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Les Cahiers de l'Égaré

Les 30 ans des Cahiers de l'Égaré au Bateau Lavoir

29 Octobre 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #bocals agités

les différents moments du Bateau Lavoir, franchissement de la double grille, lectures, ateliers, performances diverses, débat final
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Les 3 jours du Bateau Lavoir, 19-20-21 octobre pour 31 ans de portraits réalisés par Marc Israël-Le Pelletier, 30 ans de Cahiers de l'Égaré, avec la participation de 32 écrivains dans le livre pluriel Le Passage du Temps, furent 3 jours riches, chaleureux, inventifs, denses. Le vernissage a rassemblé une cinquantaine de personnes. Les lectures du samedi et dimanche après-midi entre 20 et 30 personnes. Les 2 performances du samedi soir, 35 personnes. Celle du dimanche soir suivie d'un débat, environ 55 participants; L'atelier de Moni Grego: 10 participants, celui de JCG, le dimanche matin, 4 participants. Merci à tous les participants. Une semaine après, je flotte encore sur un nuage, celui de l'amitié généreuse.

Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l'Égaré.

19 octobre à 19 H :

- vernissage de l'exposition Le Passage du Temps, portraits réalisés pendant 31 ans par Marc Israël-Le Pelletier, une cinquantaine de participants, des retrouvailles étonnantes

- présentation des livres pluriels des Cahiers de l'Égaré qui fêtent leurs 30 ans et du livre Une tragédie américaine, trilogie sur la peine de mort aux USA et au Japon de Marc Israël-Le Pelletier

- lecture de 8 textes du livre pluriel Le Passage du Temps

- suivi de La cohérence des vagues par Elodie Després accompagnée par Delphine Ciampi à la guitare

20 octobre :

- 10 - 12 H, atelier d'écriture sur le passage du temps, animé par Moni Grego, 10 participants

- 15 H, lecture de 12 textes du livre pluriel Le Passage du Temps, 20 à 30 auditeurs

- 19 H, 20' du spectacle Molly B. par Cécile Morel suivi d'une carte blanche à Salvatore Spada, une trentaine de "spectateurs"

21 octobre :

- 10 - 12 H, atelier d'écriture sur le passage du temps, animé par Jean-Claude Grosse, 4 participants

- 15 H, lecture de 12 textes du livre pluriel Le Passage du Temps, 20 à 30 auditeurs

- 19 H,

     - spectacle Pas moi de Samuel Beckett, par Moni Grego mise en scène par Yves Ferry

   - discussion autour de l'amour des textes de Samuel Beckett. Avec Jean-Claude Grosse, Moni Grégo, et Mickaël Sabbah qui évoquera également l'aventure du Théâtre du Temps qu'il dirige, à Paris. Une cinquantaine de participants au spectacle et au débat

Atelier de Moni Grégo « Le Passage du Temps »

Samedi 20 Octobre de 10 h à midi

 

Déroulement de l’Atelier :

- Café croissants ensemble.
- Premier exercice : Le Flash-back.
À partir de cet exercice, écrire un Vrac de mots rencontrés, entendus…

- Yves Ferry lit le texte de Léo Ferré « Avec le temps » et le texte de Woddy Allen « La vie à rebours »

- Moni Grégo lit quelques citations comme :

« Encore un instant Monsieur le bourreau. » Jeanne Du Barry favorite de Louis XV.

« Ce que je viens de dire est déjà loin de moi. » Moni Grégo, d’après :

« Le moment où je parle est déjà loin de moi. » Nicolas Boileau.

« Ô tempora, ô mores ! » Cicéron

« Ô temps suspends ton vol. » Lamartine : Le lac.

Propostion d’écrire en 10 mn

Texte I

UNE JEUNE FILLE - Il y a tant de…

UNE VIEILLE DAME - Vous avez dit « temps » ?

J. F. - J’ai dit « temps », moi ?

V. D. - J’ai entendu… heu… ce que vous venez de dire est déjà si loin… de vous… de moi…

J. F. - Loin ?

V. D. - Oui… au-delà !...

J. F. - Qu’est-ce que vous entendez par là ? Parce que, hein !… C’est… c’est… c’est confus !

V. D. - Il y a dire et dire… je pense que… je ne pense pas assez avant de l’ouvrir, vous voyez ?... le truc de sept fois sa langue…

J. F. - Non, je ne vois pas. C’est un truc d’une autre génération ça !

V. D. - Et alors ? Vous n’étiez pas née quand la Du Barry a demandé un instant de plus à son bourreau… quand…

J. F. - Mais qu’est-ce que vous me racontez là ? Vous êtes pas bien ! On parlait juste du temps, là,  devant l’arrêt du bus 67. Voilà qu’on approche de Pigalle et vous, vous me parlez de Mathusalem… Ça ne m’intéresse pas du tout !

*

Lectures des textes.

Pause.

*
- Écoute de la chanson : « Marquise » par Georges Brassens d’après Pierre Corneille.

- Lecture par Yves Ferry « Le Rien «  de Marivaux

- Lecture par Yves Ferry & Moni Grégo du dialogue : « Simone et Germaine » écrit par Moni d’après un canular de Jean-Yves Lafesse, où les personnages parlent de rien.

- Claire Ruppli et Moni Grégo disent « La môme néant » de Jean Tardieu.

Propostion d’écrire en 5 mn

Texte II

A- Fait pas beau !

B-Tu trouves ?

A- Je dis ça comme ça.

B- Je vois…

A- Ah toi, tu vois…

B-Manière de…

A- Il fait sombre ou quoi ?

B- C’est les nuages…

A- Ça me rappelle une poésie.

B- Quoi ?

A- Les nuages…

B- Quoi les nuages ?…

A- Rien. Où tu vas ?

B- Tu as dit quelque chose ?

A- Qui ?... Moi ?

B- Oui… Qui d’autre ?

A- Ben… heu… c’est juste… Suis-je sotte !

B- Mais non.

A- Si, si, y a des fois je me dis que…

B- Ah tu as bien raison. Y a des fois !...

*

Lectures des textes.

*

Propostion d’écrire en 2 mn les derniers mots de la dernière minute

avant la mort.

Texte III

Rien à dire, m’en fous !

Tout ça m’a pesé malgré tout

Même si…

Surtout pas de retour…
Et faites comme si je n’étais pas là.

Au revoir et merci.

Vive la mémoire des riens.

*

Lectures des textes.
Écoute du canular de Jean-Yves Lafesse.

Danse des couples cassés.

*

LES TEXTES, atelier de Moni Grego

I/
Il a mis ses gants blancs
Suspendu entre nuit et jour
Encore un instant se dit-il
Autour des grilles
Le soleil dans la rue commençait à percer Et toujours cette chanson douce
À l'oreille
Il s'est mis à marcher
Seul
Il a fermé les yeux
Ses mains écarquillées
Le guidaient à l'autre bout de la ville
En graffitis gigantesques
Immaculés
Ses éternels gants
Et cette chanson douce
Dans son coeur
Basquiat ...


 

II/
1- Ça va?

2- Ça va!
1-Mais ça va?
2-Ça va oui
1-Moi ça va pas!
2- Ah bon?! Oh! Ça va!
1- Non ça va pas!
2 -Assez. Ça va , quoi!
1- Rien ne va plus
2-"Ça va" c'est ce qu'on dit tout le temps! 1- Ne va pas
2- À se plaindre tout le temps

1-Va pas
2 Tout le temps
1-Pas
2- Tout le temps ça va pas 1- Oui le temps
2- qui file
1- coule
2- passe et lasse
1-s'en va
2- Le temps va
1- Ça va
2-


 

III/ La dernière minute

Encore 60 secondes Tic tac tic tac
Une dernière cigarette Un verre de champagne T'embrasser

Un coït il est encore temps The last but not least
Plus de dettes
Salut les amis

Entrez chez moi Servez-vous Tout est rangé Il était temps Stop .


 

CLAIRE RUPPLI

Vrac

Le temps va. Première consigne ; il est temps ; pas en retard, on s’assoit ; salut Yves ; coucou Moni ; la grille ouverte ; derniers pas, encore deux cents mètres ; place des Abbesses ; délicieuse promenade ; petites rues ; Montmartre ; un autre bus ; le bus ; antivol ; un poteau ; l’arrêt du bus ; vélo ; escaliers ; traverser le stade ; claquée la porte ; s’habiller ; respirer à nouveau ; fenêtres ouvertes ; se laver ; chier ; pilules ; tartines ; café. Lever ;

I - Le passage du temps

Le temps passe, il n’est pas le sage qu’on croit. Du lever au coucher, il file. Je le regarde soliloquer indifférent à mon désir qui s’envole sur mes ailes effrangées. Rosée, cueillie de l’ivresse de la veille. Je ne lave plus les rides de mon âme qui plissent ce que je suis. Il va et je le chie brusquement. Je le vois, mais le temps m’ignore. Existe-t-il seulement ? existé-je, moi l’idiot perdu dans l’éphémère de ma mémoire éperdue ?

Ii - Ce matin

Le temps, il est temps, le temps.

Lever ; café ; tartines ; pilules ; chier ; se doucher ; fenêtres ouvertes ; respirer à nouveau ; s’habiller ; la porte ; claquée ; escaliers ; vélo ; le stade ; l’arrêt du bus, un poteau ; antivol ; le bus, autre bus ; Montmartre ; petites rues ; délicieuse promenade ; place des Abbesses ; encore deux cents mètres ; derniers pas ; la grille ouverte ; coucou Moni, salut Yves ; pas en retard, on s’assoit ; il est temps ; première consigne. Le temps va.

III - Dernière minute

Encore un instant ! s’il vous plait ? encore un instant !

Ma requête est vaine, le bourreau n’entend pas, il est sourd.

J’ai encore à faire… c’est déjà fini.

 

JACQUES SÉGUEILLA

 

La dialectique du blog
  • Vous n’avez pas vu ?

    • Si bien sûr !

  • Je me disais aussi !

    • Quoi ?

  • Quoi, Quoi ?

    •  ?

  • Que vous l’aviez vu !

    • Bien entendu

  • Vous l’avez remarqué ?

    • Bien entendu et à vrai dire comme je dis souvent !

  • Vous avez eu peur ?

    • Oui, j’ai crain que !

  • Que ?

    • Enfin, vous voyez bien !

  • Bien entendu !

    • C’est comme moi, j me faisais la réflexion !

  • Oui, c’est vrai, il est encore temps !

    • Heureusement !

  • Vous avez raison, il est tard !

    • Au fait, vous avez encore de quoi !

  • De quoi ? oui bien sûr !

    • Vous me rassurez !

  • Nous sommes bien d’accord !

    • Et à part ça ?

  • Rien, alors ?

    • Alors

  • Alors à demain !

    • A demain !

Post scriptum

 

  • Ah oui, J’oubliais ! les plantes, les arroser.

  • Tu diras à la concierge, pour le courrier, pas la peine de le monter

Petit silence

  • Pour le reste du verras, à toi de jouer !

  • Bon maintenant, viens que je t’embrasse. Porte- toi bien !

Petit silence

  • Un dernier mot : merci. !

  • Je dois te dire que c’était bien, nous deux. Si, Si ! Merci !

Aussitôt

  • Ah, laisse le frigo ouvert, sinon ça pue.

  • Maintenant, il est temps, il faut que j’y aille.

  • Salut !

Petit silence, dernier sourire.

  • A bientôt !

Il ferme les yeux, l’air repu.

 

I - Elliptique

Partir,

Vite, mes clefs, la porte, le chat pisse sur le tapis

Mon chargeur, mon sac, où est ma casquette ?

Il me l'a dit 20 fois, aller, on y va !

 

Ma casquette, mes clefs, un café,

Je n'arrive pas à décoller,

Et le temps file plus vite que moi,

Lui, il n'attend pas.

 

Aller on y va ! Il me l'a dit 20 fois

« Encore un instant Monsieur le Bourreau »

J'suis pas coiffée, il me faut un café,

mais où sont mes clefs ?

 

Aller, on y va !

Le mot est lâché, il est déjà parti,

n'a pas cherché, pas eu besoin d'café,

Il file, il court, il n'attend pas

 

Alors, on y va

faut se presser, s'activer, accélérer

prendre le rythme de la trépidation avant le trépas.

Aller vite, courir...

Le temps ne peut se rattraper,

 

C'est lui qui a les clefs.

*

II - Dialogue implicite ou du néant

A : C'est vrai ce que vous dites

B : Ben oui c'est vrai

A : Dans quel monde vivons nous !

B : On marche sur la tête !

A : Des fois j'me demande

B : Ah ? Ben moi aussi !

A : C'est pas vrai ?

B : Quand même, c'est pas possible !

A : Ben voui

B : Ben voui....................... enfin bon.

A : Je dirais même mieux c'est impossible !

B : C'est comme l'autre jour là

A : Ah oui, m'en parlez pas !

B : Ben justement, je voulais vous en parler.

*

III - Dernière minute avant la mort.

Ça y est, on y est, je vais passer de l'autre côté du miroir, je vais enfin savoir.

Je vous tire ma révérence, je me retire, je me tire, pour le grand voyage,

Rejoindre Georges, Charles et les autres,

Et chanter la vie.

 

MARIE CRAPANZANO

I - LE PASSAGE DU TEMPS - Pastiches

 

La spirale du temps s'étire et ne rompt pas.

Avoir le temps d'être à l'heure, d'y trouver un accueil inattendu.

 

La spirale du temps ne déçoit pas. Elle tourbillonne, avant, pendant, après.

Elle enlace la réalité et les espoirs. Le temps est toujours là.

 

« Encore un instant Monsieur le Bourreau »

Tant que je suis vivante, je saurai attendre la fraîcheur de la minute qui vient .

 

« Le temps suspend son vol ». Mais de tous temps se rencontrent les mêmes mœurs.

Le temps est une spirale qui accorde toutes choses à son temps.

 

II - PARLER DU TEMPS - PARLER DE RIEN – Dialogue

 

  1. : Comment allez-vous aujourd'hui ? Il fait froid, vous ne trouvez pas ?
  2.  : Le temps change, c'est certain.
  3. : C'est troublant ce temps. On n'y comprend plus rien
  4.  : Et on ne prend plus le temps de rien. D'ailleurs, il faut que je me dépêche.
  5.  : Oh, on a toujours le temps. Mais c'est vrai, chaque chose en son temps.
  6. : C'est vrai, on prend tout trop au sérieux.
  7. : Bon allons, bon vent ! 

Charline : Comme dit la chanson : « V'la l'bon temps, v'la l'bon temps »

 

III - LA DERNIERE MINUTE AVANT LA MORT

 

Chronos dévore ses enfant, le sommeil définitif arrive.

Pas d'inquiétude, Je ne saurai pas que je suis morte.

Je laisse ma vie entre les mains des vivants.

A eux le souvenir, à moi l'oubli.

 

MARIE-FRANÇOISE ÈVE

I - Écrire un texte inspiré d'une citation : Michel Gendarme

 

c'était la nuit j'en suis sûr

il y avait cet élan vital

étonnant

un élan nocturne

qui donnait probablement un sens à tout cela

les adverbes sont chiants

pourquoi dis-je « probablement »

le moment où je parle

j'ai rêvé de cela

dans cet élan nocturne

où il n'y avait pas de mots

noctambules

« des mots noctambules se baladent de mon corps au tien »

noctambule, ça balade bien, ouais

et                     puis                 quand

dans la cuisine

elle m'a dit « bonjour camarade »

cet élan vital m'est retombé sur la gueule

il fallait vivre, c'est ça ?

il fallait affronter – merde, c'est le matin – déjà ? affronter ?

« camarade » !!

elle mettait de la distance, sûr

pas juste entre elle et moi, cette distance existait déjà,

nous le savions, etc... il n'y avait rien de... entre nous... ou de...

entre elle et moi

mais elle me balance ce « camarade »

je vis avec ça aujourd'hui, jusqu'ici

camarade de lutte, de vie, d'amitié, pourquoi pas d'amour ?

peut-on être un camarade d'amour ?

tu imagines

tu te mêles, corps à corps amoureux, dans le bain inaugural

de la jouissance, camarade, jouis ! jouis ! c'est un ordre !

bon

j'avais ça dans mon bol de thé.

 

II - Ecrire un texte inspiré de « Simone et Germaine », sorte de dialogue impossible, sans issue

 

1 Ben oui / mais bon

2 Moi / je sais / mais bon / ça / pas difficile

1 Mais /

2 Si /

1 Bon mais bon / ah d'accord c'est /

2 Mais … ? /

1 Mais … ? /

2 Ho mais quoi ho mais quoi ho / mais

1 Bon /

2 Oui /

1 Mais... bon /

2 Non / enfin oui mais bon / enfin ! /

1 Ah !

2 Mais bon mais bon / moi /

1 Ah ! /

2 Quoi, en plus / ça / facile /

1 Facile / ça ? / sais pas ça

2 Essaye ça / là / mais bon

1 Quoi ? / là j'essaye ça là / oui j'essaye ça / tu vois bien là ça / oui / mais bon bon / ça / j'essaye mais je / non / ça / non / ça / … / ah ! oui ! /

2 Ah ! bon bon / mais là : t'as aussi ça / aussi / alors ?

1 Quoi ?

 

 

III Ecrire un texte inspiré par notre dernière minute avant notre fin (bourreau, euthanasie...)

 

c'est toi que je regarde ô personnage entier dans ta fureur inconsciente ô toi l'innocent élu par les tiens qui furent les miens hélas et si je pouvais je te dirais alors tu liras ce sera ta peine tu garderas cette lettre tu ne la brûleras point tu ne pourras t'en séparer à jamais car si je dis que tu es Homme tu es né pour cela pour être celui témoin des morts de l'autre de tout autre sans lesquels tu ne pourrais plus vivre.

 

I -

Citron pressé. Tous les matins.

Pressée, toujours trop pressée.

Tout ça pour quoi ?

Pour courir.

Courir les rues, courir le monde, courir la vie.

« O tempora, o mores ».

L’autre jour, dans le bus, ce type bourru, apostrophant un individu qui avait arrêté de façon cavalière ce bus, en traversant la rue devant lui, afin d’y monter, obligeant le chauffeur à freiner brusquement et manquant ficher tous les passagers par terre : « Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, à courir comme ça ? Personne n’est obligé de courir. Il n ‘y a que Bernard Arnault et Pinault qui ont le droit de courir. Les autres, non. On leur fait croire qu’ils doivent courir. Quelle bande  de cons ! ».

Sidération des passagers ; mise au point rapide. « O temps, suspends ton vol ! »

Tu stoppes, un instant et, si tu n’as pas bien compris, et bien, tu recommences… A courir.

La prochaine fois, le deus ex machina t’avertira encore. Et encore. De façon de plus en plus précise. Sur la mappemonde de ton bref parcours, un jour, l’avertissement se muera en peine capitale. Capitale pour toi, bien sûr, pas pour le monde, ne te leurre pas. Et tu crieras : « Encore un instant, Monsieur le bourreau ! ».

 

II -

Zut, la voisine. Ouh lala, comment lui échapper ? Non, pas moyen ! Je vais y avoir droit… Tant pis, j’affronte. Et, même, j’anticipe.

Moi :          Bonjour Madame. Comment ça va ?

La voisine : Oh Bonjour ! Oui, ça va. Enfin, non, ça ne va pas ! Ça va pas fort !

Moi :          Ça ne va pas ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

La voisine : Rien ! Enfin tout. Tout ! Rien ne va !

Moi :          Ah bon, rien ne va ? Mais c’est terrible, ça !

La voisine : Oui, come vous dites : C’est terrible !   

Moi :          Mais… c’est grave ?

La voisine : Grave !? Grave ?! Non, c’est pas grave… Pas vraiment. Mais c’est embêtant !

Moi :          Ah oui ?

La voisine : Très embêtant !

Moi :          Ah !?

La voisine : Oui, je suis embêtée.

Moi :          Embêtée ! C’est bête, ça !

La voisine :     Oui, c’est bête ! Je suis très embêtée.

Moi :          Mais c’est affreux, ça ! J’espère que vous allez trouver une solution…

La voisine : Mais il n’y a pas de solution ! S’il y avait une solution… pensez !

Moi :          Ah, oui ! Ça oui ! Je pense bien !

 

III -

Bon, voilà. Ça y est. Déjà ? Si j’avais su… Pourquoi ne m’a-t-on rien dit ? Que c’était si simple. Que c’était si bête. Oh, et puis voilà que je recommence à vouloir bien parler… avec des verbes.  Dans les formes. A perdre du temps à mettre les formes. C’est stupide. Aller à l’essentiel. Jamais je ne suis allée à l’essentiel ! Le temps que j’ai perdu, mon Dieu, le temps que j’ai perdu ! A tergiverser, à réfléchir… A peser le pour et le contre… Pitié ! Maintenant, c’est quoi, l’essentiel ? C’est quoi, l’essentiel avant de partir ?? C’est quoi ??? Qu’est-ce que je dois f…

 

NICOLE DESJARDINS

I - Le rêve

Pendant que je me déchirais sur la pointe des châteaux ,O bourreau suspends ton vol. Que les griffes assassines violaient mon dos puis mon cul, puis mes reins. Oui, c'était quelque chose qui ne peut se dire. Un assassinat volontaire

une vague.

écoutes moi, scélérate

et je vis maintenant, de mes blessures, es exposant la nuit aux draps froissés, humides, et tropicaux. Même les cafards ,les scolopendres ne s'approchent plus. ils ont peur de moi. Ils disent (et je les entend)

"Ô tempora, ô mores"

Avec des petits cliquetis d'antennes d'acier. Jésus est revenu de sur la croix. O oui la croix. Et je ris de douleur, dans la nuit verte, sans vent, avec des petits gémissements. Et je suis seul, malgré les insectes.Tout est mort. Je me souviens de toi, salope blanchâtre, écume de fin des temps, furiosa des embruns. Vague, oui vague. Mais vaguement. J'ai vu ton œil. Puis ce fut ma fin. Les longs couteaux des roches. Les longs ciseaux. Les oiseaux de la caille.

Suis un poisson écaillé.

Je frétille mais je meurs. On me ramasse.

On me lave.

Puis on me mangera, on me coupera la tête.

Le jour de gloire est arrivé !

*

II - Parler du temps parler de rien

Hein ? Quoi!! Non.J'ai pas dit ça.

Si. Tu l'as dit hier.

Moi?

Oui toi.

Ah ben merde alors, j'me souviens plus de rien !Hier c'était Dimanche ,non?

Non, c'était pas Dimanche.

Ah bon, c'était pas Dimanche? Si c'était Dimanche !

Non, c'était pas Dimanche.

Si! Je te dis que si! T'es chiante comme la pluie !C'est ca ,chiante comme la pluie. Tu perds la tête Charles !

Moi ? Je perds la tête ? Mais de quelle tête tu parles?

De ta tête à toi. De ta tête de tous les jours

Mais je te dis que c'était Dimanche !

Non , hier c'était pas Dimanche. Parce qu'il pleuvait.

*

III - Dernière minute

"Joseph, Marie, Madeleine, et toi Dolores. Avant que je vous quittasse. J'ai pas vraiment pu vous dire, ce que je voulais vous dire. Mais, en définitive, peut importe. Vous emporterez de moi ce que vous voudrez. Moi, de toute façon, tout ça c'est derrière moi. Mais je vous en prie, ne me pleurez pas. Je n'en vaux malheureusement pas la peine. J'ai pas eu le temps nécessaire pour vous dire assez... je t'aime.

On ouvre ma porte, c'est pour moi.

Déjà ?

Étrange, tout continue...

(Baillement).

 

PIERRE-JEAN PETERS

- I -

Superposé le lit. Superposées, les filles. Superposée, la vie.
Où suis-je ?

Où ?
Ah oui !

Attention en descendant. Attention.
C’est le jour de Peter…Ô Lord… Comment ? Comment ? Comment ?
Comment commencer ?
Commencer par. Casseroles. Oui. Récurrer. Hop ! Hop ! Hop !

Dieu , y ‘avait du monde hier soir ! J’adoooooooorrre récurer les casseroles…
C’est mon acte 1er vers la solution. J’adooooooore.

…De l’or. Il me faut de l’or… On pourrait faire à manger pour Peter….Avec Or..Ornella. Or il nous faut des solutions rapides ! Allez, frotte ! frotte le problème ! Or, il nous faut de l’or…Or….dinateur. Regarder. Si un virement par hasard…

Val : Ah tu es là , homme ? Tu es réveillé aussi, déjà ?

Homme C : Oui…

V : Puis-je recharger l ‘ordinateur à plat ? Suis à vide. Et argent besoin, vite, vite.

Homme R : Ola les amis, service boulangerie ! Vous voulez quoi ?

V : Un croissant !

Homme C : Pareil !

V : Ohlala. No virement. Merdum. Il est quelle heure ?

Homme C : 9h17…

V : Aaaaaaahhhhh faut que je bouge !!

Homme C : Déjà ?

V : Oui je file à l’atelier d’écriture !

Homme C se réveille : Ah oui ?


V : Quoi ? Tu veux venir ?

Homme C : Ben …oui ?

V : Ben  oui. Mais c est là maintenant tout de suite tout de suite

Homme C / Ouah ..Vraiment tout de suite tout de suite ?

V : Ah bah zou zou là !!

Homme C : On attend pas les croissants et tout… ?

V : Bon allez j y vais ; peut être je les croise dans la rue les croissants A plus bibi ! Belle journée . Et Ornie… ? ( V regarde dans la chambre entrouverte) Bon elle dort. Ce sera une autre fois ! Bacci tutti.

Oui. Oui. Oui. Je file. Ok, ok, ok. Passer librairie pour …Arfff…C’est fermé bon… Plus tard…Aïe Aïe Aïe dépêche-toi, tu vas être en retard . Allez, galope et toi Temps ô temps, suspens ton vol !... Or, le temps c est de l’argent ! De l’art et des gens. A qui demander !! Anouch est aux abesses ! À 2 pas du  lavoir... Anouch, mon abbesse !

 

- II - Un dialogue

V : Oh…

C : Oh…

- Et euh… ?

- -Oui ?

- Je…

- Oui ?...

- Non…

- …Ben..si… ?

- Non, non….C’est…

- C’est…. ?

- Pfffft !

- Pffftt ?

- Ben oui…oui…Et toi ?

- Oh…Boh…

- Mmm…

- Bon.

- Mmmm ?

- Non, c’est…

- Oui, ben oui, pareil alors.

- Eh ouais hein..

- Mmm…

- …Aïe aïe, aïe…

- Ah ! Tu l’as dit, hein !!

- Ben oui ….Logique, hein ?

- Oui, ça !!

- …Aïe, aïe, aîe

- Aïe hein oui. Aïe…Logique.

- Pfff…

- Oh…Ben non…

- Ben oui mais…

- Oui, je sais mais quand même !

- Quand même, quand même…T’es drôle, toi !!

- Allez !!! Regarde !!! Il fait beau !!

- Ah oui, ça !!! /Oui, mais justement !

- Ca c’est vrai. Justement. Aïe.

- Oh…Désolée…

- Mmm… Ben c est pas toi, hein…

- Oui mais …quand même…

- Mmmm…

- Allez…Je te libère…Bye…

 

- III - Dernière minute.

Meurs. On part. Je le sais. Je le sens. Mmmmm…

C’est bon….de quitter.

Quitte. On est quitte, le monde. J’ai donné. J’ai pris. J’ai arraché ma vie, même.

Je suis enceinte de tous les enfants à venir.

J’aime. J’aime. Le baiser suprême.

Ô ma mort chérie, ma mort masculine qui a des couilles et du coffre, tu me fais un

effet bœuf !

Ô lieu de toutes convergences…

VALENTINE COHEN

I - Yves Ferry

Ce que je viens de dire est déjà moi… Non… Loin de moi…

Loin dans le passé ? Ou par devant ?

Je ne me souviens plus, ou vaguement, de ce que j’ai pu dire, de quels mots je me suis servi pour exprimer je ne sais quoi dont je ne me souviens plus que vaguement.

En réalité, deux choses font généralement mes sujets d’écriture ou de conversation. Le temps qui passe et l’argent que je n’ai pas. Le reste, je n’arrive pas à le dire.

Ô temps, ô mœurs, ô argent.

Et peut-être s’agissait-il de cela justement : Ce que je viens de dire est ce que j’essayais de dire (sans y arriver sans doute), et qui est donc aussi, exactement ce que je vais encore essayer de dire, avec l’espoir d’y parvenir.

Loin derrière moi, ou loin devant moi, me ramènent donc à ce même point toujours présent où je n’arrive rien dire. Les mots sont là, mais comme oubliés sur un feu avec le gaz qui continue de brûler… Tout s’éteindra de soi-même, finalement, dans une explosion, une révolution, ou du silence.

Et cette histoire, ah oui, de cou coupé… Soleil – demanda-t-il un moment encore ? - ou Du Barry, ça va me revenir… Dans un moment, dans un moment…

 

III

 

Crénom – Putain – Putasse – Merde – Merde - Merde – Bite - Cul – Poil - Troufignon - Queue – Vagin – Couilles - Couilles - Couilles – Chié – Foutre – Macon de tes morts - Culé – Culé – Enculé – Beurk – Allez vous faire foutre – Fan goule – Stronzo -La puta madre que te pario – Pute – Pute Pute – Nain – Gogues – Crénom – Crénom -

atelier du dimanche 21 octobre avec Jean-Claude Grosse

j'ai proposé comme à mon habitude, une matière, un topo de 20' sur le temps d'un point de vue métaphysique d'abord (le présent éternel), d'un point de vue scientifique ensuite, deux pistes: cosmologie, astrophysique (temps et big bang, la flèche du temps, relativité du temps et de l'espace ou physique quantique, les deux physiques n'ayant pas encore été unifiées), biologie, évolution (la mémoire comme pattern, ADN = mémoire de 4 milliards d'années d'évolution, agissante à tout instant, à notre insu, quasi-automatique, influençable par l'épigénétique)
deux consignes formelles simples: rythmer votre texte avec tic- tac; déjouer les jeux du temps avec vos propres jeux grâce à la temporalité (fabrication, par notre esprit en lien avec notre liberté, du passé, idem, invention du futur) et à la temporalisation (la vitesse du temps en lien avec l'humeur, les sentiments, les émotions de l'instant), tac tic-tique

Jean-Claude Grosse

atelier de Jean-Claude Grosse

Le conteur : 21 Octobre 2018. Paris. Bateau lavoir. Tic-tact, tic-tac, tic-tac. C’est parti. La transe s’élance. La partie commence. L’amour peut arriver…..

Elle : Bonjour, mon amour…

1000 voix diffusent et se croisent, résonnent:
-Bonjour.
-Bonjour
-Bonjour
-Bonjour

Elle : Je suis femme et je bande.

1000 voix (même jeu) : Nous sommes ta bande aimante.
Nous t’accompagnerons dans le contre-courant du jour.
A contre-contre temps
Pour allonger les pieds
Les mains
Et les vertiges
Contre tout contre toi.
T’offrirons le courant
Moi, Félectricité, je m’offrirai en toi
Moi, homme de tous les temps, étais-suis-serai ton index inducteur.
Moi-tous, je serai
Le rayon de lumière que tu chevaucherâles
Appelle-moi Einstein et grimpe, ô continue et grimpe attaque, attaque

Le conteur : et tac et tic et tac. Tic-tac.tic-tac ; Tic tac fait la graine.
Le temps est vertical.
Qui lui a soufflé à l’oreille qu’il fallait s’y hisser ?
Tic-tac et tic et tac, comme les barreaux de l’échelle. Elle.

Elle : Jacob. Abraham. Joseph. Mordechaï. Moïse.
Pourquoi cet étayage masculin à tous mes étages ?
Ô mon amour, je veux que tu m’aides à grandir jusqu’à ce prénom de Moïse en prairie.
Car jamais, au grand jamais, il ne m a paru uniquement masculin ce pré-nom.
Mon âme est double unie dans son inter rieur en expan-expansion.
So-so-Soleil de joute et de jouvence dans toutes
Les directions, je suis, fuis, ris, suis jouie.
Et ma salive est fête des temps immémoriaux.
ADN de cette main qui pense, ce cerveau qui roule une pelle àToi-Vous mon amourrrrrrrr de tout-jouir.
Ô mon Ô mon âme en or, tu me rappelles, me rappelles à l’ordre.

Le conteur : Tic-tact, tic-tac, tic-tac sur la terre.
L’échelle est dépassée.
Mes barreaux, effacés.
La prison est quittée.
Un jour d’un millénaire parmi tant d’autres surannés,
Un 21 Octobre (comment disait-on déjà ? Je ne m’en souviens pas, il faudrait revenir au barreau ; mais je ne suis sommée de rien ! De rien ?... Semé de rien ?... Elle me fait tourner la tête, la terre autour du soleil, dans la joie violente des sommets.
Revenons à nos/
Mourrrons…
Moutons, à nos mourons tic-tac, tic-tac, tic-tac, disais-je…
Je ne peux plus conter si le temps s’explose de toutes parts ! Où est mon autonomie de compteur ?! Un jour, sur la terre, j’étais payé pour ça ! Elle m’étourdit.
Peut-être, peut-être…. A ce potentiel quantique !!!
Ne suis-je donc pas le maître ?!! Non ?...Oui ?... Oh !! pardon ! Me suis trompé. Ai dû me tromper. Je suis outil, mètre , décamètre, décapsuleur d’absolu, me suis pris les pieds dans le tapis rougi de honte.
De feu mes ancêtres descendants qui ne marchent qu’au tic-tac de leur mechanical affair, âme-leurre ensevelie sous leur imaginaire en ruine.Lèvres tombées en désuétude dès l ouverture de leurs peaux-pierres…Mur de Plank..
Ohla ohla !! Que dis-je ! quelle douleur pour moi conteur de commencer commencer pas à pas pied à pied à comprendre ! Planqué ! Je et tous mes mois essaimés dans l’espace et le temps, nous sommes planqués. Nous ne pouvons nous en prendre qu’ à nous M’aiment de ne pas avoir su aimer mais à la place Tic-Tac, tic-tac nous a matraqué traqué le cerveau, étriqué le cœur au marteau-matricule ! Encule et../

Elle : Je grimpe au plus haut des cieux, au plus audacieux. Vases brisés vous êtes
Conteurs, voyez, n’ayez pas peur de vous être détruits. Vous êtes le résulta de nos errances, les conséquences de nos non-actes, de nos démissions, de nos abandons, de nos refus de courage, de nos veules sous-missions d’obtempérer devant les lois iniques poétiques, politiques, sur la Terre comme au Ciel, au singulier et au pluriel.

1000 voix : Ô toi, ADN scintillant de nous. Qui émane de qui ? L’Adonaï du dedans de la dent. De l’Adam ? Pourtant tout est dit. Partout, tout s’écrie ! Et nos oreilles nous regardent droit dans les Dieux.

Tic-tac Tic-Tac râle le conteur, non-encore mort. Le viel homme résiste à sa naissance. Je suis le double-fond du conteur . L’œil qui voit en lui. Le conteur râle. Le mot interdit tabou est prononcé. Dieux. Et voici tout le courage de l’homme, sa révolte combattive qui se dresse d’orgueil sur la place publique, soudain vocigérant à la face du monde que « Dieu n ‘existe paaaaaaaaaas ! »
Et son paaaas continue de se perdre dans chaque rayon de soleil qui le porte contre lui-même.
Car le soleil ne peut qu’aimer , porter même celui qui lui crache au visage qu’il n’a pas.
Bien sûr, qui s’y frotte, s’y brûle.
Et c’est un grand merci que les flammes dessinent dans l’obscurité de la matière noire. 4% de lumière seulement dans l’univers . Don’t forget.
Tic-tac, tic-tac. Je suis là ! Tout de même ! Tu m’oublies ! Merde alors ! ; j’ai fait ce que je devais , moi ! moi ! Je ne suis pas responsable , moi !

L’œil du conteur : disait la bête immonde qui encore continuait à mourir.

Elle : Une chose avant que tu ne meures , vieil homme te subissant toi-même. Tu as érigé, si je peux dire, le sexe sous toutes ses coutures en inversant les lois des mondes.
Dieu est à bout tandis que la pornographie n’est plus tabou ni le racisme invertébré.
Penses- y pour le dernier sursaut de ton tic-tac qui n’a qu’une tactique assassine de notre/mon âme.Ô mon amour.
Expire.
Pour qu’ensemble l’ek-tase nous inspire.
Tak.

Valentine Cohen, 21 octobre, Bateau Lavoir

 

L'eau tourne autour de la terre, tic tac, traverse les carrefours de la vie, tic tac, entre dans la lune qui nous regarde, tic tac, pénètre le ciel d'en bas, tic tac. Et voilà c'est fini. Tac tic.

Enfin, non ça recommence. Tac ! Et puis, elle court, elle court jusqu'à perdre haleine tic tic tic tac tac tic taaaccccc !! La petite goutte, pas celle du vase mais celle de l'Univers. TAC ! Vision en grand ! TIC. La terre qui tourne, tic, je virevolte, toc. Ouille, je tombe ! TAC ! L'eau me pénètre, elle est partout, toc, toc, toc. L'eau, la Vie.

La Vie n'a pas de temps. Momo joue à la marelle, Juju aux dés et Gugusse mange une glace à la vanille en ne pensant à rien. Puis, ils dansent, jouent et redansent. Plus de tic tac, ni de tac tic. Rien. La Vie.

Je les regarde, mes pensées divaguent. C'est le tic tac du passé puis le tic tac de demain. Je m'emmêle dans les pédales du temps. J'avance tic, je recule tac. Je m'absente, mélancolique. Je ne suis plus rien qu'un bille qui traverse le labyrinthe du passage du temps. Je ne suis plus la Vie.

Les enfants éclatent de rire, en sanglots et la goutte ne se pose pas de question. Ni tic tac, ni tac tic. Rien. La Vie.

Je les regarde en ne pensant à rien. Je suis bien. Passage 0 du Temps. Rien. La Vie.

Je prends un livre. Le temps s'arrête, en suspend. Passage 0 du Temps. Rien. La Vie.

Il y a 1001 façons de ne pas voir le temps passer.

Petite Voix : 1001 façons ? Arrête de compter ! Cueille le temps. Dévore le. Ne l'attend pas. Ni tic tac. Ni tac tic. Rien. La Vie.

Elisabeth Jimenez

Atelier Jean-Claude Grosse – le 21/10/2018 – Marie-Françoise EVE

 

 

TIC-TAC , L'ECOULEMENT DU TEMPS – Contrecarrer le passage du temps

 

 

Tic-Tac, il n'y a pas d'urgence,

Tic-Tac, je me love dans le Temps, le temps moelleux, soyeux, lumineux,


 

Je respire en rythme sourd, tel le ronronnement du chat,

Tic-Tac, atténué, enveloppé, fondant.


 

Tic-Tac, la spirale du temps m'envoie dans les rêves, ressort magique aux courbes infinies.

Sage Tic-Tac qui m'emmène en ballade, en musique, Tic-Tic, en couleurs, Toc-Toc.


 

Comme les gouttes d'eau qui miroitent sur la vitre, Tic-Tac, le temps passe.

Il sépare, Tic-Tac, Il rassemble, Tac-Tic, Il ressemble à toi, à nous, à tous.


 

Multitudes éclairées, à la trame enchevêtrée, au dessin effiloché.

Tic-Tac, la vie file sa corde qui brusquement cassera, Le fil à la patte bientôt cessera.


 

Qu'en deviendra-t-il de tes soucis ? Qu'en sera-t-il de tes projets ? Tic-Tac, au fond de la mare.

Tic-Tac, avec les têtards, la ronde ne s'arrête pas, Ça naît, ça gigote, ça copule.


 

Ah, l'air me manque, Tic-Tac, Je veux remplir mes poumons de l'azur impalpable mais si dense.

Respirer avec tout mon corps, mon nez, mes yeux, mes oreilles, ma peau, ma bouche, mon sexe.


 

Tic-Tac, la spirale s'enroule, devant, derrière, en haut, en bas. Tout s'enveloppe et se fond .

Tic-Tac, sans fin les images pleuvent sur la rétine des déprimés.


 

Tic-Tac, on n'en peut plus du temps qui passe. Passe-t-il vraiment le temps ?

Va savoir ! Du fond de ses rêves, on n'en voit pas la fin.


 

Et quand on la verra la fin, Tic-Tac, il sera trop tard.

C'est pourquoi ne remettons pas à demain.


 

Tic-Tac, soyons présents,Tic-Tac, vivons maintenant, Tic-Tac, savourons aujourd'hui.

La vie est une matière, Tic-Tac qui roule sans s'arrêter. Jamais la même mais toujours sans pitié.


 

Elle ne cesse de changer, Tic-Tac parfois on se sent ballotté. Faut-il faire la planche ou plonger ?

Tic-Tac, laissons nous aller, Le vent nous emmène, la terre nous retient.


 

Le soleil nous réchauffe, la nature nous nourrit, On entend même respirer les pierres.

Ti-Tac, que cela est impressionnant. Se savoir partie du temps, seul et multiple, sans début ni fin.

textes Atelier avec Jean-Claude Grosse « Le Passage du Temps » Michel Gendarme

 

Ecrire un texte rythmé par « tic-tac » ; quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

A

je ne sais pas si celui des autres me ressemble à ce point

tic-tac

je ne sais pas si ce qui me ressemble est à ce point

tic-tac

je sais que ce n'est pas le point des autres qui ressemble à

tic-tac

la limite je la sais dans la ressemblance ce commun

tic-tac

je sais que ce commun des autres est une limite

tic-tac

le commun de cette limite aux autres est un point qui

tic-tac

mais qui change de, qui change par, qui change la, le

tic-tac

parce qu'ils ont un

tic-tac

un miroir apparaît, dans la ressemblance, celle qui me rapproche

tic-tac

je vais tenter la chose extraordinaire de

tic-tac

ne pas confondre ce qui est rythmé et ce qui est rythme

tic-tac

je ne sais pas ça, oser un accord, nous le percevons

tic-tac

il y a cette flèche qui ne se brise jamais en somme

tic-tac

alors nous continuons à nous ressembler trop

tic-tac

de plus en plus trop

tic-tac

 

B

À contre-courant je prends l'écriture pour une absence. Certes il y a toujours ce début qui émerge comme une contre-façon du désir. Oui, une absence de désir, une absence de planification. Un simple remplissage. Mais c'est encore du temps si je la nomme ainsi. Non. L'écriture est alors un renversement, un à-l'envers de ce qu'il se passe. L'écriture ne passerait-elle pas ? Elle rompt l'habitude de l'instant et dans le phénomène elle n'est plus un rituel, elle s'emplit elle-même, il faudrait qu'elle tourne sur elle-même sans rapport avec ce qui doit être. Sans urgence, sans ralentissement, sans réflexe, je dois la démêler de toutes les scories du quotidien, d'ici et là. L'écriture ne devrait être que du doute, un puits sans fond, circulaire comme l'anneau du CERN où les particules n'ont ni commencement, ni fin, ni lieu du réel, ni prise sur le temps. L'écriture serait vraiment une profonde absence.

Textes Moni Grégo Atelier avec Jean-Claude Grosse « Le Passage du Temps »

 

Ecrire un texte rythmé par « tic-tac » ; quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

Oui je suis romantique, tac

Et je manque de tact, tic

Je n’ai aucune tactique, tac

Pour cibler mes attaques, tic

Je vois votre œil sceptique, tac

Vous n’êt’(es) pas au spectac’(le), tic

Mes seuls buts sont plastiques, tac

Esthétiques, des actes, tic

Pas de blablas, de tics, tac

De grimaces, d’arnaques, tic

Mais une offre mystique, tac

En beauté, en mirac’(les) tic

 

*

 

 

Quelle « tac-tique » je mets en place pour apporter une opposition, un contre-courant ?

 

Le présent lui-même n’existe pas.

Voyez, vous êtes comme moi.
Je ne suis réellement personne.

Une fiction bancale que ma légende personnelle m’autorise à imaginer par la grâce scélérate d’une langue maternelle qui m’a entortillée dans ses mots, m’a fait croire au Père Noël, avec ses cadeaux frelatés d’une existence qui, bien qu’enrobée des rubans scintillants d’une soi-disant intelligence, est finalement, grandement insupportable pour cette sorte d’être que je me suis douloureusement forgé, défaisant une à une les croyances douceâtres, des héritiers, des possédants, des vainqueurs sanglants, joyeusement paisibles, baignant dans le sang bouillonnant des bêtes misérables et des gens qui n’ont rien.

différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre
différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

différents moments de la carte blanche à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

INSTALLATION, VIDÉO, PERFORMANCE ( triptyque débile de l'art contemporain ) pour quoi faire/? ///// si l'argent pour l'argent ( l'art pour l'art) c'est le performatif par excellence sans futur et sans passé. S'il n y a pas d'autre performatif que l'argent pour l'argent sans futur et sans passé pour faire spectacle d’éternel présent comme aboutissement ultime de la fin de l'histoire , comme aboutissement ultime de la métaphysique de l'occident et souci de soi .

Salvatore Spada

Mon retour personnel sur la carte blanche donnée à Salvatore Spada, le samedi 20 octobre

 

et Salvatore Spada eut carte blanche au Bateau Lavoir, le 20 octobre, c'est d'abord l'arrivée avec le caddie des objets de consommation car consommer c'est, dit le capitalisme, jouir au présent et sans entraves, objets qui vont finir déchets dans la poubelle, à savoir exposés sur une nappe dépliée, (hilarant le moment du déroulement avec ce rouleau qui, déroulé, s'enroule plusieurs fois, résistant aux vouloir et pouvoir du maestro; c'est l'exposition d'art contemporain la plus must, la plus ouf, la plus provocatrice (toute com se doit d'être superlative) de toute l'histoire de l'art des déchets; une caméra est installée dans un coin, nous filme en automatique et en un seul plan séquence de 45', c'est panasonic qui filme sans opérateur, sans scénario ou le pouvoir sans désir; puis le théâtre, 3 pantalons, 3 personnages, scène-public = dissymétrie = inégalité = prise de pouvoir, incontestable mise en passivité du spectateur; un du public s'allonge spontanément en bout de nappe = d'un côté la poubelle exposée, de l'autre l'objet d'amour; bref c'est stimulant, le public prend peu à peu le pouvoir ou sa place, la bouteille de vin circule, les applaudissements de quelques-uns mettent un terme à la performance, je reste sur ma faim après le happening des pantalons ... j'ai proposé à Salvatore Spada, l'écriture d'un livre à partir de ses messages particulièrement radicaux contre les formes dominantes de l'"art"; il n'est pas, il n'est plus performeur ni cinéaste ni photographe ni écrivain ni galeriste ni éditeur ni libraire, il refuse toutes ces postures; allez lire ses messages sur sa page FB, c'est radical; c'est pour le mettre au défi que je lui ai proposé une carte blanche et je dis = adéquation entre ce qu'il écrit et ce qu'il a donné à vivre = pour moi, un grand moment particulièrement joyeux (j'ai ri comme un dératé à ce feu d'artifices) et profond; avec une maladresse que je lui ai signalée: ne pas s'adresser à tous et me privilégier comme destinataire

Jean-Claude Grosse

petite note sur « Pas moi » joué par Moni Grego le dimanche 21 octobre

par Jacques Segueilla

 

Au bord du silence 

 

Combien en saturant l’espace de ces remous du langage tu as rendu compte de ce silence vers lequel Beckett tendait et sur lequel il a travaillé

à Berlin à la fin de sa vie avec des  comédiens et des danseurs. Celui aussi de Lacan, ayant dépassé toute théorie sur le langage expérimentée, s’adonna silencieusement au macramé.

Tel un tableau de Bacon, le poly morphisme de cette langue maltraite la comédienne en la repoussant à hue et dia à la limite du sens déplaçant toute tentative d’incarnation. Celui-ci qui ne finit jamais de nous questionner sans arriver à nous définir, s’amuse de nos détresses si  humaines, sans nous enfermer dans une représentation possible. Femme aux mille voix, tu rends compte de cet univers qu’est celui de l’artiste que tu es, qu’est Beckett en offrant cette détresse qu’une femme éprouve en se sondant.  Oui » c’est pas lui », oui, « c’est pas elle », « pas ça » et « jamais tout-à-fait quoi que ce soit », créant puis abandonnant toute ses mues.  Mais à travers ce regard, se souffle, les graves et les aigus de ta voix, tu nous sondes aussi, tu cherches dans ce silence du sens même de la matière des mots, celle de nos vie. Beckett mettant en abîme le sens, les sons, est l’auteur du silence seul miroir à tendre en réponse à nos questions. Evoquant à Berlin le sphinx bavard, il pose une  belle métaphore de notre vaine agitation bruyante.  

Quand à toutes les hypothèses émises on pourrait en parler, mais à quoi bon, à chacun son Beckett.  En ayant travaillé sur « La dernière bande » j’ai découvert que chaque évocation est en rapport avec un détail de sa vie ou de l’Irlande. Pendant deux mois, j’ai été témoin du montage de MayB ; j’en ai vu trois versions. Il me reste des images fortes de la transformation des danseurs par cet univers si juste de Beckett et puis ces mots pour conclure : « c’est fini ; ça va bientôt finir, ça va peut-être finir ». 

Quant au temps chez les japonais il serait bien de se référer à quelques usages pour comprendre que le temps est culturel dans un pays où le savoir-faire est plus important que la transmission de l’objet que l’on reconstruit sans cesse et surtout qu’il est commun et individuel . qu’il est basé sur l’ »Ici et maintenant ».  

 

Bravo, quel moment tu nous as offert.

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