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Les Cahiers de l'Égaré

Lucien Forno au Carré des mots 2 mars 2024

20 Février 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #cahiers de l'égaré, #lecture, #notes de lecture, #poésie, #pour toujours, #écriture

extrait :
... TV83.info : Comment est né cet ouvrage, et quelle émotion ressentie une fois le livre édité?
Isabelle Forno : Dix-huit ans après le décès de mon père, mon frère Jean-Luc et moi, avons ouvert ses archives, et y avons découvert un volume très important de textes poétiques.
Certes nous connaissions la passion de notre père pour la poésie, née à l’adolescence de sa fréquentation du poète symboliste Saint-Pol-Roux, savions notamment son admiration pour les troubadours occitans du Moyen Âge, maîtres dans l’art complexe de la « sextine », mais sous-estimions complétement l’ampleur de sa production !
Après un long travail de déchiffrage et de sélection, et grâce à l’éditeur des Cahiers de l’Égaré, très sensible au travail d’ « épitaphier » que représente une publication posthume, l’œuvre poétique de mon père sort aussi en librairie!
Et du coup avec la parution de ce livre, c’est Lucien qui sort de sa clandestinité, et la poésie qui était son jardin secret devient un lieu de retrouvailles et de partage !
Comme un retour à la vie d’autant plus émouvant qu’une sorte de dialogue s’instaure véritablement entre Lucien le médecin-poète et ses amis toujours vivants (psychiatres, psychologues, patients…) qui ont à cœur de nous dire combien ils retrouvent dans ce livre l’homme qu’ils ont connu et que parfois même ils découvrent ! ...
Nicole Fau
Lucien Forno au Carré des mots 2 mars 2024
note de lecture de Plumes d'anges sur l'oeuvre poétique posthume Lucien est de sortie du médecin-poète Lucien Forno, disparu en 2006
le livre sera présenté à la 10° fête du livre d'Hyères, les 4 et 5 mai au forum du Casino, sur la table des Cahiers de l'Égaré, facile à trouver en cherchant un peu
 
Blessure secrète…
« Chacun porte en son coeur
sa blessure secrète,
camouflée comme il peut.
Et, chacun comme il peut,
a son île déserte
où il s’évade heureux. »
Lucien Forno (1923-2006) éminent médecin neuropsychiatre à Toulon, très impliqué dans son métier et dans sa ville, fut marqué à l’adolescence par sa rencontre avec Saint-Pol-Roux.
Aimant les Arts, il fut naturellement attiré par celui de la poésie, mania superbement les mots et les langues anciennes, écrivit et offrit parfois ses poèmes à l’occasion des fêtes.
Un recueil humblement signé Lucien vit le jour en 1972 : « Sincèrement vôtre » aux éditions-saint-germain-des-prés.
… « Un bourgeon coupé/ une feuille tombée/ une fleur fanée/ à quoi cela sert-il,
au bourgeon de vivre/ à la feuille de pousser/ à la fleur d’embaumer/ au poète de rêver »…
Quelle surprise pour ses enfants quand, exhumant 17 ans après son décès, les archives de leur père, ils découvrirent un lumineux trésor : des essais, des traductions d’œuvres latines… et plus de 600 talentueux poèmes.
C’est le livre d’une vie, chaque poème est à lire, à relire pour en saisir toutes les facettes, toute la profondeur.
Lucien Forno qui pendant tant d’années écouta les maux et les mots des autres,
lui qui discrètement, tissant des poèmes, entra dans le souffle de la création,
face aux désordres de la tête et du cœur de ses patients,
il dut trouver des mots, les ordonner, les poétiser.
Il lui fallut découvrir des sources vives pour toujours alimenter le flux et apporter la lumière.
N’y-a-t-il pas dans son prénom LUCIEN, le mot LUCI, lumières en italien, Italie pays de ses racines ?
Il explora diverses formes poétiques, sonnets, quintines, sextines (une découverte pour moi, un exercice de style de haute voltige qu’il affectionna particulièrement ), il se lança des défis, jouant avec un vocabulaire d’une immense richesse.
Homme de passion, il sut fouiller les temps anciens pour en rapporter des mots cadeaux, il jongla avec certains trouvés aux confins du ciel ou inventa des mots nouveaux d’une exquise poésie.
Mettre en mots les joies et les souffrances, les ombres et les lumières, les moments d’intimité et de partage amoureux… quelle merveille !
À cette heure de libération de la parole, Lucien avait encore de belles choses à nous dire,
je vous invite vraiment à découvrir ce livre, il se lit, se relit puis se picore délicieusement,
merci à lui pour cette délicieuse sortie poétique, merci à ses enfants…
LUCIEN FORNO EST DE SORTIE  AU CARRÉ DES MOTS  LE 2 MARS 2024 à partir de 14H 30  SIGNATURE par ISABELLE FORNO,  PRÉFACIÈRE de l'œuvre poétique de son père :   « LUCIEN EST DE SORTIE »

LUCIEN FORNO EST DE SORTIE AU CARRÉ DES MOTS LE 2 MARS 2024 à partir de 14H 30 SIGNATURE par ISABELLE FORNO, PRÉFACIÈRE de l'œuvre poétique de son père : « LUCIEN EST DE SORTIE »

LUCIEN FORNO EST DE SORTIE 
AU CARRÉ DES MOTS 
LE 2 MARS 2024 à partir de 14H 30 
SIGNATURE par ISABELLE FORNO, 
PRÉFACIÈRE de l'œuvre poétique de son père : 
 « LUCIEN EST DE SORTIE »
Lucien Forno au Carré des mots 2 mars 2024
Lucien Forno au Carré des mots 2 mars 2024
QUAND IL REVIT, LE POÈTE PAR JACQUES LARRUE
Si j'avais d'abord eu "Lucien" entre les mains, j'aurais mieux compris Isabelle et son remarquable Concertina pour cordes sensibles. Oui parce que vous vous souvenez forcément de ce bouquin en vers libres, poèmes sans pied ni rime ni bohème ; pas à l'abri non plus de tourments et de problèmes. Une harmonie de mots choisis, précis, tranchants et désarmants. Ciselés or, pas plaqués. Ni planqués. Massifs. Comme le personnage dans sa frêle apparence. On joue avec les mots dans la famille Forno et on aime ça, sans ostentation sans doute mais sans restriction. 
Et j'en viens donc à Lucien. C'est une histoire d'amour. Celle d'un fils Jean-Luc et d'une fille, Isabelle donc, qui couvrent leur papa-poète d'une infinie attention et de jolis sentiments posthumes. Ce n'était pas à proprement parler un secret, il avait même publié en 1972, « Sincèrement vôtre », un premier recueil de cinquante poèmes. Mais ce que ses enfants découvrirent tout de même, ce fut une mine courant en longueur sur des feuilles folles quoique consciencieusement rangées.
En savourant la présentation d'Isabelle, en dégustant l'œuvre page à page, je suis arrivé à cette conclusion peut-être erronée mais forte, selon laquelle Lucien devait savoir que ses enfants ne le laisseraient pas tomber dans l'oubli. Qu'un jour, ils feraient quelque chose de cette œuvre. Parce qu'il ne pouvait guère en être autrement. Si c'est ainsi il ne s'est pas trompé et eux non plus, ses enfants, ne l'ont pas trompé.
Lucien, à l'instar d'autres poètes révélés, appartenait à la gent scientifique. Et la bonne nouvelle c'est que l'on peut s'en départir. Au moins occasionnellement. Ces textes, parfois brefs, plus rarement étirés, défilaient devant mes yeux et mon esprit étonné et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer ses patients. Les gamins en grandes difficultés mentales et leurs parents qui se succédaient dans son cabinet. Pouvaient-ils imaginer tous ces trésors divers et versifiés que tissaient sur sa toile solitaire, ce docteur affable et bienveillant ! Lucien était pédopsychiatre. Rue d'Alger, pour ceux qui s'aventureraient jusqu'au plus profond des entrailles toulonnaises. Je sais bien peu de choses à son sujet. Et pourtant il me semble le connaître depuis toujours.
Vous allez voir, lorsque vous l'aurez lu - car vous allez le lire, n'est-ce-pas, même si vous n'avez pas la chance d'avoir croisé Isabelle et Jean-Luc ! - cela vous fera à peu près pareil ! Et si l'on vous dit que c'est compliqué de lire de la poésie, croyez-le parce que c'est le cas. Mais faites-le parce que vous n'en retirerez que de l'enchantement. Une sorte de révélation, d'élévation de l'âme et de l'esprit. Vous en avez tant besoin, comme moi, comme nous. Et c'est très bien d'en avoir conscience! Je vous prends au hasard l'une des trois-cents œuvres posées là, sur un peu plus de quatre cents pages et qui ici, se propose de définir la poésie :
La poésie souvent est un espace vierge,
où s'égarent parfois des esprits tourmentés,
naïfs, aventureux, exclusifs, rejetés,
recherchant un enclos fugitif qui protège.
Vérité d'un instant, incantant sortilège,
appels répétitifs vers les cieux projetés,
des échos recueillis par une âme troublée :
le poète se trouve enferré dans son piège.
Il prend le quotidien dans un jeu sidéral,
le malaxe, le broie au mortier de ses rêves
en mélange impromptu, verbal, original.
Dans ce creuset ardent, il distille sa sève :
gouttes d'or, gouttes d'eau se perdent à la ronde. 
Que de graines perdues, quelques unes fécondes...

Là vous venez de lire un sonnet - histoire de vous révéler – mais ce qui frappe en survolant l'ouvrage, c'est l'inestimable travail de recherche, rendant la versification étonnement diversifiée. Pour un poète naïf – du concret et du premier degré – comme moi, la découverte d'une gamme de quintines, de sextines, de rotruenges et tous les Oulipos insoupçonnables, constitue un choc où l'enchantement le dispute au sentiment d'insuffisance. Tout comme la richesse lexicale, l'habileté syntaxique et l'audace néologique. Ce recueil est éclatant de virtuosité, d'érudition et même s'il semble parfois engoncé dans des codes fastidieux, il finit toujours par se faire la belle, d'un joli vol éthéré. 
Bref, peut-être l'aurez vous deviné, je suis conquis. Vous en serez un autre. Et puis, voyez-vous, y a décidément pas de Za-zard !
Lucien est de sortie (poèmes de Lucien Forno - préface de sa fille Isabelle). Editions Les cahiers de l'Égaré - 450 pages - 25 euros
EN LIBRAIRIE ET EN DIRECT AU CARRÉ DES MOTS, LE SAMEDI 2 MARS, À PARTIR DE 14 H 30
Je ne défends que rarement des livres, pour la bonne et première raison que j'en lis peu. Mais lorsque ce sont des amis et/ou que cela émane des élégantes presses de l'Égaré du Revest, je m'en fais un plaisir. En aucun cas un devoir ! Voilà qui est fait et maintenant je compte sur vous, lecteurs Varois - majoritaires ici, mais aussi du Tarn, de l'Aubrac et d'un peu partout quand même. Commandez ce Lucien est de sortie et plongez-vous dans un univers poétique dont vous allez ressortir transformés et peut-être même convertis. Le rêve abscons et pourtant vif de tout artisan de la rime et de l'intime.
Vous pouvez trouver "Lucien est de sortie" dans toutes les librairies. Mais aussi directement sur le site des Cahiers de l'Égaré et en ligne sur les sites marchands.
📷
Pour les Toulonnais voici un joli rendez-vous : le samedi 2 mars, au Carré des mots (rue Henri Seillon) à partir de 14 h 30. Vous pourrez y rencontrer Isabelle Forno, qui a soigneusement trié, retranscrit, mais également préfacé l'oeuvre de son papa.
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