Le cerf-volant de l'égaré N°2
Le cerf-volant de l'égaré N°1 - Les Cahiers de l'Égaré
Le cerf-volant de l'égaré magazine littéraire et artistique, numérique et gratuit, paraissant aléatoirement sur le blog des Cahiers de l'Égaré Envoyé par mail ou par la newsletter du blog b...
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Le cerf-volant de l'égaré
magazine littéraire et artistique,
numérique et gratuit,
paraissant aléatoirement
sur le blog des Cahiers de l'Égaré
Envoyé par mail ou par la newsletter du blog
Après Marie des Brumes, d'Odysseus Elytis, créée le 7 novembre 1985 à Châteauvallon, mise en scène Gil Royer, décor Michel Bories
la revue Aporie N° 5 est consacrée à Odysseus Elytis
il y eut Les tragédiennes sont venues, de Saint-John Perse, créées au Château de la Ripelle au Revest en août 1986, mise en scène Dominique Lardenois, décor Jean-Miche Bruyère
la revue Aporie N° 8 est consacrée à Saint-John Perse et à la tragédie
quand les tragédiennes se sont dévêtues de leurs habits de scène et réclament de grandes oeuvres séditieuses, licencieuses; ah! les audacieuses, les délicieuses, les malicieuses / leur demande a été adressée en 1986 à 33 tragédiens et tragédiennes / aucun n'a répondu ni passer commande d'oeuvre séditieuse à un auteur / exception Dominique Lardenois a passé commande de la Lettre au directeur du théâtre à Denis Guénoun, éditée par Les Cahiers de l'Égaré, 2500 exemplaires ont circulé
le décor avec les émigrés ou migrants et les tragédiennes descendues par les ruelles vers le port et la Mer / deux titres importants de Denis Guénoun sur le théâtre
" Les tragédiennes sont venues... ", d'après Saint-John Perse
Il n'est jamais aisé d'adapter un poème à la scène. A Châteauvallon Dominique Lardenois s'y est essayé. A bon droit.
une critique parue dans Le Monde
la tragédie n'est pas le drame dit l'édito / Car le drame est vulgaire, comme les actualités et leur urgence journalière, pâture des foules curieuses. Quand la tragédie est rare, où s'unissent l'existence et le théâtre, la vie et l'art, accordés par le malheur quintessencié et irrémédiable d'être. Oeuvre où se reconnait le destin, dépouillée des petitesses et pure de l'accessoire, la marque de la culture et du style. / dans les marges d'Aporie, les stars d'aujourd'hui / à leurs façons, ce sont des indisciplinaires, pas dans le moule, rétifs aux diktats, au conformisme / ils plaisent ou pas, sont dénigrés ou adulés mais ils tracent leur chemin de vie et d'artiste
l'adresse aux tragédiennes (14) et tragédiens (19) d'aujourd'hui (leurs noms sont dans les marges) pour qu'elles réclament des textes licencieux, séditieux / aucun ne nous a répondu / illustrations Valérie Anton, Nicole Budonaro, Michel Dufresne
Équinoxe d'une heure: Saint-John Perse - Blog de Jean-Claude Grosse
SJP et son masque; les tragédiennes sont venues à La Ripelle; démolition de la maison natale de SJP en 2017 à Pointe-à-Pitre; tombe de SJP à Giens; Les Vigneaux aujourd'hui, maison de villég...
un beau texte de Salah Stétié
risographie d'Ernest Pignon-Ernest pour radio zinzine, servant de couverture à l'essai de José Lenzini : Albert Camus et la prémonition des terrorismes, parution aux Cahiers de l'Égaré, le 1° novembre 2023, coïncidant avec le début de la guerre d'Algérie, 1° novembre 1954
à partir de ce N°2
sont partagées des contributions d'écrivains et artistes vivants
pour commencer :
Ma lettre à Juliette Binoche par Marcel Moratal, écrivain, animateur du Canard en bois, théâtre de 45 places dans la grange de sa ferme à Montréal-les sources, 1500 m
Ma lettre à Juliette Binoche
Madame,
Je ne sais pas si ces mots arriveront jusqu'à vous mais il me fallait absolument vous les écrire. J'ai mis beaucoup de temps avant de m'engager dans cette lettre. Je craignais de faire intrusion dans votre vie et de vous apparaître comme un olibrius qui veut se rendre intéressant. Écrire n'a jamais été une affaire facile pour moi. C'est un peu comme aller puiser de l'eau, descendre dans son propre puits et remonter vers la lumière pour séparer l'eau claire de la boue. Cela m'est venu d'un ordre intérieur dont je ne sais pas toujours très bien le pourquoi ni le vers quoi il m'emmène mais ce qui est certain c'est qu'il vient d'un besoin absolu.
Beaucoup de questions ont rapidement titillé mon esprit : quelle forme donner à cette lettre pour exprimer clairement son urgence et sa nécessité ? Pourquoi le choix sur votre personne ? Pourquoi vous ? Est-ce la vie qui nous engage dans nos actes, dans nos choix, ou nous-mêmes qui nous engageons dans la vie ? Y a t-il des passages obligés sur le chemin de notre existence ? Des croisements qui nous paralysent devant le choix à faire et sur la direction à prendre ? Qui est le guide ? Ou alors sommes-nous peut- être notre propre guide. À vrai dire je n'ai pas vraiment de réponse à ces questions. Chaque pas dans ma vie m'apporte son énigme.
L'écriture avec d'autres disciplines artistiques comme la peinture, la sculpture, la musique nous révèlent parfois peu à peu à nous-mêmes à notre grand étonnement. Mais nous ne finissons jamais de descendre dans notre puits. Chaque jour nous découvrons au fur et à mesure une nouvelle poupée russe au fond de notre être.
J'ai toujours été tracassé par la question de l'âme. Est-ce que l'âme est une envoyée de Dieu ? Quand on rend notre âme à qui la rend-on ? À Dieu ? Pourtant on m'a toujours dit que donner c'est donner et que reprendre c'est voler. La morale des hommes en fin de compte.
Je n'ai jamais eu l'âme d'un groupi. Enfant et adolescent je n'accrochais jamais les photos de mes artistes préférés dans ma chambre. Mes passions, mes coups de coeur et mes peines, je les gardais toujours secrètement au fond de moi. Peut-être par pudeur. Il paraît que les animaux se cachent pour mourir, moi je me cachais pour pleurer. En silence. Parce qu'un garçon ça ne devait pas pleurer. Çà c'était bon pour les filles. À cause d'une éducation très patriarcale on ne montrait pas trop ses sentiments. Le mot amour était un mot silencieux qu'on ne prononçait jamais. Nous ne parlions jamais des filles à la maison. Alors écrire est devenu pour moi un moyen de réveiller les mots silencieux pour leur faire prendre l'air sur les pages de ma vie et pour qu'ils défassent les noeuds que la vie m' avait parfois bien serrés. Fort. Très très fort. Dans le secret des mots, une petite voix intérieure me disait depuis longtemps d'y aller, me disait que je pouvais le faire et même, si je savais l'écouter au plus profond de moi- même, que je devais le faire.
.
Tout est parti d'une émission de radio. Vous parliez de la mélancolie et à un moment donné vous avez récité une prière orthodoxe, Le roi céleste :
« Roi céleste, Consolateur, Esprit de Vérité, Toi qui es partout présent et qui remplis tout, Trésor des Grâces et Donateur de Vie, Viens, et Demeure en nous, Purifie-nous de toute souillure, et Sauve nos âmes, Toi qui es Bonté. »
L'humilité de ce texte, l'appel au divin, m'ont fortement interpellé...
Marcel Moratal
Poèmes au jour le jour d'Alain Le Cozannet, ici du 15 septembre fin d'été au 16 octobre, début d'automne / La nature exige de moi des choses impossibles bravo je lui obéis de toutes mes forces : Histoire d’amour aux dimensions divines immersion ou baptême en mer tous les matins quel que soit le temps / c'est le genre de tragédien dont on aurait besoin si on était plus divin mais les temps sont terribles, monstrueux.
Poèmes de La Mitre
Alain Le Cozannet
Attentat.
la mer se montre à grand bruit
entre les doigts
une guêpe butine et pince
un cri invisible
s’élève dans le ciel
déchire l’air derrière les nuages.
La Mitre 15/09/2023.
Blasphème.
2 hangars béants
inertes vides noirs
à pied de mer
violette et blanche
arrachée vivante
aux vents invisibles.
La Mitre 16/09/2023.
Tempête.
silence force du bruit
tutus blancs
ballet d’écume
fumée noire
ferraille jaune.
La Mitre 17/09/2023.
Chant d’amour.
allongé sur le ventre
le bidon de gasoil
de son œil rouge
regarde l’atelier.
Auffan 17/09/2023.
Demain.
horizon noir
ciel et mer mangent le gris
les sombres bateaux de guerre
retiennent le temps
derrière une voile blanche
suspendue minuscule colombe.
La Mitre 20/09/2023.
Sous l’eau.
goélands cris étouffés
odeur lait de figue
monde inexplicable
magie de l’apesanteur.
La Mitre 20/09/2023.
Le bal des puissants.
le long du lazaret transfiguré
les monstres de guerre
se glissent lentement
dans la bataille sans vainqueur
des algues du sable et de la mer.
La Mitre 21/09/2023.
Moyen Âge.
dans la gueule noire du rocher
le porte-avions gris fer
l’index accusateur
pointé vers le ciel
La Mitre 21/09/2023.
8 Photos
Monique Frémont (Perpignan)
Billets
Alain Cadéo
Labyrinthe héréditaire
Si un de mes ancêtres, un certain Ramiro Rampinelli, fut disciple de Newton, un de mes oncles petit-fils de l’empereur Iturbide fusillé à cheval après deux ans de règne, un arrière grand-père Garibaldien, un autre grand-oncle Louis Barthou, ministre assassiné en 1934, moi je ne suis qu’un arrière petit-fils, peut-être, du très sérieux Buster Keaton. Même attirance pour les locomotives et les bateaux à roue, des amours impossibles, des décors écroulés autour de nos minces silhouettes, et le même air surpris, sous de larges paupières, lèvres fines, bouche fermée, d’appartenir au Monde sans savoir d’où je viens ni même où je m'en vais.
Loups et chimères
Chaque matin ma meute attend fiévreusement que je libère sa puissante énergie. Ça geint, ça chougne, grogne, ça aboie, ça gémit.
Un, les nourrir, les caresser, les flatter, les appeler chacun par leurs noms. Deux, les calmer, les rassurer, éviter qu’ils se mordent entre eux, leur promettre battue dans les fourrés et toute l’étendue de nos chasses aux idées. Trois, enfin les lâcher et tenter de les suivre alors qu’ils filent droit sur la piste électrique, pleine d’odeurs, du renard hérissé de secrets récoltés dans la nuit.
Et ce sont courses folles, parfois désordonnées et il faut rappeler les hésitants, les égarés, les petits mots trop jeunes, inexpérimentés, perdus dans les genêts, poursuivant la bécasse ou bien le rat musqué. C’est l’alpha qu’il faut suivre, il ne se trompe pas et va droit sur la proie. Adroit, rusé, intelligent, il a un flair de tous les diables et ne se fourvoie pas. Mes loups, mes mots, sont faits de cet alphabet là. Qu’ils soient dans les bois de la torpeur, sur les collines de l'ivresse, les gorges de la mélancolie ou les sommets de la lucidité, ils fouinent, cherchent, lèvent le lièvre de la joie, débusquent le putois et ne se lassent pas de suivre le renard qui leur montre le mystérieux sillage d'argent que laissent les chimères dont personne ne voit ni ombre ni lumière, ni même le plus petit éclat.
Sans ces chiens-là, ma meute, je suis déboussolé, perdu, ratatiné, ne sachant si j’écris ou sommeille dans la sombre forêt de tous mes mauvais rêves et d’un réel aussi cruel et vide que mon pire ennemi: l’insidieuse fadeur du désenchantement.
Nina, la Joyeuse, l'auteur du récit / Victor Kirista, l'illustrateur de la BD à paraître pour avril 2024
NINA LA PETITE AFRICAINE
Bitaho : Le dernier rempart
Nina Nezerwe-Delorme
illustrateur Victor Kiritsa
Victor – laissez-moi vous expliquer,
L’action se passe à Nyarusange village natal de Nina ; il est situé au cœur du Burundi qui est lui-même au cœur de l’Afrique. C’est ici qu’elle rencontra une trentaine de paysans qui se réunissaient après le travail des champs pour chercher à s’entraider. Nina à sa sortie de l’université Lumière de Bujumbura, décida de leur apporter son soutien. Sa première action fut de trouver des fonds pour construire une coopérative. C’est Fabien un simple paysan qui sait tout juste lire et écrire qui lui proposa le nom de Bitaho, en kirundi cela veut dire « l’endroit où l’on se retrouve pour échanger, apporter et recevoir des connaissances. Un endroit où l’homme se ressource ».
Immergée dans cet univers paysan, elle se sent en résonnance avec la vie. C’est dans ce monde authentique que Nina ‘la petite africaine’ souhaite vous emmener. C’est avec toutes ces femmes merveilleuses, en contact avec une vie foisonnante , qu’ensemble, elles vont construire ce premier rempart face à cette mort galopante, la 6e extinction massive de la vie, qui chaque jour nous menace un peu plus.
Cet album est son histoire que j’ai eu le plaisir de partager avec elle. C’est aussi une mise en garde à tous ceux qui se prennent pour les maîtres du monde, aveuglés par cet anthropocentrisme.
Victor
1. Victor –Alors au Burundi vous n’héritez pas du nom du père, vous êtes libres
de donner le nom que vous voulez ?
2. Nina – Exact , mon père, d’après ce que m’a dit ma mère ; me voyant
souriante et fort aimable,
3. Victor –Ce qui n’a pas changé !
4. Nina – C’est ça, il décida de me donner le nom de Nezerwe (ce qui veut dire en
Kirundi «
La joyeuse »
5. Victor –un jour tu m’expliqueras comment la joyeuse a vécu cette terrible
guerre civile entre les Tutsis et les Hutus qui allait se produire durant ton
enfance.
6. Nina –Toutes ses années sont gravées en moi, elles sont toujours là, c’est
pendant cette guerre civile, à l’âge de 8 ans, que j’ai perdu mon père.
7. Victor –d’après ce que ta mère m’a dit, la joyeuse ne voulait pas quitter les bras
de ses parents par peur de salir ses chaussures, c’est bien ça ?
8. Nina –exact, c’était peut-être une sorte de pressentiment, je me sentais encore
trop fragile pour poser les pieds sur ce monde en turbulence.
9. Victor –Ce n’est pas faux, mais tu as évolué, maintenant tu y mets et les pieds
et les mains !
10. Nina –Effectivement en agroécologie, il ne faut pas avoir peur d’y mettre les
mains, mais quand on sent que c’est la bonne voie, le travail semble léger.
11. Victor – c’est ce que disait Confucius « Choisis un travail que tu aimes, et tu
n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».
12. Nina pourtant, chez vous en France, face au travail les réactions sont très
diverses, comment l’expliques-tu ?
13. Victor –La passion, l’amour ou le ressentiment changent le regard que nous
portons sur les choses de la vie, y compris le travail.
14. Nina –Sans aucun doute mais une occupation reste néanmoins un travail, qui
est parfois pénible !
15. Victor –Au-delà de la fatigue, il y a une multitude de facteurs qui entrent en
jeu, et personne n’y verra les mêmes choses.
16. Ils arrivent à la maison de la mère de Nina qui n’est pas là, son frère Billy les accueille
17. Nina –Bonjour Billy nous refaisions le monde à travers l’agroécologie avec
Victor ; si tu veux bien nous offrir à boire nous allons continuer sur la terrasse.
18. Billy –Tu parlais de ton projet de Niaruzangue ça avance ?
19. Nina –Toujours en attente.
20. Billy C’est un bon projet j’espère qu’il sera retenu.
21. Nina –Je l’espère aussi, car je découvre un peu plus, chaque jour, le lien étroit
entre l’agroécologie et la vie.
22. Victor –C’est vrai que la vie des plantes à des similitudes avec la vie des
hommes, comme le souligne le philosophe Émanuele Coccia. L’ignorer cela
fausse notre jugement.
23. Billy –et comment ça ?
24. Victor –Parce que les plantes sont les premières et les seules qui rendent la vie possible sur terre. Pénétrer le secret des plantes signifie comprendre le
monde, car tout est dans tout et surtout pas dans cet anthropocentrisme qui
nous caractérise trop.
Une Ode à l'humanité suivi de Territoires de la Joie de Nouria Rabeh, illustré par Katheline Goossens, à paraître en 2023
Poème au Dr Dauriac
(à Katheline Goossens)
Nouria Rabeh
Une dent s'en va, comme d'autres
marquées par l'usure du temps
d'une saison automnale
où les feuilles tombent
elles s'amoncellent
au pied des arbres nus
laissant derrière elles
l'empreinte d'une vie
une trajectoire qui suit
le cycle des naissances
comme un cri
où l'élan vital
s"amenuise peu à peu
pris par la lumière
du soleil couchant
vers l'inconnu
quand soudain
au matin du printemps
des bourdonnements
annoncent la rumeur du jour
et c'est la vie qui recommence
avec la douleur de naître
avant de la croquer
à pleines dents!
Nouria Rabeh
Ecrit le 22 juillet 2023
TERRITOIRES DE LA JOIE
Nouria Rabeh
Je laisse parfois
Mon esprit vagabonder
Au gré du vent
L’enfance douce
Rejaillit avec allégresse
De mon âme immémoriale
Comme un matin frais
Un chant bienveillant
De sa musique
S’étire sur le flanc
Des montagnes enneigées
Au regard du ciel
Qui, parfois
S’enrobe de nuages
Et laisse pourtant présager
Entre les mailles grises
Le scintillement
D’un soleil brillant.
Happée par le souffle géant
Des vagues océanes
Mugissement de voix
Dont la puissance
Et le flux s’activent
Dans le corps ouvert
D’une méduse éberluée
Captation soudaine
D’une dynamique vertueuse
Comme une machine ancestrale
Dotée d’un sentiment nouveau
Tourbillon de joie
Surgi des remous
De ce mécanisme bruyant
Une émotion des vagues
Comme l’envie d’étreindre
Une réalité essentielle
L’iode, les sels marins
Les sensations du grand large
Les cris des mouettes
Un monde où se côtoient
Algues et poissons
Multitude du vivant
Comme une envolée
Au-dessus des rochers
Le rythme d’une chanson
Qui m’emplit de gratitude.
Tu rayonnes, heureuse
L’espoir d’une hirondelle
Aux ailes subtiles
Le départ du lendemain
Vers d’autres contrées
Un horizon étranger
Loin de la mélancolie
L’enthousiasme à portée du cœur
Souris-en toi, une naissance
Le frôlement du soir venu
Comme dans un territoire
L’attente dans les airs
Bulle de son bec ouvert
Un jeu de lumières
Entre les branches
D’un arbre assoupi.
Terres de joie
Bercées par les feuilles
Allègement au cœur de l’été
Bien qu’assoiffées
La fraîcheur de tes plumes
Comme chaque matin
Petit moineau de douceur
Te fixe de bonne heure
Sueurs apparentes
Et malgré tout
Je ressens comme un refrain
Une dynamique
Un air joyeux
Amitiés réelles
Des compagnons invisibles
Me donnent le tempo
Pour construire ensemble
La cité des oiseaux.
Trêve passagère
D’un silence nocturne
Aux secrets mystérieux
Révélé par un orage
Longtemps pris
Dans la tourmente
Des incertitudes
Autrefois bannies
Des régions blanches
Ecrites en noir basané
En l’esclavage enchaîné
M’a appris à naviguer
En deçà des souffrances
Dans l’ancrage de l’histoire
Guidée par la lueur du phare
Dans la nuit profonde
Que le temps a fini par dénouer
Des vagues d’une possible joie.
La robe de prière
Aïdée Bernard, crée à partir des plantes locales, qu’elle
transforme en fibres de celluloses, les papiers qui vont
composer ses œuvres.
A l’invitation d’Imadate Art Field, elle a voulu rendre un
hommage au papier traditionnel, le washi. Il va servir de
base aux œuvres qu’elle a créées pendant la résidence.
On retrouve dans ses créations, l’empreinte et la forme du
tamis de bambou, la pureté de la fibre finement lissée par
son bercement dans la cuve d’eau et de néri.
Aïdée Bernard va ensuite ajouter d’autres fibres, qu’elle
glane dans le village ou sur le chemin du sanctuaire shinto
de kawakami gozen, la déesse du papier, dans la montagne
toute proche, tel l’aubier du cèdre du japon, des
graminées, le susuki, le kudzu, le chataîgner, le charme
houblon, etc.
Toutes en textures et en teintes naturelles, issues des
végétaux.
Créer un vêtement c’est créer son chez soi, sa protection
et son apparat en même temps.
Consciente de la dérive des productions humaines
actuelles, qui cherchant toujours à exploiter pour dégager
un profit à court terme, ne parviennent pas à trouver un
équilibre écologique, Aïdée Bernard nous invite à
reconsidérer notre rapport à la Nature à travers des
vêtements de fibres de plantes, digne d’une déesse du
papier !
Et si nous revêtions la puissance d’un vêtement de
Nature ? Et si nous reprenions conscience que nous
sommes une part de cette nature et qu’abîmer notre
monde c’est aussi nous abîmer ?
Ainsi est ma prière, pour que de l’anthropocentrisme actuel
puisse naître les mondes de demain, où chaque être
végétal, animal ou même minéral puisse coexister.
Pourra t-on voir la puissance d’une telle prière ?
en mai 1998, 150° anniversaire de l'abolition de l'esclavage dès 1997, 4 structures décident de passer commande de 4 textes à 4 auteurs et de faire découvrir ces textes dans les 4 lieux Laurence Vielle était parrainée par le Centre culturel Wallonie-Bruxelles Mohamed Kacimi par Les 4 Saisons du Revest pour La confession d'Abraham Gerty Dambury par Les Francophonies de Limoges (époque Monique Blin) Yves Nilly par Le Cargo de Grenoble c'est lors de sa venue aux Comoni que j'ai découvert l'incroyable Laurence Vielle; j'ai eu l'occasion de la revoir à Paris et de correspondra avec elle
Nue je suis née
Sandrine-Malika Charlemagne
Pour avoir chanté seins nus
A sa fenêtre
Elle se fera conspuer
Vouer aux gémonies
Pour avoir chanté la liberté
Je fais comme je veux
Quand je veux
Si je veux
Sous le soleil
Sur les vagues
Sur le sable chaud
Electrisée par les embruns
Entre les bottes de foin
Ou de paille
Au creux des dunes
A m’en brûler la peau
De désir
A en crier dans la cabine du train
De nuit, Vienne-Oslo
Et l’on dira d’elle
Pauvre déséquilibrée
Elle va trop loin
Quelle indécence
Mais dans ses yeux à elle
Persiste l’incandescence
Je vous salue
Les pince-fesses
Trous béants de la pensée
Où ne perce de lumière
Que la noirceur de vos tabous
Qui êtes-vous
Pour lancer vos anathèmes ?
Je me fous de vos interdits
Nue je suis née
Nue je partirai
Nue je vous enlace
Je vous embrasse
Et baise vos mains
Nue comme le ver de la pomme
Si vous cherchez à m’emprisonner
Au nom de ce dieu tout puissant
Je vous rappelle le jour de ma naissance
Le jour de notre naissance
A nous toutes femmes de toutes les civilisations
La nudité est un pur joyau
Plus pur que l’air vicié
De vos prisons
Plus pur que vos paroles
D’où rien de sacré ne jaillit
En vérité
Notre nudité
A la grâce de Dieu
Est un diadème
Une toile sublime
Où il fait bon voyager
Où l’imagination
N’a de cesse de battre
Tel un cœur affolé
Où chacun y puise
Le repos dont il a besoin
Notre nudité
Notre voile d’éternité
la petite ouvrière métisse de et par Sandrine-Malika Charlemagne
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au nom du corps de et par Caroline Gauthier
poème final d'un ensemble appelé Métamorphosis, Kosmorgasmik, sur des images synchronisées avec le texte, décrit La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers,...
1° ébauche du poème final d'un ensemble appelé Métamorphosis, Kosmorgasmik, sur des images synchronisées avec le texte, trouvées sur internet, décrit La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Aphrodite's Child and Irene Papas- Infinity ∞
Band : Aphrodite's Child and Irene Papas Song : ∞ (Infinity) Album: 666 (1972) Painting: Saint Anna by Nikos Gabriel Pentzikis (1908-1993)
un orgasme au féminin, cosmique, organique, créatif, réalisé par la fabuleuse tragédienne Irène Papas (décédée le 14 septembre 2022 à l'âge de 93 ans), datant de 1972 et tiré de l'album mythique 666 Aphrodites' Child, avec Vangelis (décédé le 17 mai 2022) et Demis Roussos
VANGELIS & IRENE PAPAS - OH ,MY SWEET SPRINGTIME
VANGELIS: COMPOSITEUR GREC reconnu pour ses thèmes de musique électronique décédé le 17 mai 2022. IRENE PAPAS EST UNE GRANDE ACTRICE ET CHANTEUSE. Elle voit le jour en 1926 près de Corinthe, ...
ce montage me semble pouvoir être l'apothéose de ce N°2 du cerf-volant de l'égaré