cahiers de l'egare
Théâtre de la Jeunesse #7
1° et 4° de couverture du Théâtre de la Jeunesse #7, paru pour le 1° juin des écritures théâtrales pour la jeunesse
Arsenic et Eczéma / Alain Cadéo
Capt Jean-Claude Grosse Lecture Deux Voix Alain Cadeo François Mouren Provensal Le Revest Janvier 20
Source: https://www.spreaker.com/user/kxtcpodcast/capt-jean-claude-grosse-lecture-deux-voi Lecture Deux Voix Alain Cadeo François Mouren Provensal Le Revest Janvier 2023 - Captation Jean-Claude ...
9' passionnantes, 9' de podcast où vous entendrez des propositions inhabituelles d'un éditeur farfelu préférant Condorcet à Beaumarchais 9' pour parler de livres édités, de projets à venir, évoquer la chaîne du livre et rêver de faire avec les oeuvres des biens communs
Alain Cadéo, installé à Evenos, auteur de la pièce Arsenic et Eczéma, lit son personnage au téléphone, avec sa lampe frontale d'égoutier intervenant sur le 109 pour une fuite; au bout du fil, à Marseille, lui répond l'autre égoutier équipé de sa lampe frontale intervenant lui aussi sur le 109 mais pour un bouchon, François Mouren-Provensal / le Minotaure par George Frederic Watts à la Tate Gallery de Londres, 1885.
FINAL!!!!!! | By Martine Cadeo | Facebook
FINAL!!!!!!
https://www.facebook.com/martine.cadeo/videos/2993868280916602/
FINAL !!!! quand Eczéma soulève le couvercle de fonte des égouts débouchant sur les invalides, plus rien, la ville a disparu, plein feu sur le public, aveuglé; place aux dieux (qui recréeront peut-être un nouveau monde sans l'homme) fiction ou bientôt réalité, une fureur belliqueuse, guerrière et offensive a saisi les dirigeants du monde occidental et aucune mobilisation populaire contre une guerre, pourtant commencée, il y a bientôt un an
le livre de l'été par Marie Blanche Cordou sur france Bleu, le 5 juillet à 17 H 16
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Arsenic et Eczéma, théâtre, édité par Les Cahiers de l'Égaré
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L'Homme qui Veille dans la Pierre, roman, édité par les éditions La Trace
Arsenic et Eczéma...
Entre ombre et lumière, entre les odeurs profondes et des souvenirs de parfums, entre le bas et le haut, entre avant et après, il y a Arsenic et Eczéma, deux colmateurs , des boucheurs de trous, des réparateurs inconscients des malheurs du monde, des qui savent pas vraiment mais qui sentent, pas seulement les relents mais aussi la fin d’un tout.
Retour à la case départ ?
Aurions-nous raté quelque-chose ?
Arsenic et Eczéma d’Alain Cadéo
Éditions Les Cahiers de l’Égaré
Editions Les Cahiers de l'Égaré / Théâtre Alain Cadéo nous livre une pièce de théâtre en trois actes pour revisiter le mythe du Minotaure, créature mi-homme mi-taureau, qu'il faut nourrir ...
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/05/09/arsenic-et-eczema-alain-cadeo/
note de lecture de Chantal Laffon
Arsenic et Eczéma - Alain Cadéo - Éditions Les Cahiers de l'Égaré - 2022 - ISBN 9782355021336
Alain Cadéo me surprendra toujours... Non, vous ne rêvez pas. J'imagine déjà l'affiche de cette nouvelle pièce. En bas, en caractères gras, cette demande adressée au public : " Les spectateu...
note de lecture de marcpage
de Alain CadéoBroché - 10 mai 2022Éditions : Cahiers de l'Égaré Lieu :les égouts de Paris, très en profondeur. Personnages :Deux types avec casques et lampes, tenues d'égoutiers, bardas, sa...
https://leressentidejeanpaul.com/2022/05/06/arsenic-et-eczema/
note de lecture de Jean-Paul
Arsenic et Eczéma - Alain CADEO - Mémo émoi
Il fallait bien s'appeler Alain Cadéo pour me faire lire une pièce de théâtre. Si j'en ai beaucoup lu dans ma jeunesse, études de lettres obligent, il y a belle lurette que j'ai cessé. Les pi...
note de lecture
Arsenic et Eczéma - Alain Cadéo - Partageons nos lectures ! Quoi de plus glamour que la lecture.
Avec Arsenic et Eczéma, Alain Cadéo nous livre une pièce de théâtre en 3 actes, et revisite le mythe du Minotaure. Arsenic et Eczéma Alain Cadéo est un auteur que je suis depuis plusieurs an...
https://rainfolk.com/2022/05/arsenic-et-eczema-alain-cadeo-piece-theatre.html
note de lecture
27 avril 2022, parution de Arsenic et Eczéma d'Alain Cadéo, aux Cahiers de l'Égaré / Photographie couverture : Isabelle Forno
Les Cahiers de l'Égaré sont heureux d'accueillir dans leur collection théâtre, l'écrivain Alain Cadéo, un magicien des mots qui écrit par nécessité et sous dictée depuis 40 ans, à n'importe quelle heure de la nuit, sur n'importe quel support, en n'importe quel endroit, pourvu que ce soit loin des humains bruyants, tout près du babil profond des tout-petits enfants, du murmure des personnes en soins palliatifs ou du surgissement inattendu et inouï des dieux.
VERBE PUR
" Qui pourra un jour me dire à quoi servent les mots, les gloussements gratuits et purs s’échappant comme bulles des bouches rondes et mouillées des tout-petits enfants ? C’est le babil des innocents, les sources claires d’un monde neuf, les derniers sons ou l’ultime mémoire d’une puissante Joie sacrée et sans ambiguïté ? Bien avant le simiesque héritage d’un langage tout fait, il y a le gazouillis ou le protolangage, chaque son signifiant un morceau de Parfait. Et qui pourra me dire ce que nous en avons fait ? Des mots pour bien parler, pour avoir l’air intelligent, des mots pour insulter, des mots pour en découdre, des mots pour ne rien dire, des mots comme sonnailles sur les cous d’un troupeau mâchant et remâchant l’herbe triste d’un terrain vague usé jusqu’à la trame pour avoir englouti des tonnes de déchets. Mais où est-il passé le Verbe rédempteur, le Om, l’imprononçable, le son vibrant de toute création ? Il est, c’est terrifiant, dans le regard sans fond des tout-petits enfants."
Alain Cadéo 22 avril 2022 à 22 H 22, mot adressé à son ami JCG
27 avril 2022, parution de Arsenic et Eczéma d'Alain Cadéo, aux Cahiers de l'Égaré
théâtre, format 13,5 X 20,5, 64 pages, PVP : 10 €
ISBN 978-2-35502-133-6
référencé, distribué sur commande en librairies et plateformes par
Soleils Diffusion, 3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris,
0145488462,
dès le 15 mai 2022
fait partie des 5 livres prévus à l'abonnement 2022
par hello asso :
les abonnés recevront fin mai 2022 deux livres de théâtre
Alain Cadéo et Michel Gendarme (une trilogie)
des lectures de cette pièce peuvent être et seront organisées chez des particuliers ou dans des lieux publics, culturels ou autres pour favoriser sa création et sa diffusion
Alain Cadéo sera présent au 1° salon des écrivains organisée par Les Cahiers de l'Égaré, lors des journées du patrimoine, le dimanche 18 septembre, au Revest-les-Eaux, en partenariat avec la municipalité et d'autres associations
pour toute proposition de lecture par Alain Cadéo, s'adresser par mail à
les4saisonsdailleurs@orange.fr
Lieu : les égouts de Paris, très en profondeur
Personnages : Deux types avec casques et lampes, tenues d’égoutiers, bardas, sacoches, l’un arrive de la gauche, l’autre de la droite
Azema, dit Eczéma.
Un rêveur, un optimiste, une boule de malice et de bonne humeur. Peut-être un intello contrarié capable de s’adapter à tout. Il a une grosse tache sur le visage et une autre sur le bras. Passe son temps à se gratter et les démangeaisons s’accentuent en fonc- tion de l’action. Bavard, sympathique, aime à susciter l’inquiétude. Père mineur en Alaska ayant abandonné sa famille. Mère prostituée. Pas d’attache.
Arsène, surnommé Arsenic par ses collègues de boulot.
Très grand, voûté, l’œil clair, râleur. Le genre revenu de tout. Sens de la répartie aigre-douce. Bosseur, « pro », toujours syndicaliste mais grand déçu de la politique et des humains en général. Au fond pour lui il n’y a pas d’issue. On naît, on vit, on meurt dans un boyau. Pas de choix. « La vie est un long fleuve de merde ». Il est comme la plupart d’entre nous, incrédule, pragmatique, réaliste et pourtant il rêve d’autre chose, d’un ailleurs, différent. Marié, père de deux enfants qu’il ne voit plus, divorcé. Travaille depuis 30 ans dans les égouts. Passionné contrarié, Il se veut lucide, froid, cynique.
ARSENE:- Ne bouge plus ou j’te crève ! Fous-moi la paix ! J’veux pas remonter ! Barre-toi tout seul avec ton eczéma, ta mère, ton pariétal, tes extases de poule glousseuse... Toutes façons y’a plus rien « là-haut »... Y’a plus rien...
ECZEMA:- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Allez viens couillon... « Là-haut » y’a la lumière, les filles, le bruit, l’odeur d’essence, les gens, l’amour, la vanité, la haine, la vie quoi !... Et puis tu dois avoir tes gosses ce week-end ! Faut qu’tu sois en forme... La famille c’est sacré ! Et puis y’a moi ! J’suis ton nouveau vrai pote !...
Eczéma court dans les égouts... On entend comme un galop à sa poursuite... Il passe devant le 109, s’arrête un instant, le téléphone pend avec le même grésillement qu’au début de la pièce. Il finit par trouver l’échelle de sortie, grimpe, trébuche, tombe, se raccroche, continue de monter, soulève enfin la plaque d’égout donnant sur la rue, sort... Clarté aveuglante... Plus rien... La ville a disparu, désintégrée. On entend alors la voix d’Arsène qui hurle en ricanant : Pourquoi tu cours ma poule ! Je te l’ai dit, y’a plus rien là-haut... Y’a plus rien... Les dieux sont revenus...
Du même auteur
LES VOIX DE BRUME (nouvelles) - J.M. Laffont - 1982
STANISLAS (roman) - Éditions du quai - 1983 (Premier prix Marcel Pagnol)
LE MANGEUR DE PEUR (roman) - Quelqu’un Éditeur - 1984
LA CORNE DE DIEU (roman) - Quelqu’un Éditeur - 1984
L’OCÉAN VERTICAL (texte) - Quelqu’un Éditeur - 1984
MACADAM ÉPITAPHE (texte) - Editions la Correntille - 1986 (Plume d’Or d’Antibes et Prix Gilbert Dupé
LE CIEL AU VENTRE (texte) - Éditions de la Correntille - 1993
LES ANGES DISPARAISSENT (roman) -Éditions Autres Temps - 1986
FIN -Éditions Blanc - 1999
L’OMBRE D’UN DOUTE (théâtre) - Éditions La Correntille - 2008 (Festival off d’Avignon - 2011)
LES RÉVEILLÉS DE L’OMBRE (théâtre) - Éditions La Correntille - 2013
ZOÉ - Éditions Mercure de France - 2015
CHAQUE SECONDE EST UN MURMURE (roman) - Éditions Mercure de France - 2016
DES MOTS DE CONTREBANDE (texte) -Éditions La Trace - 2018
COMME UN ENFANT QUI JOUE TOUT SEUL (roman) - Éditions La Trace - 2019
MAYACUMBRA (roman) - Éditions La Trace -2020
CONFESSIONS OU LES SPAMS D’UNE ÂME EN PEINE - Éditions La Trace - 2021 -
Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova
Dans ce roman polyphonique et labyrinthique de 666 pages, Jean-Claude Grosse, facétieux porteur de masque et joueur de rôle, praticien fantasque de la « commerie » nous livre à 81 ans, une œuvre bien plus vivifiante que testamentaire.
Interrogé par l’épousée lors de son admission à l’hôpital, un mois avant sa disparition : je sais que je vais passer, où vais-je passer ? l’auteur sonné et sommé de répondre est tombé sur ce paradoxe :
Ce qui passe ne reviendra pas, nevermore, mais il sera toujours vrai que ça a eu lieu, for ever.
Le passé passe mais ne s’efface pas. Un livre d’éternité s’écrit donc par chacun d’entre nous, un livre unique, le nôtre, infalsifiable, inoubliable.
Où passe-t-il ? Quand le rend-on ? Tout livre d’éternité est un livre en vérité, atemporel, acausal même si les épisodes sont datés et explicables, une divine comédie qui ne s’ignore pas.
En le rendant, on en a fini avec les romans et romances de sa vie.
Le sommaire non paginé aux pages 623-626 donne un aperçu des thèmes abordés par l'auteur. Il n’évite aucune des préoccupations politiques, sociales, sociétales, écologiques de la période, ni aucune des interrogations philosophiques et spirituelles interpellant les hommes depuis des temps très anciens.
Toujours en mouvement, le scripteur en état de flow ou d'autohypnose nous déroute et parfois même nous envoûte par la variété de ses écritures.
J.-C. Grosse: un intellectuel singulier
J.-C. Grosse : un intellectuel singulier Jean-Claude Grosse n'est pas forcément connu des lecteurs de Médiapart, et pourtant il " en fait des choses " : éditeur des Cahiers de l'Egaré, homme de...
https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/201221/j-c-grosse-un-intellectuel-singulier
premier papier du philosophe Yvon Quiniou sur Et ton livre d'éternité ?
Et ton livre d'éternité ? de Jean-Claude Grosse + Vita Nova
L'auteur de ce livre d'éternité fut le jouet pendant 80 ans de la commerie. Je-Moi-Lui faisait comme tout le monde. Porteur de masques, joueur de rôles, il fut un faussaire, un imposteur. À 80 ...
Macronique, ouvrez livre et cahier de l'Egaré
Ça y est il l'a rendu ! Quoi ? Mais non pas son âme. Cela peut se faire. Cela se fera. Il sait qu'il va passer... Mais où ? Lui le sait. Il rejoindra l'épousée. Et ce fils perdu sur une route ...
chronique du journaliste Jacques Larrue
ET TON LIVRE D'ETERNITE ?
Jean-Claude Grosse
Les Cahiers de l'Egaré
par Rachel Kaposi
« Où va-t-on au bout du temps fini » ? demande l'épousée.
Telle est la question essentielle, fil rouge du livre, qui ressurgit, tel un leitmotiv, tout au long du livre.
Peut-on alors envisager une autre réponse que celle de ces signes indélébiles déployés sur 666 pages pour fixer ce que la mémoire pourrait effacer ? Et aussi percevoir l'importance de ce livre-cadeau offert un 14 février à une absente toujours présente.
« La demande est surhumaine », dit l'épousé.
« Mais ce qui est humain, c'est notre promesse. »
Pour entrer dans le cœur du livre, puisqu'il s'agit de toute évidence d'un livre de cœur, j'ai tenté de me rapprocher de Lui-Je et de Je-Lui, et de cette identité se dédoublant pour mieux s'envisager.
JE n'a pas d'âge, et paraît extrêmement vivant dans cette façon qui est sienne de « Poétiser » ainsi les différents moments de la vie quotidienne, « sans originalité à tout prix ».
Devenu « agitateur culturel », il s'interroge, et cherche à donner sens aux événements en tentant de reconstituer les éléments du puzzle.
Reconstituer, recoller, c'est faire le choix du symbolique (en recollant les morceaux du bol brisé).
« Ce qui me tourmente... C'est un peu, dans chacun de ses hommes, Mozart assassiné »
Ne serait-il pas là, le moteur d'action de JE-LUI dans le monde et la culture ?
Lui-je, hiérosolymitain d'Avers sous les eaux.
Toujours à l'affût. Faisant en sorte pour que rien de bien ne se perde .
Lui-je, incarnation de l'amour infini.
Tellement perceptible dans le dialogue entre deux âmes sensibles, le grand-père et la petite-fille, capables de dialoguer vrai tout au long de conversations nous faisant cheminer au cœur même de leurs deux intelligences croisées.
« Vivre dans une réalité élargie », dit la petite fille qui me fait ainsi découvrir ses sept pouvoirs : « celui du soleil, celui de la lune, celui de l'eau, celui de l'air, celui de la terre, celui des fleurs et celui de la Nature (avec un N majuscule).
Elle qui a déjà compris la nécessité de mots ayant un sens, et qui préfère se taire plutôt que parler pour ne rien dire.
La vie est comme une épopée, avec ses zébrures blanches et noires., pensent-ils.
Et c'est ainsi que cet incroyable parcours conduit à la naissance, un 25 décembre 2020, jour de Solstice d'hiver, à 00 h, de « Je suis Vita Nova ».
« J'irai sur mon chemin de vie jusqu'à cessation de vie, remplissant la mission de vie qui semble être la mienne : la bienveillance par les mains, le regard, les sourires, du silence d'accueil... », écrit-il.
Sans doute s'agit-il d'accéder à une nouvelle dimension, à de nouvelles valeurs (d'humanité, d'empathie).
L'enjeu est immense.
Pour devenir ange. Et gai rire des maux passés.
Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova
format 16 X 24, paru le 14 février 2022
les abonnés ont été servis en décembre 2021 comme annoncé
666 pages dont 6 en quadrichromie
ISBN 978-2-35502-130-5 / PVP 28 € /
Licence Creative Commons
L’écrivain / Jean-Claude Grosse
hiérosolymitain d'Avers sur les eaux / d’Avers sous les eaux depuis le Déluge /
et de Corps Ça Vit /
et / Vita Nova
Les Cahiers de l’Égaré 669 route du Colombier 83200 Le Revest-les-Eaux
Aphrodite's Child and Irene Papas- Infinity ∞
Band : Aphrodite's Child and Irene PapasSong : ∞ (Infinity) Album: 666 (1972)Painting: Saint Anna by Nikos Gabriel Pentzikis (1908-1993)
infinity by irène papas et aphrodite's child, une performance "diabolique" ?
Voilà un livre d’éternité de 666 pages, placé sous le signe du diable, le tentateur qui propose à chacun de démesurer son nombril.
L’auteur de ce livre d’éternité, Celui qu’on appelait communément J.C., hyérosolymitain d’Avers sur les eaux, d’Avers sous les eaux depuis le Déluge et de Corps Ça Vit, appellation non brevetée, non protégée l’identifiant par nom-prénom, date et lieu de naissance, taille 1,69, sexe de taille XXL, fut le jouet pendant 80 ans de la commerie.
Je-Moi-Lui faisait comme tout le monde. Porteur de masques, joueur de rôles, il fut un faussaire, un imposteur.
À 80 ans passés, Lui-Je-Moi fut pris de fou-rire, il s’allégea puisqu’il n’était rien ni personne.
Moi-Lui-Je, Celui qu’on appelait communément J.C., donna naissance le 25 décembre 2020 à 00H00 à Vita Nova, un esprit totalement woke, inidentifiable, sans sexe, sans âge, sans genre, sans espèce, sans Histoire, sans mémoires, localisé comme corps, non localisable comme esprit, intemporel et acausal, un trou noir obscur à soi, absorbant toute tentative de mise en lumière.
traverser le livre d'éternité en traversant l'univers d'aphrodite's child dans l'album 666, sous le chiffre du tentateur
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste argentine Lucy Pereyra accompagnent les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le 14 février 2022
« Je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme
une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience,
phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points. »
Henri Bergson, L'énergie spirituelle, (in Oeuvres, édition du centenaire, Paris, P.U.F., 1963, p.858)
« Les vies que nous n’avons pas vécues, les êtres que nous n’avons pas aimés, les livres que nous n’avons pas lus ou écrits, ne sont pas absents de nos existences. Ils ne cessent au contraire de les hanter, avec d’autant plus de force que, loin d’être de simples songes comme le croient les esprits rationalistes, ils disposent d’une forme de réalité, dont la douceur ou la violence nous submerge dans les heures douloureuses où nous traverse la pensée de tout ce que nous aurions pu devenir. »
Pierre Bayard, Il existe d’autres mondes, (Les Éditions de Minuit, 2014)
en exergue de D’autres mondes de Frédéric Sonntag, Éditions théâtrales, avril 2021
en lien avec L’hypothèse du Tout et La Révolte des ressentants de Leafar Izen
Mise en gar_e
Καταστροφή / catastrophe
(définition trouvée dans les ruines de Pompéi par Pascal Quignard et rapportée dans Le sexe et l'effroi, p.79 ap. J.C., AD 79)
Καταστροφή / catastrophe est la rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources
(définition transportée vers Mars par la navette Atlantis 2 financée par Élan Muské de Space-XXL et propulsée avec les dernières gouttes de combustible fossile après la catastrophe provoquée par la rencontre probable mais imprévue entre une plaque continentale et une plaque océanique coupant une moitié de la Terre en deux, laissant le magma à 1200° s’épandre en lave à la surface des deux moitiés de la moitié de Terre cherchant à se réconcilier avec l’autre moitié)
Les derniers jours de l'humanité
Au secours, les tués ! Assistez-moi, que je ne sois pas obligé de vivre parmi ces hommes qui ont ordonné que des cœurs cessent de battre ! Revenez ! Demandez-leur ce qu’ils ont fait de vous ! Ce qu’ils ont fait quand vous souffriez par leur faute avant de mourir par leur faute ! Cadavres en armes, formez les rangs et hantez leur sommeil. Ce n’est pas votre mort – c’est votre vie que je veux venger sur ceux qui vous l’ont infligée ! J’ai dessiné les ombres qu’ils sont et je les ai dépecés de leur chair ! Mais les pensées nées de leur bêtise, les sentiments nés de leur malignité, je les ai affublés de corps ! Si on avait conservé les voix de cette époque, la vérité extérieure aurait démenti la vérité intérieure, et l’oreille n’aurait reconnu ni l’une ni l’autre. J’ai sauvegardé la substance et mon oreille a découvert la résonance des actes, mon œil le geste des discours, et ma voix, chaque fois qu’elle citait, a retenu la note fondamentale, jusqu’à la fin des jours.
Écrite entre 1915 et 1919, cette pièce action éclatée en centaines de tableaux et une foule de personnages sans héros.
L’auteur Karl Kraus fut poursuivi pour pacifisme quelques mois avant la fin de la guerre. Pourtant, les faits mis en scène ici se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; la chronique a reçu une bouche, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes – et bien des hommes n’en ont plus qu’une…
Devant la porte
Un homme rentre en Allemagne. Mille jours durant, il a attendu dans le froid. Et après avoir attendu mille nuits dans le froid, il peut enfin rentrer chez lui. Et la vie qui l’attend ressemble à un film hallucinant. Il doit se pincer, ne sachant pas s’il rêve. Il s’aperçoit alors qu’il y a des gens qui vivent la même chose que lui. Il se rend compte que c’est un film ordinaire. L’histoire d’un homme qui rentre en Allemagne, comme tant d’autres. Tous ces gens qui reviennent chez eux sans pourtant rentrer car ils ne savent plus où aller. Chez eux, c’est dehors, devant la porte. Leur Allemagne, elle est là dehors, dans la nuit, dans la pluie, dans la rue. Voilà leur Allemagne !
Né à Hambourg en 1921, envoyé sur le front russe en 1941. Il en revient blessé et malade et passe la guerre entre l’hôpital, le front, et la prison, pour automutilation et activités subversives.
En janvier 1947, il écrit en une semaine la pièce qui fait de lui le premier écrivain célèbre de l’après-guerre allemande et, avec Heinrich Böll, l’un des représentants majeurs de la littérature des ruines : Dehors devant la porte, le récit du retour de Beckmann, simple soldat dont le foyer n’existe plus.
Beckmann a plongé dans le fleuve pour mettre fin à ses jours. À l'Elbe qui désire savoir ce à quoi il aspire, il répond : Pioncer. Là-haut, à la surface, je ne tiens plus. Je ne supporte plus. C'est pioncer que je veux. Etre mort, toute la vie. Et pioncer. Enfin pioncer en paix. Pioncer dix mille nuits d'affilée.
Mais l'Elbe lui répond résolument qu'il ne peut rester : Commence par vivre. Commence par vivre.
Wolfgang Borchert meurt le 20 novembre 1947, la veille de la première de sa pièce, à 26 ans.
en 5'44, un portrait d'auteur; le paradoxe de ce portrait c'est que l'auteur critique les gens atteints de "commerie", qui font comme et effet-miroir, son journal lui révèle comme il a fait "comme", un praticien de longue durée de la "commerie"
paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement
Sommaire établi par l'auteur, ses avatars et ses métamorphoses
Les derniers jours de l'humanité
Dehors devant la porte
Livre I – au temps de l'apocalypse joyeuse /
autant en emporte le vent de chernobylhome /
autant en brasse l'océan de foukirira /
au temps du CAC 40 – COP 21 = COVID 19
1 – les migrerrants
2 – les marrantschiants
3 – 15 août 1971
4 – poison du 1° avril 2020 / le monologue du virus
5 – le temps du confinement
6 – admis aux soins intensifs
7 – le jour d'après
8 – sortie progressive du confinement
9 – contribution au jour d'après / nature et culture
10 – 9 juin 2021
Livre II – Romans polyphoniques de sa vie /
Ça vit choisit ses romans et romances
1 – La question (Question de vie et de mort)
2 – La déclaration inaugurale
3 – (Dés)apprentissage de la bêtise de la maîtrise
4 – La jeune fille de 16 ans
5 – Le jeune homme de 27 ans
6 – Grande Vie Cosmique / petite mort orgamisque / Intime / Extime
7 – La fabuleuse rencontre de Lola à La Béate, nid d'amour fusion de Serge et Lula
8 – Oui, je veux bien OUI
9 – Lola fille de joie
10 – Es-tu disponible ?
11 – 46 ans d'effet lune de miel
12 – 46 ans d'effet lune de miel (suite)
13 – Portrait de la femme aimée 40 ans après
14 – L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto
15 – L’Éternité d’une seconde Bleu Giotto (à suivre)
16 – Les déambulations d'un confiné
17 – Brouillon à la 1° personne
18 – où j'en suis à 80 ans passés
19 – un manuscrit inédit
20 – rêve d'une école de la vie
21 – s'ensauvager l'été
22 – L’adolescente devenue Femme-Fâme
23 – Vivre les saisons au féminin que tu sois femme ou homme
24 – Voir / Recevoir le regard soudain lavé
Vladimir Vissotski "Chasse au loup"
Vladimir Visotsky est un acteur, chanteur, poete russe. Il vivait en Russie et en France, il etait mari d'une actrice francaise Marina Vlady. Il etait dissid...
pour lire autrement le livre IV consacré au Baïkal, au théâtre
Livre III – Sa vie antérieure /
Ça vit adesso et sempre hic et nunc
1 – Enfance /Adolescence (1940 - 1953)
2 – Enfant de troupe / Saint-Cyrien (1953 - 1962)
3 – Lieutenant dans l'Algérie indépendante (septembre 1962 - février 1964)
4 – Sociologie des lieux communs / Lacan (1964 – 1967)
5 – Mai 68
6 – Militant trotskiste-lambertiste (1969 - 1981)
7 – Les 4 Saisons d'Avers sous les eaux (1983 – 2004)
8 – Retraite (Jubilación) fin juin 1998 - ...
9 – Je suis Charlie / 11 janvier 2015
10 – Attentat du Bataclan / vendredi 13 novembre 2015
11 – Le temps des Gilets Jaunes (17 novembre 2018 – décembre 2019)
12 – Écrire le viol / Réflexions sur l'affaire Weinstein / Le Consentement /
13 – Bicentenaire de la mort de Napoléon /
Décapitation de Louis XVI /
Décapitation de Samuel Paty
14 – 150° anniversaire de la Commune
15 – Ses nouvelles convictions politiques
16 – 35 ans après Chernobylhome
17 - Cahier des futurs désirés pour Corps Ça Vit
18 - En attendant, je pleure
19 - Et puis après, j'ai souri
Livre IV – Baklany / Baïkal - Sillages / la Vie / l'Amour-Agapé
Le théâtre dans la vie / le théâtre et la vie / le théâtre dans le théâtre /
Dans le sillage de Baïkalal
Dans le sillage de Dasha K
Dans le sillage de Marilyn
Livre V – Pharmacon : Tu es Aimé Tu es mon Bien-Aimé
Livre VI – La naissance de Je Suis Vita Nova
Une histoire de la vraie vie racontée par Samuel le barbier
le paradoxe de l’écriture du livre d’éternité est que remplir 666 pages en format 16 X 24 pour 81 ans de commerie vide totalement de son énergie,
le scripteur ;
un feu intérieur le consume, particulièrement agressif au niveau de la peau qui le dé-mange,
écorché vif
déquasmant = démasquant
ses écailles et peaux mortes ;
le scripteur ignore comment l’homme va ressortir
de ces vases communicants
de sa Vie à son Livre
de son Livre à sa Vie
VIDE ?
à moitié vide, à moitié plein,
oscillant de moitié en moitié sans retrouver l’UN
=
en langage des oiseaux
VIE D’EUX =
VIE 2
comme maladie = mal a dit comme soigné = soi nié comme guérir = gai rire
le livre d’éternité s’achève dans le rire pour passer à une vie étrange comme étrange = être ange
Et ton livre d'éternité ? / JC Grosse + Vita Nova - Blog de Jean-Claude Grosse
premier papier du philosophe Yvon Quiniou sur Et ton livre d'éternité ? L'auteur de ce livre d'éternité fut le jouet pendant 80 ans de la commerie. Je-Moi-Lui faisait comme tout le monde. Porte...
https://les4saisons.over-blog.com/2022/02/et-ton-livre-d-eternite/jc-grosse-vita-nova.html
9 avril 2022 hommage à Marcel Conche
La maison d'édition "Les Cahiers de l'Egaré" organise ce samedi 9 avril à la maison des Comoni à Revest-les-Eaux une soirée hommage consacrée au philosophe Marcel Conche. Jean-Claude Grosse ...
entretien de 12'
Le Revest les Eaux : Hommage au philosophe Marcel Conche
Maison des Comoni Le Revest Film, débat, témoignages, librairie, livres en délivrance Entrée libre le samedi 09 avril de 19 à 22 h À l'initiative de Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers d...
https://www.tv83.info/2022/03/31/le-revest-les-eaux-hommage-au-philosophe-marcel-conche/
Le Sens / Guillaume Cantillon et Franck Magis
Le Sens de Guillaume Cantillon et Franck Magis
ISBN 978-2-35502-132-9
format 12 X 17, 84 pages, PVP 12 €
diffusion par Soleils distribution, 3 rue Jean Dollfus, 75018 Paris
« Le monde a-t-il jamais été transformé autrement que par la pensée et son support magique : le mot ? »
Tomas Mann
« Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation défnitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. »
Nicolas Berdiaef
Questionner les utopies, tracer des hypothèses, se pencher sur l’acte de création, trouver sa juste place face à son art ou plus généralement dans le monde.
Le Sens est une clownerie, une farce chaotique,à trous, à gouffres, à réveils soudains, aux envolées habitées, traversée de certitudes et d’espérances, mais aussi saisie par les doutes et les constats d’échec vertigineux.
Guillaume Cantillon & Franck Magis
Le sens a été créé le 2 octobre 2018 au Téâtre du Rocher – La Garde
Mise en scène de Guillaume Cantillon
Collaboration artistique Frédéric Garbe
Scénographie Jean-François Garraud Lumières Nils Doucet
Création sonore Zidane Boussouf Costumes Sabrina Noiraux
Vidéo et Photos Geofrey Fages
Avec l'aide technique de Christian Richet et Cyril Cesarini
Avec Guillaume Cantillon et Franck Magis
Production le Cabinet de Curiosités (compagnie en résidence au Téâtre du Rocher).
Avec le soutien du Conseil régional PACA (aide à l'écriture), du Conseil Départemental du Var et de la Ville de La Garde.
Les Cahiers de l’Égaré
Je suis Carmen / Gilles Cailleau
Je suis Carmen, format 12 X 17, 72 pages, 13 photographies du spectacle by Charlotte Parmentier (pleine page)
Je suis Carmen de Gilles Cailleau
ISBN 978-2-35502-131-2
format 12 X 17, 72 pages, PVP 10 €
diffusion Soleils distribution, 3 rue de Fleurus, 75018 Paris
© dessins : Gilles Cailleau. Couverture, Carmunch | p.4, Les cousines | dos, Je suis le bœuf et le boucher.
© photographies : Charlotte Parmentier.
© LES CAHIERS DE L’ÉGARÉ
669 route du Colombier – 83200 Le Revest-les-Eaux
les4saisonsdailleurs@icloud.com
http://cahiersegare.over-blog.com
PRÉFACE
Ce qu’il faut dire d’abord, c’est le flou qui entoure toute écriture scénique. Je signe un texte, certes, mais d’où et surtout, de qui est-il venu ? Autant d’Amanda Righetti et de Sophie Chabert qui me l’ont inspiré au cours des deux mois de recherche, de répétitions, de vie créatrice commune. Le texte est donc de moi, mais le spectacle est de nous trois. Il est aussi de Christophe Bruyas, créateur des lumières, de Guillaume Cros qui en a fait la musique et de quelques autres. Reste à savoir si un texte initie une création ou s’il en procède et autant vous le dire, pour Je suis Carmen!, la question est indécidable.
D’autant plus que c’est une création de longue haleine.
Je suis toujours très lent, je mets beaucoup de temps à penser mes spectacles. La plupart du temps avant de me lancer, je fais un essai pour mettre à l’épreuve mon appétit, l’intérêt de la création, la première vibration publique.
Je suis Carmen!, c’est en 2016 que ça a commencé (je pourrais dire en 1982, quand j’ai fabriqué avec passion une marionnette Carmen ou en 83, quand ma mère a ramené les vinyles de l’Opéra de Pékin à la maison, ou dans les mêmes années quand Jean-Luc Godard, Carlos Saura et Francesco Rosi ont sorti leur film à peu près en même temps, et Peter Brook par-dessus le marché qui montait l’opéra aux Bouffes-du-Nord en trois versions distinctes... une frénésie de Carmens... mais j’arrête. 2016, pour un début, c’est très bien). Cinq ans donc avant le jour de la première, je savais déjà que je voulais monter Carmen, l’opéra, mais j’avais besoin de temps et de réponses. J’ai alors proposé à Amanda, une Espagnole sauvage que je venais de mettre en scène dans une autre aventure, de venir avec moi faire en dix jours une première exploration du continent Carmen.
L’idée était de s’installer avec une tente marocaine et une vieille roulotte (les mêmes qui ont été ma maison pendant treize ans et qui abritent depuis vingt ans Le tour complet du cœur, mon premier solo), de remplacer le mât unique de la tente par un mât chinois et d’en faire l’univers d’une jeune femme de cirque qui s’interroge sur tout ce qui fait le sel de sa vie : l’appel et le risque de la liberté.
J’ai dit “s’installer”, mais je n’ai pas dit où. C’était à Cornebarrieu – banlieue toulousaine, dans un centre éducatif ouvert pour jeunes délinquants, sous les auspices de la pénitentiaire.
Amanda, seule femme au milieu de vingt garçons prisonniers de leurs propres peurs et de leurs démons. Il en fallait du cran pour monter sur ce mât, les jambes à 80 centimètres des regards et leur parler d’amour, de liberté... Du cran pour faire valser toutes les règles.
Pour en rajouter une couche, le sort a fait de Cornebarrieu – où se côtoient des quartiers historiques et les cités peuplées des salarié·e·s de la filière aéronautique – la commune abritant ce lieu d’éducation répressive mais aussi le cimetière où est enterré Mohamed Merah et comme si cela ne suffisait pas, un centre de rétention administrative.
On imagine de quelles vibrations contradictoires on s’y sent traversé.
L’expérience a été si intense qu’elle nous aurait suffi pour avoir envie de continuer, mais au cas où on aurait hésité, la représentation finale devant les gosses, des voisins entrant pour la première fois dans ce lieu qui leur faisait une peur immense, une directrice de prison, un digne et sombre représentant du ministère de la Justice, deux du ministère de la Culture, le directeur de la Grainerie, fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, qui avait initié le projet, l’équipe de la compagnie au grand complet et leurs retours à toutes et tous qui au-delà de l’intérêt d’un tel projet à cet endroit du monde n’admettaient pas que le spectacle puisse en rester là... Bref ! Suffisamment pour nous persuader qu’il fallait le finir.
Il y avait à cela trois obstacles : 1) Amanda venait d’être engagée par le Cirque Plume dans La dernière saison mais surtout, 2) j’étais persuadé que la vérité de cette création requérait de mettre à côté d’Amanda, une autre femme, cantatrice celle-là. À l’affirmation – “Je suis Carmen”, de la première, l’autre répondrait – “Mais non, Carmen, c’est moi !” Je rêvais de cette surprise qu’elles auraient toutes les deux, l’une venant de la fureur anarchique de la piste, l’autre du monde feutré et mesuré de la musique classique, à découvrir cette identification commune, à leur gémellité inattendue. Pour finir et tout bêtement, 3) ce n’était pas ce spectacle que j’étais venu créer.
J’ai donc 3) commencé par monter avec Raoul Lay, le directeur artistique de l’Ensemble Télémaque, Carmen, opéra déplacé, l’œuvre originelle de Bizet réécrite pour 4 artistes lyriques, 6 musiciens et 40 personnes habitant tout près de l’endroit où elle se joue. 2) J’y ai par la même occasion trouvé Sophie, la pièce manquante de mon premier essai et 1) j’ai attendu Amanda.
Voilà l’origine de ce projet singulier, dont le sujet l’est tout autant. Carmen, mythe trompeur...
Car voilà, Carmen n’est pas une histoire d’amour. Si c’en était une, ce serait ce fait divers dont la banalité est déjà en soi tragique : un homme aime une femme qui ne l’aime plus, alors il la tue. Une histoire ordinaire en quelque sorte, juste un samedi soir sur la terre, comme dirait l’autre, et qui ne fait jamais la une. La mort de Carmen, on la découvre par hasard au café en lisant son journal, à la page des chiens écrasés.
C’est en cela que même si Carmen peut parler d’amour autant qu’elle veut, c’est une autre histoire qu’elle raconte. Nous n’avons plus le droit de nous tromper aujourd’hui, dire je t’aime avec un couteau à la main est un subterfuge rhétorique pour passer sous silence le vrai sujet : la domination.
D’ailleurs, si sans minimiser cette question de la domination de genre, on prend le temps de désexualiser Carmen, le vrai mystère (et pas le pseudo mystère de la femme fatale, construction mentale toute masculine) le vrai mystère, donc, saute aux yeux : pourquoi, au dernier acte, fait-elle face? Il lui suffirait de dénoncer José, ou seulement de rentrer dans l’arène avec les autres et se mettre à l’abri... Elle ne le fait pas.
Elle ne veut pas être moins forte que José. Elle refuse de lâcher le moindre pouce de terrain.
Elle ne se retire pas.
C’est la dialectique du maître et de l’esclave selon Hegel. (J’ai conscience en écrivant ces lignes depuis l’île de la Réunion où je vis désormais que cette distinction hégélienne prend ici, terre mutilée par l’esclavage, un sens insupportable. Précisons donc qu’il ne s’agit pas d’une terminologie historique, mais d’une distinction conceptuelle.) Pour Hegel donc, “le maître” n’est pas maître parce qu’il est plus fort que l’esclave, mais parce qu’il n’accepte pas de vivre à n’importe quel prix. “L’esclave” de son côté veut vivre quoi qu’il en coûte... Pour Hegel le seul vrai maître n’est pas celui qui domine l’autre, mais celui qui est capable de dire non.
Carmen a le même problème. La liberté est le signe de son pouvoir, elle refuse d’être moins. Fuir devant José pour rester en vie, ce serait être moins que lui. En restant, elle l’oblige à la tuer et ce faisant, elle le condamne autant qu’il la condamne.
Carmen n’est pas une histoire d’amour, c’est l’autre inépuisable histoire, celle du pouvoir et de la liberté. Inépuisable plus que profonde, d’ailleurs, mais c’est peut-être la qualité des mythes, qui ne nous donnent pas à penser, mais à réfléchir. À nous y réfléchir.
Les mythes sont des mythes parce que ce sont des miroirs.
Carmen nous fait nous poser chacun pour soi la question terrible : jusqu’où suis-je prêt·e à aller pour défendre ma liberté ? C’est une question simple, mais inépuisable parce que sans réponse. Tout le monde peut la comprendre et tout le monde se la pose à plusieurs moments de sa vie, des fois sans même l’avoir formulée.
À quel endroit de nous s’étire la ligne de partage entre l’aversion pour les chaînes et l’aspiration à la tranquillité ?
Carmen est ce mythe parce que c’est un puits sans fond : est-ce si formidable que ça d’être libre ? Est-ce que ce n’est pas aussi une petite malédiction ? Tous ces choix à faire, tous ces bonheurs qui cessent aussitôt d’en être parce qu’ils nous sont imposés... Quel frein, quelle nourriture donner à mon intransigeance ?
Non vraiment, Carmen n’est pas une histoire d’amour, c’est l’histoire du courage, des courages... Pas l’histoire de nos moments de gloire, non, le contraire, l’histoire d’une défaite, de nos défaites, quand on a la force, l’élégance, le panache de perdre en beauté.
Carmen, c’est la chèvre de Monsieur Seguin.
Gilles Cailleau, 27 novembre 2021
Concertina / Isabelle Forno
Les Cahiers de l'Egaré nous proposent ce recueil constitué de quatre-vingt-quatre poèmes et textes divers, percutants, mélancoliques ou tendres, des souvenirs glanés au fil des ans qui mêlent...
https://blogs.mediapart.fr/jacques-teissier/blog/030122/concertina-disabelle-forno
une note de lecture de Jacques Tessier sur son blog mediapart en date du 3 janvier
le livre Concertina d'Isabelle Forno et un des concertinas de Scott Taylor accompagnant Isabelle Forno
Les débuts musicaux de Scott se sont fait à la trompette en Virginie... Très vite, il se sent pousser des ailes à l'idée de voir et d'entendre différent, et s'envole loin des Etats Unis pour ...
http://www.remouleurs.com/compagnie/equipe/compagnie_scott_taylor/
Scott Taylor accompagne Yolande Moreau dans son spectacle Prévert
Panorama intérieur... " plumes d'anges
Quand je suis née, ma mère ne savait pas si je vivrais longtemps mais elle voulait laisser une trace d'elle, aussi imperceptible et définitive que l'enregistrement d'un prénom sur un registre d...
la note des plumesdanges sur Concertina en date du 29 novembre 2021
Livre livré le 17 septembre, envoyé aux abonnés vers le 20 septembre; lecture privée le 25 septembre; présent à la Fête du livre du Var les 18-19-20 novembre 2021 sur le stand de la librairie Charlemagne
Concertina d'Isabelle Forno
284 pages, format 14 X 22
ISBN 978-2-35502-128-2
PVP 18 €
Né en 1953 à Toulon (Var). Travaille à Hyères (Var). Après des études aux Beaux-Arts à Paris puis à Marseille, il exerce sa profession d'architecte à Sanary-sur-Mer. Il part durant une diz...
Après un premier livre « Travail, peurs et résistances » (Syllepse 2012), incisif et critique sur la question des risques psycho-sociaux, Isabelle Forno nous livre dans ce recueil de textes intimes, une polyphonie de sons, d’inspirations, puisée dans ce qu’elle nomme les « chemins de faîte » de ses féminités, et qui « de fait » nous propulsent, sans filet, dans son univers émotionnel et sensoriel.
Vous comprendrez vite qu’elle aime jongler avec les mots, en déjouer les ruses, en stimuler les sens.
Sa musique vive et enjouée semble s’échapper du concertina, ce petit accordéon complice des danseurs et des clowns, aux sons mordants et doux, et que l’on ne tient pas avec des sangles.
Ses mots parfois deviennent des cris, piqués au fil du barbelé, tel le concertina d’acier que l’on déroule sur les clôtures des sites sensibles, et composé de petites lames affûtées et tranchantes.
Sous des formes courtes et variées, entre récits, nouvelles et poésies, avec ses textes tout à la fois pudiques et corrosifs, tendres et amers, drôles et tragiques, cueillis au plus près du réel ou portés par l’imaginaire, Concertina vous touche en plein cœur.
CONCERTINA :
- Le concertina est un type de fil de fer barbelé.
Emblématique des clôtures de prison, et des murs d’enceinte des sites ultra-sensibles, il est composé de bandes d’acier formées de lames tranchantes, enroulées en cercles concentriques.
C’est son volume ainsi que sa densité qui définissent son niveau d’efficacité contre les actes malveillants.
Ce système de protection peut être facilement implanté et remis en place en cas de dégradation. Il ne nécessite pas de maintenance. Ses lames de rasoir « judicieusement adaptées » retardent les tentatives d’intrusion « tout en s’intégrant parfaitement dans le paysage urbain ».Informations extraites de sites de fournisseurs. Rubrique : renseignez-vous sur nos fers barbelés...
- Le concertina est un instrument de musique ressemblant à l’accordéon.
De section hexagonale, il est tenu horizontalement entre les deux mains qui, soulevant une soupape, font passer sur des lames de cuivre, la colonne d’air fournie par un soufflet.Apparu dans les orchestres de chambre, c’est un vrai orgue portatif, petit, léger et puissant.
Le concertina s’intègre parfaitement à d’autres instruments pour accompagner tout type de musique, grâce à des sons à la fois mordants et doux, qui portent loin.Surnommé le « furet en cuir », complice des danseurs et des clowns, on ne le tient pas avec des sangles.
Informations extraites de sites d’histoire de la musique et des instruments, sites d’accordéonistes.
Rubrique : une petite boîte élastique...
Lessiver, colmater, reboucher, lisser les vestiges des peines anciennes, préparer le support des jours aériens.
Courbée sur la tâche, j’élimine une ou deux épaisseurs, j’en lime les trop-pleins, j’évide les enflures, les gratte, les racle, me frotte à leurs nervures, les ponce, les tape, ramasse sur le sol leurs brisures.
Pour polir une surface, sans pour autant la mater, un ponçage à l’eau est recommandé.
Si vous employez un grain d’abrasif trop fin, le risque est celui de l’effet miroir, tellement lisse que les maux disparaissent, et que vous inhalez leur poussière corrosive.
Je fais confiance à mes mains, à mes bras, pour qu’ils dosent l’effort jusqu’à la limite de cet effacement, pour qu’ils dessinent la zone du recueillement. [...] extrait de Work shop) P 271
choisi par l'éditeur :
SALON DES SENIORS
Il faut se rendre à l’évidence, il y a un moment, les hommes : il faut oublier,
Et même pire, il faut les fuir !
Que leurs amours soient en soins palliatifs, ou en phase terminale, qu’ils soient encore, ou à nouveau, ou temporairement célibataires, ils restent fuyants, craintifs, transparents, comme si la vie les avait durablement anesthésiés, et même à leur insu presque déjà quittés.
À trop actionner la pompe à mort fine, ils ne ressentent plus rien.
À peine encore dans leurs calcifs, quelques réflexes conditionnés, après s’être baladés en loucedé dans les galeries marchandes des objets homologués :
Jeunes filles en fleurs aux vieilles ficelles, femmes fatalement lubriques, infirmières et vieilles rombières...
Adeptes du racolage poussif, aucun signe de séduction, vêtements démodés couleur de tabac vieux, mal fago- tés, un peu crades, aigris, corps avachi, ils recyclent en boucle les souvenirs de leurs heures de lustre, et leurs faits d’armes auprès des dames :
« Je tirerai bien une dernière taffe, avant de rendre mon pyjama
Donnez moi vite une femme ! N’importe laquelle fera l’affaire ! »
Pour tromper l’œil de la mort, parfois les femmes sont d’accord.
Elles arrivent un peu coquettes dans des maisons abandonnées, aux chambres fermées sur le désordre, sous la poussière des drames anciens.
Aucun espace libre.
À peine les bras d’une banquette.
Redoutant de découvrir congelés dans un coin tous les membres d’une vie tronçonnée, elles ne s’égareront pas, fuiront les pénalités, et s’en tiendront aux conventions tacites de la prestation initiale.
C’est une passe non tarifée, pour un acte peu gracieux : il faut bien que vieillesse se passe !
L’usage des corps sera triste, on n’est pas loin du dégueulasse,
« C’était sympa de vous connaître, merci de votre invitation,
mais je ne vais pas pouvoir rester... »
Concertina lu par Jacques Larrue - Les Cahiers de l'Égaré
Concertina le livre d'Isabelle Forno aux Cahiers de l'Égaré Voir la version en ligne 9.- LIVRE COMME L'AIR . Isabelle Forno la Toulonnaise, chronique sa vie en soixante-dix-huit tableaux C'est de la
https://cahiersegare.over-blog.com/2021/10/concertina-lu-par-jacques-larrue.html
Le Siècle de Marcel Conche (ouvrage collectif)
couverture extérieure, photographie de Sylvette Pierre, prise le jour des 99 ans de Marcel Conche / couverture intérieure, vignette de Marie Morel
Marcel Conche a dit à ses convives le 27 mars 2019, pour ses 97 ans : je ne sais qu’écrire.
Cette discipline de la page quotidienne écrite le matin, à la main, presque à l’aveugle, au senti du tracé est sans doute ce qui continue à donner du goût et du sens à sa vie. La dictée du texte au téléphone est le deuxième temps de sa démarche. Maryse Chan est son interlocutrice à huit cents kilomètres de là. Elle a la lourde responsabilité de la mise en forme et en page de ce que lui dicte Marcel. Puis vient le temps de l’édition, tous les six mois, aux équinoxes (printemps, automne), livres rassemblant ses chroniques et essais, des souvenirs, des rêves, des désirs, des bilans. Marcel comme Montaigne peint le passage.
Pour Le siècle de Marcel Conche, écrit à son insu, 42 personnes et personnalités ont été sollicitées. 27 ont participé qui n’ont découvert la totalité du livre qu’à sa parution.
Chers lecteurs, vous voici, vous aussi, associés à la découverte d’un journal étrange déclinant des amitiés singulières, uniques avec le philosophe qui nous invite sans concessions ni compromis au plus grand respect de tout ce que la Nature crée.
Jean-Claude Grosse, éditeur des Cahiers de l’Égaré
illustrations intérieures Restanco oeuvre de papier végétal réalisée par Aïdée Bernard Le chat dans les nuages / Le volcan / sculptures de Clémentine Bal La robe peau réalisée en fibres végétales par Aïdée Bernard
extrait choisi par l’éditeur
La première fois que j’ai vu Marcel Conche, c’était en 1965, j’étais en propédeutique à l’université de Lille, à attendre un premier cours de philosophie. J’ai tout de suite compris qu’il n’était pas un professeur comme les autres, mais ne me doutais pas que cette rencontre allait changer ma vie : il est arrivé dans une salle tellement bondée qu’il ne pouvait accéder à son bureau, il a grimpé tranquillement sur une chaise pour marcher sur les tables jusqu’à sa chaire, comme si c’était tout à fait naturel, et sous les applaudissements des étudiants sidérés de voir un professeur de faculté pratiquer pareil exercice, il s’est installé, après avoir accroché son grand parapluie noir au bureau, et, content de son effet, a commencé son cours avec le petit sourire amusé qu’il a toujours même maintenant quand il surprend son monde. L’institut de Philo de Lille, à l’époque, ne manquait pas de philosophes de renom, Eric Weil entre autres, mais les cours de Marcel avaient cette allégresse, cette originalité, cette force personnelle de réflexion qui attiraient nombre d’étudiants. D’ailleurs, plutôt qu’à un cours nous assistions au développement d’une pensée personnelle vivante, menée avec une telle rigueur et une telle vigueur qu’elle en était fascinante. (Sylvette Pierre)
note annexe de l'éditeur:
j'avais sollicité 42 personnes et personnalités; 27 ont participé; je n'ai pas à évoquer les personnes et personnalités qui n'ont pas participé
j'en évoquerai une cependant : Roland Jaccard sollicité par courrier d'abord aux PUF, ensuite à son adresse parisienne; c'était en mai 2021;
Roland Jaccard, l'éditeur d'un nombre important de livres de Marcel Conche, 17, dans la collection Perspectives critiques, s'est suicidé le 20 septembre 2021, à deux jours de ses 80 ans, un jour avant la sortie de l'ouvrage collectif en hommage à Marcel Conche
Roland Jaccard a tenu parole - Causeur
Roland Jaccard a mis fin à ses jours hier, lundi 20 septembre. Nombre de ses amis ont reçu un courriel matinal indiquant qu'il était sur le point de partir, qu'il tirait sa révérence. Pour moi...
Dans son billet du vaurien (en langage des oiseaux = vaut rien) du 15 juin 2021, Roland Jaccard écrivait : Apprendre à mourir, me disait mon père, c’est apprendre tout au long de sa vie, à donner le minimum de soi en toute circonstance. La compassion, cette élasticité illimitée dans l’art de souffrir, que j’observais consterné et excédé chez ma mère, n’était pas dans l’esprit de mon père. C’était sa forme à lui de générosité.
Par ailleurs, alors que ma mère jouait à merveille son rôle d’hystérique viennoise, il m’avait très jeune mis en garde : « Ne te laisse surtout pas impressionner : elles sont toutes folles. » Un père parlerait-il ainsi à son fils aujourd’hui ? Et d’ailleurs que reste-t-il de l’esprit du stoïcisme ? …
Pour mon père, l’individu n’était qu’une bulle éphémère, partie quasi insignifiante de l’écume qui surgit avant de s’effacer. Conscient de la nullité de son état et des souffrances et illusions que lui procure cette nullité, l’individu qui réfléchit cherchera l’extinction, le retour à la nuit informe de l’universel. Annihiler, c’est rendre à la vie sa logique. Un mauvais démiurge a voulu, au sens le plus fort du terme, le cosmos. Fatigué de cet enfantillage, il en voudra très probablement l’extinction. Mon père, en prenant les devants, a anticipé sur ce qui ne manquerait pas de se produire.
L'internationale des dégoûtés du genre humain - Causeur
Peut-être était-ce une manière de me défendre, moi l'exilé des vieilles pagodes solitaires, mais j'ai toujours jugé préférable, même si j'en étais rarement capable, de jeter sur le malheu...
https://www.causeur.fr/linternationale-des-degoutes-du-genre-humain-206987
les billets du vaurien méritent le détour; en voici un : j’ai toujours jugé préférable, même si j’en étais rarement capable, de jeter sur le malheur un regard froid. Mon père qui était un grand lecteur de Sénèque gardait toujours l’œil sec, contrairement à ma mère qu’un rien bouleversait. Désagréments, peines, deuils le concernaient à peine s’il s’agissait de lui, et absolument pas s’ils touchaient autrui. Tout au moins n’en laissait-il rient paraître. Donner le minimum de soi Apprendre à mourir, me disait-il, c’est apprendre tout au long de sa vie, à donner le minimum de soi en toute circonstance. La compassion, cette élasticité illimitée dans l’art de souffrir, que j’observais consterné et excédé chez ma mère, n’était pas dans l’esprit de mon père. C’était sa forme à lui de générosité. Par ailleurs, alors que ma mère jouait à merveille son rôle d’hystérique viennoise, il m’avait très jeune mis en garde : « Ne te laisse surtout pas impressionner : elles sont toutes folles. » Un père parlerait-il ainsi à son fils aujourd’hui ? Et d’ailleurs que reste-t-il de l’esprit du stoïcisme ?
Marcel Conche - Le blog de Roland Jaccard
Intransigeant, vindicatif et déjà conscient de la passion philosophique qui l'habite. Par définition, les lettres d'amour sont bêtes. Si elles ne l'étaient pas d'ailleurs, ce ne seraient pas d...
deux billets de Roland Jaccard sur Marcel Conche
C'est la prestigieuse revue : " Westminster Review " qui lança Schopenhauer avec une étude intitulée : " L'iconoclasme dans la philosophie allemande ". Le premier conseil que j' ai retenu de lui...
https://leblogderolandjaccard.com/2021/07/18/schopenhauer-liconoclaste/
de la brièveté pour dire l'essentiel
L'âme et le corps / Marcel Conche
le choix de cette vignette s'est imposé parce que elle montre la nature (des arbres) dans sa diversité, complexité; difficile de gloser sur une telle image d'abondance presque inextricable; et parce qu'elle illustre bien la formule d'Héraclite : la Nature (celle qui engendre, qui crée), aime à se cacher
L'âme et le corps
auteur Marcel Conche
format 14 X 22, 248 pages, 130 chapitres, PVP : 18 €
ISBN 978-2-35502-129-9
ce livre sera exclusivement vendu par l'éditeur contre un chèque de 18 € à l'ordre des Cahiers de l'Égaré, 669 route du Colombier, 83200 Le Revest (frais de port offerts)
La notion d’âme n’est donc pas religieuse. L’âme ne survit pas à la mort du corps. Quel est son rôle ? L’âme fait que le corps soit le corps d’une personne. L’âme de Pierre anime le corps de Pierre, elle fait que le corps de Pierre n’est pas le corps de Paul. À la mort de Pierre, le corps de Pierre est privé de son âme. Le cadavre de Pierre est sans âme, contrairement à l’opinion des chrétiens pour qui l’âme, étant immortelle, survit à notre mort. (...)
Quand mon corps mourra, mon âme aussi sera morte, mon cadavre pourra être mis avec le fumier des vaches et des cochons pour faire du fumier. Cela est conforme à l’opinion d’Héraclite totalement irréligieuse. J’ai aimé Marie-Thérèse, il n’y avait aucun sens à aimer et honorer son cadavre qui était sans âme selon l’incroyant que je suis, mais Marie-Thérèse était chrétienne, son cadavre du point de vue chrétien n’était pas que terre et eau, il y avait une âme immortelle. Ma façon de voir les choses résulte de ma position d’incroyant. L’incroyance comme la croyance est sans preuve, la croyance est pourtant certaine pour celui qui croit, l’incroyance est certaine pour celui qui ne croit pas. Il y a donc certitude du côté du croyant et de l’incroyant, mais certitude n’est pas preuve, dans les deux cas
il s’agit d’une certitude subjective.
Il faudrait plus qu'un édito / Gilles Cailleau
livre en souscription, envoyé aux souscripteurs à partir du 20 septembre; peut-être commandé en librairie via Soleils Diffusion
Il faudrait plus qu'un édito de Gilles Cailleau250 pages format 14 X 22ISBN 978-2-35502-125-118 €Du même auteur, aux Cahiers de l’Égaré :Le tour complet du cœur, 2005 (rééd. 2011 & 2014)
Fournaise, 2008
Gilles et Bérénice suivi de Tout l’univers en plus petit, 2011
Vous qui lisez ne me regardez pas (œuvres quasi complètes), 2011 (rééd. 2015)Tania’s Paradise, 2013Le nouveau monde, 2017
Je ne suis pas un très bon acteur, je joue comme un chien, je veux dire que j’ai les défauts d’un chien, celui qui rentre les pattes pleines de boue et qui débordant d’amour les pose sur la chemise encore blanche de son maître ou de sa maîtresse. L’épure n’est pas mon affaire, je la laisse à d’autres qui en font un meilleur usage. Ma générosité de gamin m’empêchera d’entrer au panthéon des acteurs solitaires et splendides.
Parfois un spectateur me demande : – « Jouer si près de nous ne vous perturbe pas ? – Bien sûr que si, ça me dérange, ça m’importune, ça me bouscule, ça me déconcentre. Je l’espère bien, je ne demande que ça. Si j’étais funambule, ça m’ennuierait qu’il n’y ait jamais de vent. »
Gilles Cailleau, auteur, metteur en scène et interprète de la compagnie Attention Fragile, a écrit une centaine de billets d’humeur publiés sur le site de la compagnie entre 2004 et 2021. Les voilà rassemblés dans cet ouvrage.
2004-2021. J’écris depuis 18 ans les éditos de la page d’accueil du site d’Attention Fragile, une dizaine les années fastes, 3 ou 4 les années maigres, et les voilà tous ensemble.
Enfin, presque tous, j’en ai fait disparaître quelques-uns. À les relire j’ai constaté que je manquais parfois d’inspiration.
Mais je me suis aperçu aussi qu’au-delà de ce que j’y dis, ils retraçaient à leur manière une histoire – incomplète et subjective certes, mais quand même une histoire des splendeurs et des misères de la vie artistique pendant ces 18 dernières années.
Il s’en est passé des choses! M’entendre parler aujourd’hui de masques, de distanciation sociale ou de culture essentielle dans des éditos qui ont plus de 10 ans, c’est une étrange ironie...
Merci à toutes et tous mes camarades, merci à ma propre compagnie, Attention Fragile, que je ne quitte pas.
Et merci à Jean-Claude, merveilleux éditeur et ami.
Gilles Cailleau