf, la plus provocatrice (toute com se doit d'être superlative) de toute l'histoire de l'art des déchets; une caméra est installée dans un coin, nous filme en automatique et en un seul plan séquence de 45', c'est panasonic qui filme sans opérateur, sans scénario ou le pouvoir sans désir; puis le théâtre, 3 pantalons, 3 personnages, scène-public = dissymétrie = inégalité = prise de pouvoir, incontestable mise en passivité du spectateur; un du public s'allonge spontanément en bout de nappe = d'un côté la poubelle exposée, de l'autre l'objet d'amour; bref c'est stimulant, le public prend peu à peu le pouvoir ou sa place, la bouteille de vin circule, les applaudissements de quelques-uns mettent un terme à la performance, je reste sur ma faim après le happening des pantalons ... j'ai proposé à Salvatore Spada, l'écriture d'un livre à partir de ses messages particulièrement radicaux contre les formes dominantes de l'"art"; il n'est pas, il n'est plus performeur ni cinéaste ni photographe ni écrivain ni galeriste ni éditeur ni libraire, il refuse toutes ces postures; allez lire ses messages sur sa page FB, c'est radical; c'est pour le mettre au défi que je lui ai proposé une carte blanche et je dis = adéquation entre ce qu'il écrit et ce qu'il a donné à vivre = pour moi, un grand moment particulièrement joyeux (j'ai ri comme un dératé à ce feu d'artifices) et profond; avec une maladresse que je lui ai signalée: ne pas s'adresser à tous et me privilégier comme destinataire

Jean-Claude Grosse

petite note sur « Pas moi » joué par Moni Grego le dimanche 21 octobre

par Jacques Segueilla

 

Au bord du silence 

 

Combien en saturant l’espace de ces remous du langage tu as rendu compte de ce silence vers lequel Beckett tendait et sur lequel il a travaillé

à Berlin à la fin de sa vie avec des  comédiens et des danseurs. Celui aussi de Lacan, ayant dépassé toute théorie sur le langage expérimentée, s’adonna silencieusement au macramé.

Tel un tableau de Bacon, le poly morphisme de cette langue maltraite la comédienne en la repoussant à hue et dia à la limite du sens déplaçant toute tentative d’incarnation. Celui-ci qui ne finit jamais de nous questionner sans arriver à nous définir, s’amuse de nos détresses si  humaines, sans nous enfermer dans une représentation possible. Femme aux mille voix, tu rends compte de cet univers qu’est celui de l’artiste que tu es, qu’est Beckett en offrant cette détresse qu’une femme éprouve en se sondant.  Oui » c’est pas lui », oui, « c’est pas elle », « pas ça » et « jamais tout-à-fait quoi que ce soit », créant puis abandonnant toute ses mues.  Mais à travers ce regard, se souffle, les graves et les aigus de ta voix, tu nous sondes aussi, tu cherches dans ce silence du sens même de la matière des mots, celle de nos vie. Beckett mettant en abîme le sens, les sons, est l’auteur du silence seul miroir à tendre en réponse à nos questions. Evoquant à Berlin le sphinx bavard, il pose une  belle métaphore de notre vaine agitation bruyante.  

Quand à toutes les hypothèses émises on pourrait en parler, mais à quoi bon, à chacun son Beckett.  En ayant travaillé sur « La dernière bande » j’ai découvert que chaque évocation est en rapport avec un détail de sa vie ou de l’Irlande. Pendant deux mois, j’ai été témoin du montage de MayB ; j’en ai vu trois versions. Il me reste des images fortes de la transformation des danseurs par cet univers si juste de Beckett et puis ces mots pour conclure : « c’est fini ; ça va bientôt finir, ça va peut-être finir ». 

Quant au temps chez les japonais il serait bien de se référer à quelques usages pour comprendre que le temps est culturel dans un pays où le savoir-faire est plus important que la transmission de l’objet que l’on reconstruit sans cesse et surtout qu’il est commun et individuel . qu’il est basé sur l’ »Ici et maintenant ».  

 

Bravo, quel moment tu nous as offert.

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Les 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Revest

29 Octobre 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #bocals agités

chaque moment de ces 3 jours illustré par des photos, spectacle, ateliers, lectures, concert, boîte à livres, exposition de livres
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Fête de l'ectriture / Faites de l'ectriture !

12-13 et 14 octobre 2018

Le Revest

 

La fête de l'ectriture / faites de l'ectriture ! (mot-valise trituré à partir des mots écriture et lecture, qui renvoient à des actes de triture, écrire c'est triturer les mots = écritriture, lire à voix haute, c'est triturer la voix = lectriture), a eu lieu les 12-13 et 14 octobre 2018, au Revest.

Cette fête a été organisée pour les 30 ans des Cahiers de l'Égaré, maison d'édition installée au Revest qui a publié 200 titres depuis 1988, théâtre, philosophie, essais, poésie, après avoir publié la revue Aporie (14 N°) dès 1982.

 

Déroulement de la fête de l'ectriture :

 

1– vendredi 12 octobre, à 20 H, spectacle offert par la municipalité à la Maison des Comoni en partenariat avec le Pôle Jeune Public, Les Pieds tanqués, par la compagnie artscénicum. Ce spectacle a plus de 350 représentations à son actif. La pièce a été éditée par Les Cahiers de l'Égaré, 7 éditions à 500 exemplaires soit déjà 3500 exemplaires.

Salle pleine, 200 personnes, spectacle très apprécié.

La salle des mariages ou la salle des minots a été ouverte pour l'exposition-vente à prix réduits (2 €) des Cahiers de l'Égaré, sur les 2 jours (samedi et dimanche). 130 livres vendus, 30 livres offerts pour la boîte à livres, 25 offerts pour la bibliothèque participative du Cercle artistique du Revest. Partenariat avec Les amis du Vieux Revest qui ont présenté leurs productions.

 

2 – samedi 13 octobre à partir de 10 H, ateliers d'écriture sur la place Meiffret, une quinzaine de participants (lire les textes dans la rubrique TEXTES) avec Sylvie Combe (L'écrit-plume) et Marie-Hélène Taillard (Les amis du Vieux-Revest).

À 12 H, inauguration par le 1° adjoint Richard N'Guyen d'une boîte à livres fabriquée par le SLAJ sous la houlette de Magali Barry. Une vingtaine de présents.

À 14H, atelier de calligraphie, salle des minots, avec Couleurs revestoises et la calligraphe Jie Zhong-Hipken.  Presque 20 personnes.

À 16 H, initiation à la lecture à voix haute par 2 comédiens : Sophia Johnson et Pascal Rozand.

À 18 H, lecture des textes dans l'amphithéâtre du jardin public. Une trentaine de personnes.

 

3 – dimanche 14 octobre à partir de 10 H, ateliers d'écriture sur la place Meiffret avec Muriel Gébelin en slam et avec Michelle Lissillour (Point de mire), une dizaine de participants. Lecture des slams et textes vers midi.

À 18 H 30, concert de clôture dans l'église du Revest avec Mus'art. Église quasi-pleine, 80 personnes.

 

En amont, ateliers d'écriture à l'école primaire (deux classes = une cinquantaine d'élèves) avec Pascale Cressent et Marie-hélène Taillard. Et création de mots-valises par des enfants dans le cadre péri-scolaire.

Une bien belle manifestation avec beau temps, bonne humeur, participation active de pas moins de 8 associations et environ 380 personnes concernées. Un grand merci au Maire du Revest, Ange Musso, qui a soutenu sans réserves cette manifestation, à Jean-Luc Le Gall puis à Claude Serra de la mairie qui ont assuré le lien et le suivi. 

 

 

Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l'Égaré

 

QUELQUES TEXTES

Trompe-l'oeil

(1)
MUr par mimetisme
S'est fait les joues
De la fontaine
Sous l'arbre jaune
Qui l'a toute bue


(2)
Dessous le toit

Des oliviers dans leur montagne
Ont coloriÈ des feuilles de l'herbe
Le long des tables

N'y croit depuis son mur
Ce seul oiseau tout juste posÈ
A tout jamais

Julien

Qu'est ce que je mets dans mon cahier ?
Des photos, des billets, des lettres, des rubans, mes envies, ma vie mes désirs tes désirs nos passions nos entrelacs tout s'en va, sens dessus dessous sans mes dessous, cachées dans mes cahiers, nos chasses sont bien gardées !

Slam
J'ai cherché, j'ai erré dans ces mots pour dire, pour écrire au Revest dans ces cahiers, m'égarant ... me gardant bien d'amener mes chiens, mes chimères ou même ma mère. Sous ce ciel gris, ma mine décrit sans décrier devant vos minois sans voix (pour l'instant) mon plaisir indicible de partager en ce moment cet art_ti cho des mots qui sont des fenêtres ou bien ce sont des murs murs ...
J'ai cherché, j'ai erré dans ces mots, ces moments, un instant, un thé, un O, un été, un automne ... me gardant bien de monopoliser, de mono parler, de garder tous les mots pour moi, pour vous en laisser. Alors je vous en prie, je vous en laisse, ne vous faites pas prier, partagez vos papiers !

Océane

Sur son fil l'oiseau est-il signe
Non ni note sur sa portÈe
Antique temps n'est plus
Et les cygnes ont dÈsertÈ le bleu des cieux

Il m'aurait plu d'en retrouver le fil
De dÈnouer ses notes une ‡ une
D'entendre chanter leurs tons tout ronds
Et deviner leurs prÈsages de temps nouveaux

Oiseau sur sa branche ne s'est pas plu
Je l'ai attendu mais il n'est plus revenu
Aurait-il pu m'apprendre ‡ dÈchiffrer
De quels signes sont faits les cieux


                opm

Atelier slam, sous la conduite de MÜ, slameuse

Consignes :

  1. Une liste de mots en consonance avec Cahier – Egaré – Revest

  2. Un cahier personnel qu’y met-on ?

  3. Se promener dans les titres édités par l’Egaré

******************************************************

30 ans de cahiers à l’Egaré

En venant au Revest, je voulais m’égarer

Mais en douceur je me suis posée

J’étais venue avec mon cahier, Mais je l’ai bien vite plié

Sur la montagne au ciel accrochée, Mon regard s’est posé

Sa nature dans mon cœur s’est versé, et mon âme a chanté

dans un souffle, en premier, comme émue par un bal d’oiseaux

J’étais enchantée, bouleversée, Toutes mes cordes ont vibré

Alors le chant s’est fait symphonie

Pour moi, les lendemains qui dansent, ça serait ici

Mes soirs seraient bleus ou roses

Je resterais là, les pieds tanqués, à l’abri du Donjon Soleil

A écouter les étranges souffrances d’un directeur de théâtre

Editeur de surcroit

Qui voulait me communiquer une parcelle de sa sagesse tragique

Alors moi, qui ait une mémoire de crabe

J’ai remis ma vie en jeu, J’ai fait le tour complet de mon cœur

J’ai repris un cahier, Et j’ai recommencé à écrire

J’ai installé ma cabane et je suis restée.

 

Michelle Lissillour

Atelier du samedi 13 octobre 2018

Sous la direction de Marie-Hélène Taillard et Sylvie Combe

A partir d’une promenade dans le village, de cartes postales anciennes et de la liste des 200 titres édités aux Cahiers de l’Egaré

**********************************************

 

Au bal des oiseaux, les lendemains dansent jusqu’à l’éternité.

Au souffle du vent léger

Poétiquement revestoise, la place aux platanes s’est joyeusement animée.

Les monts, humbles veilleurs silencieux, forment une couronne d’ocre et de vert teintés.

Suivre les charmants chemins escarpés

Révélant, au détour, de belles oliveraies.

Dardenne et son onde azur, n’ont certes rien à envier à la beauté des lieux.

La tour, vestige du passé, côtoyant des maisonnettes à peine délabrées,

Nous conte leurs histoires, celles de nos aïeux.

Ha ! Rêver le monde, à l’éternité d’une seconde bleue !

Là où tout commence et tout finit.

 

 

Première visite au Revest les Eaux –

Jeanne KERAUTRET

Samedi 13 octobre 2018

 

Il n’y a pas d’autre monde

Je pensais villégiature

Diamant, confiture

Bourgeoisie et ennui

Et j’’entends autour des pots de miel

Etalés sur le marché

Travail, labeur

Artisan et mains d’ouvriers.

George Sand est passée

L’égaré du Cahier est resté

Et ceux dont on a oublié les noms

Ceux qui ont porté les pierres

Dorment maintenant au cimetière

La voie certaine vers « Dieu »...

 

Sisi

 

Dimanche 14 octobre 2018

 

Passage du temps

D’urine et de fer

Juste un écart

Balayé par le vent.

Ici, pas de fard à paupière, de karcher

Pas de quartier

Où faut pas être né

Petits oiseaux, dentelles, vieilles pierres

Avec peut-être, parfois, des gouttes d’arsenic

Ambiance aseptisée pour qui ne connait

En dehors de la chasse

Et de sa virilité.

Es-tu bien garé

Ami de l’Egaré ?

Tout ce que je dis

Du fond des navires

Au mat déchiqueté

N’est que remerciements

D’avoir posé en ce lieu

Un peu de liberté.

68 pétales de roses

Des petits riens imprévus

Des enfants d’eau

Et des passages de nuit

Qui ne nuisent pas

Sans condition de modération.

Silencieuse fraternité

Faisceaux de talents

Accrochés aux cailloux

Vol de voix et voie sans issue

Qui tantôt se prennent pour des têtes

Tantôt écrivent comme ils pètent.

L’enjeu des lendemains

N’est-il pas de rêver le monde

Un nouveau monde

Où on baladerait

Durant l’éternité d’une seconde bleue

Ou verte ou caca d’oie.

Passage du temps

Aux couleurs de la vie

Faites de grottes, d’oppidum

De fours à cade et de sentiers escarpés

De printemps ou d’été.

Au visage du vent

Anatomie d’une absence

Où heureusement, un jour, on meurt.

 

Sisi

 

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12-13-14 octobre/Les 30 ans des Cahiers de l'Égaré/Faites de l'ectriture !

10 Octobre 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #jean-claude grosse, #écriture, #bocals agités

le flyer des 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Revest et l'Europe des poètes avec Musart
le flyer des 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Revest et l'Europe des poètes avec Musart

le flyer des 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Revest et l'Europe des poètes avec Musart

Fête de l'ectriture / Faites de l'ectriture !

12-13 et 14 octobre 2018

Le Revest

 

Ce document a été élaboré à partir de 3 réunions de travail, une entre Les amis du Vieux Revest, Les Cahiers de l'Égaré et Point de mire, deux avec le directeur de cabinet du Maire du Revest et diverses rencontres (le Pôle Jeune Public, Couleurs Revestoises, Mus'art, la directrice de l'école primaire, Jacqueline Regnaud, Barback et Gougoutte, artscénicum théâtre)

 

La fête de l'ectriture / faites de l'ectriture ! (mot-valise trituré à partir des mots écriture et lecture, qui renvoient à des actes de triture, écrire c'est triturer les mots = écritriture, lire à voix haute, c'est triturer la voix = lectriture), la première (et en même temps dernière fête de ce genre) aura lieu les 12-13 et 14 octobre 2018, au Revest.

Cette fête est organisée pour les 30 ans des Cahiers de l'Égaré, maison d'édition installée au Revest qui a publié 200 titres depuis 1988, théâtre, philosophie, essais, poésie, après avoir publié la revue Aporie (14 N°) dès 1982.

Cette fête organisée en partenariat avec la municipalité a pour objectif d'inciter des gens de tous âges, tous milieux à écrire des textes en suivant les consignes données par 4 animatrices d'ateliers d'écritures, Point de mire, L'écrit-plume. Durée maximale des ateliers en différents points du village : 2 H, de 10 à 12 H. Les textes produits seront suspendus sur des cordes à linge. Ce sera le moment Grande Lessive des Maux par les Mots. Les participants seront ensuite amenés à lire leur texte à voix haute, conseillés par deux comédiens professionnels. Mise en bouche vers 15 H. Lectures vers 17 H. Un atelier de calligraphie organisé le samedi 13 après-midi par Couleurs revestoises complètera ce dispositif. Et le dimanche 14 octobre, la fête sera clôturée par un concert de chants classiques français à l'initiative de Mus'art.

 

Déroulement de la fête de l'ectriture :

 

1– vendredi 12 octobre, à 20 H, spectacle offert par la municipalité à la Maison des Comoni en partenariat avec le Pôle Jeune Public, Les Pieds tanqués, par la compagnie artscénicum. Ce spectacle a plus de 350 représentations à son actif. La pièce a été éditée par Les Cahiers de l'Égaré, 7 éditions à 500 exemplaires soit déjà 3500 exemplaires. Réservations obligatoires auprès du PJP.

La salle des mariages ou la salle des minots sera ouverte pour l'exposition-vente à prix réduits des Cahiers de l'Égaré, sur les 2 jours (samedi et dimanche). Partenariat avec Les amis du Vieux Revest qui présenteront et vendront leur livre des 30 ans.

 

2 – samedi 13 octobre à partir de 10 H, ateliers d'écriture sur la place Meiffret s'il fait beau, accès possible salle des minots en cas de repli (la salle Sauvaire sera occupée par la daube paroissiale). Les animatrices disposeront des titres des Cahiers de l'Égaré pour les proposer comme amorces aux participants (216 titres). Elles mettront Le Revest et le hameau de Dardennes au cœur des écritures, les noms de rues et ruelles, les événements marquants, les personnages, les figures du Revest (on essaiera de mettre au travail Claude Demai, Maurice Martin et d'autres), les paysages et visages du Revest, les rêves d'avenir pour le village et le hameau. Les amis du Vieux Revest seront les mémorialistes à la disposition des écrivents, avec leurs brochures, archives.

À 12 H, inauguration par le Maire des 2 boîtes à livres fabriquées par le SLAJ sous la houlette de Magali Barry. L'une des deux boîtes sera placée vers la Maison Charles Vidal, lieu de passage des jeunes et de leurs parents. Ceux qui le désireront pourront déguster la daube de sanglier préparée par Jacqueline Regnaud au profit de la paroisse. Inscription en amont.

Vers 14H, atelier de calligraphie, salle des minots, avec Couleurs revestoises.  Vers 16 H, initiation à la lecture à voix haute par 2 comédiennes. À 18 H, lecture des textes dans l'amphithéâtre du jardin public.

3 – dimanche 14 octobre à partir de 10 H, ateliers d'écriture sur la place Meiffret s'il fait beau, accès possible salle des minots en cas de repli, la salle Sauvaire sera disponible. Les animatrices disposeront des titres des Cahiers de l'Égaré pour les proposer comme amorces aux participants. Elles mettront Le Revest et le hameau de Dardennes au cœur des écritures, les noms de rues et ruelles, les événements marquants, les personnages, les figures du Revest, les paysages et visages du Revest, les rêves d'avenir pour le village et le hameau. Les amis du Vieux Revest seront les mémorialistes à la disposition des écrivents, avec leurs brochures, archives.

À 15 H, initiation à la lecture à voix haute par 2 comédiennes. À 17 H, lecture des textes dans l'amphithéâtre du jardin public.

À 18 H 30, concert de clôture dans l'église du Revest avec Mus'art.

 

En amont, atelier d'écriture à l'école primaire pour que les enfants soient associés à la fête. La directrice de l'école primaire est d'accord sur le principe. Modalités à définir avec elle, à la rentrée.

 

Pour la communication, article sous forme du déroulement et d'un entretien avec Claude Serra dans le bulletin municipal de début octobre. Flyers réalisés par la mairie destinés aux parents par l'intermédiaire du carnet des enfants scolarisés. Affichettes réalisées par la mairie. Information via les site Revest 83 et Revestou, peut-être le magazine Cité des arts, Var-matin. Diffusion sur FB et par courriels. Jean-Marc Adolphe se fera le relais sur son blog Médiapart et avec son journal performatif, Le cours des choses.

 

Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l'Égaré

Titres pouvant constituer des amorces :

 

Aporie 1982, l'ordre et le désordre, Aporie 1983, le diable et les démons, Aporie1984, La limite, Aporie 1985, l'espoir, Aporie 1986, Odysseus Elitys, Aporie 1986, La crise, Aporie 1987, Le désert, Aporie 1987, La tragédie Saint-John Perse, Aporie 1988, Égée-Judée Lorand Gaspar, Aporie 1988, La mise à mort, Aporie 1989, Le soleil, Aporie 1989, Le mythe, Aporie 1990, Salah Stétié et la Méditerranée noire, Aporie 1990, Du vent (14 N°)

Clepsydre, Donjon Soleil, De l'impasse à la traverse, Histoires du Revest-Patience, Feu, Le livre du Dol, Un poète mais pour quoi faire ?, Elipse ou de lundi à dimanche, L'ombre de Don Juan, Pilate, Le cas Gaspard Meyer, Voïces ou Le retour d'Ulysse, Avant tout, X ou le petit mystère de la passion, Paysage de nuit avec œuvre d'art, Lettre au directeur du théâtre, Tout ce que je dis, Ruth éveillée, Relation, Le fond des navires, Le cas Quichotte, Lumière sur lumière, Silencieuse fraternité, Le voyage d'Alep, Sana'a Aden, L'enfant d'eau, Paroles du silence rouge, L'auteurdutexte, Paroles à façon(s), Parole d'aimant(e), La Parole éprouvée, La vie en jeu, La lutte des places, Histoire de places, Mabel ou il faut mettre de l'ordre dans la maison, Les étranges souffrances d'un directeur de théâtre, Midi à nos portes, Nord-Sud / Ballade hexagonale, Choeur des continents, Je sors, Le voyageur invisible, L'apostrophe, Roses des sables, Anà Mua un bruissement, La lumière des hommes, Beverly, Le peintre, La mort de Socrate, Toulon 1942-1943, Nu (50)

Rien ne vaut le réel contre l'inquiétude, La Rose, Sarah, Lettre à l'enfant, Fa'a'a'mu-l'enfant adoptif, 68 mon amour, Une vie, La mort et l'amour, Le cycle de la Rose, Discours d'investiture de la Présidente des États-Unis, Les petits riens dans la clinique analytique, Bonheur, Bonheur 2, Le livre des cendres d'Emmanuelle, Pierre, Il faut que la neige tombe ou l'école imprévue, Fiction du capital, Le hasard et la mort, L'argent (tel un divin néant pour une humanité ultime?), Bricoles (journal d'une absence de bord), Obscur à soi, Les enfants du Baïkal, Le fils du Baïkal, Baïkal's Bocal, Pour une école du gai savoir, Actualité d'une sagesse tragique, Le silence d'Emilie, Avec Marcel Conche, Entretiens avec Marcel Conche, De l'amour, La voie certaine vers « Dieu » ou l'esprit de la religion, Heureusement qu'on meurt, Jouer avec le temps, L'incertaine apparence de l'île de Port-Cros, Il n'y a pas d'autre monde, L'hippocampe et le rétroviseur, Disparition, 30 mots pour maman, Le gras théâtre est mort maman, Babel ou le mystère des langues, Le passage de l'ange, Wolfie le petit Mozart, Tania's Paradise, Le Nouveau Monde, Le tour complet du cœur, Gilles et Bérénice, Tout l'univers en plus petit, Fournaise, Vous qui lisez ne me regardez pas, Larmes 200 (50)

Fantaisies culinaires sucrées, Au bal des oiseaux, Faisceaux sous bois acide, Temps de loups, On ira voir la mer, L'enjeu de l'acteur, Les lendemains qui dansent, Rêver le monde, Le corps qui parle, Les fabuleuses aventures d'Ulysse, Soir bleu / Soir rose, Un visible Théo, Rouge nocturne / Verdun, La mémoire du crabe, Dis la vie comment ça marche ?, Sans voix, Ferme les yeux et regarde au loin, Gabrielle Russier / Antigone, À Gabrielle merci pour l'utopie, Où étais-tu ?, Ailleurs, l'herbe est plus verte, Celle qui venait d'ailleurs, Battements d'ailes, Baladintime, L'esclafier, T'es qui toi / T'es d'où, Homo Botticelli, Mon Bosphore à moi, L'ile aux mouettes, L'éternité d'une seconde Bleu Giotto, Là où ça prend fin, Des étoiles et des ellipses, Elle s'appelait Agnès, Poésie pendue au précipice du poète, Envies de Méditerranée, Marilyn après tout, MMM moi Marilyn, Diderot pour tout savoir, Cervantes / Shakespeare cadavres exquis, Lili-Suzon, 1907 batailles dans le Midi, Les pieds tanqués, Théâtre de la jeunesse, Théâtre de la jeunesse#2, Théâtre de la jeunesse#3, L'ultime scène, La parole buissonnière, Je ne suis pas sûr d'avoir tort, Monsieur Macron nous ferait-il marcher ?, Moi Avide 1° l'Élu, EAT (manger, pisser, écrire) au temps des queues de cerises (50)

Vols de voix, Le voyage d'Amadou, Le souffle et le docteur, L'anse aux loups, Kaoru / une écriture concertante venue du ciel, Corsavy d'hier et d'aujourd'hui, Corsavy Paysages et visages, De Gaulle 68 la révérence, Une tragédie américaine, La nature prisonnière, Le bord des falaises ou comment se relever de ses morts ?, Tu pètes plus haut que ton cul ma fille, Effractions 1, Effractions 2, L'émergence d'une ile, Anatomie d'une absence, Suis-je donc ?, Les Saintes écorchures, Les Mauves, La légende des Jumeaux, Autrefois Outrebois, Chair Fraîche, Du Jardin d'Eden et autres plaisirs, La rivière Golshifteh, Le passage du temps, Fragments de l'amour, D'urine et de fer, Rouvière-un lycée dans le vent, Paginaire-Cent chantiers d'écriture, Aux couleurs de la vie, À fleurs de larmes, Amour à mort, Ma dernière bande, L'île aux esclaves, Le Grete : une Odyssée, La Grotte, Pour Refuge B, Jazz à Porquerolles, Visages du vent (39)

Théâtre à vif-le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942 à Toulon, L'agora 1995/1996, L'agora 1996:1997/À L'épreuve de l'éthique, L'agora 1997/1998/quelles valeurs de quelques valeurs : la démocratie, la laïcité, l'amitié, la paix, L'agora 1998/1999, L'agora 1999/2000/des terreurs à la lumière, des cris à l'écrit, L'agora 2000/2001/Toulon/Var/Méditerranée, L'agora 2001/2002/ Enfances (8), Le Printemps des poètes dans les Collèges du Var (2000-2001-2002-2003-2004) (5) = 216 titres.

Jean-Claude Grosse est devenu éditeur des Cahiers de l'Égaré

- parce qu'il a créé le festival de théâtre du Revest (de 1983 à 1991) 

- parce qu'il a assuré la programmation théâtrale de la Maison des Comoni (de juillet 1990 à décembre 2004)

- parce qu'il a souhaité donné la forme livre à des pièces de théâtre créées ou représentées au Revest et qui n'avaient d'existence que le temps des représentations et le temps du souvenir.

Il a estimé que le théâtre s'il se joue, se voit, s'écoute peut aussi se lire, ce que Alfred de Musset avait compris avec sa formule Un spectacle pour un fauteuil. 

Dans l'esprit de Musset, il s'agissait d'assumer pleinement la liberté de l'auteur, non soumis aux contraintes de la représentation et aux réactions du public.

Pour Jean-Claude Grosse, éditer du théâtre, c'est permettre au lecteur de se libérer de la vision du metteur en scène, de se servir de son imagination et de se livrer au jeu des interprétations, en toute liberté, parfois contre l'auteur.

Et c'est ainsi qu'en 30 ans, il a édité non seulement du théâtre mais aussi des essais, de la philosophie et de la poésie.

Avec 216 titres, Les Cahiers de l'Égaré, sans bruit, sans médiatisation, sans publicité, sans esprit d'entreprise, sans volonté de faire de l'argent, sur la base exclusivement du bénévolat de leur directeur, en respectant les auteurs et leurs droits, en passant commande d'écritures, ont fait leur chemin.

Les ateliers d'écriture qui auront lieu les 13 et 14 octobre avec pour amorce, les titres publiés, montreront les résonances rencontrées par ces livres.

C'est cet amour des mots, de la langue qui se triture pour dire le réel et dire la vérité sur le réel qui donne la ligne éditoriale.

Une petite introduction qui te présente et l’objet des cahiers de l’égaré.
 
1         30 ans ! Vous nous racontez ?
2         Par le théâtre, l’écriture, la lecture, l’art peut-il éveiller les consciences ?
3         Quel sera le programme des festivités ?
voici mes réponses aux questions
 

Jean-Claude Grosse, comment vous présenteriez-vous ?

Je suis né en 1940 à Ollioules, Je suis arrivé au Revest en 1981. De 1983 à 2004, j’ai assuré bénévolement la programmation théâtrale du Revest. Dès 1988, j’ai créé Les Cahiers de l’Égaré.
 
30 ans, vous nous racontez ?
pour éditer plus de 200 titres (théâtre, philosophie, essais, poésie) en 30 ans, il m’a fallu oser aller à la rencontre de poètes de renom comme Odysseus Elytis (Nobel de littérature 1979), Salah Stétié, du philosophe Marcel Conche, de feu Emmanuelle Arsan; ce fut et c’est encore une aventure d’appels à textes pour des livres pluriels;  le prochain livre pluriel à paraître le 15 octobre, s’appelle Le Passage du Temps avec 32 écrivains dont Maryse Condé, une des 4 finalistes du Nobel alternatif 2018.
 
 
L’art peut-il éveiller les consciences ?
 Je ne crois plus au rôle éveilleur de la culture transmise. Je suis pour que tout le monde puisse s’exprimer pour s’éveiller, s'élever. De la coopération, pas de la compétition. L’horizontalité des échanges, pas la verticalité de la transmission.
 
Le programme
le vendredi 12 octobre à 20 H, spectacle Les pieds tanqués, offert par la municipalité (que je remercie pour son investissement) sur réservation obligatoire auprès du PJP
ateliers d’écriture le samedi 13 et le dimanche 14 octobre  de 10 à 12 H avec les animatrices de deux associations (Point de mire et L’écrit-plume) et la participation des Amis du Vieux Revest, grande lessive
exposition-vente des Cahiers de l’Égaré de 10 à 12 H, les samedi et dimanche
inauguration samedi 13 octobre à 12 H par le maire du Revest des boîtes à livres du Revest et de Dardennes (livres en libre service), réalisées par le SLAJ
l’après-midi du samedi, de 14 à 15 H 30, rencontre illustrée sur l’art de la calligraphie chinoise avec l’association Couleurs revestoises; 16 H, mise en bouche des textes avec le soutien de deux comédiens, Sophia Johnson et Pascal Rozan; restitution dans l’amphithéâtre du jardin public à 17 H 30
dimanche 14 octobre, 15 H 30, mise en bouche des textes; à partir de 17 H, restitution dans l’amphithéâtre du jardin public; à 18 H, concert lyrique de clôture dans l’église, L’Europe des Poètes, organisé par l’association Mus’art, entrée libre.
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Corps Ça Vit/fête de l'éctriture

9 Août 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #écriture, #cahiers de l'égaré, #jean-claude grosse, #bocals agités

reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier
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reportage photos d'Hortense Boutet, également animatrice de l'atelier

Corps ça vit

atelier de l'éctriture (écritriture et lectriture)

8 août 2018 / 10-13 H

parc communal de Corsavy

 

14 participants : 7 enfants-adolescents, 5 filles, 2 garçons, de 5 à 15 ans ; 7 adultes 4 F, 3 H ; plus 3 personnes venues écouter les consignes, 2 pour les lectures, 2 pour accompagner un enfant, 2 catalans de Vic

présentation du projet, en lien avec les livres existant sur Corsavy

présentation de l'atelier, texte sur intime-extime, séries de photographies en N et B sur les fenêtres et les étendoirs de Corsavy

fabrication du stock de mots

écriture des textes à partir du stock

pour les enfants, possibilité d'un dessin

étendage des textes

lecture des textes

beaux échanges, bonne ambiance

pour tout le monde, une belle initiative

" TON téléphone & tes applications, MON ordinateur & mes fichiers, NOTRE réfrigérateur plus ou moins vide, plus ou moins propre, plus ou moins rangé, SON lit à moitié défait, ... des espaces délimités, personnels, INtimes qui nous révèlent
parfois d’autres choses EXposent ... VOTRE beau 4x4 qui sent la cigarette froide quand j’y rentre, mais qui brille par son métallisé surtout le soir avec les lumières ... SON chariot, celui d’une voisine de la rue, que j’ai croisée l’autre jour au supermarché, son chariot
INdiscret que j’observe à la caisse du coin de l’œil, son chariot avec plus de bières & de rouge pas cher que de fruits & de farine pour faire un gâteau à ses petits enfants
INtérieur & EXtérieur ... une fenêtre dissimule ou EXpose, les rideaux choisis avec INtention font écran (parfois soulevés discrètement ou distraitement) plus ou moins opaques ... pour observer de l’INtérieur vers l’EXtérieur (parfois quand je photographie, l’habitant de la maison sort, dialogue) :
de l’EXtérieur vers l’INtérieur, là mon regard tente d’entrer sans succès, je reste dehors ... mais ailleurs je pénètre & imagine : cette silhouette au travers des grands pans de tissus légers
LEUR corde à lINge EXpose LEUR INtimité : dans mon village, les étendoirs sont publics
MES petites habitudes, TES sales manies, LEURS grandes manières ... j’EXplore l’INtime par l’EXtime (texte amorce de Hortense Boutet) "
accompagné de photos en NetB de fenêtres de Corsavy et de linge étendu sur les étendoirs publics prises par Hortense Boutet

 

Mots clefs : lien, imagination, écoute, coopération & CORPSçaVIT

 

Enjeux : L’environnement végétal, rural, social, culturel nous façonne, mais nous avons aussi un pouvoir sur lui. Créer, expérimenter, s’exprimer, dialoguer … pour cultiver son CORPS et son ESPRIT … ça VIT ici !

 

Objectifs : favoriser les échanges, initier des conversations autour d’écrits, partager & promouvoir la lecture, faire voyager les livres. Avec les plus jeunes, visée pédagogique : sensibilisation, compréhension, dédramatisation du rapport à la lecture & à l’écriture ludique.

 

Consignes atelier d’écritriture CORPSçaVIT 8 août18

 

Je construis mon stock de mots d’après le court texte, les images de fenêtres & de linge du diaporama (1/2h) :

  • je liste 20 mots sur 20 lignes, à gauche de ma page

  • avec les mots 1&2, je déduis le mot 21 en association d’idées, toujours en colonne à droite de la première & je descends ainsi jusqu’à 19&20 : j’ai 10 nouveaux mots numérotés de 21 à 30

  • avec les mots 21&22, je déduis le mot 31 en association d’idées sur une dernière colonne à gauche de ma feuille : j’ai 5 nouveaux mots numérotés de 31 à 35

 

Voici le schéma :

 

1

21

31

2

3

22

4

5

23

32

6

7

24

8

9

25

33

10

11

26

12

13

27

34

14

15

28

16

17

29

35

18

19

30

20

 

J’écritriture mon texte avec mes 35 mots (une heure maximum) qui tient sur une page pour une lectriture qui s’effectuera en cinq minutes (dessiner est aussi possible).

 

Voilà, c’est écritrituré, y a plus qu’à étendre, puis lectriturer tous ensemble …

 

Et pour les enfants : même processus en moitié moins de temps, avec 10 mots à gauche & seulement 2 colonnes pour 15 mots au total.

 

 

1 - texte accompagnant son dessin de paysage catalan

La Catalogne endormie

ce soir place à la nuit

balade étoilée

je ne m'en lasserai jamis

la mer est devinée

et le soleil éloigné

Louise, 15 ans

 

 

2 – Corps ça vit Corsavy

Village catalan. Toits rouges, façades de pierres, ruelles anciennes, portes de bois coloré.
Lavoir, sculpture, monument aux morts contribuent au patrimoine du village.
La nature nous entoure avec les collines verdoyantes au printemps, jaunes en automne, presque dénudées à Noël. Les jardins particuliers colorent le village tout l'été et fournissent fleurs, fruits et légumes. Symbole de vie pour Corps Ça Vit.

Le ciel aussi paraît vivant. Nuages blancs ou noirs, rapides ou immobiles. Vaste champs d'étoiles lumineuses la nuit et constellations brillantes.
Corsavy silencieux ou bruyant. Le soleil brille, l'eau coule.
La vie toujours.

Olivier

 

 

3 – Le village de Corsavy est très agréable pour visiter la tour avec sa bonne structure de pierre et où la vue est splendide.

De nombreuses balades sont à découvrir. On distingue parfois des oiseaux perchés sur des arbres.

Le clocher nous apporte de la bonne humeur avec beaucoup de générosité de la part des gens qui partagent la tradition.

Chez Françoise, le restaurant, la spécialité la truite aux amandes est excellente.

En vacances sur Corsavy, l'exposition de peinture est originale par ses couleurs qui nous inspirent.
Par temps de pluie, les champignons poussent dans la montagne.
Corps Ça Vit avec ce beau ciel bleu et le soleil qui brille en nous apportant la joie et le bonheur dans nos cœurs.

Céline

 

 

4 – Corps ça vit ou plutôt ma vie à Corsavy.
Une histoire d'amour avec le village, son histoire, son château, aujourd'hui disparu mais dont les pierres récupérées par les anciens racontent la vie des occupants des siècles passés, les lavoirs qui accueillaient nos mères pour blanchir le linge, certes, mais aussi pour narrer les « cancans » du village dans de grands éclats de rires. Enfin, je n'ai pas vécu cette époque mais je l'imagine.
Mon histoire personnelle qui m'a fait choisir Corsavy, un pique-nique au bord de la rivière à Léca dans les années 70, le bonheur éprouvée par ma fille devant l'âne qui s'était invité à notre table, la baignade et la fraîcheur ressentie lorsque le soleil disparut à l'horizon.

Le vert, cette couleur qui m'a fait défaut dans ma jeunesse, dans ce pays chaud dont je suis issu et où l'herbe verte avait une vie éphémère.
Ce sentiment de vide que l'on peut appeler la paix du cœur et de l'esprit lorque je remontais au village après une journée de travail.

L'accueil et l'amitié des Corsavinois avec lesquels j'entretiens des relations saines.

André

 

 

5 – Corsavy

Dans ces rulles toujours joyeuses nous pouvons entendre des rires d'enfants qui pénètrent lentement dans ce joli village endormi. Les rires redescendent les rues silencieuses, étouffés par la chaleur des premiers rayons de soleil. Les villageois sont toujours dans les bras de Morphée. Quelques-uns s'en détachent pour dire bonjour à la journée et d'autres ne sont pas prêts à la lâcher. Peu à peu, les rues silencieuses deviennent des rues animées. Les voix, les rires résonnent dans les longues rues peuplées d'habitants joy.

Rosaskia, 13 ans

 

 

6 - Village perché, Corsavy est par nature ouvert, lien entre sommets et vallées. Au-delà du tournant, on voit la mer.

Ancré en pays catalan, relié au Canigou et ses frères du Massif, le village nous invite aux joies de la randonnée, au voyage dans l'histoire vers les mines de fer de Batère, haut lieu familial où mes grands-aprents ont tenu la cantine des mineurs de 1910 à 1930.

Barri d'amunt, barri d'avall, parc communal, piscine, place, autant de lieux de rencontres, de fêtes, de réunions : Corps Ça Vit.

Mais parfois, plus récemment, déception, les soirs d'été ou lors des balades nocturnes, on ne croise plus personne. Où sont-ils ? Il y a tant de voitures garées, de la lumière aux fenêtres mais où sont les gens ?

Les padriss se sont vidés, les ures aussi, menace de Corps Sans Vie ?

Mais non, retrouvons-nous, parlons pour être mieux en corps, mieux encore, mieux ensemble.

Françoise

 

 

7 - Les mots

entre les règles

entre les mondes

entre les dimensions

Ces lignes fines qui pendent des branches d'arbres de la vie qui boit de l'eau de la rivière d'univers.

On peut trouver ça à Cortsavi

entre les gens

entre la nature et les humains

entre les histoires d'autrefois et de maintenant

entre la paix et la guerre

Theresia, Hollandaise

 

 

8 a - stock de mots :

bleus

verts couleurs à voir

bouleau

chêne robustesse la vue / l'oeil

hêtre

sapin hauteurs

cèpe

girolle spores / champignons sous-bois

cimetière

étendoirs trans/parents

cortal

mas Catalogne héritages

gîte

jardins refuge

sources

cosmos la vie niches

étoiles

tramontane voir le ciel

orages

THT électricité énergie

 

8 b – texte :

Corps ça vit

 

aie l'oeil

c'est ton œil qui voit

ou ne voit pas les bleus du ciel de Corsavy dégagé par la tramontane

n'existent que quand des paquets d'énergie, de matière – les photons – excitent la rétine de ton œil

alors ton cerveau transforme ces particules en lumière

tout ce que tu vois naît dans la boîte noire de ton crâne – les photons n'étant pas lumineux pendant leur long voyage depuis cette étoile moyenne qu'est le soleil

 

aie l'oeil

vois la robustesse des bouleaux et chênes de Catalogne

cherchant la lumière solaire pour leur photosynthèse

la vie à Corsavy trouve ce qu'il lui faut

la lumière, l'eau vive des sources

dans les sous-bois ça travaille au niveau des racines des hêtres des hauteurs

et surgissent cèpes et girolles

sous les sapins les roubellious

la vie a besoin de niches, de gîtes, de refuges

un corps ça vit

pour que ton corps vive pense à le nourrir naturellement

cultive ton jardin tes héritages

les trans/parents du cimetière ont livré leur livre d'éternité au cosmos

sur les étendoirs publics

se racontent les histoires intimes des vivants

 

aie l'oeil et l'ouïe

tu sauras transformer en énergie électromagnétique

les messages oraculaires et oculaires des orages

vis dans la paix du mas de Vilalte

contemple depuis le cortal le ciel étoilé

surgissent les filantes

messagères de cela seul qui existe

ici et maintenant

le présent

la présence

 

Jean-Claude

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De Gaulle 68, la révérence / Philippe Chuyen / José Lenzini

26 Juillet 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #théâtre

De Gaulle 68, la révérence aux Cahiers de l'Égaré et au festival d'Avignon 2018
De Gaulle 68, la révérence aux Cahiers de l'Égaré et au festival d'Avignon 2018
De Gaulle 68, la révérence aux Cahiers de l'Égaré et au festival d'Avignon 2018

De Gaulle 68, la révérence aux Cahiers de l'Égaré et au festival d'Avignon 2018

L’intimité avec lui, ce n’est pas de parler de lui, sujet tabou, mais de la France... Ou de la mort.

André Malraux - Les chênes qu’on abat...

La pièce De Gaulle 68, la révérence de Philippe Chuyen et José Lenzini est parue à temps pour le festival d'Avignon 2018 où elle est jouée à Présence Pasteur en alternance avec Les Pieds tanqués.

Les 3 derniers jours du mois de Mai 1968 furent le théâtre d’un bouleversement historique et politique qui reste encore méconnu. C’est un moment de trouble profond et d’incertitude, un point de bascule où gouvernement et chef de l’Etat, harassés par plusieurs semaines de crise intense et de nuits blanches, sont à bout prêts à craquer.

L’Amiral François Flohic, aide de camp et seul militaire à avoir accompagné le Général dans sa fuite secrète à Baden-Baden, a témoigné spécialement pour ce récit théâtral.

En sa compagnie nous allons suivre De Gaulle et découvrir comment le vieux chef, refusant la défaite, accomplira son dernier coup d’éclat ; conséquence ultime pour lui de l’affrontement de deux visions du monde appelées à s’éloigner inexorablement.

Tel le parcours tragique du « dernier Roi des Francs », cette pièce tente ainsi de poser les enjeux et les contradictions de la dernière convulsion révolutionnaire que la France ait connue.

Co-écrite en 2017 par Philippe Chuyen et José Lenzini la pièce a été créée par la Cie Artscénicum Théâtre, le 29 mai 2018 à l’Espace Comedia de Toulon dans une mise en scène de Philippe Chuyen.

Avec :

Blanche Bataille dans le rôle d’Yvonne de Gaulle, Philippe Chuyen dans le rôle de François Flohic jeune, François Cotrelle dans le rôle de Charles de Gaulle, Morgan Defendente dans le rôle de Daniel Cohn-Bendit, Thierry Paul dans les rôles du Général Massu et de Georges Pompidou.

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Nouveautés aux Cahiers de l'Égaré

16 Mai 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré

Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3 / Le théâtre de Yoland Simon
Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3 / Le théâtre de Yoland Simon
Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3 / Le théâtre de Yoland Simon

Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3 / Le théâtre de Yoland Simon

Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille de Clémence est un récit de résilience, un récit, doux, bienveillant. Quelle énergie, quelle détermination il a fallu à Clémence, effondrée, massacrée par un tel jugement péremptoire, dégradant, humiliant, dévalorisant pour retrouver estime de soi, confiance en soi, dans les autres. Elle est aujourd'hui engagée dans un travail de soins bienveillants, au bénéfice d'autres souffrants.
Un récit qui peut parler à tout un chacun.

Théâtre de la Jeunesse #3

Ces quatre pièces de théatre ont été écrites durant l’année scolaire 2017-2018 par des élèves de trois classes de CM2 et d’une classe de 6e de La Seyne-sur-Mer.

Chacune est le résultat d’une écriture collective, d’une mise en commun, de choix débattus et négociés par les élèves.

Dans ce travail d’écriture, chacune des quatre classes a été accompagnée. Pendant douze heures, elle a béneficié de la présence dans la classe d’un(e) auteur(e) de théatre expérimenté(e), écrivant souvent ou parfois pour la jeunesse : Julie Aminthe, Fabien Arca, Catherine Benhamou, Catherine Verlaguet.

Un livre à lire, un livre à jouer.

La Parole buissonnière / Le théâtre de Yoland Simon est une balade dans le théâtre d'un auteur publié entre autres à L'Avant-Scène Théâtre, qui compte plus de 25 pièces dont Dialogues élémentaires, saynètes reprenant diverses figures de rhétorique pour montrer les bizarreries du langage, Dialogues fondamentaux, saynètes sur des questions philosophiques comme l'existence du mal, l'origine du monde, le sens de l'existence.
On doit ce livre à l'initiative de Marie Dauge-Guilbert et à la collaboration de Yoland Simon.

Un livre qui donne envie de lire du théâtre, un livre vif sur une écriture vivante qui donne et du plaisir et du grain à moudre à tout esprit soucieux de lui, des autres et du monde

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Les Cahiers de l'Égaré 2017-2018

15 Mai 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré

1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3
1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3
1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3
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1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3
1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3
1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3

1907, bataille dans le midi de Philippe Chuyen/ Les Pieds tanquée, 7° tirage, de Philippe Chuyen/ Lili-Suzon de Danielle Vioux/ Vols de voix de É Say Salé/ L'Ultime scène de Moni Grego/ Le nouveau monde de Gilles Cailleau/ La Nature prisonnière de Bernard Plossu/ Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme/ Le livre des cendres d'Emmanuelle/ à paraître en mai De Gaulle 68/ Une tragédie américaine/ Le bord des falaises / Le théâtre de Yoland Simon / Tu pètes plus haut que toncul, ma fille / Théâtre de la Jeunesse #3

10 titres pour l'année 2017 :

- 1907/Bataille dans le midi de Philippe Chuyen

- Théâtre de la Jeunesse #2

- L'Ultime scène de Moni Grego

- Vols de voix de É Say Salé, farce pestilentielle sur la présidentielle 2017

- Le nouveau monde de Gilles Cailleau

- la 7° édition des Pieds tanqués de Phillipe Chuyen

- la 3° édition de Lili/Suzon de Danielle Vioux

- Le livre des cendres d'Emmanuelle de Jacques-Louis Rollet-Andriane

- La nature prisonnière, photos de Bernard Plossu, textes de Rudy Ricciotti et François Carrassan

- Le voyage d'Amadou de Michel Gendarme

 

au 1° semestre 2018 :

- Le bord des falaises / comment se relever de ses morts, livre pluriel 12 F, 12 H

- La parole buissonnière (le théâtre de Yoland Simon)

- Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille / Clémence

- Théâtre de la Jeunesse #3

- De Gaulle 68, la révérence de Philippe Chuyen et José Lenzini

pour le 2° semestre 2018 :

- Fragments de l'amour de Yvon Quiniou

- Le passage du temps, livre pluriel centré sur une exposition de photos de Marc Israël-Le Pelletier

- Une tragédie américaine, trilogie sur la peine de mort de Marc-Israël Le Pelletier

Bien sûr, auteurs et lecteurs, vous avez compris

- que je n’accepte pas les manuscrits (pratique insolente);

- que mes choix dépendent de rencontres personnelles (pratique inqualifiable);

avec de telles pratiques (éditer le plus pertinent des impertinents, É Say Salé) on va à bons pas vers les 30 ans des Cahiers de l’Égaré;

ça se passera en deux temps: au Revest (investissement du village sur un week-end  du 12 au 14 octobre 2018)

et au Bateau Lavoir à Paris du 15 au 30 octobre 2018

Enfin, je signale que pas mal de titres existent en epub, téléchargeables sur le site des Cahiers de l'Égaré.

en filigrane sur le grand format de papier végétal d'Aïdée Bernard, un extrait du texte "Ma langue" de Moni Grego : Ma langue cogne, castagne, Elle traverse les mers, les murs,  Elle saute par-dessus les barrières, Se moque des tours de guet, des miradors, de la mort., Elle est obscène, magique, pleine, Elle est libre, elle court, elle ignore les frontières, Elle se marie, se mélange, Folle et cultivée. Elle mord et danse, articule et bredouille, chuchote et murmure. Elle bondit et court, se tord, dort, mouille, joue, rêve. Ma langue est bien pendue. (L'Ultime scène, pages 53-54)
en filigrane sur le grand format de papier végétal d'Aïdée Bernard, un extrait du texte "Ma langue" de Moni Grego : Ma langue cogne, castagne, Elle traverse les mers, les murs,  Elle saute par-dessus les barrières, Se moque des tours de guet, des miradors, de la mort., Elle est obscène, magique, pleine, Elle est libre, elle court, elle ignore les frontières, Elle se marie, se mélange, Folle et cultivée. Elle mord et danse, articule et bredouille, chuchote et murmure. Elle bondit et court, se tord, dort, mouille, joue, rêve. Ma langue est bien pendue. (L'Ultime scène, pages 53-54)

en filigrane sur le grand format de papier végétal d'Aïdée Bernard, un extrait du texte "Ma langue" de Moni Grego : Ma langue cogne, castagne, Elle traverse les mers, les murs, Elle saute par-dessus les barrières, Se moque des tours de guet, des miradors, de la mort., Elle est obscène, magique, pleine, Elle est libre, elle court, elle ignore les frontières, Elle se marie, se mélange, Folle et cultivée. Elle mord et danse, articule et bredouille, chuchote et murmure. Elle bondit et court, se tord, dort, mouille, joue, rêve. Ma langue est bien pendue. (L'Ultime scène, pages 53-54)

Écrivez, poètes dramatiques !
Faites claquer vos langues en tapages diurnes
En hourvaris nocturnes.
Sortez vos cahiers égarés
Jouez de votre langue savante, errante,
Sonore, proférée, emportée,
Ou silencieuse, quand elle semble avoir atteint le calme d’une rivière.
Draguant les mots qui font la phrase brûler, ou respirer, ou flotter,
Voyager, ou se faire la belle dans la boue.
Funambule de l’ordre et du désordre.
Acérée dans l’équilibre et le déséquilibre.
La tempête et la plage.
Votre langue comme un spectre de couleurs,
Vitrail de mots dont quelquefois le plomb qui les relie semble disparaître
Et laisser magiquement la lumière tenir dans ses soleils.

Toujours au bout d’elle-même qui se cherche
Comme la vague cherche le brise-lames
Comme l’instinct va au mot juste,
Ou à l’oubli désirant la mémoire.
Tranchante scandée,
Votre langue est sur le bout.
Votre langue lèche le sexe de la rue.
Ma langue suce le suc, la sueur, la salive de la rue.

Votre langue broute le gazon des prairies,
Elle nique le béton, baise le goudron.
Votre langue ne pense pas, elle chante, elle parle,
Sa lumière fuse, fissure, claque, dans les impulsions de son cœur,
Les battements de ses émois.
Votre langue cogne, castagne,

Elle traverse les mers, les murs,
Elle saute par-dessus les barrières,
Se moque des tours de guet, des miradors, de la mort.

Elle est obscène, magique, pleine,
Elle est libre, elle court, elle ignore les frontières,
Elle se marie, se mélange,
Folle et cultivée.
Elle mord et danse, articule et bredouille, chuchote et murmure.
Elle bondit, se tord, dort, mouille, joue, rêve.
Votre langue est bien pendue.
Elle roule des pelles aux papyrus,
Se saoule d’encre fraîche, confond le jour avec la nuit.

Elle nous prend par la main
Que ça nous plaise ou non.
Elle écrit et crie et rature et lit et se love en silence dans le fil infini des mots à retordre.
Elle gambade, animal,
Elle refuse, sauvage.
Elle donne, brûlante,
Elle tremble, aphone, s’éteint,
Elle vient de si loin et va on ne sait où,
Elle ose, dit et cache, veut et s’enfuit, fignole et salope,

Elle tient debout, s’embrouille.
Elle bégaye, hésite, a des trous, tombe dans ses trous, se trouble, se brise, se hérisse.
Éclate, explose.
Elle désire et s’en fout.
Elle combat et trompe.
Elle est pure et pas simple.
Drôle et menteuse,
Élégante, ordurière, dure, femelle.
Elle échappera toujours à tout contrôle,
Se rira de toute surveillance,

Crachera sur toute punition,

Piétinera toute réduction.
Elle est souveraine et démunie,

Riche et sans pouvoir.

Elle tient dans les bouches et les mains,
Résistante, créatrice face aux pires négations.
Elle dit « oui », « nous », « amour », sans peur.
Elle est art, ce nerf de l’amour
Elle aime l’amour qui est le goût des mots
Quelque horrible que soit leur sens.
Toujours douce, soyeuse.
Toujours alcoolisée, savoureuse,
Toujours joyeuse.
Éternellement menacée,
Vivante au-delà du vivant, survivante, légère, extrême,

Blottie dans le creux de nos riens,
Géante du devenir,
Elle est exquise, cosmique, galactique.
Votre langue est parole, théâtre,
Elle est notre avenir.
Mettez les chiens en défaut,
Rusez, bricolez, mettez le temps de votre côté
Et si vous parvenez à vos fins, à vos buts
Ricochez sur d’autres désirs
Soyez insatiables.
Imprenables
Il le faut.

Moni Grego dans L'Ultime scène (pages 53 à 55)

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Le voyage d'Amadou / Michel Gendarme

11 Décembre 2017 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré

Le voyage d'Amadou / Michel Gendarme

Vient de paraître Le Voyage d'Amadou de Michel Gendarme

13,5 X 20,5 cm

64 pages

ISBN 978-2-35502-085-8

PVP 12 € + frais de port 3 € = 15 € par chèque à l'ordre

Les Cahiers de l'Égaré

669 route du Colombier

83200 Le Revest

Personnage :

Amadou, 21 ans, porte un Sweat à capuche

Résumé :

Amadou, jeune Malien issu de la pauvreté, de la brousse puis de la rue, vit de petits boulots, de nourritures et d’hébergements précaires. Baladé d’un tuteur exploiteur à un coach sincère, il se raccroche à ce qui l’aide à vivre, le football, qu’il pratique depuis l’enfance pour meubler ses longs moments d’oisiveté sans école. Repéré par quelques professionnels, aguerri par quelques matchs victorieux, il se fixe pour seul objectif de devenir joueur professionnel et pour cela de rejoindre l’Europe par tous les moyens. Pour lui, ce sera par la Libye via le désert avant de s’embarquer pour l’Italie. Longue épopée de deux années, risquée et dangereuse, mortelle pour beaucoup. Ce rêve sombre à quelques encablures de Tripoli lorsque le bateau sur lequel se sont entassés des centaines de malheureux coule et qu’Amadou est repêché in extrémis par les gardes côtes libyens. Une autre aventure commence alors pour lui, celle d’une renaissance, celle du retour au pays avec un combat acharné pour la reconnaissance de ses droits et de sa dignité d’homme.

Début de la pièce :

Amadou et quelques-uns de ses camarades sont amenés de force auprès du Ministre, à Bamako. Ils ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient pour la xième fois afin d’obtenir le versement de l’indemnité promise il y a un an lors de leur rapatriement de la Libye au Mali.

Amadou s’adresse au Ministre puis il commence le récit de son périple et des causes qui l’ont poussé à l’entreprendre.

Chez le Ministre.

Tu me donnes la parole, Monsieur le Ministre, je la prends. Mes camarades ici présents me donnent la parole, je la prends. Monsieur le Ministre, ce que tu vas recevoir dans tes oreilles est sacré, ce sont les mots que nous avons rapportés de notre dangereux périple. Chacun ici pourra témoigner de leur véracité. Tu nous as faits venir, manu militari, oh pardon ! je m’aperçois que je te tutoie, je devrais dire vous, Monsieur le Ministre. Tu vois, vous voyez, tu vois, ici chacun de nous est un minuscule grain dans l’immensité. Mais un grain qui se lève, poussé par la colère, plus un autre grain et encore un autre, ça fait une tempête, Monsieur le Ministre, une tempête qui pourrait grésiller à tes oreilles. Alors écoute-là, Monsieur le Ministre, écoute le sable.

Amadou extrait de sa poche une poignée de sable qui s’écoule lentement.

À mots découverts, Paris (dir. Michel Cochet )
"... ce récit-là m’a convaincu, il est fiévreux, passionné, touchant, prenant et tendu comme un arc. J’ai vraiment été pris par cette histoire... Un témoignage brut, une parole simple et vraie, directe. Une écriture sans fioriture, sans commentaires, remarquable de concision et de netteté, fourmillant par ailleurs d’une infinité de petits détails pris sur le vif qui nous rend l’histoire remarquablement proche et familière..."

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